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Les Bleues, Céline Dumerc, Marine Johannès, Alexia Chartereau… Tout savoir sur l’EuroBasket féminin

Du 16 au 25 juin, l’équipe de France va disputer l’EuroBasket à Prague, en République Tchèque. Finaliste il y a deux ans, elle fait partie une fois de plus des médaillables. BasketEurope vous propose un dossier complet pour tout savoir.

Du 16 au 25 juin, l’équipe de France va disputer l’EuroBasket à Prague, en République Tchèque. Finaliste il y a deux ans, elle fait partie une fois de plus des médaillables. BasketEurope vous propose un dossier complet pour tout savoir.

L’Espagne favorite N°1, la France 2e [arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Les bookmakers sont des gens avisés car il joue leur argent ! Leurs prévisions sont ainsi dénuées de sentimentalisme. Ils ne peuvent contrôler les aléas du sport mais globalement, ils voient juste. C’est pour cela qu’il est intéressant de publier la synthèse de plusieurs sites de paris en ligne. Malgré sa victoire (65-56) en préparation dimanche à Mulhouse, la France est –très légèrement- devancée par sa rivale espagnole.

1-Espagne, 2-France, 3-Serbie, 4-Russie, 5-Turquie, 6-Biélorussie, 7- République Tchèque, 8- Ukraine, 9-Monténégro, 10- Slovénie, 11-Lettonie, 12-Slovaquie, 13-Grèce, 14-Italie, 15- Hongrie, 16-Belgique.

La France, puissance mondiale

Il y a un avant et un après le championnat d’Europe de 2009 en Lettonie où les Bleues récoltèrent la médaille d’or européenne, la deuxième de leur histoire. Depuis la France est devenue une puissance majeure en Europe. Elle a obtenu :

– 1 médaille d’or (Euro 2009)

– 3 médailles d’argent (JO 2012, Euro 2013 et 2015)

– 1 médaille de bronze (Euro 2011)

– 1 quatrième place (JO 2016)

– 1 sixième place (Mondial 2010)

– 1 septième place (Mondial 2014)

Au classement Mondial FIBA, les Etats-Unis (1 000) sont numéros 1 devant l’Espagne (670), la France (560), l’Australie (460) et la République Tchèque (356).

Faire sans Sandrine Gruda et Isabelle Yacoubou

Isabelle Yacoubou (1,90m, 31 ans) et Sandrine Gruda (1,93m, 30 ans) sont absentes de cet Euro. La première a tiré un trait sur sa carrière en bleu, notamment pour se consacrer à son enfant. La seconde sur son été internationale en raison de son mariage. C’est un sacré manque à gagner pour l’équipe nationale tant les deux tours jumelles ont apporté en puissance, en défense comme en attaque. Si on parlait de force française à l’intérieur, c’était beaucoup grâce à cette doublette, ainsi qu’à Emmeline Ndongue jusqu’à l’Euro de 2013.

A Rio, Gruda-Yacoubou, c’était 17,7 points et 11,7 rebonds à elles deux. Depuis que la France est montée en puissance, en 2009, Sandrine Gruda n’avait manqué que le championnat du Monde de 2010 suite à une grande lassitude. Les Bleues s’y étaient tout de même classées sixièmes après avoir loupé d’un cheveu la qualification pour les demi-finales contre l’Espagne.

Deux meneuses et quatre intérieures

L’équipe de France –et bien d’autres sélections nationales- s’est souvent construite avec trois meneuses et cinq intérieures. Ceci essentiellement dans le but de se prémunir d’une blessure pendant la compétition. La troisième meneuse et la cinquième intérieure étant appelée à jouer un rôle plus mineur que les titulaires.

Valérie Garnier a envisagé toutes les options pour finalement se contenter de deux meneuses et de quatre intérieures tout en enrichissant les postes extérieures. A ce niveau, la France apparait plus dense qu’elle l’était lors de son titre de 2009.

Amel Bouderra a fait les frais de cette stratégie. L’Ardennaise avait déjà quitté le groupe de la même façon, il y a un an avant les JO, avant de revenir à la hâte suite à la blessure de Céline Dumerc. C’est évidemment cruel pour une double MVP française de la Ligue Féminine. La coach lui a préféré Olivia Epoupa (23 ans), plus jeune, héritière désignée de Céline Dumerc à ce poste, talentueuse, vive, tenace en défense, mais qui a loupé sa saison avec Villeneuve d’Ascq. La mise à l’écart de Aby Gaye est moins surprenante. La pivot présente un profil comparable à celui d’Isabelle Yacoubou mais n’a pas encore franchi le palier nécessaire pour être indispensable aux Bleues.

C’est Hhadydia Minte, 26 ans, qui profite de l’aubaine. C’est une ailière athlétique, mobile, dans le profil de Laetitia Kamba qui avait gagné sa sélection pour les JO de Londres à la force du poignet.

Marine Johannès pourra suppléer quelques minutes les deux titulaires à la mène, en croisant les doigts pour qu’il n’y ait pas de vrai coup dur.

Marine Johannes et Laia Palau, le face à face

Les journalistes de basket, par la grâce de leur profession, ont entrée gratuite aux compétitions à condition de montrer patte blanche. Alors, l’ultime compliment est lorsqu’un reporter affirme qu’il serait prêt à payer sa place pour voir jouer telle joueuse ou tel joueur.

La question a été posée à quatre experts internationaux par le site FIBA.com. Trois d’entre-eux ont cité Marine Johannes.

En rapportant ces faits, nous voici débarrassé d’une éventuelle étiquette de chauvin car, oui, évidemment, nous serions prêts nous aussi à lâcher quelques euros pour voir à l’œuvre en live la Normande du Tango Bourges Basket. Pour apprécier ses cross, ses shoots ultra dynamiques, ses passes laser parfois en aveugle. Jamais basketteuse française n’a été aussi excitante à voir jouer. Son imagination balle en main n’a d’égale que sa timidité face au micro.

Infiniment peu de basketteuses européennes, toutes générations confondues, ont possédé un pouvoir d’attractivité aussi fort que la Française sinon Laia Palau dont la gestuelle peut enflammer à la fois un match et les foules et dont le charisme si latin est unique. Coup de chance : à bientôt 38 ans, Laia, elle-même une ancienne berruyère, est encore au cœur de l’équipe d’Espagne.

Le journaliste Jeff Taylor ne s’y trompe pas quand il déclare qu’il s’agit du face à face à ne surtout pas manquer :

« Le vétéran contre l’enfant. La légende contre la légende en cours de réalisation. Le feu et l’intensité contre le côté cool, calme et dynamique. Ce sont des joueuses qui captent l’imaginaire. C’est le dernier championnat d’Europe de Palau et la première olympiade de Johannès. J’en ai l’eau à la bouche. »

Nous aussi. Même s’il ne faut pas se tromper : si l’Espagnole possède un palmarès long comme une nuit espagnole et 256 sélections –comme Céline Dumerc-, la Française pas assez régulière a encore tout à prouver.

La der de Céline Dumerc, icône du sport féminin français

Face au Monténégro, en préparation à Bordeaux, Céline Dumerc s’est appropriée le record de sélections en équipe de France avec 256 capes. Série en cours.

Peut-être ne s’était-elle pas donnée une entorse à la cheville à la veille de l’ouverture des Jeux de Rio, qu’elle aurait pris sa retraite avec les Bleues au retour en France, elle qui avait été la Reine de ceux de Londres quatre ans auparavant.

« Quand je suis rentrée en France, la question de me faire opérer s’est posée », révèle t-elle à Basketball, le magazine de la FFBB. « Il y a un spécialiste que j’ai vu qui m’annonçait six mois d’arrêt. Je me suis dit qu’il me restait peu de temps à jouer, que ce n’était qu’une cheville, et j’ai pris le parti de dire que l’opération n’était pas nécessaire surtout à ce moment-là de ma carrière. J’ai repris avec mon club, et comme tout allait bien et que je n’avais aucune séquelle, j’ai dit à Valérie Garnier qu’elle pouvait compter sur moi. »

Oui, tout allait bien… Au point que Céline, à 34 ans, n’a jamais marqué autant de points (12,7), fait autant de passes (6,5) et obtenu une telle évaluation (17,6) à Basket Landes que durant toute sa carrière à Bourges. Increvable !

A la lumière des matches de préparation, il est très vite apparu que la Landaise était toujours aussi indispensable à l’équipe nationale. Aussi bien par son charisme, son QI Basket et… ses jambes. Car comme d’habitude, c’est un poison mortel en défense.

Mais, c’est juré, craché, cet Euro sera son ultime apparition en bleu pour celle qui est devenue par la grâce des JO de Londres l’une des icônes du sport féminin français. Toujours dans Basket-Ball, elle délivre un message plein de sagesse aux générations futures :

« Je trouve une limite à ce côté un peu médiatique. Il y a maintenant des gamines qui veulent être des stars. Moi je me souviens, je ne voulais pas être dans les journaux, je voulais juste faire du basket et être la meilleure possible. Certaines ont perdu la notion de ce qui permet d’arriver au haut-niveau : le travail. Souvent on me demande ce que cela fait d’être une star. Je leur réponds que je suis une star du basket féminin, c’est-à-dire pas grand-chose. Ma vie n’a pas changé, je continue d’aller m’entraîner pour essayer de progresser et de rester au plus haut niveau. »

Alexia Chartereau, héritière de Sandrine Gruda

Alexia Chartereau (1,89m) a été initiée au basket aux JS Coulaines, dans la périphérie du Mans. C’est également le club d’origine du strasbourgeois Jeremy Leloup et du champion de tennis Jo-Wilfried Tsonga.

Alexia est une enfant de la balle et était programmée pour être de grande taille puisque sa mère, Sylvie Chiron (1,85m), fit partie du SCM Le Mans en NF3, fut internationale junior avant de goûter à la Nationale 1 –l’ancienne appellation de la Ligue Féminine- à Bordeaux. Quant à son père, Roland (1,96m), il fut tout d’abord volleyeur et handballeur avant de se reconvertir sur le tard au basket où il se débrouilla si bien qu’il joua en N3 (Coulaines) et N4 (Saint-Pavin Le Mans). Les deux sœurs aînées d’Alexia, Marion et Nina, se sont forcément également engouffrées dans le basket et jouent aujourd’hui dans les championnats nationaux inférieurs.

Alexia est un phénomène. LE phénomène actuel du basket féminin français. Il y a tout juste un an, elle devenait championne d’Europe U18 et était désignée MVP. En finale, les Bleuettes avaient mis une rouste aux Espagnoles (74-44) et la Sarthoise s’étaient régalée : 19 points avec 5/8 à trois-points et 12 rebonds agrémentés de 3 passes. Car Alexia est pluridimensionnelle. Elle fait sa place à l’intérieur, s’écarte pour lancer des missiles et son QI basket, de l’avis de sa coach Valérie Garnier, lui permet de compenser des qualités athlétiques moyennes.

Sortie de l’INSEP l’été dernier, Alexia Chartereau a brûlé les étapes : elle s’est offert 18’ de moyenne avec Bourges, s’est montrée compétitive en Euroleague (19 points, 17 d’évaluation à Koursk lors du Match 1 des quarts-de-finale), a été élue MVP espoirs de la LFB et la voici donc en équipe de France. A même pas 19 ans puisqu’elle les aura le 5 septembre.

Même si elle en n’a pas sa morphologie ni ses qualités athlétiques, Alexia Chartereau est l’héritière de Sandrine Gruda, dans un autre style.

Les deux jeunes femmes ont débuté en équipe de France quasiment au même âge. La Martiniquaise avait eu droit à un championnat du monde au Brésil en 2006 comme baptême du feu. Elle avait tout de suite trouvé ses aises dans la peinture et avait cumulé 10,0 points et 2,9 rebonds. La barre est haute pour Alexia d’autant que parallèlement le niveau de l’équipe de France s’est élevée. Mais aux âmes bien nées…

Les stars étrangères à regarder de près

L’Espagne possède plusieurs pépites dont Sancho Lyttle (1,93m 33 ans), Alba Torrens (1,91m, 27 ans) et Anna Cruz (1,74m, 30 ans).

La première, originaire de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, interrompt systématiquement sa saison en WNBA –elle porte le maillot d’Atlanta avec des stats qui ont été divisées de moitié en quatre ans- afin de rejoindre la sélection espagnole au dernier moment. Quatre fois vainqueur de l’Euroleague, élue MVP du Championnat d’Europe 2013 en France, considérée comme l’une des meilleures défenseuses en WNBA, c’est un plus considérable pour son pays d’adoption. Elle a repris sa place de « naturalisée » abandonnée à la Sénégalaise Astou Ndour (1,96m, 22 ans) pour les JO de Rio suite à une blessure.

La longiligne Alba Torrens est depuis longtemps dans les radars et fut récompensée deux fois par la FIBA comme Joueuse Européenne de l’Année en 2011 et 2014.

L’arrière Anna Cruz a gagné l’Euroleague 2017 avec Koursk et Helena Ciak. C’est un joueuse « clutch » comme lorsqu’elle remonta tout le terrain en quart-de-finale contre la Turquie aux JO de Rio pour donner la qualification à l’Espagne sur un tir improbable.

Elue MVP de l’Euro précédent (31 points contre la Turquie en quart, 25 contre la France en finale), la Serbe Ana Dabovic (1,89m, 27 ans) aura à cœur de défendre son trophée. L’ex-Berruyère Sonja Petrovic (1,88m, 28 ans), très efficace en un-contre-un est également un diamant de l’équipe championne d’Europe en titre.

Si la Russie, toujours imprévisible, tourne rond, nul doute que la classe de la pivot Maria Vadeeva (1,90m et seulement 18 ans) va crever l’écran. Il y a deux ans, âgée donc de 16 ans, elle avait notamment inscrit 22 points et pris 7 rebonds face à la Slovaquie.

On aura également un regard attentif aux prestations des deux Belges que l’on connaît bien en France : l’ancienne Reine d’Europe Ann Wauters (1,93m, 36 ans, ex-Valenciennes et Villeneuve) qui va être associée à Emma Meesseman (1,92m, 24 ans, ex-Villeneuve) à l’intérieure de la peinture.

La plaie des naturalisés

C’est la plaie du basket européen des équipes nationales spécialement chez les filles : plusieurs pays de l’Est de l’Europe offrent des passeports de complaisance à des Américaines pour qu’elles viennent renforcer leur équipe nationale. Il y en aura sept sur la ligne de départ plus pour l’Espagne Sancho Lyttle, ressortissante de Saint-Vincent-et-les-Grenadines mais entièrement formée aux Etats-Unis.

La plupart de ses Américaines possèdent un beau pedigree. Ainsi Kia Vaughn fut championne du monde U21 avec les Etats-Unis et a neuf saisons de WNBA à son compteur alors que Epifaniya Prince est une joueuse de base de Koursk champion d’Europe.

Heureusement la FIBA n’autorise qu’un(e) naturalisé(e) par équipe sinon le jeu serait complètement faussé.

Les naturalisées:

Alexandria Bentley (1,73m, 26 ans, meneuse, Biélorussie)

Kia Vaughn (1,93m, 30 ans, pivot, Hongrie)

Angelica Robinson (1,96m, 30 ans, pivot, Monténégro)

Epifaniya Prince (1,75m, 29 ans, arrière, Russie)

Shante Evans (1,84m, 25 ans, ailière, Slovénie)

Sancho Lyttle (1,93m, 33 ans, pivot, Espagne)

Quanitra Hollingsworth (1,97m, 28 ans, pivot, Turquie)

D’Andra Moss (1,78m, 29 ans, meneuse, Ukraine)

Un Euro qualificatif pour la Coupe du Monde

Le programme international des femmes se désolidarise de celui des hommes. Le championnat du Monde, qui prend aussi le nom de Coupe du Monde, se tiendra durant l’été 2018 en Espagne. C’est cet EuroBasket qui est qualificatif pour la zone européenne. Les cinq premières équipes obtiendront leur ticket, les six premières si l’Espagne est dans le lot. Cela rend le quart-de-finale encore plus chargé de dynamite !

Prénom Nom Naissance Taille Poste Sélec. Club
Marielle AMANT 1989 1.91 Intérieure 84 Villeneuve d’Ascq
Valériane AYAYI 1994 1.85 Ailière 58 Villeneuve d’Ascq
Alexia CHARTEREAU 1998 1.91 Intérieure 5 Bourges Basket
Helena CIAK 1989 1.97 Intérieure 65 Koursk (Russie)
Céline DUMERC 1982 1.69 Meneuse 256 Basket Landes
Olivia EPOUPA 1994 1.65 Meneuse 46 Villeneuve d’Ascq
Marine JOHANNES 1995 1.77 Arrière 31 Bourges Basket
Sarah MICHEL 1989 1.80 Ailière 50 Latte Montpellier 
Hhadydia MINTE 1991 1.87 Ailière 5 Charleville-Mézières
Endy MIYEM 1988 1.88 Intérieure 169 Schio (Italie)
Gaëlle SKRELA 1983 1.77 Arrière 78 Lattes Montpellier 
Diandra TCHATCHOUANG 1991 1.86 Ailière 5 Bourges Basket

Championnat d’Europe à Prague (République Tchèque) du 16 au 25 juin 2017
Vendredi 16 juin à 20h30 : France / Slovénie
Samedi 17 juin à 20h30 : France / Serbie
Lundi 19 juin à 20h30 : France / Grèce
Mardi 20 juin: Match de barrage pour les quarts
Jeudi 22 juin : Quarts de finale
Samedi 24 juin : Demi-finales
Dimanche 25 juin : Finale

Groupe A: Espagne, Hongrie, République Tchèque, Ukraine.

Groupe B: Biélorussie, Italie, Slovaquie, Turquie.

Groupe C: France, Grèce, Serbie, Slovénie.

Groupe D: Belgique, Lettonie, Monténégro, Russie.

Les matches sont diffusés sur Canal+ Sport.

A lire l’interview de Valérie Garnier.

A lire l’interview d’Endy Miyem.

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Photo 1: Marine Johannes, Hhadydia Minte, Alexia Chartereau (Marine Johannes)

Photo 2: Endy Miyem (FFBB)

Photo 3: Olivia Epoupa (FIBA Europe)

Photo 4: Laia Palau (FEB)

Photo 5: Marine Johannes (FIBA Europe)

Photo 6: Céline Dumerc (FFBB)

Photo 7: Ana Dabovic (FIBA Europe)

Photo 8: Epifaniya-Prince (FIBA Europe)

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