Aller au contenu

Vincent Collet : « On sait que cette équipe a des faiblesses »

A la tête de l’équipe de France pour sa neuvième grande compétition, Vincent Collet (54 ans) doit faire face cette année à une cascade de blessures et à l’arrivée d’une nouvelle génération. Comment le sélectionneur des Bleus gère-t-il cette situation ? Il a accepté d’en parler à BasketEurope lors de

A la tête de l’équipe de France pour sa neuvième grande compétition, Vincent Collet (54 ans) doit faire face cette année à une cascade de blessures et à l’arrivée d’une nouvelle génération. Comment le sélectionneur des Bleus gère-t-il cette situation ? Il a accepté d’en parler à BasketEurope lors de la journée des médias aujourd’hui à l’INSEP.

C’est une nouvelle ère qui commence avec plein de nouveaux joueurs …

On savait déjà depuis longtemps que Tony Parker, Mickael Gélabale et Florent Piétrus prenaient leur retraite. Ces trois joueurs avaient fait toutes les dernières campagnes de l’équipe de France. Quand on rajoute les forfaits de Rudy Gobert et Nicolas Batum, on s’aperçoit que l’équipe est vraiment renouvelée. C’est effectivement un nouveau cycle, une nouvelle ère et ce qui est intéressant c’est de voir toutes ces nouvelles têtes qui vont apporter de l’enthousiasme, de l’énergie et leurs qualités. Ce qui est important c’est que malgré ce renouvellement on soit capables d’être encore compétitifs tout en haut de l’échiquier européen.

Vous gardez les mêmes ambitions ?

On garde l’ambition de se mêler à la course au podium. Le président de la fédération l’a souligné tout à l’heure : sur les trois derniers Euros on a gagné une médaille à chaque fois donc l’objectif est de continuer, La suite de l’article est réservée à nos abonnés :[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]même si on sait que sur la scène européenne on est beaucoup moins considéré. On n’est pas forcément bien placés au niveau des bookmakers et on sait que c’est à nous de faire mentir les pays étrangers qui ne croient pas en nous.

Vous faîtes référence aux déclarations de Pau Gasol. Ça vous a piqué ?

Oui … C’est quelque chose qu’il faut utiliser. Mais malgré tout, on peut comprendre. C’est-à-dire que les joueurs ont leurs références. Pau Gasol joue en NBA donc lui, il identifie davantage l’équipe de France à Tony Parker, Nicolas Batum et Rudy Gobert et voyant ces absents-là, c’est légitime que nos adversaires puissent penser que l’on soit beaucoup moins fort. Il ne faut pas nier que c’est un handicap d’être privé de très forts joueurs mais on a encore de très bons joueurs. On a des ressources et à nous de construire une équipe qui soit solidaire et qui ait des vertus collectives affirmées. Si on est conquérant, on peut surprendre. On l’avait fait en 2014 à la Coupe du Monde. De la même façon, on n’était pas du tout considéré dans les favoris. Tony n’était pas là et Nando de Colo s’était blessé en préparation. On avait su faire démentir les pronostics et aller chercher une médaille de bronze en ayant même battu l’Espagne chez elle.

C’est une de vos références 2014 ?

C’est une référence dans la construction qu’on avait réalisée à cette époque, à savoir une préparation studieuse avec des joueurs investis. Je crois que ça sera à nouveau le chemin que l’on devra emprunter. Il faudra que dès demain on s’entraîne fort et dur parce qu’il ne faut pas nier qu’on aura moins d’expérience que les années précédentes. Pour compenser on doit amener d’autres valeurs qui nous permettent d’être encore compétitif.

Avez-vous déjà un cinq majeur en tête ou tout va se jouer lors de la préparation ?

Je ne sais pas si c’est ça le plus important. Il y a des joueurs qui, bien sûr, y sont. Même si je n’ai pas tout en tête, il y a au moins quatre joueurs qui pour moi y sont clairement. Mais au-delà de ça, il y a beaucoup de choses qui vont jouer lors de la préparation. La construction de l’équipe est moins aisée que les années précédentes. On avait une ossature de 8-9 joueurs qui étaient quasi certains d’être dans les douze. Aujourd’hui c’est encore plus réduit. Il y a beaucoup plus de ballotage sur tous les postes.

La préparation est plutôt courte. L’harmonie entre les joueurs va-t-elle pouvoir prendre ?

A condition qu’on ne perde pas de temps, que tout le monde soit investi d’entrée de jeu. Je crois que c’est le cas. Ce matin les joueurs ont fait des petits 3×3 pour se mettre en forme. On sent qu’il y a beaucoup d’envie. On va devoir s’appuyer dessus. Et quant à la préparation courte, on répond au cahier des charges américain qui nous pistent de plus en plus et qui nous empêchent de prolonger ces préparations.

Après les JO on repart souvent sur un nouveau cycle. En 2013 ça vous avait réussi puisque vous aviez décroché l’or. Vous pensez faire aussi bien cette année ?

On va essayer. Aujourd’hui on est au départ de cette aventure et on a de l’ambition et beaucoup d’envie mais il faudra concrétiser tout ça. La réalité va vite nous rattraper. Mais j’espère relancer cette équipe de France avec une belle campagne. Où elle nous mènera ? On verra. Mais je crois qu’il y a aussi l’image qu’on va dégager. Il faut qu’on affiche vraiment des vertus qui puissent permettre à nos supporters d’être derrière nous et de croire en cette équipe de France.

Qu’est-ce que vous dîtes à vos joueurs ?

C’est ouvert, ils le savent. En plus on a eu deux forfaits de dernière minute donc ça réduit encore le nombre de joueurs pour être dans les douze. On attend pour Fall mais malgré tout il y a une crainte. L’examen de cette après-midi déterminera s’il peut ou pas intégrer le groupe. Mais dans tous les cas, c’est très ouvert pour tout le monde. Tout le monde aura sa chance dans les dix jours qui viennent, probablement jusqu’à Orléans. Ça leur permettra de montrer leur capacité à faire partie de l’équipe finale.

Est-ce qu’il y a une excitation particulière à l’idée de retrouver un groupe jeune ?

Il y a déjà une excitation particulière parce que c’est un nouveau départ. On ne va pas se mentir : on a raté nos Jeux l’an passé. En réussissant cette transition, c’est une opportunité de relancer l’équipe de France et de la remettre où elle était il y a encore seulement deux saisons. C’est un objectif fort et effectivement le faire avec une équipe nouvelle c’est forcément excitant pour un coach. On connaît les risques. On sait que cette équipe a des faiblesses. On parlait du secteur défensif. Donc il va falloir qu’on bosse fort pour atteindre les objectifs qu’on se fixe et pour lesquels on n’est pas forcément attendu.

Il n’y a jamais eu autant de joueurs français en NBA et en Euroleague. Comment allez-vous gérer les fenêtres qualificatives au milieu de la saison prochaine ?

On avait anticipé. La construction du Team France avec 37 noms, ce qui avait surpris à l’époque parce que ça paraissait très élargi, était déjà dans cette optique, même si deux ou trois se sont rajoutés (Ntilikina, Lessort, M’Baye) et qu’on n’avait pas prévu.[armelse][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Photo : FFBB/Twitter

Commentaires

Fil d'actualité