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Evan Fournier: « je suis épanoui, je prends du plaisir »

Avec 12,6 points en moyenne sur les matches de préparation, Evan Fournier (2,01m) a prouvé -si besoin était- qu’il est une arme offensive de premier plan pour l’équipe de France. Médaillé de bronze à la Coupe du Monde 2014 et à l’Euro 2015, l’ailier du Orlando Magic est désormais à 24 ans un cadre s

Avec 12,6 points en moyenne sur les matches de préparation, Evan Fournier (2,01m) a prouvé -si besoin était- qu’il est une arme offensive de premier plan pour l’équipe de France. Médaillé de bronze à la Coupe du Monde 2014 et à l’Euro 2015, l’ailier du Orlando Magic est désormais à 24 ans un cadre supérieur des Bleus.

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Après la retraite de Tony Parker et les forfaits de Nicolas Batum et Rudy Gobert, sentez-vous que la nouvelle ère de l’équipe de France est en bonne voie de création ?

La transition, ça fait un certain moment qu’elle a commencé. Ça fait quatre, cinq ans que des joueurs ont intégré cette équipe de France, c’est un travail de long terme. Ça se matérialise cette année parce qu’il y a des joueurs qui sont partis à la retraite mais le groupe est là depuis un certain moment, Boris (Diaw), Antoine (Diot), Thomas (Heurtel), même Kevin (Seraphin). Ce n’est pas un renouveau mais un repositionnement. Trois joueurs seulement son partis, les gars ! Trois joueurs importants, je les aime, mais qui avaient un rôle de moins en moins importants. Des joueurs comme Joffrey (Lauvergne) montent, prennent de plus en plus de responsabilités. Ce ne sont pas des gars qui sortent de nulle part et qui vont jouer trente minutes. Là, c’était la première fois que Yakuba Ouattara était dans le groupe, il n’a pas été retenu mais on le reverra dans le futur et d’ici deux ou trois ans, il sera pleinement intégré (…) Les deux ou trois dernières campagnes, ce n’était plus le Tony que l’on a pu voir par le passé. C’était surtout la figure emblématique. Et puis il y a eu pas mal de compets qui ont déjà était fait sans Tony dont la Coupe du Monde 2014. De toutes façons avec Tony, on reste en contact, il nous envoie des messages.

Etes-vous rassuré par le niveau défensif de l’équipe qui s’est amélioré au fur et à mesure des matches de préparation ?

On n’a jamais été inquiets. C’était clairement notre point faible, on en est tous conscients et sur cette préparation on s’est concentré là-dessus. C’est mieux depuis dix jours, on travaille encore dessus. Durant l’Euro, ce sera le point où il faudra être performant. On sait que l’on est capable de le faire.

Quel est votre bilan personnel sur cette préparation ?

C’était bien ! Je suis plutôt satisfait dans l’ensemble même si je peux faire mieux à l’Euro. C’est un nouveau rôle qui m’est donné, je suis épanoui, je prends du plaisir (…) J’aborde la compétition en étant un peu plus sûr de mon rôle, je sais comment ça va se passer pour moi à peu de choses prêt, c’est forcément plus agréable.

Le coach dit que vous faites maintenant partie des cinq leaders de l’équipe suite à la retraite de Tony Parker. Comment voyez-vous ce rôle ?

Sincèrement, je n’aborde pas cette compétition avec un état d’esprit différent. Je joue toujours de la même manière, je me donne à fond, je fais ce que je sais faire. Ma personnalité fait que j’ai des positions dans les groupes qui font que je suis plutôt leader. Je ne me positionne pas en tant que tel, c’est comme ça. Les leaders doivent venir naturellement, ce n’est pas quelque chose que tu imposes. Sur la compétition, forcément tu as besoin de leaders qui vont émerger.

« En sport, quand un joueur manque, le joueur derrière a faim, il a envie de prouver et c’est parfois plus dangereux »

On a parlé d’une France outsider, avec la préparation, rehaussez-vous cette place ?

Ce n’est pas une question de niveau, c’est juste qu’il y a de nouveaux joueurs, il y a des absents… Etre outsider, ça nous plaît. Les favoris gagnent rarement. Ce n’est pas un problème.

Le fait qu’il y ait beaucoup d’absences, cela ne remet-il pas beaucoup d’équipes sur un pied d’égalité ?

Je pense que ça ne change pas grand-chose. Bien sûr certaines équipes vont être affaiblies mais il y a des joueurs qui manquent dans chaque équipe. Il n’y a que l’Espagne qui est au complet (NDLR : sans toutefois le MVP de l’Euroleague, Sergio Llull), ce sont pour moi les grands favoris. En sport, quand un joueur manque, le joueur derrière a faim, il a envie de prouver et c’est parfois plus dangereux. Il faudra se méfier de tout le monde. Et nous aussi on est tous impatients d’être à l’Euro.

L’Espagne peut-elle justement pécher un peu par excès de confiance comme en 2014 ?

Je ne suis pas sûr qu’en 2014 ils aient eu un excès de confiance, c’est qu’on leur est rentré dedans et ils ont rien vu venir. Quand vous avez un excès de confiance, vous vous reprenez au bout d’un quart-temps et ce n’était pas du tout le cas. Ils ont de grands joueurs et ils vont être en mode guerriers. Ce sont pour moi les grands favoris de l’Euro.

« Notre capitaine (Boris Diaw) est un mec super et forcément ça met une super ambiance dans le groupe »

Avez-vous scouté vos adversaires du premier tour ?

Je ne connais pas du tout. On connaît les joueurs, bien sûr, mais ce qui est important, c’est comment il travaille en équipe. Le but de notre préparation, c’était de s’occuper de nous car il faut créer un groupe, une atmosphère, un collectif et on a surtout passé du temps là-dessus. On a évoqué par ci par là la Finlande mais c’est tout. Nous, on vit très bien. Ce n’est pas nouveau. Notre capitaine (Boris Diaw) est un mec super et forcément ça met une super ambiance dans le groupe, on se connaît depuis longtemps. On est tous heureux de se retrouver l’été, c’est sympa.

Le fait qu’il n’y ait pas Tony Parker et Nicolas Batum, ça en libère certains ?

Si ça libère, c’est plus dans le jeu. Dans la vie de tous les jours, ça ne change rien. Mais clairement dans le jeu, ça ouvre des portes. De toutes façons quand un joueur n’est plus là, l’autre derrière est promu.

Vous avez la réputation d’être jovial, alors comment contribuez-vous à cette vie de groupe ?

C’est un peu difficile à dire car je suis moi-même. Il faudrait demander aux autres. Je suis un déconneur dans l’âme. Voilà.

Vous êtes très attaché à ce maillot bleu. Dans quel état d’esprit avez-vous retrouvé l’équipe de France après la non-sélection aux Jeux de Rio ?

Venir, faire ce qu’il y a à faire, tout donner pour le groupe. Je ne me suis pas pris la tête. Les regrets, c’est derrière moi. S’il y avait de la rancœur, je ne serais pas là. Ça ne veut pas dire que tout s’efface et qu’il ne s’est rien passé. Je m’en rappelle très bien mais ce n’est pas ça qui va m’empêcher d’avancer.

« Vous ne faites pas une compet pour finir troisièmes, que vous soyez favoris, pas favoris, plus forts, moins forts. Quand vous faites un truc, c’est pour gagner »

Quels sont vos ambitions sur cet Euro ?

Gagner ! Vous ne faites pas une compet pour finir troisièmes, que vous soyez favoris, pas favoris, plus forts, moins forts. Quand vous faites un truc, c’est pour gagner. C’est clair que ce ne sera pas facile. Personne ici ne rêve, on est très conscients de la difficulté de l’Euro mais si vous entrez dans une compet pour ne pas gagner, ça ne sert à rien.

L’équipe de France est-elle la plus offensive dans laquelle vous avez joué ?

Je n’ai fait que deux campagnes, je n’ai pas beaucoup de comparaisons (rires). C’est beaucoup trop tôt pour dire quoi que ce soit. Il faut faire les comptes à la fin de la compet. C’est vrai que jusqu’à présent, offensivement, ça déroule très bien, c’est indéniable, mais il faudra voir sur une compet avec des défenses différentes. On ne peut pas dire quelque chose de définitif basé sur une préparation.

Pour vous c’est plus intéressant de faire un match comme à Kaunas contre la Lituanie qu’au tournoi de Toulouse où vous avez été dominateurs ?

C’est intéressant de faire les deux et je pense que c’est pour ça que c’est une très bonne idée que la fédération a en nous faisant rester en France, déjà pour que le public nous voit. Et c’est aussi intéressant d’aller à l’étranger parce que vous n’aurez pas les coups de sifflet, et en face vous avez une équipe soutenue par ses supporters.

Lors du match contre le Monténégro, vous avez retrouvé votre grand ami du Magic, Nikola Vucevic, en avez-vous profité ?

Je n’ai quasiment pas joué, j’étais dégoûté. C’était cool de le revoir. Durant le match on s’est beaucoup parlé. Il m’a beaucoup parlé, moi j’étais sur le banc. J’avoue que j’aimerais ne pas les jouer à l’Euro parce qu’on est vraiment proches et ça ferait bizarre. Une fois sur le terrain, il n’y a pas d’amis, de rancoeurs ou quoi que ce soit, mais ça ne me plairait pas trop.

A ce propos votre blessure à l’aine est-elle guérie ?

Ce n’est pas une blessure, plus une gêne et ça ne sert à rien de forcer. Je me suis reposé et le lendemain je me sentais bien.

A l’occasion de ce stage, vous êtes revenus à Nanterre. Ce club a représenté quelque chose d’important dans votre carrière ?

C’était mon premier club pro, alors forcément c’est sympa de revenir, de voir le changement de salle, de revoir quelques têtes familières. J’étais revenu une fois depuis. Avoir ajouté ces gradins, j’aime beaucoup. Sans parler de basket, ça m’a fait grandir très vite d’être ici. J’ai dû apprendre à vivre tout seul, se faire à manger, à encaisser le rythme des entraînements. Quand tu as dix-sept piges, ce n’est pas évident.

Et retrouver votre ancien coach, Pascal Donnadieu, qui est maintenant assistant en équipe de France ?

On n’en a pas reparlé en mode nostalgique mais, par exemple, il y avait Marc Judith qui était à Orléans et je l’ai vu au VIP après le match, c’était cool.

« A la limite, celle (la fenêtre FIBA) qui est peut-être envisageable c’est celle de juin mais le reste, c’est impossible »

Vous regardez les résultats de Nanterre ?

Mes parents suivent et l’un de mes meilleurs potes vient de signer (Lahou Konate), alors forcément je vais suivre plus que d’habitude. Avant je suivais parce qu’il y avait Jérémy (Nzeulie). Je suis aussi Poitiers, forcément. Pour être honnête, je suis surtout là où il y a mes potes. Si j’étais en France bien sûr que je viendrais les voir jouer mais là ce n’est pas possible.

Au mois de novembre, il va y avoir une autre équipe de France pour les qualifications pour la Coupe du Monde. Les joueurs NBA ne pourront pas être là mais il y aura d’autres fenêtres en juin et septembre. C’est quelque chose que vous avez anticipé ou c’est trop loin pour y penser ?

Déjà, en septembre, je n’y serai pas, c’est sûr. Juin ? (Il souffle) Je ne sais pas du tout. J’ai aucune idée de comment ça va se passer. J’imagine qu’il y aura une préparation… C’est beaucoup trop loin ! A la limite, celle qui est peut-être envisageable c’est celle de juin mais le reste, c’est impossible.

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Après la retraite de Tony Parker et les forfaits de Nicolas Batum et Rudy Gobert, sentez-vous que la nouvelle ère de l’équipe de France est en bonne voie de création ?

La transition, ça fait un certain moment qu’elle a commencé. Ça fait quatre, cinq ans que des joueurs ont intégré cette équipe de France, c’est un travail de long terme. Ça se matérialise cette année parce qu’il y a des joueurs qui sont partis à la retraite mais le groupe est là depuis un certain moment, Boris (Diaw), Antoine (Diot), Thomas (Heurtel), même Kevin (Seraphin). Ce n’est pas un renouveau mais un repositionnement. Trois joueurs seulement son partis, les gars ! Trois joueurs importants, je les aime, mais qui avaient un rôle de moins en moins importants. Des joueurs comme Joffrey (Lauvergne) montent, prennent de plus en plus de responsabilités. Ce ne sont pas des gars qui sortent de nulle part et qui vont jouer trente minutes. Là, c’était la première fois que Yakuba Ouattara était dans le groupe, il n’a pas été retenu mais on le reverra dans le futur et d’ici deux ou trois ans, il sera pleinement intégré (…) Les deux ou trois dernières campagnes, ce n’était plus le Tony que l’on a pu voir par le passé. C’était surtout la figure emblématique. Et puis il y a eu pas mal de compets qui ont déjà était fait sans Tony dont la Coupe du Monde 2014. De toutes façons avec Tony, on reste en contact, il nous envoie des messages.

Etes-vous rassuré par le niveau défensif de l’équipe qui s’est amélioré au fur et à mesure des matches de préparation ?

On n’a jamais été inquiets. C’était clairement notre point faible, on en est tous conscients et sur cette préparation on s’est concentré là-dessus. C’est mieux depuis dix jours, on travaille encore dessus. Durant l’Euro, ce sera le point où il faudra être performant. On sait que l’on est capable de le faire.

Quel est votre bilan personnel sur cette préparation ?

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Photo: FFBB

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