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[REDIFF] En direct avec Axel Julien (Dijon): « Il n’y a pas de groupies en Pro A »

A 25 ans, Axel Julien , meneur de jeu de la JDA Dijon est devenu l’un des joueurs français phare de la Pro A, candidat à l’équipe de France pour les qualifications pour la Coupe du Monde 2019 après avoir rayonné avec les A’ lors d’une tournée en Chine en 2016. Dans cette interview, il… Continue read

A 25 ans, Axel Julien , meneur de jeu de la JDA Dijon est devenu l’un des joueurs français phare de la Pro A, candidat à l’équipe de France pour les qualifications pour la Coupe du Monde 2019 après avoir rayonné avec les A’ lors d’une tournée en Chine en 2016. Dans cette interview, il parle avec une totale franchise.

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Le premier match que vous avez joué en pro : Le premier officiel, c’est un match de Semaine des As à Pau-Orthez avec le HTV. Je suis entré en fin de match en tant qu’espoir. C’était en 2011. Il n’y avait pas énormément de monde dans les tribunes alors que pourtant Pau génère d’habitude beaucoup de spectateurs. Sinon, en championnat, c’est la même année au Mans. Notre meneur américain, (Kevin) Houston s’était blessé et j’avais pris la place du second meneur et joué dix minutes.

Le joueur qui vous a rendu meilleur : Celui avec qui j’ai passé deux saisons, l’année dernière et celle d’avant, David Holston. C’était très compliqué à le défendre tous les jours à l’entraînement. Il était capable de tout faire et quand il avait décidé de marquer des points, c’était dur de le contrôler. Il m’a aidé à durcir ma défense, à passer un cap de ce côté là.

Le meilleur joueur actuel de votre championnat : Le MVP, D.J. Cooper, qui en plus joue à mon poste. Il fait des gestes que pas grand monde fait, des trucs que personne n’attend et en plus il les réussit. Il est capable de tout faire. Il ne remplit pas seulement les stats dans la catégorie des passes, il met des points, des points importants, il prend des rebonds, il fait des interceptions. C’est un joueur vachement actif. Il n’y a pas beaucoup de joueurs comme ça dans le championnat. Je trouvais aussi que l’année dernière Moustapha Fall était vraiment impressionnant. Certains diront que sa taille aide beaucoup, c’est vrai, mais il n’est pas obligé de bousculer ses 2,18m comme il le faisait. Je pense que c’est l’une des principales raisons qui ont permis à Chalon de gagner le championnat.

Le joueur le plus vicieux du championnat : C’est compliqué à dire mais je dirai (Ilian) Evtimov (Cholet). Il a pas mal de bouteille et il met de temps en temps des petits coups que l’on ne voit pas. Il est très malin et c’est pourquoi il arrive encore à jouer à ce niveau-là.

« Au foot, j’aime beaucoup le Real alors j’aurais du mal à jouer à Barcelone. Je suis aussi supporter de l’OM alors jouer à Paris, ça me ferait un peu bizarre. »

Le joueur le plus râleur du championnat: Florent Pietrus. Il met beaucoup de coups, il est très physique dans le jeu et au-delà de ce qui est autorisé. Et pourtant parfois il se met à râler un peu… Mais c’est toujours dans la gentillesse, ce n’est pas quelqu’un qui va agresser les gens. L’année dernière (Klemen) Prepelic a eu à chaque match quelques problèmes avec ses adversaires car il est agressif. Voilà, j’en ai cité deux mais ce n’est pas super gênant.

Le coach qui vous a le plus marqué : J’en n’ai pas connu beaucoup mais ce que Pascal Donnadieu fait à Nanterre c’est impressionnant. Pas uniquement la dernière saison mais sur les quatre, cinq dernières années. Pas beaucoup de coaches en France ont réussi à faire ça. J’aime bien aussi (Eric) Bartecheky qui a fait deux, trois belles saisons d’affilée dans deux clubs différents (Le Havre et Pau). J’attends de voir ce qu’il va faire au Mans avec un plus gros effectif.

Le club où vous aimeriez jouer : Il n’y a pas de club où j’avais absolument envie de jouer. Je préfère regarder l’environnement, le coach, l’équipe. Je ne ferme la porte à personne. C’est honnêtement difficile de dégager une équipe surtout quand on est bien dans son équipe actuelle. L’équipe de France mais ça ce n’est pas un club! (voir ce qu’il a déclaré à ce sujet).

Le club où vous ne voulez pas jouer: Peut-être dans les pays un peu coupe-gorge style Roumanie. Des championnats où ça fait un peu peur de jouer. Au foot, j’aime beaucoup le Real alors j’aurais du mal à jouer à Barcelone. Je suis aussi supporter de l’OM alors jouer à Paris, ça me ferait un peu bizarre. Maintenant c’est Levallois, donc ça va! Mais s’il y avait un PSG basket, ça me ferait bizarre.

Votre pire souvenir de joueur : En Pro B, on avait fini deuxième du championnat après Monaco et on jouait le premier tour des playoffs contre Le Portel et on a perdu. C’était un coup dur car on était les favoris, on avait fait une superbe saison en finissant loin devant le troisième. On n’était pas monté car Monaco était vraiment supérieur cette saison-là. Perdre au premier tour des playoffs, ne pas avoir été au moins en finale pour vivre ces moments-là, c’était une énorme déception personnelle et collective. On avait un super groupe et on était vraiment touché par ça.

Votre adversaire le plus coriace : John Roberson (Villeurbanne, ex-Chalon). Il est difficile à défendre car il peut s’enflammer d’un coup, comme ça. Il peut dormir, entre guillemets, pendant quinze minutes et après avoir cinq minutes de folie et ensuite c’est très compliqué tout le match de l’arrêter. En plus l’année dernière c’était pour le derby bourguignon et on en a perdu quatre en deux ans. C’était vraiment frustrant et lui a toujours été bon dans ces moments-là.

Le trophée que vous êtes le plus fier d’exposer : Le trophée de meilleur espoir en 2012, déjà car c’était la première fois qu’il était attribué. C’était une énorme surprise. Et la deuxième c’était la Stankovic Cup avec l’équipe de France A’. J’ai été élu MVP. Pas beaucoup de gens en ont entendu parlé notamment parce qu’il y a eu le TQO à ce moment-là mais on a fait une superbe campagne en Chine. On a quand même gagné l’équipe A du Nigeria, l’équipe A de Chine et l’équipe A’ d’Argentine. Je n’ai pas encore de trophées collectifs sinon j’aurais dit un trophée collectif.

Le match dont vous avez le plus honte : L’année dernière, on jouait à l’ASVEL, en fin de saison, il restait cinq ou six matches. On perd au buzzer sur un tir de Walter Hodge alors qu’on a mené quasiment tout le match. On allait gagner et j’ai fait la connerie d’aller aider là où je ne devais pas le faire et du coup, je l’ai perdu de vu et il a pu planter ce tir à trois-points. Je m’en suis voulu énormément surtout que c’était une situation super difficile pour nous et qu’une victoire aurait quasiment scellé notre maintien. Je ne savais pas comment faire pour m’excuser auprès de mes coéquipiers. Même si un match ne se joue pas sur une action, ce jour là c’est à cause de moi que l’on perd.

« LeBron James. J’apprécie beaucoup sa puissance, sa régularité. Je ne suis pas un super fan de la NBA mais je constate que partout où il est allé, il a gagné »

Si vous pouviez prendre le move d’un joueur : Le cross de Kyrie Irving. Cette facilité à éliminer un joueur avec ses dribbles. Je regarde des matches mais je ne cherche pas à copier. A mon âge, je pense qu’il faut rester dans ce que l’on sait faire. Améliorer son jeu, oui, mais c’est compliqué d’ajouter des choses à on jeu. Il y a déjà tellement d’aspects à améliorer notamment au niveau du shoot, des passes, et même du dribble, mais aller chercher des choses que l’on ne sait pas faire ou qu’on utilise très peu, non. C’est comme si je m’amusais à travailler ma détente pour mon dunk. Ce n’est pas quelque chose que dans mon jeu j’utilise. S’inspirer pour faire un step back, en faire aux entraînements, je ne pense pas que ça me servira à en faire en match.

Si vous deviez payer votre place pour voir un joueur : LeBron James. J’apprécie beaucoup sa puissance, sa régularité. Je ne suis pas un super fan de la NBA mais je constate que partout où il est allé, il a gagné. Il a amené des équipes avec très peu de qualité de joueurs en finale de Conference, de NBA. Il sait tout faire. Et s’il jouait encore ça serait Michael Jordan.

Pourquoi portez-vous le numéro 83: Simplement parce que je suis du Var, c’est super important pour moi. Lorsque je suis arrivé à Dijon, je savais que Marc Judith arrivait aussi et qu’il portait comme moi le numéro 5. Quand on m’a donné l’opportunité de choisir de 1 à 99, je n’ai pas hésité. Je trouve que c’est une très bonne initiative de permettre ça car quand un joueur a le même numéro que nous, on a une large panoplie pour en choisir un autre.

L’exercice que vous faites en plus que les autres à l’entraînement: Je ne suis pas un énorme travailleur mais en ce moment la seule chose que je bosse davantage, c’est le shoot. Aussi, quand on fait du travail physique, de la course, je cherche à me donner à fond pour que ça me fasse le plus de mal possible pour qu’après ça fasse du bien.

Si vous aviez une règle à changer dans le basket : En ce qui concerne le changement de la règle pour le dribble, je pense que ça perturbe à l’oeil mais les joueurs français ne vont pas changer leur jeu pour ça. C’est tellement ancré en nous que ça sera très compliqué que l’on utilise cette règle. Peut-être que parfois un marché ne sera pas sifflé, tant mieux. Ce que je changerai c’est la règle des pieds en touche sur les corners, quand les arbitres sifflent juste pour un talon. Aussi, ce n’est pas la règle anti-sportive qui me gène énormément mais le fait que si on en prend deux, on est expulsé. Ce côté là me dérange. Sauf si ce sont deux grosses fautes, deux vraies anti-sportives, là c’est normal que le mec sorte du terrain.

Est-ce que ça vaut la peine de discuter avec les arbitres: Il y a des arbitres avec qui ça se passe très bien mais avec d’autres, ils sont très fermés. Ou alors ils estiment que nous on est trop agressifs dans notre langage. Il ne faut pas parler tout le temps, c’est sûr, ça pourrit le jeu mais parfois des choses portent à débat. Sur certains coups de sifflet importants, nous, joueurs, on a envie de s’exprimer et on est toutefois menacé d’une technique. Je ne trouve pas ça normal. Des deux côtés ça doit être respectueux et posé et parfois ce n’est pas le cas. Je pense que le mieux, c’est de ne jamais rien dire mais en ne disant rien j’ai peur que les arbitres pensent qu’ils ont raison alors que parfois ils ont peut-être tort. On a l’impression que parfois quand un coach ou un joueur réclame l’arbitrage change. Change t-il par rapport à la réclamation? Et si tu ne dis rien alors que tu estimes que les coups de sifflet ne sont pas bons, vont-ils se remettre en question durant le match ou se dire que si personne ne réclame, c’est qu’on a les bons coups de sifflet et du coup il faut continuer à arbitrer comme ça. Ca dépend des jours, des arbitres et je n’ai pas idée de la façon parfaite de réagir. Mais s’il faut trancher, je pense que le mieux c’est de ne rien dire.

Avez-vous déjà eu envie de rentrer dans le lard d’un coach: Oui, je l’ai déjà fait. J’ai la chance de très bien connaître Laurent Legname, ça fait longtemps que l’on travaille ensemble. Je me suis permis deux ou trois fois de lui rentrer dedans et inversement. C’était plutôt un combat de coq que moi tout seul. Ca m’est arrivé pas plus tard que l’année dernière à l’entraînement. En match il peut y avoir un coup d’énervement mais ce n’est pas le bon moment pour avoir une embrouille de cinq ou dix minutes. A la limite à la fin d’un match mais ce ne m’est jamais arrivé.

Le principal sujet de conversation entre joueurs: Le basket, bien sûr, sinon je dirais les filles (rires). Je suis célibataire et c’est normal que ça me concerne. Parfois on se moque de la logique des filles, on se raconte nos histoires, ça nous fait rire. Il n’y a pas de groupies en Pro A. Il y a des filles qui sont forcément un peu attiré par ce statut mais personne ne nous attend après les matches ou nous contacte sur les réseaux sociaux. C’est juste que notre statut fait que l’on a beaucoup plus d’exposition et que sur les réseaux sociaux, ça amène davantage de personnes, que la discussion peut se faire, mais les groupies ça n’existe pas à notre niveau.Peut-être au foot, en NBA. Personnellement, je n’ai pas ce soucis là!

Votre meilleur pote dans le basket : En LNB, Clément Cavallo qui joue à Roanne. On a fait le centre de formation et on a joué ensemble en Pro B à Toulon. On est super amis dans la vie de tous les jours. On se voit l’été. S’il n’y avait plus le basket, je serai toujours ami avec lui. Dans mon équipe, avec Jacques Alingue. C’est la troisième année où on joue ensemble et on est toujours sur la même longueur d’onde. En plus, on arrive bien à se retrouver sur le terrain.

« Je suis assez spectateur des commentaires sur les réseaux sociaux après les matches. J’aime bien savoir ce que les gens pensent au cas où je les re-croise »

Aimez-vous lire ou regarder des reportages sur vous: Généralement, je relis une fois les interviews que j’ai faite pour voir ce que ça donne, si ça n’a pas été déformé. Savoir aussi si j’aurais pu dire autre chose comme, par exemple, je peux me dire, « là j’aurais pu dire quelque chose sur mon coach ». Pareil pour les reportages, une fois pour voir comment ça été monté et voir si je n’ai pas dit des conneries. Ma mère garde les articles de journaux. Par contre, je suis assez spectateur des commentaires sur les réseaux sociaux après les matches. J’aime bien savoir ce que les gens pensent au cas où je les re-croise, pour le cas où avoir un débat constructif plutôt que d’avoir un simple commentaire lancé sur une page Facebook. Ca a tendance à vite m’énerver ces choses-là.

Votre principale occupation entre deux entraînements : J’aime bien regarder beaucoup de films, des séries. J’en regarde beaucoup le soir à la télé ou sur internet. Comparé à beaucoup de joueurs, je ne suis pas trop musique ni console.

La ville où vous avez joué et que vous préférez : Jouer à Monaco c’est un cadre super. C’est particulier, très propre, très soigné, belles voitures, beaux bateaux.

Vous résumé en quelques phrases : C’est compliqué! Je suis quelqu’un de très marrant, qui ne se prend pas du tout au sérieux. Je trouve que la vie est beaucoup mieux dans la rigolade. Je suis quelqu’un de passionné par son sport, même trop. Très focalisé sur le résultat. Je me remets beaucoup en question. Je suis aussi assez casanier, j’aime bien resté un peu dans mon petit cocon, j’ai un peu peur de l’inconnu. J’ai un peu peur de découvrir ce que je ne maîtrise pas. Je suis quelqu’un de très simple.

Si vous ne jouiez pas au basket : Je ne sais pas du tout. Ca a été très vite une envie d’être professionnel et je ne me suis jamais lancé dans un vrai projet scolaire. Donc je pense que j’aurais essayé de rester dans le sport et peut-être aurais-je essayé d’être prof de sport. Je pense que je me dirige de plus en plus vers une carrière de coach à la fin de ma carrière. Pas forcément être premier coach en pro, ça a l’air tellement difficile avec tellement de coaches compétents et il y a très peu de places. Je me vois coach de centre de formation, cadets France ou assistant-coach pro. Plutôt quelqu’un qui donne des conseils aux joueurs, dans l’analyse. Pas le mec qui gère ses joueurs aux changements, les égos, le recrutement. Je n’ai pas encore l’expérience actuellement pour ça.

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Le premier match que vous avez joué en pro : Le premier officiel, c’est un match de Semaine des As à Pau-Orthez avec le HTV. Je suis entré en fin de match en tant qu’espoir. C’était en 2011. Il n’y avait pas énormément de monde dans les tribunes alors que pourtant Pau génère d’habitude beaucoup de spectateurs. Sinon, en championnat, c’est la même année au Mans. Notre meneur américain, (Kevin) Houston s’était blessé et j’avais pris la place du second meneur et joué dix minutes.

Le joueur qui vous a rendu meilleur : Celui avec qui j’ai passé deux saisons, l’année dernière et celle d’avant, David Holston. C’était très compliqué à le défendre tous les jours à l’entraînement. Il était capable de tout faire et quand il avait décidé de marquer des points, c’était dur de le contrôler. Il m’a aidé à durcir ma défense, à passer un cap de ce côté là.

Le meilleur joueur actuel de votre championnat : Le MVP, D.J. Cooper, qui en plus joue à mon poste. Il fait des gestes que pas grand monde fait, des trucs que personne n’attend et en plus il les réussit. Il est capable de tout faire. Il ne remplit pas seulement les stats dans la catégorie des passes, il met des points, des points importants, il prend des rebonds, il fait des interceptions. C’est un joueur vachement actif. Il n’y a pas beaucoup de joueurs comme ça dans le championnat. Je trouvais aussi que l’année dernière Moustapha Fall était vraiment impressionnant. Certains diront que sa taille aide beaucoup, c’est vrai, mais il n’est pas obligé de bousculer ses 2,18m comme il le faisait. Je pense que c’est l’une des principales raisons qui ont permis à Chalon de gagner le championnat.

Le joueur le plus vicieux du championnat : C’est compliqué à dire mais je dirai (Ilian) Evtimov (Cholet). Il a pas mal de bouteille et il met de temps en temps des petits coups que l’on ne voit pas. Il est très malin et c’est pourquoi il arrive encore à jouer à ce niveau-là.

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Photo : JDA et LNB

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