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La semaine de Limoges: Kyle Milling, un Californien à la barre

Cette semaine, tous les jours, BasketEurope vous propose un « Spécial Limoges », la ville où le basket est roi. Au programme, son coach Kyle Milling, puis sa jeune étoile William Howard, une rétro sur Apollo Faye, celui qui a allumé les premières mèches, et enfin tout savoir sur le projet CSP 3.0 gr

Cette semaine, tous les jours, BasketEurope vous propose un « Spécial Limoges », la ville où le basket est roi. Au programme, son coach Kyle Milling, puis sa jeune étoile William Howard, une rétro sur Apollo Faye, celui qui a allumé les premières mèches, et enfin tout savoir sur le projet CSP 3.0 grâce aux explications complètes du président Frédéric Forte.

Premier épisode : le coach franco-américain Kyle Milling.

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Vous êtes originaire d’une petite ville de l’Illinois, Elmhurst, et vous avez joué à l’université à Santa Barbara. Ce fut un choc de vous retrouver en Californie ?

Non car si je suis né à Elmhurst, j’ai grandi à San Diego, de un, deux ans jusqu’à dix-sept ans. Je suis plutôt Californien que de l’Illinois.

Donc plutôt surfeur ?

J’ai grandi avec le soleil, le surf. Ce qu’il y a en Californie du Sud.

Vous avez découvert le basket à quel âge, en allant voir des matches à Los Angeles ?

A l’époque, c’était les San Diego Clippers (NDLR : de 1978 à 1984). J’ai un cousin, Jack Sikma qui a joué aux Seattle Supersonics (NDLR : champion NBA en 1979, sept fois all-star). Quand il jouait à San Diego, on allait au match et il venait dormir à la maison. A Seattle, ils ont retiré son maillot avec son numéro, c’était un grand joueur.

Vous êtes grands tous les deux –Jack Sikma mesure 2,11m-. Il y a un côté de votre famille où les gens sont grands ?

Du côté de ma mère, ils sont grands, ma mère est grande, ses frères aussi. Elle est de l’Illinois et la famille est originaire des Pays-Bas. J’ai aussi ces racines-là, grand, carré. Dans cette région de l’Illinois où habitent mes grands-parents, ce ne sont que des Hollandais. Mes grands-parents avaient une ferme où ils cultivaient des fleurs, des glaïeuls. Ce sont vraiment des racines hollandaises.

https://www.youtube.com/watch?v=RFv9OF4_Y2s
« La première année, à Nantes, sans internet, sans la télé, chaque jour de repos je prenais ma voiture et j’ai visité le Mont-St Michel, les châteaux dans la région de Tours »

Quelle a été votre première impression quand vous êtes arrivé en France, à Nantes ?

Je suis d’abord arrivé en Belgique pour ma première expérience en Europe. J’y suis resté quatre, cinq semaines avant de venir à Nantes. J’avais 22, 23 ans. C’est sûr que c’était complètement différent des States. A l’époque, il n’y avait pas Internet ni de portable. C’était la première fois que je partais vraiment de chez moi avec deux sacs. Je suis parti tout seul comme un grand. Je ne suis pas quelqu’un qui aime rester enfermé dans son appart, j’ai cet esprit de découvrir les choses. La première année, à Nantes, sans internet, sans la télé, chaque jour de repos je prenais ma voiture et j’ai visité le Mont-St Michel, les châteaux dans la région de Tours. Tout seul. Je ne suis jamais resté chez moi quand j’avais un jour off, j’avais envie de découvrir.

Et aujourd’hui, qu’est-ce qui vous plaît en France… et qui vous ne plaît pas ?

Je pense que les gens en France ont l’esprit un peu plus ouvert qu’aux States. Le problème c’est qu’il y a pas mal de Français qui ne connaissent que la France. Même pour les vacances, les gens veulent rester en France ou alors partent au Club Med où c’est français. Les Français ont moins envie de découvrir ce qui se passe en dehors de chez eux.

L’avantage des Américains, c’est que vous parlez l’anglais, la langue internationale ?

Pas tous évidemment, chacun à sa personnalité, mais en général les Américains n’ont pas peur du contact, de demander des choses. Ils ont peut-être plus de confiance en eux. Même s’ils le parlent un peu, les Français ont souvent peur de parler anglais. Ils ont peur des gens qui se moquent d’eux. C’est une petite différence de culture. Comme je le dis souvent, les Français considèrent les Américains comme étant un peu malpolis. Par exemple, les joueurs qui arrivent en France ne serrent pas la main, ne disent pas bonjour. C’est culturel car aux States, quand tu rentres dans une pièce, il n’y a pas tout le monde qui dit bonjour à tout le monde. Ce n’est pas une question de politesse, c’est comme ça. Quand tu vas à la salle de muscu aux States, tu rentres et tu fais ta muscu. En France, si tu ne dis pas bonjour à tout le monde, les gens te considèrent comme malpoli.

Vous avez joué au Japon à Itachi. Avez-vous vécu une expérience enrichissante ?

Oui, vraiment car c’est un pays complètement différent des States ou de l’Europe. J’ai passé huit mois là-bas et avec deux, trois coéquipiers avec qui je m’entendais très bien. A Osaka, le centre-ville avec je ne sais pas combien d’habitants, la lumière. Même la nourriture est très différente.

Les Japonais sont très polis, très disciplinés ?

Oui. En France, tout le monde me regarde parce que je suis grand alors qu’au Japon, par exemple dans le métro, personne ne tourne la tête. Pour eux, c’est malpoli.

Ils donnent aussi l’impression d’être timides ?

Oui sauf quand tu les connais un peu. Mais oui, ils sont très timides, respectueux.

Elu coach de l’Année en Pro B en 2016.
« Le Var ressemble beaucoup à chez moi, à San Diego, un peu le même climat, la même qualité de vie. Après deux ou trois ans, on a acheté une maison, on était bien installé »

Pourquoi cette fidélité au HTV ?

Mon premier contrat était de 2+1, je pense. Dès la première année le club m’a beaucoup plu. A chaque fois, je rajoutais un an. Le Var ressemble beaucoup à chez moi, à San Diego, un peu le même climat, la même qualité de vie. Après deux ou trois ans, on a acheté une maison, on était bien installé. Quand j’ai approché de 32-33 ans, je n’avais pas vraiment envie de déménager ma famille. J’étais prêt à tourner la page.

C’est à Toulon que vous avez rencontré votre femme ?

Non, à Nantes.

Quand avez-vous décidé de devenir coach ?

Dans ma tête, j’ai toujours voulu être coach. Aux States, j’ai pris des cours pour être prof de sport. Quand j’en ai eu fini à Monaco (en Nationale 1), je suis rentré chez moi et j’ai travaillé dans un lycée. Ça m’a beaucoup plu mais j’avais envie du haut niveau, ça me manquait vraiment. Au HTV, quand j’avais 27, 28 ans, j’ai commencé à coacher le baby-basket, les poussins, le mercredi matin. C’était un début. J’ai toujours voulu rester dans le basket et coacher.

Est-ce difficile de passer les brevets d’Etat quand le français n’est pas sa langue d’origine ?

Pour la formation, ce n’était pas trop gênant. Ecrire, c’était plus compliqué (sourire). J’écrivais en anglais et quelqu’un a traduit en français, en adaptant, sans que ce soit du mot à mot.

Avez-vous appris de vos coaches à Toulon, Alain Weisz, Jean-Louis Borg, Laurent Legname ?

Oui, j’ai pris un peu de tout, à commencer par mes entraîneurs aux Etats-Unis. Mon style est un mélange de tout ça. Les entraînements aux Etats-Unis ne sont pas très longs mais denses. Mes entraîneurs américains étaient durs. J’ai appris de ces entraîneurs-là, de Fred Sarre aussi (NDLR : ils ont été ensemble à Rueil). Sa rigueur, sa discipline. Jean-Louis sur sa capacité d’être très dur avec les joueurs et aussi un ami en dehors du terrain. Alain Weisz a eu pas mal de MVPs et il est capable de donner la confiance aux joueurs.

Qu’est-ce qui fait que le HTV qui depuis des années a un faible budget en Pro A arrive à avoir des résultats ?

L’année où on est monté de Pro B en Pro A, on avait un vrai groupe. Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi on est monté (sourire). La mayonnaise a pris dès les premiers matches et ensuite on est monté en puissance. L’année dernière et même cette année en Pro A, la clé du succès c’est de prendre des joueurs plus jeunes et aussi des Américains qui ont faim, qui ont envie de montrer à tout le monde qu’ils ont le niveau Pro A. Je croyais en ça, de ne pas prendre des anciens de 34 ans qui cherchent un dernier contrat. Je pense que cette année, ils ont fait un peu la même chose et pour l’instant ça marche très bien.

« C’est un peu difficile d’aller dans les commerces. Les gens ici vivent pour le club, pour le basket et parlent en ville du CSP »

A Toulon, étiez-vous reconnu dans la rue comme basketteur ?

Plutôt comme un rugbyman ! (rires) Avec ma taille, mon physique, mon look. De temps en temps comme basketteur mais dans le sud, à Toulon, c’est le rugby aussi il pensait que j’étais rugbyman.

Et à Limoges ?

Je suis l’entraîneur du CSP partout (rires). C’est ça la différence, de temps en temps à Toulon, partout à Limoges.

Peut-on avoir une vie normale à Limoges quand on est coach du CSP, se balader normalement ?

C’est un peu difficile d’aller dans les commerces. Les gens ici vivent pour le club, pour le basket et parlent en ville du CSP. C’est comme ça.

L’ambiance à Beaublanc, ça vous rappelle l’époque de l’université ?

Oui, pas loin. Le Portel maintenant et Beaublanc, ce sont les deux salles qui ressemblent le plus à ce que j’ai connu. Pour l’instant nous n’avons fait qu’un match à Beaublanc (NDLR : contre Chalon), je pense qu’il y aura encore plus d’ambiance à venir.

Vous étiez un pivot défensif, un battant, discipliné. Vous aimez que vos équipes vous ressemblent ?

Oui, je veux une équipe qui défende et forte au rebond, c’était un peu mon style, mais comme je l’ai dit à Freddy Fauthoux l’autre jour, on a cette année une équipe où presque tout le monde shoote à trois-points et on joue beaucoup en vitesse, contre-attaque, et ça, je ne vais pas dire que c’était vraiment mon jeu à l’époque (sourire).

Brian Conklin, c’est un peu votre petit frère ?

Il est vaillant, il donne des coups de coude et tout ça mais il a du talent. C’était l’une de mes priorités dans le recrutement car il est fait pour jouer à Limoges. A Beaublanc, les gens veulent ça, des joueurs qui se battent. Contre Chalon, il a plongé par terre, la salle a explosé.

« Si on avait gagné, je serais resté un jour de plus chez moi mais après une défaite comme ça, je suis rentré dans le bus et à Limoges »

Après la défaite à Hyères Toulon, vous aviez l’air très marqué, le visage creusé ? Vous vivez vos matches à fond ?

Oui. Ce match-là, c’était une vraie déception pour nous, le club. C’était un match important pour moi. Si on avait gagné, je serais resté un jour de plus chez moi mais après une défaite comme ça, je suis rentré dans le bus et à Limoges. Ça m’a touché car je n’ai beaucoup vu ma famille.

Votre femme et vos enfants sont restés dans le Var ?

Oui, à Hyères.

Ca ne se refuse pas le CSP quand on est un jeune coach ?

N’importe quel coach, je pense, qu’il soit jeune, ancien, ne peut pas refuser le CSP. C’est l’un des plus grands clubs en France, bien sûr, mais aussi en Europe.

Le CSP a utilisé beaucoup de coaches depuis une douzaine d’années. C’est quelque chose que vous avez pris en considération en signant ici ?

Non. C’est le CSP, c’est leur histoire et ça me donne encore plus de motivation de travailler pour réussir. Le club a aussi changé pas mal de choses dans son fonctionnement et je pense qu’avec les dirigeants, le staff, on peut travailler sur une longue durée.

Votre référent, c’est le directeur sportif, Olivier Bourgain ?

C’est lui qui gère le côté sportif au CSP, c’est avec lui et François (Peronnet, l’assistant) que l’on a fait le recrutement. C’est le référent. Il est là à tous les entraînements, à la salle, dans son bureau. Il est tout le temps avec nous.

Vous allez aussi découvrir l’Eurocup. Vous avez fait peu de coupes d’Europe comme joueur. C’est excitant comme challenge ?

Oui, on va jouer contre de grosses équipes dans de grandes salles. Mais quand commence n’importe quel match, quand je jouais en Pro B, en Euroleague, partout, peu importe, je suis concentré dessus.

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Vous êtes originaire d’une petite ville de l’Illinois, Elmhurst, et vous avez joué à l’université à Santa Barbara. Ce fut un choc de vous retrouver en Californie ?

Non car si je suis né à Elmhurst, j’ai grandi à San Diego, de un, deux ans jusqu’à dix-sept ans. Je suis plutôt Californien que de l’Illinois.

Donc plutôt surfeur ?

J’ai grandi avec le soleil, le surf. Ce qu’il y a en Californie du Sud.

Vous avez découvert le basket à quel âge, en allant voir des matches à Los Angeles ?

A l’époque, c’était les San Diego Clippers (NDLR : de 1978 à 1984). J’ai un cousin, Jack Sikma qui a joué aux Seattle Supersonics (NDLR : champion NBA en 1979, sept fois all-star). Quand il jouait à San Diego, on allait au match et il venait dormir à la maison. A Seattle, ils ont retiré son maillot avec son numéro, c’était un grand joueur.

Vous êtes grands tous les deux –Jack Sikma mesure 2,11m-. Il y a un côté de votre famille où les gens sont grands ?

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Photos: Philippe Pécher (CSP) et LNB

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