Aller au contenu

Le Mans a mis l’attaque de Cholet au pain sec

Le Mans a remporté le derby des Pays-de-Loire (65-47) en mettant l’attaque de Cholet au pain sec en deuxième mi-temps.

Le Mans a remporté le derby des Pays-de-Loire (65-47) en mettant l’attaque de Cholet au pain sec en deuxième mi-temps.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Un derby, Le Mans-Cholet ? Philippe Hervé, le coach de CB, estime qu’il en n’avait pas la saveur même si Antarès était à guichets fermés avec 6 035 spectateurs à l’intérieur.

« Excusez-moi mais je n’ai pas l’impression que ce soit un derby. Des derbies j’en ai vécu, d’autres, et là je n’en ai pas entendu parler une seule fois dans la semaine à Cholet. Croyez-moi que Chalon-Dijon et un clasico Pau-Limoges, vous en entendez parler toute la semaine dans tout l’environnement. Là, je ne vois pas les gens, les dirigeants, les partenaires, les supporters qui disent « ouah !, c’est Le Mans… » Et je ne suis pas persuadé que les joueurs perçoivent que ce soit un derby. Je trouve que c’est un match comme les autres. »

C’est juste. D’ailleurs au Mans, les vrais derbies qui sont désormais recouverts de poussière, c’était contre Caen, Tours et Nantes. Les Pays-de-Loire, c’est une région artificielle qui a moins d’un demi-siècle et les deux villes ne sont pas des rivaux héréditaires et en plus les deux clubs s’apprécient. Hier soir, les supporters choletais en rouge étaient mêlés à ceux du Mans en orange, en parfaite harmonie.

C’était à l’inverse un match à fort enjeu avec deux équipes aux trajectoires opposées. Après un début de saison tonitruant (six victoires d’affilée), le MSB était rentré dans le rang et avait subi trois échecs d’affilée face à des ténors (Villeurbanne, Nanterre et Limoges). A l’opposé, Cholet Basket avait sorti la tête hors de l’eau grâce à quatre victoires en cinq matches.

Important contre-temps côté choletais : la blessure au dos de Jerry Boutsiele finalement forfait en plus de la convalescence de Ilian Evtimov qui a été utilisé seulement cinq minutes.

« C’est sûr que Jerry dans ce contexte là nous manque. On sait qu’il a une capacité à prendre les shoots à cinq mètres et dans le contrôle du rebond il a un impact important pour nous puisque c’est notre meilleur rebondeur (7,2 en moyenne). C’est le joueur qui a le plus d’impact chez nous physiquement. »

La première mi-temps fut jouée sur un faux-rythme. C’était tendu mais pas d’un haut niveau. On va dire pour ne pas être méchant que les défenses prenaient le pas sur les attaques. Cholet avait trouvé ses finisseurs extérieurs avec David Michineau et Ryan Evans, 9 points chacun, 7/8 aux shoots à eux deux. Dans le camp manceau Chris Lofton était peu servi et le MSB affichait un insuffisant 13/34 aux shoots à comparer à un correct 12/25 pour les joueurs du Maine-et-Loire.

16 points en deuxième mi-temps pour Cholet

Tout fut bouleversé dans le troisième quart-temps. Le Mans montait de deux crans sa pression défensive. Cholet suffoquait. 3/19 aux shoots dans ce fragment de dix minutes. 8 points seulement dans la période et encore 8 autres dans la suivante.

« Il faut marquer des paniers pour pouvoir gagner des matches. Pfttt… Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Au bout d’un moment, quand vous enchainez, que vous ne marquez pas, que vous ne marquez pas… Il s’est passé le même scénario à Strasbourg. On shoote à 30% ! », se lamentait Philippe Hervé. « On fait le match que l’on doit faire défensivement. Heureusement ! Mais bon… Ça manque de dureté. C’est un combat quotidien, il faut une prise de conscience globale. Quand je vois les 5 rebonds offensifs qui coûtent 12 points en première mi-temps dont deux sur lancers-francs. Ça plus trop de balles perdues même si on n’a pas été trop pénalisés derrière sur du jeu rapide que Le Mans a pour habitude de pas trop mal exploiter. Après il y a un trop gros déficit d’adresse pour pouvoir exister sur quarante minutes. Quand ils ont retrouvé un peu d’adresse, le trou s’est fait. Vous imaginez : 7/31 en dehors de la raquette. C’était une option d’avoir Yancy Gates écarté un peu par rapport à (Youssoupha) Fall mais il ne met pas un shoot (NDLR: 6/15, 14 points, ce qui en fait tout de même le meilleur marqueur choletais). Ce n’est pas notre talent numéro un, l’adresse, c’est une évidence, mais ça peut être mieux que ça quand même. Vous tenez 10-15-25-30’ mais à un moment il faut quelque chose de plus. Et puis l’échec répété, ça génère beaucoup de frustration. C’est une histoire qui nous arrive souvent. Nos trois joueurs majeurs extérieurs sont à 0/10 à trois-points. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Ça fait zéro. »

Pierre-Etienne Drouault, le natif du Mans qui revenait jouer dans sa ville six ans plus tard, ne pouvait que constater lui-aussi les dégâts :

« On n’a pas réussi à trouver souvent de bons shoots et quand on les a trouvés, on n’a pas mis dedans. Ça se joue vraiment là. On met seize points en deuxième mi-temps. C’est clairement pas assez pour gagner un match de haut niveau. Je pense qu’il faut aussi donner du crédit à la défense du Mans, c’est la deuxième ou troisième meilleure défense de Pro A. Ce soir c’était un match défensif des deux côtés et ils ont réussi à appuyer au bon moment. »

C’est un panier à trois-points de Chris Lofton, en isolation face à son défenseur, au buzzer de la troisième période, qui a permis au MSB de prendre un premier avantage. Le flegmatique shooteur américain, qui possède probablement le tir le plus pur du championnat, a scoré hier soir 16 points après en avoir mis 25 contre Nanterre et déjà 16 face à Limoges. En 7 matches, il en est à 19/36 à trois-points alors que tous les coachs de Pro A savent que c’est un poison mortel.

Et l’écart est monté, monté…

+ 10 à 49-39 sur deux lancers de Antoine Eito + un panier de Romeo Travis.

+ 15 à 58-43 sur des trois-points de Terry Tarpey et Antoine Eito.

« Défensivement, on a réussi à les cadenasser. Offensivement, on a pris notre temps, on ne s’est pas précipité, on a réussi à se passer le ballon. On n’a pas perdu de ballons, c’est ça qui est important. Ils n’ont pas réussi à avoir plus de munitions. Qu’ils marquent huit points dans le troisième et le quatrième quart-temps, c’est vraiment impressionnant », se félicitait Will Yeguete.

Un All-Star à 11 minutes

Alors que Mykal Riley (2 d’évaluation) s’était montré jusque-là bien pâlichon, ce qui devient une vraie source d’inquiétude, Eric Bartecheky choisissait de conserver les cinq mêmes joueurs de longues minutes et jusqu’au bout du match, soit Antoine Eito, Chris Lofton, Terry Tarpey, Romeo Travis et Will Yeguete.

« On a trouvé le cinq qui a réussi à verrouiller le rebond et ensuite à mettre un peu de mouvement à la balle, de rythme, ce qui nous a permis de créer une avance, aussi on n’a pas voulu changer quelque chose qui fonctionnait à ce moment-là. », analysait le coach Eric Bartecheky.

On ne peut que remarquer que DJ Stephens, bien qu’intronisé dans le cinq de départ, n’a joué hier soir que 11 minutes alors que c’est un All-Star qui sera de la fête le 29 décembre à l’AccorHôtel Arena.

« Cette équipe a des atouts mais comme je l’ai déjà dit elle est aussi difficile à gérer car on a quatre intérieurs avec des profils complètement différents et c’est parfois difficile de trouver les plays qui fonctionnent. On a réussi à trouver ce soir un cinq un peu atypique et comme ça fonctionnait je n’ai pas voulu le changer », insistait Eric Bartecheky.

+18 au final. Le job est fait. Le coach savait que son équipe n’avait pas le droit de défaillir.

« C’est toujours une pression un peu particulière. On se dit que si on ne le prend pas ça fait quatre et quand on enchaîne les séries de défaite, c’est très problématique. On est forcément très content pour tout le monde, l’équipe, le staff, le club d’avoir pu stopper la série. »

Le Mans peut-il repartir sur le même pied qu’en début de saison ? Puisque la question lui fut posée de savoir si le MSB pouvait être champion de France, après quelques secondes de réflexion, Philippe Hervé a répondu :

« Nous a priori on est un peu en-dessous du Mans à bien des égards, bien des niveaux. Après il ne va pas falloir occulter trop vite les autres. Il va falloir avoir un peu de vigilance. Il ne faut pas écarter comme ça Villeurbanne, Monaco, Strasbourg (rires). Ils (les Manceaux) ne me paraissent pas être plus forts que ces équipes-là. Peut-être seront-ils du même niveau. Ce sera le verdict des playoffs. D’ici là il peut se passer beaucoup de choses pour Le Mans et pour les autres bien évidemment. »

Philippe Hervé est un vieux renard et il sait, de fait, que prévisionniste en Pro A est une activité encore plus périlleuse que météorologue.

[armelse]

Un derby, Le Mans-Cholet ? Philippe Hervé, le coach de CB, estime qu’il en n’avait pas la saveur même si Antarès était à guichets fermés avec 6 035 spectateurs à l’intérieur.

« Excusez-moi mais je n’ai pas l’impression que ce soit un derby. Des derbies j’en ai vécu, d’autres, et là je n’en ai pas entendu parler une seule fois dans la semaine à Cholet. Croyez-moi que Chalon-Dijon et un clasico Pau-Limoges, vous en entendez parler toute la semaine dans tout l’environnement. Là, je ne vois pas les gens, les dirigeants, les partenaires, les supporters qui disent « ouah !, c’est Le Mans… » Et je ne suis pas persuadé que les joueurs perçoivent que ce soit un derby. Je trouve que c’est un match comme les autres. »

C’est juste. D’ailleurs au Mans, les vrais derbies qui sont désormais recouverts de poussière, c’était contre Caen, Tours et Nantes. Les Pays-de-Loire, c’est une région artificielle qui a moins d’un demi-siècle et les deux villes ne sont pas des rivaux héréditaires et en plus les deux clubs s’apprécient. Hier soir, les supporters choletais en rouge étaient mêlés à ceux du Mans en orange, en parfaite harmonie.

C’était à l’inverse un match à fort enjeu avec deux équipes aux trajectoires opposées.

[/arm_restrict_content]

[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Photo: Will Yeguete (FIBA Europe)

Commentaires

Fil d'actualité