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Finances, télévision, salles, naming… Où en est la Ligue Nationale de Basket ?

AS Monaco, vainqueur de la Leaders Cup 2016. Mercredi, lors d’une conférence de presse, son président Alain Béral a exposé et commenté la situation financière de la Ligue Nationale de Basket. Il a répondu ensuite aux questions de l’ensemble des journalistes et aussi en particulier à ceux de BasketEu

AS Monaco, vainqueur de la Leaders Cup 2016.

Mercredi, lors d’une conférence de presse, son président Alain Béral a exposé et commenté la situation financière de la Ligue Nationale de Basket. Il a répondu ensuite aux questions de l’ensemble des journalistes et aussi en particulier à ceux de BasketEurope sur les sujets d’actualité : le contrat TV avec SFR et la diffusion de matches en clair, le naming, la succession de Frédéric Forte à Limoges, le partenariat avec Amazon, etc.

Nous vous présenterons ensuite la situation économique des clubs de Pro A et de Pro B.

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La Ligue Nationale de Basket est l’une des très rares ligues en Europe à avoir mis en place un contrôle de gestion qui permet à ses clubs de demeurer financièrement dans les clous. En revanche, il n’existe pas à ce jour de figures de proue capables comme dans plusieurs pays de présenter des budgets à 10, 15, 20 millions d’euros et même davantage. Pourtant, note Alain Béral, on sent un frémissement :

« Deux clubs (NDLR : Villeurbanne et Strasbourg) qui dépassent les 8 millions d’euros, c’est bien. On sait en plus que s’ils vont en playoffs, ces deux-là et d’autres, dépasseront largement les 8 et peut-être les 9. Quand il y a cinq matches en finale comme l’an dernier cela a une influence très forte sur le budget global de l’année. Les 10 millions que j’avais souhaités à mon arrivée à la présidence sont à portée de mains. C’est ça qui va nous replacer enfin dans la course pour jouer en Europe et surtout gagner. C’est donc très important que la ligue continue à faire en sorte que les clubs créent leur économie, le fasse savoir, aide –il y a eu ainsi une très forte collaboration avec le Ministre (NDLR: des sports, Thierry) Braillard pour un certain nombre de choses. Évidemment que l’on discute avec les politiques et de la façon dont on va émanciper les clubs professionnels en commençant par ceux de Pro A. »

Revenus et charges de la LNB.
« Aujourd’hui la ligue demande aux clubs 3,7M€ et verse 5,6M€ »

En étudiant les finances de la maison mère, la LNB, on s’aperçoit que ses produits d’exploitation sont passés de 7,7 à 16,5 millions d’euros de 2011 –le début de la présidence d’Alain Béral- à cette saison. On remarque aussi que si les clubs sont très peu dépendants du contrat télé (2 et 4%), la LNB l’est beaucoup plus (61%).

« Je m’autorise à vous dire que l’on va passer largement au-dessus des 16M€. Au niveau du marketing on était parti de rien. On arrive au minimum à 1,2 mais ça sera certainement pas loin du double pour la saison en cours.

Le contrat de télévision pèse lourd (NDLR : 10M€ par an) et j’espère qu’il pèsera encore plus dans les années futures. Ce qui va fortement augmenter ce sont les partenariats marketing. Dès l’instant où le diffuseur a les droits de diffusion, c’est lui qui décide qui il veut diffuser, même si évidemment on en discute, et quand. Nous on rectifie parce qu’il y a forcément des changements en début de saison parce que les décisions sont prises six semaines avant. Il y a des équipes qui sont plus diffusées car il est estimé en début de saison qu’elles seront plus performantes.
Les clubs ne sont pas sous perfusion, mais le fait que la Ligue touche autant d’argent de ces diffusions lui permet de ne pas demander aux clubs d’assumer le total de la ligue. Forcément, plus la ligue a de revenus, moins elle demande aux clubs de payer. L’organisation d’un championnat, la convention avec la Fédération, le paiement des arbitres et tout ça, c’est en partie payé par les droits télé.

L’ensemble des clubs payent à la ligue pour s’inscrire dans les championnats. Mais dans les charges la partie la plus importante c’est ce que reverse la ligue aux clubs. Cela a complètement changé de 2011 à 2018. En 2011, la ligue demandait aux clubs 2,7M€ et versait 2,1M€. Aujourd’hui la ligue demande aux clubs 3,7M€ (+39%) et verse 5,6M€ (+166%). Ça ne demande encore qu’à évoluer car la ligue n’a pas vocation à gagner de l’argent et tout ce qui sera en excédent sera redistribué aux clubs.

Nous aussi on doit se structurer. Lorsque je suis arrivé en 2011, il y avait une dizaine de salariés, aujourd’hui il y en a vingt-et-un. Il faut que l’on déménage, ça sera fait au mois de mars dans un local qui va faire à peu près le double de celui d’aujourd’hui.

Les frais d’arbitrage ont fortement évolué car nous avons décidé autoritairement de faire passer la Pro B à trois arbitres, ce qui était nécessaire pour nettoyer un certain nombre de choses dans le jeu pour protéger nos jeunes joueurs qui prenaient de la grêle de la part d’anciens et qui subissaient le fait qu’il n’y ait que deux arbitres.

Vous savez aussi que la ligue a équipé tous les clubs de caméras fixes afin de filmer tous les matches et les entraînements. »

Ce que les clubs versent à la LNB (1er tableau) et réciproquement (2e tableau)
« Trente secondes sur un match ça peut faire 300, 500 000, un million de connections, soit beaucoup plus qu’un match entier à la télévision »

D’une durée de cinq ans le contrat avec SFR se termine en 2020. Chaque année il rapporte 10M€ au basket professionnel. Dans le monde du sport pro, notamment dans le football, les pourparlers sont effectifs bien avant le terme de ces contrats.

« Les droits TV, ça se discute tout le temps et il y a des passages obligés de signature de contrat. Il faut prouver que le spectacle peut être intéressant. Vous savez que l’on a engagé beaucoup d’actions pas encore abouties avec beaucoup de travail sur la numérisation des images de façon à pouvoir diffuser beaucoup plus que par le média télévision, saucissonner des actions, faire des highlights. On pense et moi le premier que le basket est le meilleur sport pour ça. Trente secondes sur un match ça peut faire 300, 500 000, un million de connexions, soit beaucoup plus qu’un match entier à la télévision. On discute avec notre partenaire SFR de ce que l’on doit faire pour l’avenir.

Bien sûr un jour il y aura une échéance. Va-t-on dénoncer tout de suite le contrat ? Non. On est très content de ce qui se passe. Il semblerait, suite à la discussion que j’ai eu avec François Pesenti (NDLR : Directeur Général de SFR Sport), qu’eux aussi. Ça ne nous empêche pas de parler d’avenir mais aujourd’hui il n’y a pas de doutes sur le choix que l’on a fait. C’était considéré comme un risque mais la suite a démontré que les choses promises par SFR se sont vérifiées. Et pas seulement dans le basket. Il n’y a donc pas de raisons de rentrer dans une négociation accélérée et je pense que de toutes façons ce n’est pas le moment. »

« On a fait des tests la saison dernière sur des matches diffusés complètement en clair sur facebook et ils ont fait à peu près trois fois en audience cumulée ce que l’on fait devant une télé même non cryptée »

Le contrat avec SFR prévoie un minimum de douze matches en clair. Jusqu’ici ils ont été diffusés sur Numéro 23, une chaîne confidentielle de la TNT et les audiences n’ont pas été aux rendez-vous (aux alentours de 70 000 téléspectateurs suivant les chiffres obtenus par BasketEurope). Qu’en est-il pour cette saison où seul le All-Star Game a été pour l’instant retransmis ? Alain Béral estime que la télévision n’est plus le seul media qu’il faut prendre en compte dans la mesure des audiences d’un sport.

« Pendant des années le seul indicateur c’était l’audience des gens dans leur fauteuil et devant leur télévision. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Ce qui intéresse le plus SFR et nos partenaires économiques, c’est l’exposition globale et pas seulement la télévision. Je pense à Internet. Aujourd’hui il faut cumuler ces intérêts, sur évidemment les sites de la ligue et tout ce que l’on va mettre en place en terme de sites Internet ouverts sur les matches. Par exemple le panier de Boris Diaw du milieu de terrain à fait je crois à peu près un million de vues. Si vous avez des enfants qui ont l’âge des miens, vous savez qu’ils s’assoient devant la télé avec la tablette d’un côté et le téléphone de l’autre. Ils regardent trois choses en même temps et il faut donc que l’on soit présent sur les trois supports. Le seul score d’audience du match aura à mon sens de moins en moins d’importance demain. Mais il y a quand même trois matches en direct par semaine ! Et tous les matches de la ligue sont filmés (NDLR : par le procédé Kmotion) et ils sont disponibles sur l’un des supports que nous avons créé et sur ceux mis à disposition par la télévision.

Avec François Pesenti, on est en train de choisir le meilleur support pour cette saison qui sera peut-être ou pas Numéro 23. L’objectif c’est le même nombre de matches que l’année dernière. Le contrat c’est 12 mais il peut y en avoir 18 comme l’an dernier. On a fait des tests la saison dernière sur des matches diffusés complètement en clair sur Facebook et ils ont fait à peu près trois fois en audience cumulée ce que l’on fait devant une télé même non cryptée. Donc ça nous intéresse. »

Alain Béral, président de la LNB.
« Des pays étrangers sont aujourd’hui intéressés par la diffusion de certains matches professionnels français du top 5 ou 6 »

Il y a deux ans, L’Equipe 21 s’était signalée en diffusant des matches des championnats espagnols et italiens. A l’inverse, quelques télévisions étrangères diffusent aujourd’hui de la Pro A.

« Des pays étrangers sont aujourd’hui intéressés par la diffusion de certains matches professionnels français du top 5 ou 6. Des télévisions serbes, croates et russes. Ils sont en train de libérer des créneaux pour le faire. Certains matches ont déjà été diffusés. Parce que certainement que le niveau de jeu leur plaît, il y a des clubs qui sont visibles au niveau européen, que les gens voient contre leurs équipes. Ils ont aussi des joueurs de chez eux qui jouent chez nous. C’est forcément une bonne nouvelle car ça permet d’avoir des revenus supplémentaires. Je ne suis pas en train de vous dire que c’est une vague de fond. C’est seulement que ce n’était jamais arrivé. »

« Nous sommes très attentifs à ce qui va se passer dans la gouvernance et les opérations du club »

Le président Frédéric Forte décédé, qu’en est-il de la gouvernance du Limoges CSP ? Quel rôle peut jouer la ligue dans ce dossier ?

« J’ai eu l’occasion de discuter avec des gens du club ou qui entourent le club et notamment la mairie. Il est évident pour nous que quelque soit les réformes que l’on va engager pour la Pro A et la Pro B, ce club est vital dans les têtes de gondole par son passé, en dehors des accidents qu’il y a eu chez eux comme dans la plupart des grands clubs, l’ASVEL, Pau et maintenant Nancy. Nous sommes très attentifs à ce qui va se passer dans la gouvernance et les opérations du club. Ceci dit nous sommes juste attentifs puisque la direction du club dépend du conseil de surveillance et du directoire. Si on nous le demande, on sera là pour aider et c’est ce que j’ai dit à tous les acteurs sur place. C’est le club qui doit lui-même décider de son futur. Ce que j’ai porté comme parole c’est qu’il est évident que le CSP Limoges est une marque qui est l’une des plus connues sur le territoire français pour le basket et il faut faire en sorte qu’elle le reste. »

La maquette du projet d’une aréna au Tremblay.
« Il y a aujourd’hui 12 ou 14 projets de salle qui sont déclarés et notamment trois à Paris-Ile-de-France »

Des projets de construction de salles apparaissent en France et notamment à Paris. C’est fondamental pour que la France puisse lutter à armes égales avec les puissances étrangères.

« Il ne peut pas y avoir d’économies solides sans salles solides. Nous avons toujours un retard structurel très important en France sur le sujet contrairement à beaucoup de pays d’Europe et pour que la machine se mette en route, il a fallu beaucoup de lobbying auprès des hommes politiques de façon qu’ils comprennent que tous les sports en salle avaient besoin de ces salles-là. Et dans un deuxième temps, c’est le cas des projets de Strasbourg et de Villeurbanne, que les clubs pouvaient investir eux-mêmes si les conditions étaient réunies. Il y a donc aujourd’hui 12 ou 14 projets de salle qui sont déclarés et notamment trois à Paris-Ile-de-France. Les Jeux Olympiques nous ont aidés pour celle qui est désormais positionnée définitivement porte de la Villette. Il y a un deuxième projet sur l’île Seguin et un troisième au Tremblay, qui est bien sûr beaucoup plus loin, mais qui malgré tout va améliorer le dispositif. Il y a aussi un projet de rénovation partielle ou totale de l’espace Carpentier qui est le seul endroit à Paris où l’on peut mettre 5 000 spectateurs. Il y a le site couvert de la UArena qui complète Bercy, qui peut servir si un des clubs parisiens est un jour en Euroleague pour jouer certains matches là-dedans. Je rappelle qu’il faut effectivement avoir à disposition une salle de plus de 10 000 pour avoir une licence A en Euroleague mais que Barcelone, qui est depuis toujours en Euroleague, joue la plupart de ses matches dans sa salle de 7 000 places (NDLR : Palau Blaugrana, 7 585 places) et quelques-uns dans une plus grande. Donc on peut faire pareil et on aura enfin ce dispositif sur Paris à l’horizon 2022/2023 (NDLR : Le FC Barcelone a annoncé la construction d’une enceinte de 12 000 places située près du Camp Nou pour la saison 2019-20).

Il y a beaucoup de projets en province, en dehors de l’ASVEL et de Strasbourg, qui sont bien avancés. Quelque fois trop petits. Pour en avoir discuté avec le président de Blois (NDLR: Paul Seignolle), qui a fait ce qu’il fallait pour passer le message, il manque 1 000/1 500 places. Pour en avoir parlé à l’époque à Bourg-en-Bresse, je pense qu’ils auraient dû calibrer un peu plus et qu’aujourd’hui ils auraient une économie encore meilleure s’ils avaient directement tapé dans les 5 000. Ils n’auraient peut-être pas 100% de remplissage mais 85% de 5 000, ce qui aurait été meilleur. Il faut comprendre que ce message-là ce n’est pas seulement aux clubs de le faire passer mais aussi à la ligue.

Je travaille en direct avec certains présidents de région car c’est par là que ça passe. Là où ça avance le plus vite c’est la région Nord-Pas-de-Calais (Hauts de France) avec Xavier Bertrand qui a carrément un projet global et qui est très à l’écoute pour connaître les conditions pour que ça réussisse et que l’économie des clubs soient de plus en plus indépendantes. C’est la première fois depuis très longtemps qu’il y a un cumul de projets visibles aussi important. Je crois que les Jeux Olympiques vont nous aider à motiver encore un peu plus qu’auparavant. Il n’y a pas que le basket qui doit s’occuper de ça mais tous les sports en salle doivent s’unir pour réussir. »

Les maillots des clubs de Pro A et B en vente sur Amazon.

« Les clubs ont été un peu pris de court car les maillots qu’ils mettent en avance cette année, ils les commandent en février, mars, avril »

La LNB a signé un contrat avec l’entreprise américaine de commerce électronique Amazon pour la vente en ligne des maillots de ses clubs. Y a t-il déjà quelques retombées ?

« C’est en ligne. Les clubs ont été un peu pris de court car les maillots qu’ils mettent en avance cette année, ils les commandent en février, mars, avril et le partenariat avec Amazon a été signé plus tard, à la fin de la saison. Certains clubs n’étaient pas prêts à réagir aussi vite. Je ne suis pas en mesure de vous dire aujourd’hui le niveau des ventes. Comme des clubs n’ont pas les stocks suffisants pour suivre les demandes, nous avons complété par une boutique ligue. Ce sont les clubs marque qui sont les plus demandés. Et par exemples des supporters de Limoges, il n’y en a pas qu’à Limoges. S’ils voulaient du textile de Limoges, il fallait qu’ils aillent à Limoges. Aujourd’hui, ils cliquent et ils ont le maillot du joueur qu’ils veulent. »

« Il y aura une première réunion des présidents chez Disney après avoir eu un compte-rendu des commissions »

Un chantier est actuellement en cours afin de mettre en place des réformes dans différentes secteurs. Où en est-on ?

« Les groupes de travail sont en place. Il y a de plus en plus d’intervenants extérieurs qui sont invités par les groupes pour qualifier les discussions sur un aspect politique, économique ou juridique. Le premier point de situation se fera dans un mois. Le comité de pilotage est en place. Il y aura une première réunion des présidents chez Disney après avoir eu un compte-rendu des commissions. Deuxième vague de réunion entre février et fin mai. La sortie du premier train de réformes potentielles aura lieu avant la fin de saison actuelle, fin juin. Ce sont ensuite le comité directeur et l’Assemblée Générale qui vont voter les réformes. Il est bien évident qu’il se passera des choses. »

« On ne s’interdit pas d’avoir un naming différent pour la Pro A, la Pro B et peut-être pour les espoirs »

Alors que la Ligue 1 de foot a passé un contrat de naming avec Conforama et la Division de 1 de hand avec Lidl, la LNB est-elle en mesure de suivre ce mouvement ?

« Il va se passer des choses ! On ne veut pas, je ne veux pas, faire n’importe quoi. Notre produit, on l’aime beaucoup et il doit être sans arrêt valorisé. On est très heureux d’avoir Amazon comme on était très heureux de signer avec Disney et nous avons plusieurs fois parlé de naming avec les entreprises et nous n’avons pas accepté, soit le nom, soit le montant. C’est arrivé trois fois. Aujourd’hui je m’autorise à dire que ça peut aller plus vite que ce que l’on avait envisagé jusque-là et que nous aurons probablement assez rapidement une marque qui sera compatible, qui va fusionner, avec nos valeurs de proximité et aussi de combat quotidien sur le terrain, et qui va aussi nous apporter un revenu qui sera à la hauteur de ce que nous on pense être celui du basket professionnel. On ne s’interdit pas d’avoir un naming différent pour la Pro A, la Pro B et peut-être pour les espoirs. »

« Ils vous expliquent que pendant le math on donne un sandwich aux bénévoles pour faire le match et qu’ils ne le payent pas et que c’est un avantage en nature »

L’impact éventuel des nouvelles réglementation (loi travail et loi finance) sur les clubs ainsi que le prélèvement à la source sur l’impôt sur les revenus.

« En rapport avec le domaine sportif, il y aura forcément des choses qui iront dans le bon sens et d’autres dans la complexité. Le prélèvement à la source ne va pas être un facilitateur pour les joueurs étrangers. Partout où ça a été fait en Europe ça a été un problème donc ça le sera chez nous aussi. Pour le reste il y a aussi des choses qui sont en préparation notamment sur le droit à l’image. Pour les clubs qui sont en train de dépasser les 8 millions de budget, il y aura un effet positif sur les économies des clubs et notamment le fait qu’on pourrait utiliser x% du salaire des joueurs pour pouvoir faire du droit à l’image et donc alléger les charges. »

Comment ça se passe au niveau des licenciements et des contrôles Urssaf pour lesquels il y a des erreurs grossières qui sont commises ?

« La Ligue n’est ni experte comptable ni experte aux comptes pour les clubs. Par contre, la Ligue fait de la formation sur des sujets comme ça pour le personnel intéressé dans les clubs. On fait notamment des formations sur les nouvelles lois sociales pour expliquer les applications ou non applications spécifiques au droit sportif. Concernant l’Urssaf, il a y eu des erreurs en effet dans quelques clubs et pas les plus petits. L’Urssaf nous plombe parce que par exemple les bénévoles sont en tenue du club et qu’ils repartent chez eux avec donc ce sont des avantages en nature. Il y a aussi des aberrations lors de certains contrôles, comme d’habitude. On vous explique que le coach est habillé en partenaire du club et qu’il part en voiture avec donc ça aussi ce sont des avantages en nature. Ils vous expliquent que pendant le math on donne un sandwich aux bénévoles pour faire le match et qu’ils ne le payent pas et que c’est un avantage en nature. On vous explique que pendant le match ils ont remarqué que les bénévoles étaient assis, ils ont demandé s’ils avaient payé leur place, bien sûr que non ils n’ont pas payé leur place et on nous dit que c’est un avantage en nature. Les clubs travaillent sur ce dossier par l’intermédiaire de l’UCPB (Union des Clubs Professionnels de Basket) en collaboration avec la ligue »

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La Ligue Nationale de Basket est l’une des très rares ligues en Europe à avoir mis en place un contrôle de gestion qui permet à ses clubs de demeurer financièrement dans les clous. En revanche, il n’existe pas à ce jour de figures de proue capables comme dans plusieurs pays de présenter des budgets à 10, 15, 20 millions d’euros et même davantage. Pourtant, note Alain Béral, on sent un frémissement :

« Deux clubs (NDLR : Villeurbanne et Strasbourg) qui dépassent les 8 millions d’euros, c’est bien. On sait en plus que s’ils vont en playoffs, ces deux-là et d’autres, dépasseront largement les 8 et peut-être les 9. Quand il y a cinq matches en finale comme l’an dernier cela a une influence très forte sur le budget global de l’année. Les 10 millions que j’avais souhaités à mon arrivée à la présidence sont à portée de mains. C’est ça qui va nous replacer enfin dans la course pour jouer en Europe et surtout gagner. C’est donc très important que la ligue continue à faire en sorte que les clubs créent leur économie, le fasse savoir, aide –il y a eu ainsi une très forte collaboration avec le Ministre (NDLR: des sports, Thierry) Braillard pour un certain nombre de choses. Évidemment que l’on discute avec les politiques et de la façon dont on va émanciper les clubs professionnels en commençant par ceux de Pro A. » [/arm_restrict_content]

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