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[REDIFF] D.J. Stephens, l’extraterrestre de la Pro A

Arrivé cet été au Mans après avoir joué en D-League, en Grèce, en Russie, en Turquie ou encore en Ukraine, D.J. Stephens (1,96m, 27 ans) fait partie des vrais personnages de la Pro A. Il possède notamment des qualités physiques incroyables et détient le record de détente verticale de toute l’histoir

Arrivé cet été au Mans après avoir joué en D-League, en Grèce, en Russie, en Turquie ou encore en Ukraine, D.J. Stephens (1,96m, 27 ans) fait partie des vrais personnages de la Pro A. Il possède notamment des qualités physiques incroyables et détient le record de détente verticale de toute l’histoire de la NBA.

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C’est à deux pas d’Antarès, sur l’heure du midi, que nous avons rencontré le vainqueur du dernier concours de dunk du All Star Game LNB. Claquettes chaussettes aux pieds, survêtement aux couleurs du MSB et capuche à moitié sur la tête pour laisser ses oreilles à l’air libre, DJ Stephens n’est pas du genre à flamber.

Un jump à couper le souffle

Du haut de son mètre 96, il ne fait pas partie des basketteurs les plus grands du monde, ni même de Pro A. Mais il dispose du plus extraordinaire jump jamais enregistré en NBA avec 1,16 mètre de détente sèche. L’intéressé a avoué ne jamais avoir forcé pour travailler sa détente mais sa poussée de croissance entre sa deuxième et troisième année de lycée n’est pas étrangère à cette capacité de sauter si haut.

« Je pense que je me suis rendu compte je pouvais sauter vraiment haut pendant mon année junior au lycée parce que c’est aussi la première année que j’ai dunké. Avant cela, je n’avais jamais été capable de dunker et je n’avais jamais vraiment essayé. Je pense que ce qui a joué un gros rôle là-dedans c’est que l’été entre mon année sophomore et junior, j’ai pris quinze centimètres ! »

Et d’ailleurs, son premier dunk, DJ Stephens s’en souvient-il ?

« Si je me souviens bien, c’était une claquette ! La balle a rebondi sur le cercle, j’ai juste voulu la remettre dedans mais comme j’étais monté haut je l’ai dunkée ! »

Pas si étonnant finalement d’apprendre que depuis le début cet extraterrestre a le sens du spectacle. Mais avec une telle détente, jusqu’où peut-il monter ?

« Je préfère monter à deux pieds, j’ai plus de puissance. Il y a quelques temps, j’ai presque touché le haut de la planche. Bien sûr, je peux embrasser le cercle ! »

Comme quoi DJ est de la même veine que Jumpin Jackie Jackson, légende des playgrounds newyorkais des années 60, qui était parait-il capable d’aller chercher une pièce d’un quarter sur la tranche supérieure du panneau.

Un concours de dunks d’anthologie

Depuis le début de la saison, le marsupilami du Mans Sarthe Basket régale le public d’Antares et de la Pro A par son explosivité et ses dunks en (très) haute altitude. On se rappelle par exemple de son dunk refusé à Levallois quand il a envoyé la balle contre la planche avant de tout écraser dans le cercle.

« Honnêtement je ne savais même pas qu’il y avait une règle interdisant de faire ça ! Je ne savais pas parce qu’aux Etats-Unis on a le droit. Quand ils ont refusé le panier je n’ai pas compris sur le coup, mais seulement plus tard quand on m’a expliqué la règle. En plus, je ne sais même pas pourquoi j’ai fait ça ! Plus tôt, je discutais avec mes coéquipiers et ils m’ont dit que si j’avais la balle en contre-attaque, ils voulaient me voir faire quelque chose de spécial, de différent et je pense que c’est pour ça qu’à ce moment-là j’ai jeté la balle contre la planche. Evidemment, si j’avais su que le panier allait être refusé, j’aurais fait autrement. »

Logiquement invité au concours de dunks du All Star Game le 29 décembre, DJ Stephens était LE joueur le plus attendu de cet événement et il n’a pas déçu en remportant la mise.

« C’était incroyable ! J’ai passé un vrai bon moment, c’était fun. C’est un gros événement et c’est ce qui m’a surpris. Notre General Manager (NDLR: en fait directeur du marketing et de la communication), Eric Magnetto, m’a prévenu que ça allait être quelque chose d’énorme. J’ai assisté au All Star Game NBA donc je ne croyais pas vraiment ce qu’il me disait. Quand j’y suis arrivé et que j’ai vu comment c’est organisé et la façon dont c’est professionnel, j’ai été surpris. J’avais besoin de tous mes dunks pour gagner ! C’était pas mal de pression parce que tout le monde s’attendait à ce que je gagne. Une fois sur place, je voulais réussir tous mes dunks mais c’est amusant la façon dont ça s’est passé. La veille, le jour de l’entraînement, le petit gars dont je ne me souviens plus du nom (NDLR : Sylvain Francisco), s’entraînait à en faire des impressionnants. Je ne savais même pas qu’il pouvait sauter aussi haut et faire ce genre de trucs ! Du coup, j’ai changé l’ordre de mes dunks. Mes deux derniers sont devenus mes deux premiers pour que je passe mes deux plus gros dunks au début. Tout ça pour être sûr d’au moins aller en finale parce qu’il y avait aussi Travis Leslie qui va haut et que je connais depuis longtemps. »

Un concours qui restera évidemment dans les annales. « Plus beau concours de dunks de l’histoire parce que DJ Stephens est un extraterrestre. C’est incroyable ce qu’il a fait. Je ne pensais pas qu’on verrait un jour un mec comme ça en France », a lancé Frédéric Weis dans sa chronique. Pour l’ailier du Mans, c’est aussi un très bon souvenir qui lui a permis de voir son nom faire le tour de la planète.

« C’est assez fou la façon dont ce concours de dunks a été viral ! Ca a été partagé sur plusieurs plateformes aux Etats-Unis comme Dunkademics ou BallisLife qui sont deux importants médias là-bas. Quand ce genre de choses se passent c’est bon pour moi. Mon nom se balade aux Etats-Unis et les gens viennent voir ce que je fais. J’étais plutôt content que ce soit autant partagé. C’était une belle expérience mais maintenant on se re-concentre sur la saison régulière et on s’applique pour aller chercher la Leaders Cup dans quelques semaines. »

Cet athlète hors du commun a aussi, sans surprise, essayé l’athlétisme dans ces jeunes années.

« En fait, j’ai essayé le triple saut, le saut en hauteur et le saut en longueur, mais au bout d’un moment je voulais uniquement me concentrer dans le basket. J’ai même fait du football américain mais mon truc c’était vraiment le basket et je ne voulais pas dépenser trop d’énergie ailleurs. »

Ailier ou ailier fort ?

Dépourvu de qualité au niveau du tir extérieur il y a quelques années, DJ Stephens s’est un peu cherché sur son positionnement sur le terrain. Parfois utilisé au poste 3 mais également au poste 4 malgré sa petite taille (1,96m), l’intéressé se veut polyvalent mais préfère jouer à l’extérieur.

« Plus jeune, en high school, je jouais arrière et ailier. Quand j’ai eu ma poussée de croissance, je suis devenu l’un des plus grands de mon équipe et j’ai donc dû basculer au poste 4. A l’université j’étais aussi utilisé au poste 4 comme nous jouions le smallball. En Europe, c’est la même chose, j’ai joué ailier fort et j’ai été utilisé quelques fois au poste 3. En NBA, je jouais arrière et ailier. Je ne sais pas trop où je suis le plus à l’aise. Ça dépend. Les joueurs n’ont pas le même type de jeu en Europe et aux Etats-Unis. Ici, les poste 4 sont souvent des joueurs habitués au poste 3. En attaque, il faut être capable de poser des écrans, jouer des pick and pop. C’est un avantage pour moi de jouer 4 ici, parce que je suis plus rapide et plus athlétique que la plupart des autres gars. Ce qui fait que dans pas mal de situations, c’est difficile de défendre sur moi. En revanche, défensivement il se peut que les joueurs soient plus grands et donc que j’ai à me battre au poste bas. Ce n’est pas ce à quoi j’ai été habitué, j’ai souvent défendu sur des mecs qui faisaient deux mètres et qui étaient moins lourds. Là où je me sens le mieux c’est quand je joue poste 2 ou 3, aux Etats-Unis. »
https://www.youtube.com/watch?v=I_BbISuvaR8

Plus qu’un dunkeur !

Comme évoqué plus tôt, DJ Stephens a lutté pendant longtemps avec son shoot extérieur, mais aujourd’hui il est aussi bien capable de laché des dunks incroyables qui de réaliser des séries de tirs derrière l’arc. En témoigne son 5/6 à trois points face à Levallois. Son shoot, c’est la facette de son jeu qu’il a le plus travaillé depuis sa sortie de fac et notamment en Europe.

« J’ai été forcer de devenir un meilleur shooteur. Il y a deux ou trois ans, en Russie, je luttais vraiment pour marquer à trois points et donc les équipes ne défendaient pas vraiment sur moi. Après cette saison j’ai passé des heures au gymnase pour améliorer mon tir avec mon coach personnel. C’est l’un le secteur que j’ai le plus travaillé. Ça m’a permis d’augmenter ma confiance et de montrer que je suis aussi capable d’être à l’aise derrière l’arc et de marquer de loin. Les trois dernières années ont été importantes pour moi. Quand j’étais en D-League (2015/16) j’ai terminé la saison aux alentours de 35% (NDLR : 33%) – ce qui est déjà bien – alors que la saison d’avant j’étais à 16% à Saint-Petersbourg. La plus grosse année était la saison dernière en Ukraine. J’ai terminé la saison à 51% de réussite. Pour l’instant je suis aux environs de 42% avec Le Mans. C’est vraiment le secteur dans lequel j’ai le plus progressé. C’est important pour moi parce qu’à un certain moment les gens disaient que je ne savais pas shooter, que je n’en étais pas capable. C’est quelque chose que j’avais à cœur d’améliorer et je pense que j’ai réussi donc si je continue de m’améliorer là-dedans et dans tous les secteurs qui me font défaut, ça fera la différence qui me permettra de signer en NBA. »

Le chapitre manceau

L’été 2017 a été celui où l’ancien joueur du Zenith Saint-Petersbourg s’est engagé avec l’un des clubs historiques de l’Hexagone, le MSB. Une signature dont le Directeur Sportif du club, Vincent Loriot est fier.

« Evidemment, je suis très satisfait. On est d’autant plus satisfaits à ce jour qu’en plus il tient un rôle qui est extrêmement compliqué à tenir lorsqu’on est Américain. Le rôle c’est celui d’un suppléant, d’un back-up et c’est très compliqué pour un Américain d’accepter de jouer 15, 17, 18 ou 20 minutes, au mieux. De performer, d’avoir des statistiques parce que les Américains doivent toujours penser à se vendre l’année d’après. C’est très compliqué de se vendre lorsqu’on fait du 8 points, 4 rebonds. C’est beaucoup plus aisé de jouer 27 minutes et de faire du 13 points, 6 rebonds. DJ a accepté ce rôle et c’est pour moi assez incroyable parce que c’est un rôle ingrat et qui est déstabilisant pour un Américain. Pour l’instant il arrive sans problème à répondre à nos attentes. »

Comment s’est faite la signature du champion d’Ukraine en titre au Mans ?

« Le process c’est qu’il y a un suivi de tous les joueurs qui sont susceptibles de nous intéresser, sur tous les postes, » poursuit Vincent Loriot. « Avec des profils différents, j’ai envie de dire des 4 plutôt 4,5 banger ou des stretch 4 comme lui peut l’être, des joueurs qui seraient majeur à 30 minutes ou des joueurs qui peuvent rentrer dans une rotation et s’y inscrire favorablement. Il y a un suivi, une veille permanente de joueurs qui est effectuée au quotidien. DJ faisait partie de ces joueurs-là depuis 10 mois. Globalement depuis qu’il est arrivé au Budivelnyk. C’est un joueur qui, à titre personnel, j’avais suivi dès sa sortie de fac parce que j’aimais beaucoup ses prédispositions évidemment athlétiques, mais pas que, défensives aussi. Je l’avais abandonné parce qu’il n’avait aucune qualité de tir à sa sortie de fac et quelque part ça le rendait trop atypique dans le jeu européen, FIBA. En D-League il a montré de nouvelles dispositions à shooter extérieur et cette nouvelle facette de son talent s’est révélée plus évidente à Kiev, avec tout la mesure qu’il faut donner au championnat Ukraine qui, sans lui faire injure, n’est pas la Pro A. Pour autant, mettre des paniers à trois points c’est quelque chose qu’il faisait avec régularité là-bas, surtout en playoffs où le niveau monte d’un cran. C’était surtout quelque chose de très nouveau chez lui tout en gardant ses qualités athlétiques. A partir du moment où, avec le staff, on s’est inscrit sur l’idée de se positionner sur un joueur athlétique pour répondre aux critères très particuliers de la Pro A, mais aussi et surtout adroit à 3-points pour du spacing, parce que nos trois intérieurs : Fall, Yeguete et Travis – même s’il a un shoot fiable à mi-distance – n’avaient aucun des trois de menace sur le shoot à trois points, on s’est dit qu’on avait peut-être ici un profil qui répond aux pré-requis de la Pro A sur le plan athlétique, mais aussi de façon toute nouvelle, un joueur qui est passé à travers les radars sur sa nouvelle faculté à shooter à trois points, qui mérite d’être tenté. Sachant qu’à la base, ce n’était pas pour être un cadre absolu de l’équipe, un joueur majeur à 25 minutes par match. », conclut Vincent Loriot.

Pour en revenir sur son rôle particulier, DJ Stephens ne dispose en moyenne « que » de 17 minutes pour s’exprimer sur le terrain. Mais pour lui le plus important c’est l’équipe.

« Peu importe ce que l’équipe ou le coach a besoin pour gagner, je le ferai. Je viens du banc, parfois je rentre beaucoup, parfois non, peu importe. Je ne sais pas combien de minutes je vais jouer, je ne sais pas quand je vais jouer, mais j’essaye de rester prêt et concentré. J’essaye d’être un bon coéquipier et de faire le job pour que l’équipe gagne. J’ai mes objectifs personnels, mais l’équipe est plus importante que moi. Je ne peux pas aller où je veux sans faire avancer l’équipe. »

Jusqu’où peut aller le MSB cette saison selon lui ?

« Je pense que nous avons 9 ou 10 joueurs qui sont vraiment capables de jouer, nous pouvons faire facilement des rotations et chaque remplaçant apportera quelque chose de nouveau. Je pense que nous ne jouons pas encore notre meilleur basket mais nous sommes déjà difficiles à battre. Si nous corrigeons quelques petites erreurs et que nous nous ajustons et nous appliquons bien le restant de l’année, nous pouvons gagner le championnat. »

La Pro A est souvent qualifiée comme étant le championnat le plus athlétique d’Europe. C’est également l’avis de l’ancien pensionnaire de l’université de Memphis.

« Complètement ! C’est vraiment le plus athlétique et le plus rythmé championnat dans lequel j’ai eu l’occasion de jouer. J’ai été dans des situations où dès que j’attrapais la balle je pouvais y aller, mais ici ce n’est pas pareil, les mecs bougent vite ils sont presque aussi athlétiques que moi. C’est moins facile de faire certaines choses, comme ça peut l’être dans d’autres pays. Je pense que c’est quelque chose dont la Pro A peut être fière. C’est la ligue qui ressemble le plus au jeu américain. »

Une forte équipe, un bon championnat, mais aussi une ville et un pays qu’apprécie DJ Stephens.

« J’adore ! En comparaison avec tous les pays dans lesquels je suis passé, c’est ici que je me sens le mieux. C’est ici que je suis le plus heureux. Le club prend soin de nous, ils nous permettent d’être parfaitement à l’aise. C’est un facteur qui m’aide énormément car quand vous n’avez pas besoin de penser à autre chose qu’au basket, c’est vraiment bénéfique. A chaque fois que j’ai voyagé, je me suis intéressé à la culture du pays. J’essaye toujours d’apprendre la langue et je dois admettre que c’est avec le français que j’ai le plus de problème. J’essaye d’utiliser le peu que je sais du français mais c’est toujours difficile parce qu’une fois que vous vous lancez en français vous devez assumer le fait que vous parlez français. Je me contente donc de commencer en anglais en d’essayer de glisser quelques mots en français. Pour revenir à la quesiton, oui, j’essaye toujours d’en savoir plus sur la culture locale, de m’y accommoder. Je suis sur place pour huit, neuf ou dix mois dans l’année donc je pense que c’est normal de s’y intéresser. »

Toujours un œil sur la NBA

S’il a joué dans plusieurs pays en Europe comme la Russie, l’Ukraine, la France ou même la Tuquie, DJ Stephens souhaite avant tout retourner aux Etats-Unis, au sein de la Grande Ligue. Il y a d’ailleurs déjà gouté le temps de trois matchs avec les Milwaukee Bucks en 2013/14.

« La NBA, c’est mon objectif ! J’ai participé à trois présaisons NBA et j’ai senti que chaque année je me rapprochais du but. Je suis toujours passé à deux doigts d’y arriver. Je sens que l’heure est proche et que je vais bientôt réussir à y aller et y rester. Je vais en tout cas continuer de travailler pour y arriver. Ça a toujours été un rêve de gosse. C’est ma cinquième année loin de la NBA, mais je suis toujours motivé, je pense toujours que je suis assez bon pour jouer au plus haut niveau. J’y travaille.

Pas un grand fétard

En dehors du basket, à quoi s’intéresse le meilleur dunkeur du championnat ?

« J’aime regarder des films, c’est même probablement mon occupation favorite ! J’aime le bowling et prendre du plaisir avec ce genre de chose mais je suis vraiment un casanier. Je n’aime pas aller en soirée. Ça n’a jamais été un truc pour moi. Mais, j’aime passer du temps avec mes coéquipiers pour aller prendre un verre dans un bar. Dernièrement nous avons découvert un endroit au Mans où on peut faire du kart, du bowling, faire un laser game et où il y a des jeux d’arcade, il faut d’ailleurs que je dise aux gars qu’il faut qu’on y retourne ! J’aime aussi beaucoup la musique, mais j’écoute tellement d’artistes et tellement de musique que c’est difficile de nommer mon artiste favori. Il y a quelques temps c’était Lil Wayne, mais aujourd’hui ils sont trop nombreux. J’aime Future, Young Thug et Jeezy. »

Pour résumer, le plus difficile pour DJ Stephens, c’est la distance qui le sépare de sa famille.

« Toutes les années que j’ai passé en Europe, ma famille ne m’a jamais suivie. Cette année, une de mes filles et sa mère ont pu venir. J’essaye de me débrouiller pour que mon autre fille et sa mère puissent venir.  Passer presque l’année entière loin de ma famille, c’est trop difficile. Ma famille compte énormément pour moi donc être toujours séparé d’elle c’est difficile. Quand je reviens mes filles ont changé, elles ont grandi, elles ne sont plus pareil. C’est dur. »

Joueur atypique, impressionnant, et attachant, DJ Stephens fait indéniablement partie des personnages de notre Pro A.

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C’est à deux pas d’Antarès, sur l’heure du midi, que nous avons rencontré le vainqueur du dernier concours de dunk du All Star Game LNB. Claquettes chaussettes aux pieds, survêtement aux couleurs du MSB et capuche à moitié sur la tête pour laisser ses oreilles à l’air libre, DJ Stephens n’est pas du genre à flamber.

Un jump à couper le souffle

Du haut de son mètre 96, il ne fait pas partie des basketteurs les plus grands du monde, ni même de Pro A. Mais il dispose du plus extraordinaire jump jamais enregistré en NBA avec 1,16 mètre de détente sèche. L’intéressé a avoué ne jamais avoir forcé pour travailler sa détente mais sa poussée de croissance entre sa deuxième et troisième année de lycée n’est pas étrangère à cette capacité de sauter si haut.

« Je pense que je me suis rendu compte je pouvais sauter vraiment haut pendant mon année junior au lycée parce que c’est aussi la première année que j’ai dunké. Avant cela, je n’avais jamais été capable de dunker et je n’avais jamais vraiment essayé. Je pense que ce qui a joué un gros rôle là-dedans c’est que l’été entre mon année sophomore et junior, j’ai pris quinze centimètres ! »

Et d’ailleurs, son premier dunk, DJ Stephens s’en souvient-il ?

« Si je me souviens bien, c’était une claquette ! La balle a rebondi sur le cercle, j’ai juste voulu la remettre dedans mais comme j’étais monté haut je l’ai dunkée ! »

Pas si étonnant finalement d’apprendre que depuis le début cet extraterrestre a le sens du spectacle. Mais avec une telle détente, jusqu’où peut-il monter ?

« Je préfère monter à deux pieds, j’ai plus de puissance. Il y a quelques temps, j’ai presque touché le haut de la planche. Bien sûr, je peux embrasser le cercle ! »

Comme quoi DJ est de la même veine que Jumpin Jackie Jackson, légende des playgrounds newyorkais des années 60, qui était parait-il capable d’aller chercher une pièce d’un quarter sur la tranche supérieure du panneau.

Un concours de dunks d’anthologie

Depuis le début de la saison, le marsupilami du Mans Sarthe Basket régale le public d’Antares et de la Pro A par son explosivité et ses dunks en (très) haute altitude. On se rappelle par exemple de son dunk refusé à Levallois quand il a envoyé la balle contre la planche avant de tout écraser dans le cercle.

« Honnêtement je ne savais même pas qu’il y avait une règle interdisant de faire ça !

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Photos : Catherine Steenkeste

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