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Patrick Comninos (Président de la BCL) : « La LNB montre le chemin »

Nommé CEO de la Basketball Champions League lors de sa création en juin 2016, Patrick Comninos était auparavant dans le monde du football en tant que président des opérations de l’UEFA. Après l’avoir croisé à Disneyland à l’occasion de la Leaders Cup, nous l’avons contacté téléphoniquement afin qu’i

Nommé CEO de la Basketball Champions League lors de sa création en juin 2016, Patrick Comninos était auparavant dans le monde du football en tant que président des opérations de l’UEFA. Après l’avoir croisé à Disneyland à l’occasion de la Leaders Cup, nous l’avons contacté téléphoniquement afin qu’il évoque pour Basket Europe le niveau sportif de la BCL, la position du président du Panathinaïkos, Dimitris Giannakopoulos, ou encore le naming Jeep Elite.

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Pouvez-vous nous donner votre avis à mi-saison sur le Champions League au niveau sportif ?

Pour la première moitié de notre saison nous avons disputé 224 matchs. En nous référant sur le retour des clubs, nous pouvons dire que le bilan est positif. Tous les clubs qui participent à la BCL ont été bien reçus et nous ont fait des commentaires très positifs et pour nous c’est très important. Même les clubs qui ne se sont pas qualifiés pour les playoffs nous écrivent des commentaires très positifs. Ils sont tous très concentrés sur leur championnat national pour gagner le droit de disputer une nouvelle fois la Champions League l’année prochaine. D’un point de vue politique avec nos clubs, c’est important. Pour la compétition en elle-même, c’est une saison très compétitive. Cinq spots pour les playoffs ont été attribués lors de la dernière journée. Presque un tiers des clubs se battait pour la qualification lors de la dernière journée. On a eu des clubs qui se sont qualifiés à la dernière seconde. Tout ça crée un environnement très compétitif. On sait qu’on a des clubs de très haut niveau dans notre compétition. On a aussi vu le tableau d’Eurobasket qui dresse la liste des 100 meilleurs clubs européens et on voit que les clubs de BCL y sont très bien placés. Le niveau est vraiment élevé et ce n’est pas facile pour les clubs de se qualifier. Ni le champion de France (Chalon-sur-Saône), ni le champion d’Italie (Venise) ne sont parvenus à se qualifier.

Avez-vous eu des retours positifs dans un domaine particulier ?

Ce qui a été très apprécié par les clubs c’est de séparer le côté opérationnel, financier et participation humaine sur place, qui est notre domaine, et le côté sportif qui est le domaine des clubs. Cette saison on a envoyé des délégués sur place. On a un « venue manager » qui assure le bon déroulement de chaque match. On a un manuel très détaillé pour gérer le côté opérationnel. Aussi, cette année, en plus des coûts de production, on couvre tous les coûts pour les arbitres (déplacements, hôtels) qui étaient auparavant à la charge des clubs. C’est très important pour nous que les clubs n’aient qu’à se concentrer sur le sportif.

Les récompenses restent inchangées ?

Oui. Je crois que les clubs apprécient que tout l’argent qui leur est versé aille directement dans leurs coffres. Ils n’ont rien à payer de plus, ni télévision, ni arbitrage… On gère tout. On valorise la participation et plus un club avance dans la compétition, plus il encaisse. Le vainqueur aura un bonus d’un million d’euros. Chiffre important si l’on tient compte que les budgets de nos clubs sont à un niveau plus réaliste que ceux de l’Euroleague par exemple. Pour autant, ce prize money n’est pas si différent de cette compétition. Pour nous, la participation européenne ne doit être que du positif. Je me fais du souci quand j’entends que plusieurs clubs en Europe perdent de l’argent à travers leur participation à une compétition européenne. Ça ne devrait pas être le cas. Ca devrait être un bonus qui récompense une bonne saison au niveau national.

Pourriez-vous donner les budgets ou un bilan financier de tous les clubs de Champions League ?

Nous ne voyons pas de problème à faire ça, mais les clubs ne sont pas membres de la BCL comme ils sont membres de la LNB. Pour être en LNB, il faut déclarer tout le budget d’un club qui doit être au moins positif sinon la qualification n’est pas validée. En BCL, on a des clubs qui représentent quinze différentes ligues donc nous n’avons pas tous les chiffres ou tous les tableaux à notre disposition. On a quelques informations mais ce n’est pas quelque chose qui nous appartient. Ce n’est donc pas très facile à faire.

La Commission Européenne s’est récemment positionnée dans le sens de la FIBA dans son conflit avec l’Euroleague, pouvez-vous nous dire quelque chose là-dessus ?

On attend de voir la décision définitive de la Commission Européenne. On sait que lors des derniers mois il y a eu pas mal de discussions suite au déroulement des matchs des équipes nationales. On attend de voir les prochaines étapes de la Commission.

Avez-vous contacté votre compatriote Dimitris Giannakopoulos, le président du Panathinaïkos, pour l’inviter en BCL lui qui menace de quitter l’Euroleague ?

(rires) Je pense que chaque club se gère soi-même. De notre côté, on est content que la BCL offre une alternative. C’est quelque chose qui manquait auparavant. Dans les années précédentes, il y avait une sorte de monopole de l’Euroleague. Les clubs n’avaient pas beaucoup de choix. Ce que présente la BCL – et je ne lie pas ça aux déclarations du président du Panathinaïkos – c’est un modèle différent. Un modèle qui valorise le sport, les résultats sportifs et qui ne veut pas que les clubs perdent de l’argent. Je ne veux pas traduire ce que le président du Panathinaïkos veut dire à l’Euroleague, mais n’oublions pas que le Pana et dix autres clubs sont les actionnaires de l’Euroleague donc c’est à eux de voir comment leur entreprise, ECA, est gérée. De notre côté on s’adresse à tous les clubs européens en présentant un modèle qui est philosophiquement très différent de l’Euroleague. Ca ne veut pas dire que l’un est pire que l’autre. On prend en compte les résultats sportifs des clubs dans leurs championnats pour les inviter en BCL alors que l’Euroleague est sur une philosophie commerciale.

Que pensez-vous du naming de la Pro A, Jeep Elite ?

C’est très bien. J’ai déjà félicité Alain Béral pour cette réussite. Le fait que le basket soit en France la deuxième compétition nationale sportive derrière le foot au niveau du sponsoring (NDLR: quant au montant du naming pour les ligues) montre le beau travail effectué par Monsieur Béral et par tous les présidents des clubs de Pro A. Je pense que c’est une réussite aussi suite au contrat conclu avec Amazon. C’est aussi un brandname important. La LNB montre le chemin, il y a une gérance très transparente avec les finances des clubs. Aucun club ne perd de l’argent en LNB et ça leur permet d’avancer et d’avoir des budgets concrets. La LNB est aussi la première à avoir engagé une équipe en BCL. Cela fait deux saisons de suite que les quatre premiers du championnat de France participent à la BCL parce que je pense que la relation que nous entretenons avec la LNB est telle que nous suivons les mêmes valeurs. Cela se reflète aussi dans le bilan des clubs français dans la compétition. On a trois clubs qui sont qualifiés pour les playoffs et c’est aussi parce que ce sont les meilleurs clubs de Pro A qui sont engagés en Champions League. Le travail qui est fait du côté du sponsoring en LNB est très bon et les résultats sont visibles.

Darion Atkins (FIBA Europe)

« C’est surprenant de voir que le champion d’Euroleague, Fenerbahce, a déclaré des pertes de 18 millions malgré une saison presque parfaite »

Pour parler du business model, il y a un camp qui prône le fait de prendre le maximum d’argent avec les droits TV et un autre camp qui dit qu’il faut se concentrer sur le business des clubs, c’est-à-dire l’exploitation lors des matchs. Quelle est la position de la BCL ?

Le contexte business d’un club doit incorporer plusieurs secteurs de revenus : les droits TV, le marketing, la billetterie et l’hospitalité. Ce sont les quatre secteurs qui rapportent de l’argent aux clubs. Chaque club a un modèle différent. Certains clubs ont des arénas qui leur permettent d’avoir un bon revenu d’hospitalité et d’autres n’ont pas cette possibilité. Il n’y a pas un modèle clair et net. De notre côté, on ne rend pas directement dans le business plan de chaque club parce qu’ils ont un business plan qui fait partie d’un championnat national. Nous, on veut que la participation européenne soit un bonus dans les finances de clubs et non pas que les clubs perdent de l’argent. Je trouve ça très surprenant de lire que, par exemple, le Real Madrid et Barcelone (NDLR: en football) ont déclaré des pertes de 50 millions d’euros l’année passée. C’est aussi surprenant de voir que le champion d’Euroleague, Fenerbahce, a déclaré des pertes de 18 millions malgré une saison presque parfaite. C’est un aspect problématique pour moi. Les clubs ne devraient pas perdent d’argent en faisant une bonne saison européenne. Dans ces cas-là, je pense que les clubs devraient revisiter leur modèle et c’est à eux et aux organisateurs de voir comment ils peuvent faire grandir les parts du gâteau.

Vous êtes dans le basket en provenance du foot, comment se passent vos relations avec le basket à titre personnel ?

Personnellement ça se passe très bien et j’espère que les clubs engagés en BCL ont le même sentiment envers moi. Il est important que les clubs comprennent que le problème du basket européen doit être résolu par les clubs eux-mêmes. Les clubs ne devraient pas avoir à perdre de l’argent. Et ces chiffres n’ont rien à voir avec ceux du foot où les sommes sont bien plus grandes. Cela parce que les budgets sont aussi plus élevés. Je crois que le basket est trop dépendant du sponsoring et des présidents fous qui sont prêts à mettre des millions sur la table alors que ça doit être traité comme un business où, à la fin de l’année, les clubs doivent avoir un bilan positif. Je pense que mon intérêt à ce poste-là c’est d’avoir ce genre de discussion avec les clubs. Ils semblent tous d’accord, mais il reste à voir quel pourrait être le modèle à adopter pour agrandir le gâteau et en faire bénéficier les clubs encore plus.

On avait lancé une invitation à l’Euroleague et vous-même pour faire une interview tripartite. Si vous êtes partant, il ne manque plus qu’à convaincre les personnes de l’Euroleague…

Tout le monde à la FIBA partage cette opinion qu’il faut avoir un dialogue, une conversation. C’est la seule façon d’avancer. Il faut aussi qu’il y ait tout le monde autour de la table dans un esprit positif. Ça doit être le cas, il faut trouver l’environnement et la table pour le faire (NDLR : un bureau triangulaire est prêt pour accueillir ces Messieurs à la rédaction).

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Que pensez-vous du naming de la Pro A, Jeep Elite ?

C’est très bien. J’ai déjà félicité Alain Béral pour cette réussite. Le fait que le basket soit la deuxième compétition nationale sportive derrière le foot au niveau du sponsoring ça montre le beau travail effectué par monsieur Béral et par tous les présidents des clubs de Pro A. Je pense que c’est une réussite aussi suite au contrat conclu avec Amazon. C’est aussi un brandname important. La LNB montre le chemin, il y a une gérance très transparente avec les finances des clubs. Aucun club ne perd de l’argent en LNB et ça leur permet d’avancer et d’avoir des budgets concrets. La LNB est aussi la première à avoir engagé une équipe en BCL.[/arm_restrict_content]

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Photos : Dylan De Abreu et FIBA Europe

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