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Papa de basketteur – Stéphane Lauvergne (Partie 2) : de Chalon à la NBA, retour sur la longue ascension du fiston

Suite de notre entretien avec Stéphane Lauvergne, ancien basketteur professionnel à la fin des années 2000 et papa de Joffrey Lauvergne, intérieur international français évoluant aujourd’hui aux Spurs de San Antonio. L’ex ailier tricolore revient aujourd’hui sur la longue ascension de son fils et le

Suite de notre entretien avec Stéphane Lauvergne, ancien basketteur professionnel à la fin des années 2000 et papa de Joffrey Lauvergne, intérieur international français évoluant aujourd’hui aux Spurs de San Antonio. L’ex ailier tricolore revient aujourd’hui sur la longue ascension de son fils et les nombreux pépins qui ont émaillé sa carrière.

La première partie à retrouver ici.

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Le Partizan : « Avec ma femme, on n’en menait pas large »

Stéphane Lauvergne, quel événement majeur, avec une équipe ou un coach de votre fils, avez vous le plus mal vécu  ?

C’est le lot d’une carrière. On ne peut pas faire toute une carrière avec des coachs avec qui tout se passe super bien. On peut être en désaccord et encore heureux, ça ne peut pas toujours glisser. Je vais dire l’épisode à Chalon, même si je ne voudrais pas remettre de l’huile sur le feu. Greg (Beugnot) a été un pote avant d’être un coach. Et aujourd’hui, je ne dirais pas que ce n’est plus mon pote même si forcément, c’est un peu plus tendu. Mais si demain je le vois, je ne lui en voudrais pas. Je connais aussi la pression qui peut exister sur les coachs, on connaît tous la polémique sur le fait qu’on ne laisse pas assez la chance à nos jeunes en France, tout ça je peux aussi le concevoir. Avant cet épisode, j’avais rencontré Greg plusieurs fois en l’alertant. Sur ce coup-là, sur le fond, je ne pouvais pas donner tort à Joffrey. Moi à la base, je suis respectueux des gens. Mais je ne peux pas respecter un joueur étranger à qui on déroule le tapis rouge, qui peut faire ce qu’il veut, vous chier dans la bouche alors qu’on ne va rien laisser passer au jeune. Mais c’est malheureusement comme ça en France, je ne vais pas répéter ce que tout le monde dit déjà. OK les jeunes doivent prouver et montrer des choses. Mais à partir du moment où ils montrent ces choses, il faut peut-être leur donner leur chance non ? On accuse un retard sur pas mal de pays par rapport à nos jeunes alors qu’on sait très bien les former. Or la seule vérité, c’est le terrain.

C’est à ce moment de sa carrière, lors de son départ de Chalon, que vous avez ressenti le plus d’inquiétude ?

Ce n’est pas aussi simple que ça mais je dirais oui. Quand il est parti à Valence déjà ce n’était qu’une pige d’un mois, en pleine saison. On espérait déjà qu’il retrouve quelque chose de conséquent derrière. Et quand il est parti au Partizan, il devait avoir 22 ans, ça reste quand même jeune. Avec ma femme, on n’en menait pas large parce que la Serbie… On n’avait beaucoup d’a priori mais au final ça s’est plus que bien passé et nos craintes sont vite parties. C’est un pays fabuleux, les gens sont adorables et ont des valeurs dans lesquelles la famille Lauvergne se reconnaît: le travail, l’exigence, et l’honnêteté. Le premier mois, il n’a pas joué. « Dule » (Dusko Vujosevic, son entraîneur) voulait le connaître. Quand on l’avait au téléphone, on lui demandait : « Alors ça se passe bien ? – J’ai l’impression que ça se passe bien. – Tu parles un peu avec le coach ? – Non, on ne se parle pas trop ». En fait, Dule l’observait en permanence. Et puis je suppose qu’à partir du moment où il a pu poser un verdict sur ses qualités, il s’est dit que c’était bon et il l’a mis sur le terrain. Ça a été le point de départ du parcours international de Joffrey.

Le Partizan semble avoir une place particulière dans son cœur…

D’un point de vue émotionnel, il a été très marqué par son passage. Trop même je pense, parce qu’il a du mal à s’en détacher. Belgrade, la Serbie, honnêtement, c’est chez lui. Il a reçu tellement d’amour là-bas, des fans, du coach, qu’il est reconnaissant. Ce ne sont pas que des mots, vous ne pouvez pas imaginer à quel point il aime ce pays. A chaque fois qu’il laisse un message sur les réseaux sociaux, il y a des milliers de Serbes qui laissent des messages. D’un point de vue basket c’était déjà très fort, mais aussi au quotidien, il a aimé cette vie. Moi j’avais une certaine image que peut-être beaucoup de gens ont, croyant que les Serbes étaient un peu bourrins. Ça m’allait bien de dire ça… En fait ils sont attachants au possible, et sont de bons vivants. Si un jour vous avez un week-end à tuer, allez à Belgrade. Vous me direz ensuite.

Comment s’est-il retrouvé là-bas ?

Après sa pige à Valence comme je le disais, on avait un peu peur qu’il se retrouve sans rien derrière. Je me rappelle qu’il avait mis la pression lors d’une réunion téléphonique à quatre avec ses agents de l’époque Wassim Boutanos et Stéphane Risacher. Alors qu’ils ne trouvaient rien, il leur avait dit «  j’ai plein d’agents qui m’appellent, si vous ne me trouvez rien, d’autres me trouveront quelque chose ». A la fin de la pige à Valence, Wassim et Stéphane n’avaient trouvé qu’une pige à Valladolid tandis qu’un autre agent, qui est encore le sien aujourd’hui (Pedja Materic), lui proposait le Partizan. C’était un contrat de trois ans, le gamin a vite fait son choix. Les deux agents l’ont attaqué en justice derrière. Au vu de leur contrat, il y avait un mois de préavis avant de traiter avec un autre agent après la rupture que Joffrey ne pouvait pas respecter, car c’était en pleine saison. Il ne pouvait pas attendre un mois. Ils s’étaient mis d’accord de façon orale, mais ça n’a pas empêché ce qui a suivi. Donc voilà quel était le climat, ce qui n’a pas vraiment rajouté de sérénité à l’histoire.

Quelles discussions aviez-vous eu à l’époque ?

Je retiens qu’il était déterminé comme jamais. Ce qui venait de se passer à Chalon, on ne le voit quand même pas tous les jours dans le championnat de France. On ne fait jamais l’unanimité, et certaines personnes l’ont descendu. En ce sens, ça lui a même donné de la motivation supplémentaire.

Réussir aux Spurs, la prochaine étape

Vous pensiez que votre fils pourrait atteindre son niveau actuel et évoluer un jour en NBA ?

C’est compliqué. C’est bizarre mais je vais dire depuis longtemps, en fonction de son investissement, de ses qualités de basketteur mais aussi de son physique. C’est quand même plus facile quand on fait 2,11 que 1,70m. Il avait toutes les qualités réunies pour faire quelque chose d’intéressant. Le jour de sa draft, bien évidemment j’ai été très heureux. Mais je ne vous cache pas qu’il reste un goût d’inachevé. Et je sais qu’il va s’accrocher et qu’il va y arriver, il n’y a pas de souci là-dessus. Pour l’instant, l’aventure laisse encore un goût amer.

Tous les éléments semblent réunis aujourd’hui…

Tout à fait. Aujourd’hui, il est dans la bonne franchise pour arriver à terme, sauf que pour s’imposer dans cette franchise, il y a des étapes à passer. Dans un premier temps, ils ne recrutent pas n’importe comment, et c’est notamment ce qui me plaît, c’est que les valeurs humaines sont vraiment mises en avant ici, comme nulle part ailleurs en NBA. Il y a cette deuxième étape à passer, c’est la confirmation. Elle vient avec le temps. On n’arrive pas aux Spurs et on joue tout de suite, sauf si on s’appelle Gasol ou autres. Quand on n’a pas prouvé et qu’on arrive aux Spurs, il faut encore confirmer. Il est dans cette phase-là. Ce n’est pas facile, ça demande de la patience. Et la patience, ce n’est pas forcément la qualité principale chez les Lauvergne. Mais il va s’accrocher.

Le meilleur match de Joffrey Lauvergne chez les Spurs

Pour conclure, quel est votre avis sur le phénomène LaVar Ball, le papa omniprésent du rookie des Lakers qui rencontraient les Spurs la nuit dernière ?

Je n’ai pas tout suivi. Je pense que le mec veut faire du buzz en permanence. De ce que j’ai vu il y en a un qui est plus doué que les autres et qui joue aux Lakers. Les deux autres n’ont pas du tout le niveau, même dans leur club en Lituanie. Même si je n’aime pas tirer des constats à la va-vite, de ce que j’ai vu, ça me paraît léger. Il veut faire du buzz, mais je pense qu’il est plutôt du genre à tuer la carrière de ses enfants qu’autre chose. Quand vous l’entendez parler de Luke Walton, qu’il dit que les joueurs ne veulent plus jouer pour lui, c’est un manque de respect. Il avait même voulu défier Jordan je crois. C’est son but, faire monter les enchères. C’est peut-être la culture qui veut ça aux Etats-Unis. Chacun fait en fonction de sa culture et de son éducation. Je ne m’y reconnais clairement pas dedans.

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Le Partizan : « Avec ma femme, on n’en menait pas large »

Stéphane Lauvergne, quel événement majeur, avec une équipe ou un coach de votre fils, avez vous le plus mal vécu  ?

C’est le lot d’une carrière. On ne peut pas faire toute une carrière avec des coachs avec qui tout se passe super bien. On peut être en désaccord et encore heureux, ça ne peut pas toujours glisser. Je vais dire l’épisode à Chalon, même si je ne voudrais pas remettre de l’huile sur le feu. Greg (Beugnot) a été un pote avant d’être un coach. Et aujourd’hui, je ne dirais pas que ce n’est plus mon pote même si forcément, c’est un peu plus tendu. Mais si demain je le vois, je ne lui en voudrais pas. Je connais aussi la pression qui peut exister sur les coachs, on connaît tous la polémique sur le fait qu’on ne laisse pas assez la chance à nos jeunes en France, tout ça je peux aussi le concevoir. Avant cet épisode, j’avais rencontré Greg plusieurs fois en l’alertant. Sur ce coup-là, sur le fond, je ne pouvais pas donner tort à Joffrey. Moi à la base, je suis respectueux des gens. Mais je ne peux pas respecter un joueur étranger à qui on déroule le tapis rouge, qui peut faire ce qu’il veut, vous chier dans la bouche alors qu’on ne va rien laisser passer au jeune. Mais c’est malheureusement comme ça en France, je ne vais pas répéter ce que tout le monde dit déjà. OK les jeunes doivent prouver et montrer des choses. Mais à partir du moment où ils montrent ces choses, il faut peut-être leur donner leur chance non ? On accuse un retard sur pas mal de pays par rapport à nos jeunes alors qu’on sait très bien les former. Or la seule vérité, c’est le terrain.[/arm_restrict_content]

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