Vainqueur au Mans hier soir, 89-82, dans le Match 4, la SIG Strasbourg a de nouveau les cartes en main pour se qualifier à une sixième finale de Jeep Elite d’affilée. La sensation générale est que le MSB a laissé passé sa chance, mais la rationalité n’est pas le fil rouge des playoffs surtout quand chacun a gagné jusque là un match chez l’adversaire.
– Les Manceaux étaient-ils émoussés ?
Après huit saisons dans notre pays, Mykal Riley se débrouille en français et même s’il cherche parfois ses mots, il fait l’effort de répondre dans la langue de ses interlocuteurs en conférence de presse. C’est si rare pour un Américain que c’est à noter. Pour l’ailier manceau, qui sur un plan personnel a été impeccable (16 points, 19 d’évaluation), l’échec du MSB est à mettre sur le compte d’un mental insuffisant.
« On n’a pas bien commencé le match. On a donné des paniers faciles. On n’était pas dans le match en première mi-temps. C’est pour ça que l’on a donné 47 points alors que le match d’avant on en a donné 60 pour tout le match. C’est ça la différence ce soir. Mentalement, on n’était pas prêt. »
Le contexte de ce Match 4 était pourtant favorable au MSB. Après leur victoire deux jours auparavant, les Manceaux n’étaient plus qu’à quarante minutes de la finale. Antarès affichait son septième guichets fermés de la saison et les six mille spectateurs avaient rempli les gradins dix minutes avant l’entre-deux, ce qui n’est pas dans leurs habitudes. Dans la chaleur suffocante d’une soirée pas ordinaire, le public toujours en orange s’époumonait en criant « Le Mans… Le Mans… ». Tous les joueurs strasbourgeois étaient sifflés, pas Vincent Collet, considéré au Mans avec un immense respect même si le Normand a quitté le club il y a déjà dix ans.
Seulement, imperceptiblement, quelque chose avait changé en 48 heures. Au bord de l’abîme, les Sigmen étaient remontés comme des coucous suisses. Quand le match a gagné en intensité, quand tout le monde était au fond du cratère, quand même le MSB est revenu à leur hauteur en fin de match, ils ont fait preuve d’une parfaite sérénité. Dans l’autre camp, les Manceaux sont apparus émoussés.
« On n’a pas réussi défensivement à perturber les timings et le jeu de Strasbourg. C’est ce qui nous coûte. Même si en attaque on a un peu de réussite à la fin, on marque 82 points, pour moi c’est vraiment défensivement que le match s’est joué. Je pense que l’on a manqué de détermination, d’énergie sur les actions. Des petits retards. Il faut aussi donné du crédit à Strasbourg, ils ont été très bons dans ce qu’ils ont exécuté. Mais comme on n’avait pas assez d’énergie dû à l’enchaînement de matchs, à la fatigue, ça se traduit par des petits retards et on subit. Et en face quand les joueurs sont individuellement et collectivement à ce niveau-là, c’est très dur », avouait Eric Bartecheky, le coach manceau.
D comme Défense. D comme Dureté. La SIG, qui s’était fait mener par le bout du nez le mardi est revenu transformé le jeudi.