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Eric Bartecheky (Le Mans): « On ne se dit pas que maintenant c’est du bonus »

Demain, ce sera l’Episode 1 de la finale des playoffs de Jeep Elite entre l’AS Monaco et Le Mans SB. Le coach manceau Eric Bartecheky expose la situation après l’exploit de son équipe qui a réussi à éliminer Strasbourg lors d’une cinquième manche au Rhénus et qui a toujours faim.

Demain, ce sera l’Episode 1 de la finale des playoffs de Jeep Elite entre l’AS Monaco et Le Mans SB. Le coach manceau Eric Bartecheky expose la situation après l’exploit de son équipe qui a réussi à éliminer Strasbourg lors d’une cinquième manche au Rhénus et qui a toujours faim.

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Quelles sont les clés pour faire vaciller Monaco ?

A chaque fois qu’on les a joués (NDLR : deux victoires en saison régulière, une défaite en finale de la Leaders Cup), ce n’était pas la même équipe que maintenant. Il n’y avait pas (Ali) Traore, (DJ) Cooper sur le match aller. Nous non plus. Ça a évolué sur quelques joueurs. J’ai regardé le match de la Leaders Cup hier et on n’avait pas été au meilleur de nos possibilités sur ce match-là. Sur la série de playoffs, ils sont à 88 points de moyenne à 55% de réussite. Il y a beaucoup de joueurs, du talent à l’image de Cooper qui sur 20 minutes est à 8 passes décisives. Donc il faut être capable de les stopper mais il faut aussi être capable d’attaquer leur défense agressive. Chaque perte de balle est sanctionnée immédiatement par du jeu rapide. Il y a des joueurs qui sont des spécialistes comme (Paul) Lacombe qui part très vite devant, attaque très fort. Je ne parle pas de (Gerald) Robinson, c’est une fusée. (Chris) Evans court très vite aussi sur la balle. (Aaron) Craft pousse la balle aussi. Ça va très vite. Par exemple, le dernier match de la série contre Limoges, sur les 92 points de marqués, il doit y en avoir 25 ou 30 sur du jeu rapide. Il faut donc déjà éviter de perdre la balle et être intelligent en attaque pour ne pas donner du jeu rapide et les obliger à travailler demi-terrain même si ça ne sera pas simple non plus. Ils peuvent être très intenses sur les premières entrées de système, les premières situations de pic. Il faut être capable de déjouer ça.

Monaco, c’est encore un cran au-dessus de Strasbourg ?

C’est différent. Bien sûr, Strasbourg est agressif mais ils ont une organisation collective un peu différente. Monaco, c’est vraiment de l’intensité dès le départ. Il faut faire face à cette pression. Et ce n’est pas simple.

Ils ont eu un coup de mou après leur échec en finale de la Basketball Champions League contre l’AEK Athènes et là, on a l’impression qu’ils sont redevenus la machine implacable qu’ils étaient auparavant, sans état d’âme contrairement à ce que Strasbourg a laissé un peu percevoir ?

On peut comprendre qu’après une défaite au Final Four, il faut un moment pour digérer. Ils se sont vite remis à l’endroit. Effectivement, maintenant ils sont très bien en place. C’est une équipe qui est surarmée pour le championnat. Ils sont treize joueurs avec (Yakuba) Ouattara et (Bangaly) Fofana, qui a un peu joué en demi-finale. Ils ont (Ali) Traore, (Elmedin) Kikanovic, (Georgi) Joseph… Les postes sont plus que doublés.

Pensez-vous que Justin Cobbs va être particulièrement ciblé sachant qu’en face, il y a le meilleur défenseur du championnat avec Aaron Craft ?

Même si je ne sais pas ce qu’il (Zvezdan Mitrovic) a prévu, je pense qu’il est dans un schéma global. C’est à nous de trouver des solutions vis-à-vis de l’agressivité globale de Monaco. C’est difficile de savoir ce que l’adversaire va proposer en défense sur telle ou telle situation, tel ou tel joueur.

Après la défaite lors du Match 1 contre l’ASVEL, vous aviez dit qu’il était difficile de trouver un équilibre dans l’équipe. Est-ce davantage le cas aujourd’hui ? On va vu l’apport décisif de Chris Lofton lors du Match 5 contre Strasbourg ?

Oui. Surtout, le fait d’enchaîner les matches à haute intensité, à enjeu, nous permet de tirer progressivement des enseignements sur des choses que l’on savait déjà plus ou moins mais qui s’éclairent davantage. Pour essayer d’utiliser au maximum les qualités des joueurs. Ou au contraire, si un joueur à des difficultés dans tel domaine, essayer de s’ajuster. Au-delà des victoires et des qualifications, c’est un enseignement permanent d’avoir vécu plusieurs matches comme ça en peu de temps et de voir les joueurs évoluer.

Comment vivez-vous votre aventure personnelle. Après Le Havre et Pau, c’était une première demi-finale et maintenant une finale ?

Bien évidemment je suis satisfait et on était content après Strasbourg  mais pas euphorique. On est concentré sur la suite. On se plonge dès le lendemain sur la préparation de la finale. On ne se dit pas « maintenant, c’est du bonus. » On se doit de la préparer au mieux, de la jouer à fond même s’il y a un adversaire de qualité. Il faut tout mettre en place pour être ambitieux. C’est légitime de dire que nous, par rapport à Monaco, on n’a rien à perdre. Mais si ! On a une finale à perdre ! Il y a une finale à jouer, il faut que l’on soit à 100%. Il faut que l’on soit engagé, concentré, déterminé et après on verra ce qui se passe.

« Il va falloir garder ses nerfs car il y a des joueurs à Monaco qui utilisent parfois les contacts pour soit floper soit tenir et provoquer des fautes et ça créé de la frustration »

Il risque d’y avoir du trash talking. On sait que certains de vos joueurs peuvent disjoncter. Il faut qu’ils conservent leur self-control ?

Tout à fait. Il y a deux joueurs qui sont spécialistes à Monaco pour faire ça. Il va falloir garder ses nerfs car il y a des joueurs qui utilisent parfois les contacts pour soit floper soit tenir et provoquer des fautes et ça créé de la frustration. On en a parlé. Il faut contourner ces pièges-là qui sont tendus par des joueurs expérimentés et malins. De façon générale, sur des matches comme ça, le mental est hyper important. Il y a un enjeu, chaque position est importante, il peut y avoir de la provocation d’adversaire, beaucoup de pression défensive. Il y a aussi des décisions arbitrales. Par rapport à tout ça, il faut garder ses nerfs pour ne pas donner des points faciles sur des fautes techniques ou se faire exclure. C’est non seulement du contrôle émotionnel mais c’est aussi de l’intelligence de jeu. Le mental est important et on l’a vu sur le dernier match à Strasbourg. Les joueurs ont été plutôt intelligents pour trouver le joueur qu’il fallait. A la fin, (Justin) Cobbs a été en difficulté sur deux, trois situations et il a eu l’intelligence de donner la balle à Chris (Lofton). Nous, on a essayé de trouver des solutions pour soulager l’équipe. On s’est bien organisé pour matcher les duels par rapport à Strasbourg sur les changements, etc.

Vos performances déclenchent un véritable engouement du public. Aviez-vous déjà vécu ça ?

Non, pas comme ça. C’est une première aussi. C’est vrai que ça fait plaisir. On m’avait dit qu’il y aurait un petit accueil à la gare et je pensais que ça serait comme à l’aéroport où il y avait eu 10-15 personnes. Et quand on a vu tout ce monde à la gare qui chantait et qui était aussi heureux, c’est super de pouvoir provoquer ce genre d’élan. Je pense que le scénario des playoffs a provoqué des émotions chez tout le monde. On est mal parti, on a réussi à renverser la situation sur le premier quart-de-finale. En semi-finale, le fait que l’on ne valide pas au quatrième match, ça a créé des rebondissements au niveau émotionnel. Tout le monde s’est dit que ça allait être difficile, nous les premiers. Et on arrive quand même à le faire. Au-delà de la qualification pour la finale, qui est quelque chose de fort pour le club, même s’il en a déjà vécu, c’est aussi le déroulé qui a provoqué ça.

Y a-t-il un désavantage de jouer deux matches à Monaco pour commencer alors que vous avez gagné une fois à Villeurbanne et deux fois à Strasbourg ? On sait en plus que l’ambiance à Monaco est soft ?

En général dans le championnat, on se concentre sur le match qui arrive et on veut tout faire pour le gagner. C’est vrai que de par la formule des playoffs, on a tendance à se dire que si on revient avec au moins une victoire sur les deux matches, c’est déjà bien car on est sûr d’avoir au moins deux matches chez nous. Mais pour l’instant, on est juste concentré sur le match de mercredi. Ce qui est bien, c’est qu’à chaque fois on sa su réagir après une situation délicate où on avait perdu.

« Sans le talent énorme, les shoots énormes que Chris Lofton met, je ne suis pas sûr que l’on passe »

Romeo Travis a déjà fait des finales au préalable. Est-ce que ça joue d’avoir des joueurs qui ont déjà vécu ce type d’expérience ? Peut-il faire profiter le groupe de ça ?

Je pense. On parle de Romeo mais on peut aussi parler de Pape (Amagou). Pape est avec le groupe (NDLR : il n’est pas entré en playoffs). Le fait qu’il soit présent dans les vestiaires, à l’hôtel, sur le banc, sa présence, son discours sont importants (NDLR : Pape Philippe Amagou a été champion de France avec Le Mans, Nancy et Limoges). Romeo, qui a vécu une finale l’année dernière, bien sûr. Je ne doute pas que ce soit des éléments importants pour le groupe. Ça amène des expérience des finales, des playoffs, un discours, et les joueurs sont attentifs à ça. Il y en a aussi de l’autre côté qui ont cette expérience-là ! (sourire)

Un mot sur la performance de Chris Lotfton samedi à Strasbourg (25 points dont deux tirs à trois-points dans le money time) ?

C’est énorme. Le groupe a fait preuve de sacrifices, d’abnégation défensivement sur l’ensemble de la série et notamment le match 5. Mais sans le talent énorme, les shoots énormes que Chris Lofton met, je ne suis pas sûr que l’on passe. C’est assez impressionnant de voir ça. Même nous du banc, quand il prend ses shoots-là, on se dit, « il en a mis un », bon, pas deux, faire ce qu’il a fait c’est forcément énorme. Quand on parle de sacrifices, il y a Yannis Morin qui n’a joué que deux minutes sur le match 5 mais les deux minutes qu’il a donné, elles étaient intenses et elles ont profité à l’équipe. Tous les joueurs doivent se tenir prêt à donner le maximum. Antoine (Eito) fait partie de ces joueurs-là qui jouent plus ou moins suivant les matches mais qui sont toujours dans l’engagement et dans l’idée d’aider l’équipe. Parfois c’est de l’investissement défensif, parfois c’est de la réussite sur des shoots. Tout le monde doit être comme ça, à être vigilant et à donner le maximum même si sur certains matches, certains jouent moins. Le match d’après ça sera peut-être un autre qui jouera plus. Au niveau offensif, le dernier match c’était Chris Lofton et les matches d’avant, il y a eu Cobbs, Travis. C’est ça aussi le charme des playoffs et l’importance dans l’équipe.

Comment sont-ils physiquement ? Vous avez fait deux matches de plus qu’eux en playoffs et les Monégasques ont eu plus de temps de récupération ?En plus, ils jouent chez eux pour commencer ?

On se pose la question. On a eu deux séances et on sent bien que les gars à ce moment-là de l’année avec tous les efforts qu’ils ont fait, on ne peut pas leur demander d’avoir des entraînements avec une intensité maximal. Ils sont concentrés, ils sont à l’écoute, ils sont sérieux mais par contre on sent qu’il y a eu des efforts de fourni. Maintenant, je me dis qu’il va y avoir l’adrénaline de la finale, que la ferveur tout autour va certainement aussi nous aider à ce que l’équipe retrouve de l’énergie. Et puis, il y a encore aujourd’hui et demain toute la journée pour récupérer. Je pense que les joueurs vont être capables de passer au-dessus, du moins j’espère.

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Quelles sont les clés pour faire vaciller Monaco ?

A chaque fois qu’on les a joués (NDLR : deux victoires en saison régulière, une défaite en finale de la Leaders Cup), ce n’était pas la même équipe que maintenant. Il n’y avait pas (Ali) Traore, (DJ) Cooper sur le match aller. Nous non plus. Ça a évolué sur quelques joueurs. J’ai regardé le match de la Leaders Cup hier et on n’avait pas été au meilleur de nos possibilités sur ce match-là. Sur la série de playoffs, ils sont à 88 points de moyenne à 55% de réussite. Il y a beaucoup de joueurs, du talent à l’image de Cooper qui sur 20 minutes est à 8 passes décisives. Donc il faut être capable de les stopper mais il faut aussi être capable d’attaquer leur défense agressive. Chaque perte de balle est sanctionnée immédiatement par du jeu rapide. Il y a des joueurs qui sont des spécialistes comme (Paul) Lacombe qui part très vite devant, attaque très fort. Je ne parle pas de (Gerald) Robinson, c’est une fusée. (Chris) Evans court très vite aussi sur la balle. (Aaron) Craft pousse la balle aussi. Ça va très vite. Par exemple, le dernier match de la série contre Limoges, sur les 92 points de marqués, il doit y en avoir 25 ou 30 sur du jeu rapide. Il faut donc déjà éviter de perdre la balle et être intelligent en attaque pour ne pas donner du jeu rapide et les obliger à travailler demi-terrain même si ça ne sera pas simple non plus. Ils peuvent être très intenses sur les premières entrées de système, les premières situations de pic. Il faut être capable de déjouer ça.

Monaco, c’est encore un cran au-dessus de Strasbourg ?

C’est différent. Bien sûr, Strasbourg est agressif mais ils ont une organisation collective un peu différente. Monaco, c’est vraiment de l’intensité dès le départ. Il faut faire face à cette pression. Et ce n’est pas simple.

Ils ont eu un coup de mou après leur échec en finale de la Basketball Champions League contre l’AEK Athènes et là, on a l’impression qu’ils sont redevenus la machine implacable qu’ils étaient auparavant, sans état d’âme contrairement à ce que Strasbourg a laissé un peu percevoir ?

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Photos: Chris Lofton, Eric Bartecheky, Antoine Mathieu et Dounia Issa, et Antoine Eito, MSB

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