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Qualifications coupe du monde: L’Espagne amoureuse de son équipe et du nouveau format

Au départ, l’Espagne a accueilli, comme la France, le nouveau format de qualification à la coupe du Monde 2019 avec beaucoup de réserves. Les Espagnols n’étaient pas sereins à l’idée de jouer leur qualification sans leurs stars NBA, puis, en raison du refus de l’Euroleague de proposer un calendrier

Au départ, l’Espagne a accueilli, comme la France, le nouveau format de qualification à la coupe du Monde 2019 avec beaucoup de réserves. Les Espagnols n’étaient pas sereins à l’idée de jouer leur qualification sans leurs stars NBA, puis, en raison du refus de l’Euroleague de proposer un calendrier compatible avec les fenêtres internationales, sans les joueurs d’Euroleague. Quelques mois et six victoires en autant de matches plus tard, un étonnant renversement d’opinion s’est opéré.

Le bilan pour la fédération espagnole est pour l’instant excellent. Six matches, six victoires, des salles pleines, des joueurs ravis de porter le maillot, des nouveaux joueurs qui émergent, une dynamique nouvelle et un état d’esprit irréprochable. Comme en France.

« Grâce aux fenêtres, nous avons désormais une profondeur d’environ 40 joueurs pour la sélection », explique Jorge Garbajosa*, ancien International et président de la fédération espagnole. « Le système a étendu le nombre de joueurs qui mérite l’appel en sélection. L’arrivée de joueurs comme Juancho Hernangomez, Alberto Diaz ou Santi Yusta confirme un renouveau générationnel qui prend d’ordinaire toujours du temps à s’opérer. Un relais, discret pour l’instant, s’opère. Cela nous rend optimiste. Au départ, nous n’avions aucune certitude à propos de ce nouveau format de compétition, vu les circonstances. Encore une ou deux victoires nous mettront dans une situation très confortable. »

Le meneur espagnol Quino Colom, un des meilleurs Espagnols au cours des trois premières fenêtres, a ajouté pour sa part:

« On a montré que, derrière nos 12 superstars, on a beaucoup de joueurs qui peuvent jouer à haut niveau » « Ces fenêtres nous ont permis de commencer à travailler avec (Sergio) Scariolo, à se faire une place en sélection, connaître le fonctionnement de l’équipe de l’intérieur, de voir comment cela fonctionne et c’est vraiment un gros atout, une aide importante pour nous », complète Sebas Saiz. « Un espace s’est ouvert et cela a permis de montrer la grande profondeur de talent du basket espagnol. » « On a pu conserver un noyau dur tout au long de ces trois fenêtres et j’ai toute confiance dans ce groupe de joueurs qui ont déjà démontré qu’ils étaient à leur place sous le maillot de la Roja », conclue le coach Sergio Scariolo.

Retournement de l’opinion

Peut être plus intéressant encore est la position des journalistes/éditorialistes espagnols. Au terme de la troisième fenêtre, de l’état d’esprit, de la solidarité et de la qualité du jeu proposé, de nombreuses voies, qui avaient pourtant longuement critiqué le nouveau format depuis le début de la réforme du calendrier semblent au final avoir été conquis par ce qu’a montré la Roja.

Ainsi, Lucas Saez Bravo, du journal El Mundo disait la chose suivante. « Ce qui était a priori un gros mal de crâne au départ, une situation perdant-perdant, s’est transformé en un phénomène nouveau. Les fenêtres FIBA, l’absence des poids lourds de l’équipe nationale, le danger imminent de ne pas se qualifier pour la Coupe du monde 2019, et donc, pour les JO de Tokyo. Au final, la classe moyenne du basket espagnol à su élever son niveau de jeu de façon très méritoire. Aucun d’eux ne rêvait plus de porter le maillot rouge avec les Gasol et compagnie. Mais ensemble, et grâce au travail consciencieux de Sergio Scariolo, ils ont accompli un petit miracle. Personne n’aurait parié sur un bilan de 6-0. »

« Il faut donner tout le crédit aux joueurs de Scariolo pour avoir, dès le premier jour, transformé la peur de ce nouveau format controversé en une opportunité d’étendre la photo du talent du basket espagnol, décidément prolifique », a noté de son côté Faustino Saez pour El Pais. « Avec les contributions notables de vétérans et de rookies, l’équipe a convaincu. Avec un seul joueur NBA pour les deux derniers matches, peu de temps d’entraînement mais une dose énorme d’engagement et d’investissement, ils ont réussi. »

« La Roja des fenêtres de qualification est le meilleur exemple de la façon dont une situation au départ compliquée devient une vitrine pour des joueurs espagnols qui n’appartiennent pas à la première classe mais qui ont finalement prouvé qu’ils méritaient leurs sélections », affirme Mariano Ruiz pour La Razon. Six victoires en autant de matches. Les « rouges » ont appliqué une recette qui s’esst avéré gagnante : concentration, intensité, engagement collectif, hiérarchie des rôles claire et la joie de jouer. »

Photo: Quino Colom (FIBA)

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