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[REDIFF] Axel Toupane : « Je suis un joueur complet et c’est peut-être ça qui porte à confusion »

BasketEurope vous propose cet été de lire ou de relire les meilleurs articles PREMIUM de la saison 2017-18. De retour en Europe après plusieurs années à poursuivre son rêve de NBA par la D-League, Axel Toupane a semble-t-il fait le bon choix en posant ses valises à Kaunas. L’ailier tricolore est en

BasketEurope vous propose cet été de lire ou de relire les meilleurs articles PREMIUM de la saison 2017-18.

De retour en Europe après plusieurs années à poursuivre son rêve de NBA par la D-League, Axel Toupane a semble-t-il fait le bon choix en posant ses valises à Kaunas. L’ailier tricolore est en forme en ce moment, auteur d’un tir de la gagne en championnat et de sa meilleure performance offensive en Euroleague quasiment coup sur coup.

Aussi solide sur ses appuis que dans sa tête, Toupane a fait le point sur sa saison avec BasketEurope. On a évoqué ses belles prestations en Euroleague, les commentaires élogieux de son coach Sarunas Jasikevicius à son égard mais aussi l’arrivée du cirque Ball en Lituanie ou encore l’aventure ratée des Bleus l’été passé.

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Axel, vous avez lâché un petit match ce weekend en championnat. Un peu de répit de la part du coach ?

On a gagné notre match et c’est vrai que je n’ai pas beaucoup joué. Le coach m’a reposé un peu car on joue le Pana dès jeudi.

La saison d’Euroleague bat son plein en ce moment avec beaucoup de matchs, comment vous y sentez-vous ?

C’est un très bon championnat, la deuxième ligue après la NBA. Ça joue du très bon basket. C’est très différent de ce qui se fait aux Etats Unis mais c’est aussi du très haut niveau, du basket organisé. C’est très tactique. Je connaissais déjà avec Strasbourg, même si ce n’était pas le même format. Une ligue comme ça, où les équipes se rencontrent en aller retour, c’est vraiment bien.

Le format a changé effectivement, est-ce un changement pour le mieux selon vous ?

Oui, ça fait davantage championnat que compétition. Avant, il y avait des groupes, puis d’autres groupes et enfin les quarts de finale. Maintenant, c’est un vrai championnat, tout le monde se joue à l’extérieur et à domicile et ça donne des gros matchs à chaque fois.

Plus précisément, racontez-nous votre intégration à Kaunas ? Comment ça s’est passé ? Y a-t-il eu une phase d’adaptation tout de même pour vous qui arriviez de NBA ?

Oui, un petit peu mais c’était surtout par rapport au système mis en place par le coach. C’est un système très particulier, très fort, très exigeant et tous les joueurs du Zalgiris passent par là. Il faut s’adapter au plus vite, il faut vraiment comprendre le système et l’appliquer. Une fois que tu as fait ça, tout se passe bien. L’adaptation à l’Euroleague s’est faite en douceur après avoir passé l’été en Equipe de France, car c’est les mêmes joueurs que tu retrouves en gros. Mais bon, c’était tout de même une nouvelle ville, un nouveau pays, donc il faut forcément un petit temps d’adaptation.

On voit Sarunas Jasikevicius qui est toujours très actif sur le bord du terrain, un peu comme Tom Thibodeau en NBA. Qu’est-ce qu’il vous dit quand il hurle comme ça ?

Oui, il vit son match à fond. Et puis en Euroleague, les matchs sont très tactiques donc les coachs ont encore beaucoup d’importance. Il appelle les systèmes, il annonce les tactiques défensives. Il est très présent.

A propos de votre coach, avez-vous entendu ses commentaires à votre égard ce weekend ? Et quelle a été votre première réaction ?

Oui, j’ai entendu. C’était marrant. Après, j’avais déjà plus ou moins entendu ça en off. Mais c’est bien qu’un coach comme lui vienne louer ton éthique de travail. C’est quelque chose que j’ai depuis que je suis tout jeune et c’est quelque chose dont je suis fier. Quand j’entends ça, ça me donne envie de continuer, même si je n’avais pas l’intention de m’arrêter [rires]. C’est toujours un coup de boost ! Il ne faut pas s’arrêter là. Je sais que ça ne me donnera pas de passe droit jusqu’à la fin de saison.

A la mi-saison, êtes-vous satisfait de votre choix de rejoindre le Zalgiris ? Ce retour en Europe semble vous avoir bien relancé.

Oui, c’est sûr. Mais je n’étais pas revenu en Europe pour relancer ma carrière non plus. Ma carrière est sur une phase ascendante depuis… depuis que j’ai commencé en fait ! Tous les ans, je progresse. Tous les ans, je franchis des paliers à des niveaux différents. L’Europe, c’est juste un nouveau challenge et l’Euroleague, c’est un tel niveau que je ne vois pas ça comme redescendre ou quoi.

« Oui, oui, j’ai pris quelques rafales ! »

Mais êtes-vous content d’obtenir un rôle important et une belle exposition également en Euroleague avec Kaunas ?

C’est pas encore le bon moment pour dire si je suis satisfait ou pas. On n’en est encore qu’à la moitié de la saison et c’est la deuxième partie qui est beaucoup plus importante. On a des titres à aller chercher et il va encore y avoir des gros matchs d’Euroleague et les playoffs. Pour l’instant, il n’y a pas de bon et pas bon. Je continue à travailler pour me développer. Je sais que je peux faire plus. Quand je suis arrivé ici, on m’a rien promis. Juste du travail, et c’est le cas. Le rôle, les minutes, les stats, au final, c’est presque anecdotique, même si j’aspire forcément à plus. Les choses suivent leur cours et ça se passe bien. Je suis bien dans ma tête.

Collectivement, les résultats sont là en tout cas ! Kaunas surprend encore son monde en Euroleague. Là, vous pouvez en tirer satisfaction, non ?

C’est super. Pour l’instant, on répond au-delà des attentes mais on ne veut pas s’en satisfaire. La route est encore longue et cette deuxième partie de saison va être très intense. Il y a des grosses équipes qui sont actuellement derrière nous au classement qui veulent remonter, et qui vont peut-être recruter des joueurs et se réveiller. On n’est pas encore sûr d’être qualifié.

Comment vit cette équipe ? Quel est votre vue de l’intérieur ?

On a une bonne cohésion collective, c’est comme ça que le coach a voulu construire l’équipe. On partage bien le ballon et les shoots. Et puis, ça tourne beaucoup avec 10 ou 11 joueurs qui rentrent en jeu à chaque match. Quand tu arrives, il faut directement être bon. Pas de cadeaux. Si tu es un peu moins bien, ce sera le tour d’un autre.

Et le coach n’hésitera pas à vous le faire savoir… Avez-vous déjà été victime d’une colère de Saras en l’occurrence ?

Tout le monde. Moi, j’en ai pris pas mal. Autant il a dit de belles choses sur moi ce weekend, mais il est souvent sur mon dos, il est assez dur avec moi. Ce n’est pas quelque chose qui me dérange. Mon père était assez dur aussi. C’est quelque chose qui m’aide aussi. Mais oui, j’ai pris quelques rafales !

En championnat, le Zalgiris est dominateur et vous avez récemment inscrit le tir de la gagne. Comment ça se passe en championnat lituanien et puis racontez-nous ce game winner tout de même ? Une première pour vous ?

Je n’avais jamais rentré de tir de la gagne comme ça, avec si peu de temps sur l’horloge. Ça ne m’était jamais arrivé, donc c’était effectivement une première. Quant au championnat lituanien, il a des avantages et des inconvénients. Un avantage, c’est qu’on fait les déplacements le jour du match et ce sont des déplacements courts. C’est un championnat avec 10 équipes et tout le monde se joue 4 fois, c’est un peu long ! Après, le niveau, il y a 5 équipes qui sont de bon niveau. Notre équipe en Euroleague, 2 en EuroCup et ensuite 3 en Champions League. Dans les 5 autres, il y en a 2 qui sont pas trop mal. Je n’ai pas trop de points de référence mais je dirai que c’est du niveau Pro B et les 3 autres qui sont un peu plus faibles. Nous en championnat, on tourne beaucoup. Le coach repose certains joueurs. Parfois, tu ne joueras pas du tout en 1ère mi-temps et tu joues qu’en 2e. Il fait attention pour qu’on soit au mieux en Euroleague parce qu’il arrive qu’il y ait 2 journées d’Euroleague en une semaine.

Comment se passe la vie en Lituanie ? Le phénomène médiatique des frères Ball ne vous a pas encore atteint…

Kaunas, c’est la 2e ville en Lituanie mais ça reste assez calme. Ça me correspond bien. Moi, je suis souvent chez moi. J’ai été surpris par la qualité de la gastronomie et des restaurants. Il y a vraiment de la bonne bouffe et notamment asiatique et italienne, ce qui est assez paradoxal. Après, les frères Ball, on en a forcément entendu parler. Ils jouent dans une équipe qui est à 40 minutes d’ici. Beaucoup de buzz. Je pense qu’on va bientôt les jouer…

Donc ils jouent bien en championnat. J’avais cru comprendre qu’ils avaient créé leur propre petite tournée de matchs…

Leur équipe était engagée dans la Baltic League auparavant où il faut jouer des équipes biélorusses, etc. Ce n’est pas une compétition avec beaucoup d’enjeu donc ils en sont sortis pour créer leur propre calendrier. Ils jouent en fait contre des équipes 2, par exemple contre la nôtre qui est une équipe espoirs, voire cadets, qui évolue en 2e division lituanienne. Ils font ce genre de match pendant la semaine et le weekend, ils jouent en championnat. Au début, tout le monde rigolait car ils jouaient contre des gamins, même si le dernier [LaMelo] a leur âge. Mais ce weekend, ils s’en sont bien sortis avec 20 et 13 points contre une bonne équipe.

Ça avait mal débuté avec un 0 pointé pour les deux garnements…

Oui, mais les gens oublient que ce sont des jeunes joueurs et qu’ils ont forcément besoin de s’adapter. Quand t’arrives dans un nouveau pays, où le basket est totalement différent, et ce sont des joueurs qui n’ont jamais été pros, c’est compliqué ! Si toute leur stratégie est de faire parler d’eux, d’un point de vue basket, je pense qu’il faut leur donner un peu de temps et les laisser progresser.

Ce que je lisais récemment, c’est que leurs coéquipiers à Vytautas ne sont pas convaincus de pouvoir jouer avec eux, car en défense, c’est un vrai problème…

Ah, ça, c’est possible ! C’est un basket tellement différent que je me doute bien qu’il y aura des petits soucis en route.

« Je ne pense pas avoir grand-chose à envier aux autres en attaque »

A part ça, avez-vous déjà pensé à la suite et la saison prochaine. Et surtout pour vous qui en venez, gardez-vous toujours la NBA dans un coin de la tête ?

Je reste concentré à fond sur ma saison pour le moment. La NBA, j’y étais et j’ai vécu ça de l’intérieur, je sais que ça reste très aléatoire. Ça ne sert à rien de faire des plans sur la comète car tu n’as que très peu de contrôle là-dessus. Comme j’ai toujours dit, c’est la meilleure ligue du monde et tout joueur ambitieux a envie d’y évoluer. Après : quand, comment, quel timing, je ne peux pas te dire. Tout ce que je peux faire, c’est faire de mon mieux ici.

Et puis, l’Euroleague, c’est tout de même pas mal comme solution de repli, non ? On imagine que jouer des matchs prestigieux face au Pana ou au Fener, c’est assez unique également ?

J’ai toujours été ambitieux et mon but est toujours de progresser, de franchir les paliers et d’atteindre le plus haut niveau. Que ce soit une grosse équipe en Europe ou une équipe NBA, ça reste du basket de très haut niveau dans des organisations au petit soin pour toi. C’est évidemment un immense plaisir que de jouer ces gros matchs, au Fener, à Barcelone, contre des grosses équipes. Et les ambiances aussi ! A Belgrade et même chez nous, c’est toujours super !

Pouvez-vous revenir sur votre été en Bleu ? Avez-vous quelques regrets sur la manière dont ça s’est fini ?

J’ai pris beaucoup de plaisir avec les Bleus. Ça faisait un petit moment que je n’avais pas été en équipe nationale, et c’est toujours sympa de passer du temps avec les mecs et de discuter avec tout le monde. S’entraîner et jouer avec les meilleurs joueurs du pays, c’est forcément un plaisir. Malheureusement, on n’a pas vraiment répondu aux attentes. On n’a pas joué notre meilleur basket. On s’est fait punir par les Allemands, et on a payé cash ! Maintenant, il faut avancer, ça ne sert à rien de parler de ça pendant 107 ans. Il faudra juste analyser nos erreurs, corriger le tir et rebondir.

Avez-vous pu discuter plus calmement avec vos coéquipiers de cet échec ? Quelles leçons peut-on en retenir ?

C’est compliqué car tout le monde rentre chez soi après la compétition. Mais je ne pense pas qu’il y ait de quoi s’inquiéter. Ça arrive de faire des mauvaises campagnes. L’Equipe de France a tout de même eu des bons résultats sur les années récentes et là, on a eu un coup de moins bien. Mais quand tu regardes le potentiel de ce groupe, à chaque rassemblement, il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

Quel est votre meilleur souvenir de la saison jusqu’à maintenant ? Je vois ce match au Fener où vous avez terminé à 18 d’évaluation, votre record. Ou est-ce votre match tout frais contre Valence ? Et puis, avez-vous été impressionné par un joueur en particulier ?

Ce match au Fener, oui, c’était un gros match ! On a été gagné là-bas et en plus on était amoindri. Face au champion en titre, avec un des plus gros effectifs de l’Euroleague. Ce match-là reste un grand souvenir. Mais avec le temps, je suis de moins en moins impressionné par les autres joueurs ou les ambiances. Ce sont des gros matchs avec une grosse intensité.

Pour terminer, peut-on dire que votre réputation de gros défenseur (également capable de prendre feu offensivement) commence à sérieusement grandir en Europe ? Et appréciez-vous vraiment cette réputation ? Est-elle fidèle à ce que vous voulez représenter ?

C’est ma réputation depuis que j’ai commencé. Après, les gens aiment bien faire des raccourcis et ils considèrent que c’est soit attaque soit défense. Je pense avoir toujours été un bon joueur des deux côtés du terrain. Ce n’est pas parce que tu es bon en défense que tu ne peux pas attaquer, et vice versa. Ça me rend fier d’être un gros défenseur mais je ne pense pas avoir grand chose à envier aux autres en attaque. Je suis un joueur complet et c’est peut-être ça qui porte à confusion car je ne fais pas un truc en particulier super bien mais je fait tout bien. J’ai toujours voulu être un joueur complet, capable de shooter, de driver, d’attaquer, de défendre. J’essaie de tendre le plus possible vers ça. L’image qu’ont les gens, ça je leur laisse…

Sa perf face à Valence

https://www.youtube.com/watch?v=fLwZ6YvvstI

Son match face au Fener

La suite de la saison

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Axel, vous avez lâché un petit match ce weekend en championnat. Un peu de répit de la part du coach ?

On a gagné notre match et c’est vrai que je n’ai pas beaucoup joué. Le coach m’a reposé un peu car on joue le Pana dès jeudi.

La saison d’Euroleague bat son plein en ce moment avec beaucoup de matchs, comment vous y sentez-vous ?

C’est un très bon championnat, la deuxième ligue après la NBA. Ça joue du très bon basket. C’est très différent de ce qui se fait aux Etats Unis mais c’est aussi du très haut niveau, du basket organisé. C’est très tactique. Je connaissais déjà avec Strasbourg, même si ce n’était pas le même format. Une ligue comme ça, où les équipes se rencontrent en aller retour, c’est vraiment bien.

Le format a changé effectivement, est-ce un changement pour le mieux selon vous ?

Oui, ça fait davantage championnat que compétition. Avant, il y avait des groupes, puis d’autres groupes et enfin les quarts de finale. Maintenant, c’est un vrai championnat, tout le monde se joue à l’extérieur et à domicile et ça donne des gros matchs à chaque fois.

Plus précisément, racontez-nous votre intégration à Kaunas ? Comment ça s’est passé ? Y a-t-il eu une phase d’adaptation tout de même pour vous qui arriviez de NBA ?

Oui, un petit peu mais c’était surtout par rapport au système mis en place par le coach. C’est un système très particulier, très fort, très exigeant et tous les joueurs du Zalgiris passent par là. Il faut s’adapter au plus vite, il faut vraiment comprendre le système et l’appliquer. Une fois que tu as fait ça, tout se passe bien. L’adaptation à l’Euroleague s’est faite en douceur après avoir passé l’été en Equipe de France, car c’est les mêmes joueurs que tu retrouves en gros. Mais bon, c’était tout de même une nouvelle ville, un nouveau pays, donc il faut forcément un petit temps d’adaptation.

On voit Sarunas Jasikevicius qui est toujours très actif sur le bord du terrain, un peu comme Tom Thibodeau en NBA. Qu’est-ce qu’il vous dit quand il hurle comme ça ? [/arm_restrict_content]

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