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Euroleague: Quel est l’impact des Américains ?

Il est souvent dit que l’Euroleague est une « ligue européenne ». Mais de quel poids pèsent réellement les joueurs nord-américains dans la meilleure ligue d’Europe ?

Il est souvent dit que l’Euroleague est une « ligue européenne ». Mais de quel poids pèsent réellement les joueurs nord-américains dans la meilleure ligue d’Europe ?

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Lorsque l’on évoque l’Euroleague, elle est souvent qualifiée de « ligue de joueurs européens ». Une assertion que l’on peut trouver réaliste lorsque l’on constate le nom et la provenance des joueurs cités dans les deux cinq majeur de la compétition en 2017-2018 :

1er cinq

Nick Calathes (Grèce, mais formé aux États-Unis), Nando de Colo (France), Luka Doncic (Slovénie), Tornike Shengelia (Géorgie), Jan Vesely (Rép. Tchèque)

2e cinq

Kevin Pangos (Canada), Sergio Rodriguez (Espagne), Alex Shved (Russie), Vassili Spanoulis (Grèce), Paulius Jankunas (Lituanie)

Autrement dit, un joueur nord-américain – et « même pas » des États-Unis – sur dix !

Pour autant, l’Euroleague est-elle réellement une ligue faisant peu de cas des joueurs nord-américains ? Il y a un certain nombre de nuances à apporter…

Tout d’abord, même s’il ne figure pas dans les deux premiers cinq majeur de la compétition, l’états-uniens bon teint Kyle Hines (CSKA Moscou) s’est vu décerner le titre de Meilleur défenseur, titre qu’il avait déjà décroché en 2016. Plus généralement, l’analyse des effectifs des seize clubs ayant disputé l’Euroleague en 2017-2018 montre que 74 joueurs nord-américains (dont deux Canadiens) ont foulé les parquets de la compétition. Pour un rendement important, mais pas vraiment essentiel, globalement : en moyenne, ces joueurs ont disputé 24,4 matchs de saison régulière (sur 30 possibles) pour une moyenne de 8,4 points, 3 rebonds, 1,6 passe décisive et 8,5 d’évaluation en 19,6 minutes. Les stats d’un « bon joueur de banc », en quelque sorte.

Mais l’analyse mérite d’être approfondie, tant il y a de disparités en termes d’influence d’un joueur et de poids des nord-américains selon les équipes.

Équipes européennes ou « américaines »

Lorsque l’on se penche sur les effectifs des clubs d’Euroleague, on constate une grande variété de situations : d’un côté de l’échelle, le Pana a fait appel à neuf joueurs US lors de la dernière saison et l’Anadolu Efes à huit, alors que Barcelone et l’Étoile Rouge n’en ont utilisé que deux chacun. De ce fait, l’impact de ces joueurs d’outre-Atlantique ne peut évidemment pas être le même sur les statistiques de l’équipe.

Ainsi, à l’Anadolu Efes, les nord-américains ont marqué 97,3 % des points de l’équipe, fait 98,1 % des passes décisives et « pèsent » 83,3 % de l’évaluation globale. Au Barça, ils ne représentent que 16,2 % des points, 17,6 % des passes et 12,8 % de l’évaluation globale.

Cela étant, l’étude montre qu’il n’y a pas vraiment de corrélation entre nombre de joueurs US dans un roster et résultats. Si l’Anadolu Efes a terminé bon dernier de la saison régulière, le Pana a fini 4e et le Barça 13e.

Quant aux quatre finalistes de la compétition (CSKA, Fener, Real et Zalgiris Kaunas), ils présentent des situations variées :

– CSKA : 5 joueurs nord-américains, 51 % des minutes jouées, 49,8 % des points, 52,8 % de l’évaluation.

– Fener : 4 joueurs, 37,5 % du temps de jeu total, 40,3 % des points, 35,7 % de l’éval.

– Real : 4 joueurs, 31,6 % du temps de jeu, 35,3 % des points, 29 % de l’éval.

– Zalgiris : 4 joueurs, 37,2 % des minutes, 40,8 % des points, 39,7 % de l’éval.

Là encore, hormis au CSKA, le « poids » des joueurs US ne semble pas énorme. Alors que, a contrario, le CSKA accueille dans ses rangs un Nando de Colo ou un Sergio Rodriguez qui figurent dans les meilleurs cinq majeurs de la compétition.

En fait, il faut s’intéresser aux joueurs eux-mêmes pour comprendre les différences existant d’un club à l’autre.

Peu de « grands noms »

En 2017-2018, 74 joueurs nord-américains (y compris des Américains naturalisés de longue date comme Jaycee Carroll ou Matt Lojeski) ont foulé les parquets d’Euroleague. Certains sur toute la durée de la saison, d’autres vite coupés (Dee Bost, par exemple), d’autres encore arrivés en cours de saison (comme Sonny Weems à l’Anadolu Efes).

Sur ces 74, 27 sont des « rookies » de l’Euroleague, ayant accompli leur première saison à ce niveau cette dernière saison. Trente-cinq de ces 74 joueurs ont un passé NBA, plus ou moins durable : entre 13 (James Nunnally, Fener) et 597 matchs (Jason Thompson, Fener également). En moyenne, le joueur nord-américain d’Euroleague a joué 148,6 matchs de NBA pour une moyenne de 4,6 points. Aucun n’a donc eu un rôle majeur dans la ligue nord-américaine, les meilleurs (par points marqués) ayant été Mike James (Pana) avec 9,3 pts sur 36 matchs et le déjà cité Jason Thompson, 8,7 pts.

Et l’impact de ces joueurs (dont la moyenne d’âge frôle les 30 ans) en carrière d’Euroleague n’est guère supérieur : pour 67 matchs d’Euroleague en carrière en moyenne, ces 74 joueurs ont marqué 8,8 points.

Pour autant, ces Américains ne sont pas « quantité négligeable » en Euroleague, 40 d’entre-eux ayant même figuré très régulièrement dans le cinq majeur de leur équipe.

Et certains ont eu un rôle majeur dans leur équipe. Ainsi, à l’Anadolu Efes, Errick McCollum a scoré 14,6 points par match, alors qu’à Malaga James Augustine captait 6,7 rebonds et Kevin Pangos distribuait 6 passes à Kaunas. Pour sa part, Bryant Dunston, d’Anadolu Efes, affichait une évaluation moyenne de 15,5 (Mike James a fait mieux, avec 16,2 pts et 15,7 d’évaluation, mais sur seulement 12 matchs).

Certains de ces joueurs nord-américains ont joué la saison avec un rôle relativement mineur, comme Hollis Thomson à l’Olympiakos (15 mn/match, 5,6 pts) ou Marcus Denmon au Pana (13 min/match, 5,6 pts). Mais le temps de jeu n’est pas toujours une donnée réellement indicative : pensons à Kyle Hines, qui joue « seulement » 21,4 min/match (8,2 pts, 11,8 d’éval) ou Brandon Davies à Kaunas, qui foule le parquet pendant 17 petites minutes pour 9,4 pts et 9,8 d’éval.

Du passage anecdotique (Justin Doelmann, 3 matchs à l’Anadolu Efes ; Latavious Williams, 4 matchs à Valence) au rôle de premier plan (dans le désordre Errick McCollum, Andrew Goudelock (Milan), Jordan Theodore (Milan), Dorell Wright (Bamberg), Will Clyburn (CSKA), Brad Wannamaker (Fener), Pierre Jackson (Maccabi), James Gist (Pana), Chris Singleton (Pana) ou Kevin Pangos – tous ont joué plus de 25 mn/match) en passant par les joueurs en fin de parcours comme Bobby Dixon, les « profils » sont donc très variés.

Globalement, aucun joueur US n’a « écrasé » l’Euroleague, mais ils sont nombreux à y tirer leur épingle du jeu : 43 de ces joueurs présente une évaluation de 8 ou plus sur la saison régulière.

Ce qui peut nous permettre de créer un cinq majeur des joueurs nord-américains d’Euroleague, subjectif bien évidemment :

Meneur : Kevin Pangos (Zalgiris Kaunas), 12,7 pts, 6 pds, 14,1 d’éval

Arrière : Cory Higgins (CSKA), 14,2 pts, 2,4 rbds, 14,0 d’éval

Ailier : Will Clyburn (CSKA), 11,7 pts, 5,9 rbds, 14,3 d’éval

Intérieur : Kyle Hines (CSKA), 8,2 pts, 4,2 rbds, 11,8 d’éval

Pivot : Bryant Dunston (Anadolu Efes), 10,2 pts, 5,4 rbds, 15,5 d’éval

On notera que le fait de faire jouer trois « all stars US » comme au CSKA ne garantit pas le succès final alors qu’un club (Anadolu Efes) peut terminer dernier tout en ayant l’un des meilleurs Américains d’Euroleague dans ses rangs… La qualité des joueurs (US ou non) et « l’alchimie » entrent aussi en ligne de compte, le CSKA est bien placé pour le savoir.

Qu’en conclure ? Une équipe d’Euroleague 2017-2018 a utilisé les services de 4,6 joueurs nord-américains en moyenne, représentant 44,4 % de l’évaluation globale. Avec quelques très forts joueurs, d’autres plus « de complément » (ou ayant du mal à s’adapter au jeu européen), quelques derniers plutôt anecdotiques, en fin de carrière ou pas au niveau.

En définitive, il apparaît donc que l’Euroleague ne penche pas particulièrement vers l’Amérique du Nord tout en ne la négligeant pas. Comme les meilleurs Européens (à quelques exceptions près), les meilleurs Nord-Américains jouent toujours en NBA. Cela étant, les joueurs nord-américains ont pour une bonne part un rôle important en Euroleague, mais ni plus ni moins que leurs homologues européens (ou d’autres contrées). En fait, le joueur nord-américain est « un joueur d’Euroleague comme un autre » !

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Lorsque l’on évoque l’Euroleague, elle est souvent qualifiée de « ligue de joueurs européens ». Une assertion que l’on peut trouver réaliste lorsque l’on constate le nom et la provenance des joueurs cités dans les deux cinq majeur de la compétition en 2017-2018 :

1er cinq

Nick Calathes (Grèce, mais formé aux États-Unis), Nando de Colo (France), Luka Doncic (Slovénie), Tornike Shengelia (Géorgie), Jan Vesely (Rép. Tchèque)

2e cinq

Kevin Pangos (Canada), Sergio Rodriguez (Espagne), Alex Shved (Russie), Vassili Spanoulis (Grèce), Paulius Jankunas (Lituanie)

Autrement dit, un joueur nord-américain – et « même pas » des États-Unis – sur dix !

Pour autant, l’Euroleague est-elle réellement une ligue faisant peu de cas des joueurs nord-américains ? Il y a un certain nombre de nuances à apporter…

Tout d’abord, même s’il ne figure pas dans les deux premiers cinq majeur de la compétition, l’états-uniens bon teint Kyle Hines (CSKA Moscou) s’est vu décerner le titre de Meilleur défenseur, titre qu’il avait déjà décroché en 2016. Plus généralement, l’analyse des effectifs des seize clubs ayant disputé l’Euroleague en 2017-2018 montre que 74 joueurs nord-américains (dont deux Canadiens) ont foulé les parquets de la compétition.

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Photo d’ouverture: Cory Higgins (CSKA Moscou, FIBA).

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