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Coupe du monde féminine – Valérie Garnier: « J’attends que mes joueuses mettent leurs actes à hauteur de leurs ambitions »

Coach de l’équipe de France depuis 2013, Valérie Garnier pilote les Bleues à la Coupe du Monde qui démarre demain à Ténérife par un match contre la Corée. Elle nous parle de son équipe, de ses ambitions et aussi de son séjour en Turquie ponctuée d’un coup de maître puisqu’elle a obtenu le titre nati

Coach de l’équipe de France depuis 2013, Valérie Garnier pilote les Bleues à la Coupe du Monde qui démarre demain à Ténérife par un match contre la Corée. Elle nous parle de son équipe, de ses ambitions et aussi de son séjour en Turquie ponctuée d’un coup de maître puisqu’elle a obtenu le titre national avec Fenerbahçe.

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La préparation de l’équipe de France l’a amenée à rencontrer quatre des meilleures nations mondiales, Etats-Unis, Espagne, Australie et Canada. Quel bilan en faites-vous ?

C’est une préparation qui a répondu à nos attentes puisqu’on est monté en puissance au fil des jours avec des oppositions de plus en plus intéressantes. On peut être satisfait de cette préparation et notamment de ce qui s’est passé lors du dernier tournoi d’Antibes.

Prendre 14 rebonds offensifs aux Américaines alors qu’elles en ont pris que 4 vous a rassuré ?

Oui. Elles ont été enfin convaincantes dans les attitudes au rebond. On leur avait fait une vidéo pour leur montrer ce qu’on voulait vraiment. Les chiffres ont été vraiment intéressants contre les Etats-Unis et ceux du rebond offensif et défensif en font partie.

Face au Canada à Antibes, que vous allez retrouver comme votre adversaire dans le groupe de Ténérife, avez-vous un peu masqué votre jeu ?

La meilleure joueuse du Canada (Kia Nurse) a joué 32 minutes, je ne sais pas si elles ont masqué… Ce que je sais c’est que je n’ai pas voulu entamer physiquement mes joueuses. Sur l’ensemble des trois matches, des joueuses ont plus joué mais personne n’a dépassé les 60 minutes et sur celui du Canada, tout le monde est à plus ou moins 20 minutes. On a géré les organismes. Après on sait que les deux équipes sont très proches l’une de l’autre et on sait que ce sera un match primordial.

Votre premier adversaire sera la Corée du Sud. Le jeu asiatique est très atypique. On peut se souvenir du quart-de-finale des Jeux de Sydney en 2000 où alors que la France paraissait mieux armée, elle s’était faite piéger, incapable de profiter de son avantage physique. Avez-vous pu rassembler suffisamment d’informations pour l’analyser ?

On n’a pas beaucoup d’informations. On sait juste que l’équipe va jouer sous le nom de Corée du Sud mais qu’il y a trois joueuses de la Corée du Nord. On a le roster, les noms, on a pu faire un travail vidéo sur le dernier match. On sait que c’est un basket vif, que ça joue très large, un jeu de passes. On sait tout ça et c’est pourquoi ce n’est pas si facile à négocier.

Céline Dumerc était la meneuse titulaire de l’équipe de France depuis des années et aussi sa leader. Une leader s’est-elle dégagée durant cette préparation pour la remplacer ?

C’est un leadership partagé. Il y a la capitaine (Endy Miyem), des leaders plus vocaux, d’autres plus techniques sur le terrain.

Sur le plan des meneuses, derrière Olivier Epoupa, vous alternerez entre Romane Bernies et Alix Duchet suivant que l’accent sera mis sur la défense ou l’organisation ?

Oui, Romane est plus sur des missions défensives et Alix dans l’organisation du jeu. C’est une joueuse de pick and roll. Ça amène des choses différentes. Ça a très bien fonctionné contre les Etats-Unis où elles se sont partagées le temps de jeu à quelques secondes près (NDLR : 20 minutes chacune en l’absence de Olivia Epoupa blessée à la cuisse) dans un style complètement différent.

Jusqu’à quel moment avez-vous pensé que Bria Hartley (meneuse du New York Liberty dont la grand-mère maternelle est française) pouvait vous rejoindre ?

Pour l’intégrer, j’aurais aimé qu’elle puisse venir au moment où elle a quitté la WNBA, soit après son dernier match, le 19 août. Ça lui aurait permis de faire le stage de Lyon, partir à Valence, être à Paris et Antibes. Le statut quo du dossier laissait peu de place à son arrivée.

C’est votre future joueuse à Fenerbahçe. Avez-vous eu des contacts directs avec elle ?

Oui, depuis octobre dernier puisque c’est moi qui a eu le premier contact avec elle. C’est son agent qui m’a contactée et c’est moi qui l’ai appelée. Je l’ai eu quelques fois au téléphone en Turquie pour la production de documents. Même chose quand elle était en WNBA. Ensuite des personnes de la fédération ont pris le relai. Et effectivement ça sera ma joueuse dans quinze jours.

Avez-vous toujours espoir de l’avoir en équipe de France et notamment pour la prochaine fenêtre ?

Le dossier est pris en mains par la fédération et ça a l’air de commencer un peu à bouger. On verra où ça nous emmène.

« Ce que j’ai ressenti au Fenerbahçe, c’est beaucoup de respect pour le basket féminin français »

Après Pierre Vincent à Schio, vous avez été appelée par un club étranger majeur. C’est un signe fort de reconnaissance pour les coaches du basket féminin français alors que ceux de Jeep Elite ne sont pas sollicités ?

Ce que j’ai ressenti au Fenerbahçe, c’est beaucoup de respect pour le basket féminin français et pour la qualité de ses joueuses, sur sa présence sur les premières marches à chaque compétition. C’est ce que j’ai constaté régulièrement lorsque j’ai été appelé sur des plateaux TV. J’ai aussi ressenti ça de la part de mes joueuses, de mon staff, de mon manager, des médias.

Vous avez dit que le sexisme au quotidien est moins perturbant que vous ne le craigniez et que les gens autour de vous sont gentils et serviables ?

Il y a beaucoup de bienveillance, de respect. C’est ce que j’ai pu ressentir pendant deux mois dans un contexte où tout allait bien puisque j’ai pris l’équipe quand ça allait mal et on s’est retrouvé à être champion en gagnant douze matches sur treize. Ça a fait une énergie très positive. C’est vrai que j’ai trouvé les gens avec qui je travaillais accueillants, souriants, disponibles. C’est peut-être dû aux résultats… Je vais voir cette saison.

Le Fenerbahçe est un club omnisports. Avez-vous eu des contacts avec les autres sections et notamment avec Zeljko Obradovic, le coach des garçons ?

On s’est croisé, on s’est salué, on a discuté un petit peu… Durant ces deux mois, j’habitais loin de la grande aréna. J’avais un chauffeur mais c’était difficile pour moi de le faire traîner. J’ai déjà demandé la possibilité de pouvoir assister à des entraînements de l’équipe du Fenerbahçe garçon. Il fait profiter de cette opportunité d’avoir un tel coach dans le même club pour le voir travailler. C’est une vraie famille le Fenerbahçe garçons et filles. Dans la grande arène qui est vraiment immense, il y a la salle de 15 000 des garçons et celle de 2 000 des filles, les bureaux des garçons, ceux des filles, la boutique du club. Le foot a le même type de complexe et c’est là que sont les bureaux des présidents. Ce qui fait que moi pour l’instant, je n’ai croisé que les basketteurs.

La circulation est très difficile à Istanbul, c’est pour ça que c’est difficile de se déplacer d’un point à un autre ?

C’est pour ça qu’ils mettent un chauffeur à disposition des étrangers ! Il y a beaucoup de monde sur les grandes artères. Et là où on a quatre voies, eux ils en font six. C’est pour ça que c’est difficile de rouler dans Istanbul. A côté de ça, il y a beaucoup de choses intéressantes à voir.

Plusieurs clubs turcs ont récemment mis la clé sous la porte aussi bien chez les garçons que chez les filles. Est-ce un sujet de préoccupation ?

Je suppose que c’est une préoccupation pour le basket turc et le pays tout entier. Ce sont les problèmes économiques qui déclenchent ces arrêts ou ces difficultés des clubs. Lorsque je suis arrivée en Turquie à la fin mars, la Livre était à 4,68 alors qu’aujourd’hui elle est à 7,60. Pour un euro, on avait avant aux alentours de 5 Livres turques alors qu’aujourd’hui c’est 7,5-7,6 et c’est monté jusqu’à 8. Les contrats des étrangers sont en euros ou en dollars et c’est ça qui amène des difficultés. Je sais que pour avoir eu des échanges avec mon staff, ce n’est pas facile à vivre.

Dogus était le principal sponsor du Fenerbahçe et il s’est retiré. C’était celui des garçons ou pour l’ensemble du club ?

C’était celui du club. Un nouveau président est arrivé en juin et je pense qu’il amène de l’argent. Il n’y a pas beaucoup de sponsors. Pour nous les filles, il y en a un sur le maillot devant et un autre derrière, voilà.

Y a-t-il beaucoup de spectateurs ?

Les garçons remplissent la salle (rires). Quand je suis arrivée, du côté des filles, c’était un peu calme. J’ai demandé pourquoi et on m’a expliqué que les supporters étaient déçus de l’élimination du final four et qu’ils boudaient un petit peu. Ils sont revenus petit à petit pour remplir la salle de 2 000 places durant la salle finale.

Et dans les autres salles ?

L’avantage, c’est que le Fenerbahçe déplace beaucoup de monde. Et comme par exemple les grands clubs de foot français, dans chaque salle où on se déplace, il y a toujours trente ou cinquante supporters du Fenerbahçe, en bleu marine et jaune.

Pour revenir à cette Coupe du monde, l’ambition c’est une médaille ?

Ce sont les joueuses qui disent ça et j’en suis ravie. J’attends maintenant qu’elles mettent leurs actes à la hauteur de leurs ambitions. Attention, la Corée, ça va être un match piège car c’est le premier de la compétition, à 13h30, une équipe un peu inconnue. C’est un match que les entraîneurs trouvent piégeux. On les croise à l’hôtel. Il y en a une qui est costaude, les autres c’est petit (NDLR : Ji Su Park fait 1,94m).

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La préparation de l’équipe de France l’a amenée à rencontrer quatre des meilleures nations mondiales, Etats-Unis, Espagne, Australie et Canada. Quel bilan en faites-vous ?

C’est une préparation qui a répondu à nos attentes puisqu’on est monté en puissance au fil des jours avec des oppositions de plus en plus intéressantes. On peut être satisfait de cette préparation et notamment de ce qui s’est passé lors du dernier tournoi d’Antibes.

Prendre 14 rebonds offensifs aux Américaines alors qu’elles en ont pris que 4 vous a rassuré ?

Oui. Elles ont été enfin convaincantes dans les attitudes au rebond. On leur avait fait une vidéo pour leur montrer ce qu’on voulait vraiment. Les chiffres ont été vraiment intéressants contre les Etats-Unis et ceux du rebond offensif et défensif en font partie.

Face au Canada à Antibes, que vous allez retrouver comme votre adversaire dans le groupe de Ténérife, avez-vous un peu masqué votre jeu ?

La meilleure joueuse du Canada (Kia Nurse) a joué 32 minutes, je ne sais pas si elles ont masqué… Ce que je sais c’est que je n’ai pas voulu entamer physiquement mes joueuses. Sur l’ensemble des trois matches, des joueuses ont plus joué mais personne n’a dépassé les 60 minutes et sur celui du Canada, tout le monde est à plus ou moins 20 minutes. On a géré les organismes.

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Photo: FIBA

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