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Coupe du monde féminine: La France cinquième. Beaucoup de bons soldats, pas de général

La France demeure dans le top 3 européen, une place qu’elle occupe depuis 2009. Elle se classe cinquième nation mondiale après sa probante victoire sur la Chine (81-67), ce qui ne fera pas tâche au palmarès. Encore une fois les Canadiennes sont les dindons de la farce.

La France demeure dans le top 3 européen, une place qu’elle occupe depuis 2009. Elle se classe cinquième nation mondiale après sa probante victoire sur la Chine (81-67), ce qui ne fera pas tâche au palmarès. Encore une fois les Canadiennes sont les dindons de la farce.

C’est pourtant un goût amer de frustration qui demeure dans la bouche. A cause de la déroute face aux Belges (65-86) qui ont évolué sur un nuage rose durant cette Coupe du monde. Appartenir au carré d’as était totalement inaccessible.

Les Français ont la critique facile et il serait injuste et stupide de mettre à la poubelle ce qui a été accompli par cette équipe de France 2018. Il ne faut pour autant pas se voiler la face: les Bleues ont manqué de leadership. D’une joueuse capable de les sublimer. Beaucoup de soldats pas de général.

Si Sandrine Gruda a été globalement égale à elle-même, c’est à dire talentueuse et métronomique (12,6 points à 57,6%, 7,0 rebonds, 1,9 passe), elle a flanché comme les autres le Jour J (2 points à 1/11 contre les Belges). Trop introvertie, la Martiniquaise n’est pas une capitaine de route et le problème, c’est qu’il n’y en a pas une dans l’équipe. Ce n’est pas dans le tempérament de celles-qui forment le cinq majeur. C’est apparu si criant que l’on finit par se demander si Céline Dumerc n’aurait pas dû prendre sa retraite un an plus tard, surtout quand on sait que Evina Maltsi et Laia Palau ont trois ans de plus qu’elle.

Comme craint, l’équipe de France -cela va de paire- à manquer d’une playmaker sachant que Olivia Epoupa est une sorte de trublion sur le terrain mais pas une organisatrice. Romane Bernies et Alexis Duchet sont arrivées à ce Mondial vierges d’expérience internationale et ça ne pardonne pas. Marine Johannès (10,6 points mais à 40%) et Valériane Ayayi (5,1 points) sont par ailleurs demeurées en retrait. On attendait tellement du diamant de Bourges. Des kilomètres au compteur afin de se forger un mental de tueuse pour la compétition et pas seulement pour les matches de préparation, voilà ce qui lui manque.

Se qualifier direct à l’Euro 2019

La prochaine échéance, c’est l’EuroBasket 2019 qualificatif pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Pour avoir son laissez-passer sans avoir recours à une « meilleure deuxième place », les Bleues devront reprendre à la Slovénie les 6 points concédés à l’aller. La confrontation est programmée le 21 novembre à Charleville. Comme il n’y a pas chez les dames de conflit vénéneux FIBA/Euroleague/WNBA, ce sont les mêmes qui seront sur le pont avec juste éventuellement quelques ajustements voire le bonus que constituerait la reconnaissance en filiation française de la meneuse du New York Liberty, Bria Hartley, qui si elle ne connait pas ses éventuelles équipières aura au moins l’avantage d’avoir Valérie Garnier comme coach au Fenerbahçe.

Un quart et ça repart

Cette cinquième place a mis une trentaine de minutes à se dessiner. D’entrée les Chinoises s’infiltraient intelligemment avec des passes parfaitement dosées dans les brèches françaises que ce soit sur jeu placé ou en contre-attaques. Si bien que Valérie Garnier était obligée de commander un premier temps-mort à 12-7 après 3’30 de jeu. L’ailière Ting Shao (1,84m) s’amusait comme une petite folle… Comme sur un tableau noir, les Chinoises proposaient un beau jeu collectif face à des Bleues amorphes. Avec un 11/14 dans la peinture, l’écart montait jusqu’à 25-11. Surprenant: les Bleues se faisaient passer plus d’une fois en un-contre-un.

Les Françaises mettaient beaucoup plus d’intensité dans le deuxième quart et malgré nombre d’approximations, elles refaisaient leur retard pour mener à 29-28 (16e). Du tout à l’attaque, les Chinoises surprises par le nouveau rythme du match étaient passées à la pénurie offensive (6’25 sans marquer!). Mais un moment dans les cordes (28-35), elles revenaient au score en fin de quart-temps (36-37).

Le troisième quart donnait lieu à un chassé-croisé au tableau de marque et puis grâce à un alliage agressivité/puissance/vitesse, les Bleues prenaient le large pour mener 61-50 (30e). C’est par le biais de trois-points qu’elles donnaient un nouveau coup de collier (73-55, 36e). Les Chinoises subissaient de plus en plus l’impact physique. La France tenait solidement sa cinquième place.

La boxscore est ici.

Photo: Alexia Chartereau, FIBA

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