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Portrait – Charles Kahudi: Le guerrier de l’ASVEL

17A 32 ans depuis juillet, Charles Kahudi fait partie des meubles de la Jeep Elite. C’est sa 13e saison auxquelles il faut en ajouter deux en Pro B, à Evreux. Avec 13,0 points et 13,8 d’évaluation en cinq matches, il est sur ses meilleures moyenne en carrière. Et surtout son équipe est reçu cinq sur

17A 32 ans depuis juillet, Charles Kahudi fait partie des meubles de la Jeep Elite. C’est sa 13e saison auxquelles il faut en ajouter deux en Pro B, à Evreux. Avec 13,0 points et 13,8 d’évaluation en cinq matches, il est sur ses meilleures moyenne en carrière. Et surtout son équipe est reçu cinq sur cinq en Jeep Elite. On a pu constater que son impact physique est toujours impressionnant lors du match de mardi dernier en Eurocup contre Trento.

Récemment, la fédération lui a offert un maillot bleu avec le chiffre 100 pour célébrer son nombre de sélections en équipe de France. Ils ne sont que trente-neuf à appartenir à ce club, toutes générations confondues. C’est aussi depuis son arrivée à Villeurbanne en 2015 le joueur français le mieux payé de France avec 250 000 euros annuels. Il a prolongé son contrat et il a encore devant lui quatre saisons à LDLC ASVEL, autant dire jusqu’à sa retraite professionnelle.

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Charles Kahudi est un guerrier à la puissance physique exceptionnelle. Un tank et aussi une fusée quand il se met à décoller pour aller chercher un rebond dans les cieux. Son intrusion dans la peinture provoque souvent un chamboule-tout. Des coups, il en donne et il en reçoit et même s’il n’est pas en cristal, il a plusieurs fois payé les pots cassés et sa carrière est parsemée de bulletins médicaux.

En février 2013, il souffre de douleurs récurrentes au genou et doit se faire opérer. Il se contenta de 19 matches cette saison-là. Suivirent deux entorses à la cheville. Lors d’un match de coupe de France, il reçoit un coup à la tempe, est pris de vertiges et doit être emmené à l’hôpital. Plus problématique pour le timing : après avoir éliminé l’ASVEL en quart, Le Mans est privé de son féroce soldat pour les demi-finales 2015 face à Strasbourg. Charles Kahudi souffre d’une fracture du cartilage costal et ne peut revêtir une dernière fois le maillot tango. Le MSB est balayé en trois manches.

« Je prends beaucoup de chocs en général et j’en mets aussi. Ce sont souvent des blessures qui sont des conséquences de déséquilibres, de grosses prises de risque sur une course, une hyper extension. Ce n’est pas un jeu à l’économie donc forcément il y a des choses qui ne sont parfois pas contrôlées donc plus risquées. »

Sa plus grave blessure remonte à deux ans quand au retour des Jeux de Rio, il doit passer sur le billard pour « nettoyer » l’articulation de sa cheville droite qui ne cesse de le faire souffrir. Un premier retour précipité en décembre fut éphémère. La rééducation va en fait durer six mois. Il ne joua que 16 matches sous le maillot vert à 6,8 d’évaluation, son moins bon total depuis sa première saison au Mans. Fin du supplice ? Pas encore tout à fait. Une blessure musculaire à la cuisse va lui faire manquer la fenêtre de novembre 2017 avec les Bleus.

Comment le grand Charles vit-il ses longs moments sans ballon ?

« Ça dépend. Certaines blessures passent rapidement. D’autres font forcément stresser avec des moments de doute. Ca dépend comment tu traites ta blessure, comment tu en prends soin pour éviter qu’elle revienne. Ca passe parfois par de la rééducation comme des choses bêtes comme la course. Les coureurs en athlé apprennent à bien courir alors que nous c’est plus à l’instinct. Bien courir, ça s’apprend sur les pistes d’athlétisme pour éviter les chocs. L’athlé c’est un travail de pied. Ce sont des bases primordiales pour les sportifs. Savoir comment courir, être en économie sur les articulations. Ne pas être toujours en train de taper, taper. C’est toujours un challenge personnel de se remettre en route, de trouver des sensations, des automatismes. J’ai un jeu qui demande beaucoup à mon corps et s’il n’est pas prêt à encaisser le choc, forcément ce n’est pas gage de performance. Actuellement, je retrouve de l’impact physique, des canes, des sensations positives.»

On dit que dans les moments de souffrance les kinés sont les meilleurs amis des sportifs. Le capitaine villeurbannais confirme :

« Les kinés en général sont là pour parler avec toi, t’écouter quand tu n’es pas bien. Ils sont là pour avoir le petit mot juste. »

Toujours apprendre

Sa première sélection en équipe de France remonte à août 2010. Comme 12e homme, pour des tâches obscures essentiellement défensives. C’est comme rôle player qu’il a participé à trois championnats d’Europe -avec l’or en 2013 à la clé-, une Coupe du monde et aux Jeux de Rio ; il avait été coupé juste avant ceux de Londres au profit de Yakhouba Diawara, ce qui avec le recul était apparu comme une injustice.

« Aujourd’hui, j’ai un rôle forcément différent », commente t-il. « J’ai plus d’expérience, je connais les systèmes du coach, je sais comment il fonctionne, ce qu’il attend de chacun et surtout de moi. Je suis beaucoup plus sûr de moi qu’à l’époque où j’étais plus jeune. Pour les fenêtres où il n’y a pas tous les joueurs, je suis plus haut dans la hiérarchie. Je dois jouer mon jeu comme avec l’ASVEL, je dois être moi-même. Quand il y avait la « grande équipe », je me mettais dans un rôle, en retrait par rapport au groupe, alors que là même s’il y a tout le monde, je joue mon jeu. Le temps de jeu, ça sera au coach de décider mais ce qui est sûr c’est que je jouerai mon jeu avec l’expérience, une meilleure connaissance de moi-même. Je sais que le coach attend ça de moi, que je joue mon jeu et que je ne sois pas que dans un rôle précis. Je ne suis pas de toutes façons un joueur qui va prendre vingt shoots et mettre vingt points par match. »

Et quand on lui fait remarquer qu’il se lance désormais dans des drives, ce qui représentait l’une de ses faiblesses auparavant, le Villeurbannais répond :

« J’ai toujours dit que pour avancer, il faut travailler donc je bosse, avec Jo Gomis que l’on a la chance d’avoir sur Lyon et avec qui on fait du bon boulot. Je n’ai que 32 ans et je peux encore ajouter des choses à mon basket »

Des revanchards

De par son ancienneté, sa nationalité et son statut, Charles Kahudi est la référence de l’ASVEL qui est en mal de résultats probants depuis le 18e titre national de 2016. La saison dernière a été synonyme de fiasco et le remplacement en cours d’exercice du coach JD Jackson par TJ Parker s’est avéré peu judicieux. La blessure pour les playoffs de Amine Noua est une explication, pas une excuse surtout que Le Mans, son vainqueur en quart, déplorait celle de Terry Tarpey.

« On avait une équipe qui sur le papier avait beaucoup de fortes individualités mais qui n’étaient pas complémentaires. La mayonnaise n’a pas pris. La direction que l’on a prise n’était pas forcément la même pour tout le monde. On a été performants sur une courte période mais à la longue, les carences se sont vues. C’est important d’avoir un groupe uni, solide, qui va dans la même direction pour pouvoir affronter ces moments de remous, de moins bien et pas se disperser. On n’a pas su se fédérer comme ça. Le coach en a fait les frais. Et malgré ça, on a eu une période de sursaut d’orgueil mais pas suffisante. On aime tous mettre des points mais la défense est très importante pour gagner », relance t-il. « Un titre, tu ne l’as pas forcément en attaque, tu l’as en défense. Même Golden State, c’est l’une des meilleures défenses de la ligue. »

Pour le coaching, Villeurbanne a embauché depuis ce qui se fait de mieux en France, Zvezdan Mitrovic, deux fois consécutivement élu Entraîneur de l’Année de la Jeep Elite avec l’AS Monaco. Une gueule. Un caractère. Des nerfs à vif qui ont fait tomber sur la tête du Monténégrin une cascade de fautes techniques et qui lui ont aussi coûté un titre de champion de France en juin. Un bon mec aussi d’après son entourage, ce que Charles Kahudi confirme.

« Pour l’instant, je suis agréablement surpris. Il a une rigueur particulière et une vision de ce qu’il veut faire produire à son équipe. C’est un sanguin donc il y a forcément des moments où il va partir au quart de tour sur des choses qui lui tiennent à cœur ou qui paraissent évidentes pour lui. Mais à côté de ça c’est quelqu’un qui est très ouvert, qui est chambreur, qui déconne, qui aime la vie, la bonne bouffe, le bon vin. C’est vraiment quelqu’un de super ouvert. Sur le terrain il a forcément l’image de quelqu’un tout feu, tout flamme parce qu’il est vraiment investi dans ce qu’il veut. Il peut dire quelque chose et après il a oublié tellement il est concentré sur ce qu’il veut faire. »

Cette équipe 2018-19 est là pour assurer à l’ASVEL une montée en puissance avant le grand saut qui doit l’envoyer à la rentrée 2019 dans une Euroleague conçue pour clubs XXXL.

« La saison d’après est très importante, c’est certain, mais on ne va pas mettre la charrue avant les bœufs. Cette année est très importante aussi parce qu’avant l’Euroleague, on joue l’Eurocup. On a une revanche à prendre vis-à-vis de la saison dernière. Il y a des joueurs qui sont revanchards. Le coach est revanchard après avoir perdu avec Monaco. Tout le monde a envie de faire mieux. L’Euroleague, c’est dans un coin de notre tête, ça va arriver, c’est un projet pour le club et pour certains joueurs mais la priorité c’est la saison qui arrive. Le but c’est d’aller chercher au moins un trophée cette année. »

Numéro 55

Charles n’échappe à la question à propos de la polémique qui a suivi l’annonce du club d’abandonner la couleur verte. Sa réponse est diplomatique.

« Pour les maillots, ce n’est pas une grande différence puisque ça fait deux ans que l’on joue en noir et blanc. Blanc à domicile et noir à l’extérieur. Qu’il n’y ait plus le vert, la couleur historique, sur le logo, c’est juste un changement. Malheureusement cette évolution ne plait pas à tout le monde. On verra au fur et à mesure de la saison. Si tu gagnes, que tu es performant, ça passera peut-être au second plan. »

On notera tout de même que le chiffre 70 qui y figure et qui est là pour symboliser l’anniversaire du doyen des clubs français en première division est… en vert. Le natif de Kinshasa élucide par ailleurs un mystère. Pourquoi porte t-il le numéro 55 ?

« C’est un hommage à mes filles. Quand je suis arrivé à l’ASVEL, j’en avais une, j’ai pris le 28 et j’en ai eu une deuxième qui est né le 27. Donc 55. »

Pas sûr que la machine Enigma aurait permis de déchiffrer cette information !

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Charles Kahudi est un guerrier à la puissance physique exceptionnelle. Un tank et aussi une fusée quand il se met à décoller pour aller chercher un rebond dans les cieux. Son intrusion dans la peinture provoque souvent un chamboule-tout. Des coups, il en donne et il en reçoit et même s’il n’est pas en cristal, il a plusieurs fois payé les pots cassés et sa carrière est parsemée de bulletins médicaux.

En février 2013, il souffre de douleurs récurrentes au genou et doit se faire opérer. Il se contenta de 19 matches cette saison-là. Suivirent deux entorses à la cheville. Lors d’un match de coupe de France, il reçoit un coup à la tempe, est pris de vertiges et doit être emmené à l’hôpital. Plus problématique pour le timing : après avoir éliminé l’ASVEL en quart, Le Mans est privé de son féroce soldat pour les demi-finales 2015 face à Strasbourg. Charles Kahudi souffre d’une fracture du cartilage costal et ne peut revêtir une dernière fois le maillot tango. Le MSB est balayé en trois manches.

« Je prends beaucoup de chocs en général et j’en mets aussi. Ce sont souvent des blessures qui sont des conséquences de déséquilibres, de grosses prises de risque sur une course, une hyper extension. Ce n’est pas un jeu à l’économie donc forcément il y a des choses qui ne sont parfois pas contrôlées donc plus risquées. »

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