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Strasbourg bientôt à pleine puissance

Avec Youssoupha Fall revenu de blessure et qui va bientôt tourner à plein régime et l’ailier américain Jarell Eddie en bonus, la SIG Strasbourg est plus que jamais un cacique de la Jeep Elite. Dans une semaine, la venue au Rhénus de Villeurbanne aura valeur de test ultime.

Avec Youssoupha Fall revenu de blessure et qui va bientôt tourner à plein régime et l’ailier américain Jarell Eddie en bonus, la SIG Strasbourg est plus que jamais un cacique de la Jeep Elite. Dans une semaine, la venue au Rhénus de Villeurbanne aura valeur de test ultime.

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Le club avait demandé au public de lui réserver une ovation. Présenté comme un champion de France en titre, Youssoupha Fall a eu droit à un mélange d’applaudissements et de huées. Une partie des Manceaux ne lui pardonne pas d’être membre pour un an des Sigmen via l’achat de ses droits par Vitoria.

« Je n’appréhendais pas mais c’est un match spécial pour moi puisqu’on m’a formé ici, tout a commencé ici. C’est un peu normal. Mais je l’ai pris comme tous les autres matches. Le Mans, c’est une équipe difficile à jouer surtout ici à Antarès. Je pense que c’est une minorité, » a commenté le géant à propos de ses détracteurs. « Ce n’est pas un problème. Il y a aussi beaucoup de gens qui me soutiennent et moi je retiens ça. Les gens qui sifflent, ils n’ont pas tout compris. »

De fait, le Franco-Sénégalais n’a fait que profiter de la loi du marché et d’une belle opportunité, lui qui n’était qu’à 60 000 euros au MSB la saison dernière. Son retour à Antarès et son face à face avec Richard Hendrix, pivot côté en Europe mais en-dessous de ses standards depuis son arrivée au Mans, était forcément très attendu. Hendrix, qui lui rend quinze bons centimètres mais qui compense en partie ce handicap avec des bras de pieuvre. Hendrix qui marquait les cinq premiers points de son équipe mais à qui Fall piquait ensuite un rebond offensif des mains, tout là-haut dans les nuages… et qui ainsi se faisait siffler par certains de ses anciens supporters à la mémoire courte.

Richard Hendrix a en quelque sorte lâché tout son venin dans les premiers échanges avant de s’éteindre rapidement. Le coach Eric Bartecheky ne lui a confié que 17 minutes de jeu et il en fait un usage pas spécialement rentable : 7 points et 5 rebonds. Youssoupha Fall a fait beaucoup mieux : 13 points à 6/7 aux tirs, 13 rebonds, et une présence dans la peinture toujours aussi dissuasive que n’exprime pas le seul contre comptabilisé.

« Je ne me suis pas trop concentré sur mettre les paniers mais plus comme comment défendre, comment gagner le match. C’est plus efficace. J’ai essayé d’aider l’équipe au mieux pour gagner ce match. »

Questionné sur son ancien équipier, Petr Cornelie, ne pouvait que lui envoyer des fleurs :

« A partir du moment où il a la balle dans la raquette, c’est très compliqué de le gérer. Il n’a pas fait un match de fou mais il met 13 points, 13 rebonds. On voit son impact. Et puis défensivement, ça fait la différence quand il y a un grand comme ça dans la raquette. Il est dans le même registre que les saisons passées et je dirai qu’il monte en puissance. »

Il ne faut pas oublier que Youssoupha Fall revient d’une blessure au genou datant du déplacement au Portel, qui aurait pu lui coûter très cher.

« Je ne suis pas encore à 100%. Quand je me suis blessé, j’ai compensé avec ma jambe droite et j’ai joué avec une tendinite ce soir. J’ai fait avec. Je ne suis pas à 100% mais ça va venir avec le temps. »

Celui qui résume le mieux le match du néo-Strasbourgeois, c’est le professeur Vincent Collet :

« Je pense qu’il a été très sérieux. On avait parlé ce matin du côté émotionnel qui s’est senti sur ses premiers lancers-francs (NDLR : il a raté les deux premiers puis en a mis un sur deux en deuxième mi-temps avec un geste devenu beaucoup plus académique). « Mais par contre, il a eu un impact très important en première mi-temps dans le domaine du rebond. Il a confisqué tous les rebonds alors qu’il sortait d’un mauvais match à Klaipeda dans ce domaine-là. Il en avait pris que deux. Là, il a vraiment dominé sous le cercle et il a attendu son heure. En attaque, il en n’a pas trop fait mais le peu qu’il a eu, il l’a bien utilisé. A mon sens notre paire d’intérieurs a été ce soir la clé du match avec le petit (Ludovic Beyhurst) qui fait son travail de sape sur le meneur adverse. »

Une défense coffre-fort

Sans doute que Le Mans était bon à prendre samedi soir. Cameron Clark et Terrence Tarpey, revenus de longues indisponibilités -un an pour le premier, six mois pour le second- sont toujours en convalescence. Juice Thompson traverse une crise de confiance qui s’éternise et qui rend son adresse à longue distance pathétique (16/69 à trois-points au total de la Jeep Elite et de la Champions League). Le profil de l’ailier Demetrius Conger ne sied pas au coach Eric Bartecheky. La blessure à l’adducteur d’Antoine Eito, jusque là à son meilleur, a fini de déstabiliser le jeu extérieur en attendant le renfort du Belge Jonathan Tabu pour la semaine à venir.

Samedi, Juice Thompson a passé 38 minutes sur le parquet d’Antarès, le coach ne voulant pas accorder plus de deux minutes de relai à l’ancien strasbourgeois Louis Rucklin, sans expérience. Le meneur américain fut une fois de plus l’ombre du meilleur marqueur de la Pro A 2016. Il en a tout spécialement bavé lorsque Ludovic Beyhurst et ses jambes de feu se sont occupés de son cas. Une suite de séquences marquantes : lorsqu’après avoir scoré à trois points, le lutin se saisit d’un rebond offensif, puis récupéra un ballon pour le transmettre à un équiper d’une passe dans le dos. Ça non, le trublion n’est pas impressionné par les peupliers qui boisent les terrains de basket.

Dans le deuxième quart-temps, Le Mans se retrouva en panne sèche et sur les six points à son actif durant la période, un seul panier, celui de Will Yeguete à la 18e minute pour 12 hors de la cible.

« Pendant 35 minutes, on était plutôt en place en particulier défensivement, » euphémisa Vincent Collet. « On avait pris 51 points seulement sur les 35 premières minutes avant d’en prendre 20 dans les 5 dernières. Mais il y a la satisfaction d’avoir gagné dans un endroit difficile et puis surtout la méthode. Les joueurs se sont investis dans le travail défensif. On voulait faire un gros travail de sape sur Thompson et entourer beaucoup Cameron Clark et gêner les tireurs. Pendant très longtemps on l’a plutôt bien fait à l’image de Beyhurst qui a fait un match défensif de haut vol sur Thompson à tel point qu’il a même loupé un lancer-franc à un moment donné car tu sentais qu’il était cramé. »

Offensivement, on avait vu aussi de belles choses comme la main gauche magique d’Ali Traoré (10 points en première mi-temps), les percées de l’athlétique Quentin Serron, quelques paniers assassins du meneur Mike Green.

« Offensivement, on a pu s’appuyer sur un Ali (Traoré) très inspiré à nouveau », confirmait Vincent Collet. « Dès qu’il est rentré il a scoré et ça nous a permis de faire un premier écart. Et puis aussi en première mi-temps Quentin (Serron) était très à son aise. Jérémy (Nzeulie) a pris un bon relai en deuxième mi-temps avant que Mardy Collins à la fin mette des paniers importants. »

Cinq minutes de frayeurs

Ce qui fut moins joli à voir fut le coupable relâchement des Alsaciens car la SIG ne sut pas conserver son imposant avantage de dix-neuf points (46-27). Elle faillit même tout perdre en cinq minutes. Le Mans revint à 56-66 à 4’25 de la fin puis à 66-70 à 1’33 alors que le dynamique Will Yeguete groggy par un coup au menton dû sortir du terrain. C’est le géant Youssoupha Fall qui profitant à fond de sa taille enleva une épine du pied à son équipe avant que Juice Thompson rate une tentative à trois-points de plus. Terminé ? Pas tout à fait. Jérémy Nzeulie manqua deux lancers. Cameron Clark frappa coup sur coup, à trois-points tout d’abord avant de ramener le MSB à 71-73 en trouvant la cible dans un angle réduit. L’Américain allait-il refaire le même coup que face à Gravelines ? Pas cette fois. Mike Green, lui, ne trembla pas sur la ligne donnant une victoire méritée à son équipe (75-71).

« Il y avait vraiment deux visages. Les 35 premières minutes on a globalement fait ce que l’on souhaitait faire. Et les 5 dernières, par manque de sérieux, l’effort du Mans aussi qu’il ne faut pas sous-estimer, une équipe qui joue son va-tout, qui prend des risques et qui a eu de la réussite à ce moment-là. On a des choses à se reprocher. Quand il (Eric Bartecheky) prend un temps-mort à quatre minutes, c’est le troisième, on leur dit « ils vont tenter quelque chose » car quand tu le prends aussi loin c’est que tu joues ton va-tout. Tu en n’as plus après, tu es obligé de donner tes dernières consignes. On a prévenu, sans savoir ce qui allait exactement venir. Ils ont fait trap sur les picks. On a redemandé temps-mort tout de suite. Notre meneur était un peu trop tranquille car il a perdu des ballons. Ça a alimenté le retour du Mans. On aurait pu s’éviter les frayeurs des quarante dernières secondes. Jusqu’à +6 à 29 secondes… Les deux lancers ratés, on laisse tirer à trois-points plutôt facile, c’était bien ouvert en face des poteaux. Tout ça ce sont des choses qu’il faut éviter de faire. Mais ça ne remet pas en cause ce qui a été fait auparavant. »

Voici aujourd’hui Le Mans et Strasbourg sur la même ligne avec 5 victoires et 3 défaites.

« C’était un mini-tournant car on était à une victoire du Mans et il fallait que l’on gagne avant de jouer l’ASVEL samedi. C’était important pour nous, » lâchait Youssoupha Fall.

Deux rendez-vous d’importance

La SIG va recevoir samedi en fin d’après-midi l’ASVEL. Un match entre deux équipes très ambitieuses. Strasbourg peut l’être maintenant qu’elle a récupéré son géant franco-sénégalais qui bouleverse la physionomie de la Jeep Elite comme le nez de Cléopâtre a changé l’Histoire de l’Antiquité. Elle a aussi apporté avec la signature de l’ailier américain Jarell Eddie la dernière pièce à son effectif. Mais en attendant ce rendez-vous, les Alsaciens en ont un autre tout aussi important face aux Grecs du Promithéas Patras en Champions League. Ils en sont actuellement à un bon bilan de 3 victoires et 1 défaite qui ne demande qu’à être consolidé.

« On va se projeter sur le match de Patras qui est invaincu en BCL », indique Vincent Collet. « Pour nous c’est important car on s’est déplacé trois fois sur quatre en BCL. On a perdu à Klaipeda mais il faut savoir qu’ils ont battu Kaunas il y a quinze jours, à Kaunas, de quinze points. Et ce soir ils ont battu rytas Vilnius, à Vilnius, de douze. Même si on était déçu d’avoir perdu à Klaipeda, c’est une très bonne équipe. Par contre, en BCL, il faut que l’on gagne à la maison. C’est pourquoi le match de Patras est très important. La BCL c’est intéressant. On voit d’autres baskets. Le basket lituanien, même à scouter, c’est du régal. Le match Kaunas-Klaipeda, c’est vraiment sympa. On sait comme tout le monde que Villeurbanne est très fort et qu’en ce début de saison, c’est l’équipe qui domine, » a-t-il enchaîné. « Ce qui est intéressant dans ce que l’on a fait ce soir c’est la prestation défensive sur une trentaine de minutes. C’est le minima pour espérer quelque chose contre Villeurbanne. Il faut le faire quarante. Il faut produire le même type d’effort qu’eux produisent. Et en plus il faut être bon en attaque. En championnat de France, ce qui frappe c’est la façon dont ils essorent l’adversaire par la pression défensive incessante. Ils ont beaucoup de qualités, de joueurs qui peuvent poster, en particulier les extérieurs comme (David) Lighty, (Charles) Kahudi ou (DeMarcus) Nelson. Sans parler des intérieurs, bien entendu. Mais pour moi leur grande domination provient de cette qualité défensive qui est largement au-dessus du niveau moyen de notre championnat. Si tu veux pouvoir résister un peu, il faut faire des efforts supplémentaires. On va essayer de monter en puissance. Le fait de recevoir une équipe de ce niveau-là, c’est souvent très motivant. On essaiera d’être à la hauteur. »

On le répète, avec Youssoupha Fall, Strasbourg l’est, à la hauteur. Et ce n’est pas qu’un jeu de mots.

[armelse]

Le club avait demandé au public de lui réserver une ovation. Présenté comme un champion de France, Youssoupha Fall a eu droit à un mélange d’applaudissements et de huées. Une partie des Manceaux ne lui pardonne pas d’être membre pour un an des Sigmen via l’achat de ses droits par Vitoria.

« Je n’appréhendais pas mais c’est un match spécial pour moi puisqu’on m’a formé ici, tout a commencé ici. C’est un peu normal. Mais je l’ai pris comme tous les autres matches. Le Mans, c’est une équipe difficile à jouer surtout ici à Antarès. Je pense que c’est une minorité, » a commenté le géant à propos de ses détracteurs. « Ce n’est pas un problème. Il y a aussi beaucoup de gens qui me soutiennent et moi je retiens ça. Les gens qui sifflent, ils n’ont pas tout compris. »

De fait, le Franco-Sénégalais n’a fait que profiter de la loi du marché et d’une belle opportunité, lui qui n’était qu’à 60 000 euros au MSB la saison dernière. Son retour à Antarès et son face à face avec Richard Hendrix, pivot côté en Europe mais en-dessous de ses standards depuis son arrivée au Mans, était forcément très attendu. Hendrix, qui lui rend quinze bons centimètres mais qui compense en partie ce handicap avec des bras de pieuvre. Hendrix qui marquait les cinq premiers points de son équipe mais à qui Fall piquait ensuite un rebond offensif des mains, tout là-haut dans les nuages… et qui ainsi se faisait siffler par certains de ses anciens supporters à la mémoire courte.

Richard Hendrix a en quelque sorte lâché tout son venin dans les premiers échanges avant de s’éteindre rapidement.

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Photos: Youssoupha Fall, Quentin Serron et Ludovic Beyhurst (FIBA)

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