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Philippe Bana (DTN du hand): « Un grand Yalta du basket ? »

Philippe Bana, DTN du hand français depuis 20 ans porte un regard très intéressant sur la différence de structuration au niveau internationale entre le handball et le basket. Comment le hand envie la situation du basket à bien des égards ? En retour, le basket peut-il s’inspirer de ce qu’a fait le h

Philippe Bana, DTN du hand français depuis 20 ans porte un regard très intéressant sur la différence de structuration au niveau internationale entre le handball et le basket. Comment le hand envie la situation du basket à bien des égards ? En retour, le basket peut-il s’inspirer de ce qu’a fait le hand pour sortir de la menace qui pèse aujourd’hui sur les équipes nationales, composante essentielle du développement d’une discipline ?

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Dans une interview récente pour Ouest-France, vous avez pointé des manques de la fédération internationale de handball avec laquelle vous n’êtes pas tendre, en prenant pour exemple la FIBA, fédération internationale de basket. Que fait le basket que ne fait pas le hand ?

Ce qui est étonnant dans la fédération internationale de basket, ce qui explique en partie son universalité, c’est sa capacité à être sur tous les continents en direct. Sa capacité à avoir modernisé la gestion de son activité, ses aspects sportifs, d’avoir modernisé le marketing, d’avoir pris conscience des aspects sportifs de marketing et de communication dans une dimension mondiale. Leur structure de 250 employés répartis sur les cinq continents, c’est quelque chose de surréaliste par rapport aux 20 salariés de la fédération internationale de hand sur notre site de Bâle. En termes de machine, de structure, d’organisation, de formation, de développement, de présence continentale sur chaque continent et leur capacité à être sur le terrain, la fédération de basket est vraiment très très forte. Très impressionnante. Après, évidemment chacun a ses points forts et ses faiblesses. Le handball n’a clairement pas ce que je viens de décrire.

Quels sont les atouts du handball à l’inverse ?

Le handball a réussi à maintenir ses grandes compétitions internationales sur un calendrier très présent. On a un mondial tous les deux ans, on a pu maintenir des compétitions continentales l’année des Jeux Olympiques donc finalement, le hand est de sortie tous les ans en garçons et en filles. Une présence que n’a pas forcément le basket aujourd’hui. Il y a aussi un équilibre dans le handball qui n’existe pas dans le basket. Tout est sous contrôle dans le hand de la fédération internationale et des fédérations continentales, y compris les plus grandes compétitions de clubs, les coupes d’Europe notamment pour nous. On voit comment cette question en ce moment handicape le basket. Pour nous, c’est une vraie force, notamment pour les équipes nationales. Or les équipes nationales sont le moteur pour des disciplines comme les nôtres, il ne faut pas se tromper. Il faut à tout prix les préserver. Le basket souffre des concurrences de calendrier, souffre des concurrences de multi-organisateurs. Et nous on a réussi, malgré un poids inférieur à la fédération de basket, à passer un deal avec les acteurs internationaux du hand qui garantisse que le championnat du monde tous les deux ans, est la vitrine, comme les tournois continentaux. La force du handball a été cette force de négociation. Mais le basket a une immense avance structurelle. On n’a pas encore réussi notre universalité en tant que sport, on n’a pas pénétré l’univers anglo-saxon, on n’a pas pénétré les grands marchés internationaux, USA, Chine. Notre développement en Afrique pourrait être plus élaboré. Il y a là des contrastes très saisissants entre une extraordinaire force de la FIBA, structurelle et organisationnelle et l’extraordinaire faiblesse de la fédération de handball à ce point de vue. Et même temps, le hand a su assurer les conditions de son exposition. La comparaison est intéressante.

Quel regard vous portez sur le nouveau calendrier de compétition internationales de la FIBA qui a pour objectif de faire jouer plus souvent les équipes nationales sur leur territoire, pour des matches à enjeux ?

La volonté va dans la bonne direction. Je suis très au contact avec Jean-Pierre Siutat de la fédération française de basket. Je suis très d’accord avec lui. Autant la volonté est bonne et affirmée, autant dans la construction des calendriers, on voit bien que la concurrence des différents acteurs, l’Euroleague ou même la NBA, créé des conflits dans la capacité à libérer les joueurs pour les équipes nationales. C’est une limite. Même s’il y a une volonté, il n’y a pas les conditions qu’on peut avoir au handball. Au hand, si on prévient d’un match de l’équipe nationale dans les soixante jours, les clubs ont l’obligation de libérer dans le monde entier. Il y a des sanctions sinon, mais il y a aussi des compensations financières, des assurances qui existent. Donc oui, le projet de la FIBA va dans le bon sens, mais concrètement dans le calendrier qui est le cœur de l’activité sportive, on voit bien que d’autres acteurs ne veulent pas jouer le même jeu. C’est paradoxal.

Quelle serait la solution ?

Comment on y est arrivé ? Dans mon livre Le roman du hand tricolore (éditions Marabout), un chapitre est consacré à ça. Je l’ai intitulé Yalta, en référence à la grande conférence après la seconde guerre mondiale. La mise à table de tous les participants. Trouver ensemble des solutions gagnants-gagnants. Cette affaire-là n’est pas une affaire de règlements, de force. C’est la capacité à collaborer pour produire un produit unique, universalisé, standardisé où on respecte les espaces de chacun. C’est un peu un travail zoologique. Est-ce qu’on peut imaginer aujourd’hui un grand Yalta du basket ? Moi, c’est ce que j’ai conduit avec le président de la fédération internationale de handball de 2007 à 2009. En deux ans, on a réussi ce pari assez curieux avec les acteurs continentaux, les syndicats de joueurs qui ont poussé une gueulante pour rappeler que les sélections nationales sont très importantes, on a trouvé des solutions avec tous le monde. Des deals financiers, des deals sur les calendriers, des deals sur la quantité de matches. On s’est assis tous pour une grande concertation apaisée. On a eu la chance d’assister à une paix de tous les acteurs. Aujourd’hui les tensions reviennent avec la pression de l’argent mais je ne sais pas s’il existe une autre solution. Et ce n’est pas facile à faire.

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Dans une interview récente pour Ouest-France, vous avez pointé des manques de la fédération internationale de handball avec laquelle vous n’êtes pas tendre, en prenant pour exemple la FIBA, fédération internationale de basket. Que fait le basket que ne fait pas le hand ?

Ce qui est étonnant dans la fédération internationale de basket, ce qui explique en partie son universalité, c’est sa capacité à être sur tous les continents en direct. Sa capacité à avoir modernisé la gestion de son activité, ses aspects sportifs, d’avoir modernisé le marketing, d’avoir pris conscience des aspects sportifs de marketing et de communication dans une dimension mondiale. Leur structure de 250 employés répartis sur les cinq continents, c’est quelque chose de surréaliste par rapport aux 20 salariés de la fédération internationale de hand sur notre site de Bâle. En termes de machine, de structure, d’organisation, de formation, de développement, de présence continentale sur chaque continent et leur capacité à être sur le terrain, la fédération de basket est vraiment très très forte. Très impressionnante. Après, évidemment chacun a ses points forts et ses faiblesses. Le handball n’a clairement pas ce que je viens de décrire.

Quels sont les atouts du handball à l’inverse ?

Le handball a réussi à maintenir ses grandes compétitions internationales sur un calendrier très présent. On a un mondial tous les deux ans, on a pu maintenir des compétitions continentales l’année des Jeux Olympiques donc finalement, le hand est de sortie tous les ans en garçons et en filles.

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