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Levallois, 4e partie – Maxime Roos, un produit du terroir

Maxime Roos (2,02m, 24 ans en mars) est un pur parisien. Après un retard à l’allumage, il a connu une progression fulgurante.

Maxime Roos (2,02m, 24 ans en mars) est un pur parisien. Après un retard à l’allumage, il a connu une progression fulgurante.

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Le site de la Fédération Internationale détecte plusieurs Roos en Europe, des Néerlandais, des Finlandais et des Estoniens mais Maxime n’a pas étudié son arbre généalogique. Pour lui, il est Parisien. Natif de Clamart dans une clinique spécialisée car il est né prématurément à six mois, son fief c’est Maurepas dans les Yvelines. C’est là qu’il a commencé le basket, au sein du BCM, avant de passer à Versailles.

Le basket pour lui, c’était un plaisir entre potes. Ses longs segments n’ont été repérés qu’à 18 ans par le bouche à oreille alors qu’il était junior en troisième division régionale et qu’il faisait le banc en N3. Un entraînement avec les espoirs du Paris-Levallois entre les mains de Emmanuel Panda et sa vie a changé.

« J’étais venu pour me jauger, me comparer à des mecs qui étaient dans ma tranche d’âge mais qui avaient été minimes et cadets France. Ça super bien passé et j’ai été pris », raconte t-il.

On comprend pourquoi Maxime n’a jamais fait les équipes de France U16 et U18. C’est ensuite qu’il a connu son éclosion. Fulgurante. En 2015, il est le meilleur marqueur de l’équipe espoir du PL (14,4 points) et élu dans le Cinq All-Stars du championnat en compagnie de Anthony Labanca (Strasbourg), William Mensah (Nanterre), Alpha Kaba (Pau) et Youssoupha Fall (Le Mans), lequel dépasse d’une demi-tête Rudy Gobert venu poser en photo à Cholet avec les récipiendaires. Cette année-là, Paris-Levallois est finaliste du Trophée du Futur et l’année suivante, avec l’avantage du terrain, les Metropolitans décrochent le pompon.

Maxime Roos aurait pu être récompensé par une sélection nationale en U20 mais il connaît sa première alerte au niveau physique.

« J’ai fait une pré-sélection U20 suite à la finale perdue face à Strasbourg mais j’avais déjà joué blessé, une douleur musculaire, et quand on a fait le regroupement à l’INSEP, on a eu le check médical et comme j’avais plusieurs petites liaisons musculaires, j’ai loupé le coche. J’ai fait des soins et je suis revenu au deuxième rassemblement mais c’était des déchirures et le laps de temps était trop court pour être rétabli. »

Les pépins ne vont pas cesser. Après avoir signé un contrat pro de trois ans, le Levalloisien est prêté à Blois, en Pro B, mais il ne fait que la pré-saison et un match de Leaders Cup. Le motif : une pubalgie aux adducteurs qui va éterniser son immobilisation.

« On a fait plusieurs protocoles. Un premier d’un mois et demi pour éviter l’opération car on savait que c’était un minimum de trois mois d’absence. Je suis allé à Clairefontaine car il y a des spécialistes de la pubalgie pour les footballeurs. Ça n’avait rien donné. J’ai fait un deuxième protocole qui m’aurait fait revenir si tout se passait bien après la trêve de fin d’année. Ça allait mieux, j’ai fait une séance d’entraînement progressif et le jour où j’ai repris les entraînements à temps complet avec l’équipe, deux dans la journée, le soir, à cinq minutes de la fin, j’ai fait un appui en défense et c’est reparti. Pas le choix, je me suis fait opérer fin janvier. »

C’est pourquoi la première véritable saison professionnelle de Maxime Roos n’est intervenue qu’en 2017-18.

Aux côtés de Cyrille Eliezer-Vanerot

Maxime Roos est un peu l’alter ego de Cyrille Eliezer-Vanerot, né tout près de Clamart, à Chantenay Malabry, qui lui a eu un développement plus précoce transitant par l’INSEP. Les deux jeunes hommes se sont retrouvés sur le même poste ensemble en espoirs et y ont appris la gagne et à s’apprécier. Pour Maxime, c’est important d’avoir ainsi deux Parisiens dans un club de la capitale, même si Levallois est légèrement à l’extérieur du périphérique.

« A Paris et dans l’Ile-de-France, il y a énormément de jeunes et le fait de se retrouver dans un club parisien, c’est un plaisir et c’est une fierté car on vient des banlieues parisiennes et c’est mieux d’être là plutôt que d’aller jouer dans le Sud ou dans le Nord où on n’a pas d’attaches spéciales. C’est aussi plus facile pour la famille de venir voir les matches. »

Pour son media day de début de saison, c’est à Maxime que la Ligue Nationale de Basket a fait appel pour représenter les Metropolitans. Une sollicitation qui l’a touché.

« Carrément car je n’avais qu’une année de pro mais avec Cyrille on était les seuls à être passés par le cursus des espoirs qui pouvaient montrer la qualité de la formation du club. J’ai pris ça comme un honneur. C’était vraiment sympa surtout de retrouver un mec comme Rémy Lesca avec qui j’ai joué l’année dernière. Tu peux parler aussi avec les autres joueurs sur ce qui a pu se passer l’été. »

C’était une plongée dans un univers que Maxime connaissait peu. Ainsi, il n’a pas vécu en direct les aventures paloises de son coach, Freddy Fauthoux.

« J’ai découvert le haut niveau du basket quand je suis arrivé ici à Levallois à 18 ans. Basketteur c’était un rêve de gosse mais plus je vieillissais et plus j’abandonnais l’idée d’y arriver. Je jouais avec mes potes mais étant jeune je n’ai pas réellement suivi le championnat de France. C’était plus la NBA… comme tout le monde. Après quand on en parle et que l’on regarde un peu les vidéos, on voit que le coach qu’il est et le joueur qu’il a été, c’est un peu la même chose. »

En revanche, il connaissait évidemment qui était Boris Diaw quand le capitaine de l’équipe de France est venu inopinément renforcer les Metropolitans la saison dernière.

« Quand on est jeune comme moi on ne s’attend pas à avoir Boris Diaw dans son équipe en championnat. Babac c’est Babac. C’est un leader sur le terrain comme en dehors. C’est un personnage à lui tout seul. Ce fut bénéfique pour moi et toutes les personnes qui étaient là autant dans l’approche du terrain qu’en dehors, savoir se changer l’esprit en pensant à autre chose. Il est riche d’expérience. On a eu droit à pas mal de petites anecdotes sur lui, sa carrière, ses voyages. Il parle pas mal encore aujourd’hui avec Ivan Février qu’il a pris sous son aile l’année dernière. Ils ont un peu le même cursus avec le passage à l’INSEP, ils jouent sur le même poste et Ivan c’était le jeune de l’équipe.

Dans le rôle du sage, c’est le meneur croate Roko Ukic qui a pris le relais de Boris Diaw.

« Il a une grosse expérience au niveau de l’Euroleague. Il a une grosse anticipation sur le jeu placé. On apprend pas forcément sur la communication mais simplement en le regardant jouer, par exemple sur les prises de pick and roll. »

Détente et manque de kilos

Depuis le début de saison, Maxime Roos est apparu 12 fois en 19 matches dans le cinq de départ avec 19’ de temps de jeu moyen et des statistiques qui ont presque doublées. Il est donc dans les pas de son comparse Cyrille Eliezer-Vanerot et quand on demande à leur coach s’il estime qu’ils peuvent former un duo d’avenir pour les Metropolitans, il est direct :

« Carrément. Ce sont deux profils de joueurs différents. Ce sont des mecs à qui j’ai vraiment fait confiance. Cyril c’est la troisième année. Malheureusement le pauvre est toujours embêté par des pépins physiques et il ne peut pas faire des saisons entières. Ce sont des choses que l’on ne peut pas toujours maîtriser. Maxime a besoin de prendre plus confiance en lui et dans son corps. Il est invité au prochain rassemblement de l’équipe de France. C’est déjà une réelle satisfaction car on s’est accroché pour le faire signer. Tout le monde dans son entourage n’était pas forcément d’accord au début. Je suis heureux de les avoir dans l’équipe et il ne manque vraiment pas grand-chose pour qu’ils éclatent encore plus. »

Ce qui manque notamment à Maxime, c’est de la constance. Face à Fos, il a cartonné : 25 points. Seulement, trois matches auparavant à Boulazac, il avait rendu copie blanche.

« C’est mon gros axe de travail. C’est plus de la confiance, du ressenti au niveau de l’équipe, comment ça peut se passer. Mais en ce qui concerne cette irrégularité, je ne peux même pas répondre au pourquoi du comment. »

Quand on l’observe, ce qui saute aux yeux, c’est sa détente. Maxime ne l’a jamais mesuré mais en sautant il atteint assez facilement le dessus du petit carré de la planche et Freddy Fauthoux juge ses qualités athlétiques….

« Impressionnantes. C’est un pied… C’est peut-être lui qui va le plus haut de l’équipe sinon (Ekene) Ibekwe qui est peut-être un peu au-dessus parce qu’il est plus long. C’est un shooteur, un talentueux. Il faut qu’il apprenne à jouer avec ses qualités, c’est-à-dire sa vitesse, son amplitude et non pas forcer sur ses manques aujourd’hui, c’est-à-dire le physique. Quand les mecs jouent trop physiques sur lui, à la limite, de suite son apport diminue. Je lui dis de regarder des matches de (Juan Carlos) Navarro. Navarro, personne n’arrive à le toucher. Il shoote, il pénètre en évitement. Il faut qu’il se dise qu’il peut faire plein de choses dans le jeu mais qu’il y a des paliers. Maxime a franchi un gros palier en début de saison. Là il est en train de plafonner sur celui-là. J’attends le dernier déclic. Cyrille et lui sont des garçons plutôt réservés, pas des expansifs. »

Le manque de physique, de poids, c’est aussi l’un des caractéristiques de Maxime Roos qui est long comme un jour sans internet.

« Ce n’est pas un problème car il a les qualités de sa corpulence », estime le vice-président Alain Weisz. « Il est agile, rapide, il a un pied formidable. C’est vrai que l’on souhaiterait qu’il ait plus de carrosserie. Il n’est quand même pas épais. Est-ce que ça l’empêche de jouer plus près du panier ? Je ne sais pas mais si j’avais un conseil à lui donner ce n’est pas de simplement de se centrer sur le tir extérieur. Il a éclaté cette année, il a montré qu’il est véritablement un joueur de Jeep Elite. C’est déjà pas mal. Pour aller plus haut, il faut qu’il diversifie réellement son jeu d’attaque. Sauf si on est Hervé Dubuisson -et encore, il faisait tellement d’autres choses-, on ne peut pas faire carrière uniquement sur la spécialité du tir. »

Pour gagner en muscle, et faire que son corps soit mieux protégé, Maxime suit un programme spécifique l’été. Alain Weisz fait un parallèle avec l’ancien international Yann Bonato qui n’était pas rembourré et qui pourtant supportait les chocs.

« Quand je suis arrivé au club, on m’a dit qu’il était toujours blessé », rapporte Weisz. « Ce n’est pas vrai, les faits le montrent. Mais je pense qu’il s’est mis dans la tête qu’il est fragile. Je ne trouve pas qu’il le soit tant que ça. Je pense qu’il s’est mis dans un confort qui lui fait éviter les coups. Mais à partir du moment où l’on joue avec de la vitesse, on peut faire beaucoup de choses même si on n’a pas une carrosserie extraordinaire. La vitesse permet d’éviter bien des chocs et de la fragilité supposée. Il faut qu’il prenne conscience que ce qu’il fait très bien aujourd’hui n’est pas suffisant. Il vient d’être appelé comme sparring partner en équipe de France. Le chemin est encore long. Il est bosseur, perfectionniste, il n’y a pas de problème là-dessus. Il faut qu’il prenne conscience qu’il n’est plus un gamin. A 23 ans, Michael Jordan était déjà champion olympique ! (Rires)

Un derby pas anodin

Le 9 mars, ce sera le moment du derby Levallois-Nanterre, qui devient peu à peu un clasico en attendant peut-être en Jeep Elite une rivalité triangulaire avec le Paris Basketball. La saison dernière, Maxime Roos a marqué 14 points en 18 minutes avec un 4/6 à trois-points participant largement au succès de son équipe et comme le match était retransmis sur SFR Sport, il a contribué à le faire connaître sur un plan national. Cela veut-il dire qu’il est tout spécialement motivé pour l’occasion ?

« On sait que c’est un match pas comme les autres que ce soit au niveau basket, économique, politique, puisqu’on est Parisiens et moi j’en avais déjà joué durant mes trois années d’espoir. Neuf jusqu’à présent au total. Tout le monde en a conscience car le mot passe entre nous et le staff fait aussi son job en nous disant qu’un derby c’est un derby. Plus motivé ? je ne pense pas. Ça reste un match de basket qu’il faut gagner de toutes manières même s’il y a d’autres enjeux que pour nous et notre classement. J’étais content de cette performance car il y a eu la victoire avec. »

Y a-t-il davantage de frictions que pour un match ordinaire ?

« Oui. Même si on connait tous les mecs adverses. Une fois sur le terrain, il n’y a plus de connaissances. C’est le match ! Après on se serre la main, on se fait des calins (sourire). Freddy Fauthoux nous a parlés de ses clasicos Pau-Limoges. Pour moi c’est un plus ces matches-là. » Et aussi sur le plan financier. « Généralement, on a un petit quelque chose. On a droit à un speech du président avant chaque derby. C’est ancré dans le club. »

En résumé, dans un basket devenu cosmopolite, pour Maxime Roos ce n’est pas neutre de porter le maillot bleu des Metropolitans.

« Je suis Parisien, j’ai fait ma formation ici. Il y a Nanterre à côté, Paris maintenant en Pro B, on sait que ça va parler maintenant de ces trois clubs-là au niveau parisien. Si je peux mettre le club de Levallois sur un pied d’Estale, ça serait parfait. Jouer dans l’aréna, pourquoi pas. J’ai encore deux années de contrat ici qui devraient m’amener… juste avant. On verra, on ne sait pas ce qui va se passer mais j’aimerais gagner quelque chose avec ce club en pro. »

[armelse]

Le site de la Fédération Internationale détecte plusieurs Roos en Europe, des Néerlandais, des Finlandais et des Estoniens mais Maxime n’a pas étudié son arbre généalogique. Pour lui, il est Parisien. Natif de Clamart dans une clinique spécialisée car il est né prématurément à six mois, son fief c’est Maurepas dans les Yvelines. C’est là qu’il a commencé le basket, au sein du BCM, avant de passer à Versailles.

Le basket pour lui, c’était un plaisir entre potes. Ses longs segments n’ont été repérés qu’à 18 ans par le bouche à oreille alors qu’il était junior en troisième division régionale et qu’il faisait le banc en N3. Un entraînement avec les espoirs du Paris-Levallois entre les mains de Emmanuel Panda et sa vie a changé.

« J’étais venu pour me jauger, me comparer à des mecs qui étaient dans ma tranche d’âge mais qui avaient été minimes et cadets France. Ça super bien passé et j’ai été pris », raconte t-il.

On comprend pourquoi Maxime n’a jamais fait les équipes de France U16 et U18. C’est ensuite qu’il a connu son éclosion. Fulgurante. En 2015, il est le meilleur marqueur de l’équipe espoir du PL (14,4 points) et élu dans le Cinq All-Stars du championnat en compagnie de Anthony Labanca (Strasbourg), William Mensah (Nanterre), Alpha Kaba (Pau) et Youssoupha Fall (Le Mans), lequel dépasse d’une demi-tête Rudy Gobert venu poser en photo à Cholet avec les récipiendaires. Cette année-là, Paris-Levallois est finaliste du Trophée du Futur et l’année suivante, avec l’avantage du terrain, les Metropolitans décrochent le pompon.

Maxime Roos aurait pu être récompensé par une sélection nationale en U20 mais il connaît sa première alerte au niveau physique.

« J’ai fait une pré-sélection U20 suite à la finale perdue face à Strasbourg mais j’avais déjà joué blessé, une douleur musculaire, et quand on a fait le regroupement à l’INSEP, on a eu le check médical et comme j’avais plusieurs petites liaisons musculaires, j’ai loupé le coche.

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