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La place des U21 en Europe: France, terre de contrastes

La position de la Jeep Élite, la première division du championnat français de basket-ball, est difficile à définir lorsque l’on s’intéresse aux U21. Elle oscille en effet entre « bonnets d’âne » et « prix d’excellence », entre tendances de fond et épiphénomènes. Explications.

La position de la Jeep Élite, la première division du championnat français de basket-ball, est difficile à définir lorsque l’on s’intéresse aux U21. Elle oscille en effet entre « bonnets d’âne » et « prix d’excellence », entre tendances de fond et épiphénomènes. Explications.

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Analyser la place des joueurs de 21 ans et moins en Jeep Élite par rapport à ce qui se passe par ailleurs dans les meilleurs championnats du continent n’est pas une sinécure. Selon les critères, on passe facilement du « fond de la classe » au « tableau d’honneur ». Avant d’effectuer le chemin inverse… et de recommencer !

Prenons pour commencer les chiffres liés au nombre de joueurs U21 évoluant en Jeep Élite : 60 ont foulé au moins une minute le parquet, 21 ont un temps de jeu intéressant (au moins 5 minutes en moyenne sur 9 matchs – nos stats sont arrêtées au soir de la 26e journée). En la matière, la Jeep Élite se place en première position pour le nombre total d’U21 ayant joué et en deuxième position (derrière l’Allemagne) en ce qui concerne les joueurs ayant un vrai rôle.

Satisfaisant, n’est-ce pas ? Oui, mais… Mais si l’on regarde d’autres critères, la situation est bien moins brillante. Déjà, là où 16 U21 jouent plus de 10 mn/match en Allemagne et 12 en Espagne, ils ne sont que 9 en France, moins qu’en Turquie (11) ou en Lituanie (12) et à peine plus qu’en Grèce (8). Du reste, le temps de jeu moyen de l’U21 évoluant en Jeep Élite est le 8e (sur 8…) des grands championnats retenus dans notre analyse : 11,07 minutes. Et le rendement de ces jeunes joueurs est de la même eau : 3,6 pts et 4,06 d’évaluation, soit la 7e place pour les points (seule la Grèce fait moins bien) et la 4e pour l’éval, avec ce bémol que la LNB calcule l’évaluation différemment de bon nombre de pays (en France, ne sont pas pris en compte les fautes provoquées et les contres subis, notamment).

En somme, il n’est pas faux de dire qu’en Jeep Élite, les U21 sont nombreux à jouer mais peu de temps et pour un rendement moyen.

L’atout jeune

Là où la Jeep Élite reprend la tête, c’est lorsque l’on s’intéresse à la date de naissance des joueurs : en se concentrant sur les basketteurs nés en 2000 ou après (autrement dit ayant 19 ans ou moins), le championnat français est celui en Europe (hormis les cas particuliers de la Croatie et de la Serbie) où ces très jeunes joueurs sont les plus nombreux à jouer. Alors qu’un seul 2000 joue en Espagne (et 4 en Allemagne, 3 en Lituanie, 2 en Turquie ou en Grèce), il y en a cinq en France : Théo Maledon (2001, LDLC Asvel), Sekou Doumbouya (2000, Limoges), Mathis Dossou-Yovo (2000, Chalon-sur-Saône), Killian Hayes (2001, Cholet) et Karlton Dimanche (2000, Cholet). Et ces jeunes pousses ne sont pas des faire-valoir, loin s’en faut : trois d’entre-eux font partie du cinq majeur des U21 du championnat. À l’étranger, seul un Israélien (Yam Madar, 2000, Hapoel Tel-Aviv) et un Russe évoluant en Italie (Alexander Shashkov, 2000, Pesaro) sont en mesure de les concurrencer.

Faiblesse (relative) des joueurs plus âgés ? Émergence d’une génération « dorée » ? Accent mis sur les plus jeunes pousses ? Tous ces facteurs peuvent être admis pour expliquer cette « anomalie » de la Jeep Élite. Ainsi que le fait que des joueurs comme Maledon, Hayes et Doumbouya sont des surdoués qui devraient rapidement être appelés à rejoindre la NBA (Doumbouya devrait du reste être drafté dès cet été).

Toujours est-il que ces très jeunes joueurs font partie de l’élite des U21 évoluant en France, comme le montre ce cinq majeur :

Poste Club Nat. Ann. M. Min. Pts Eval.
Théo Maledon 1 LDLC Asvel France 2001 25 16,9 7,2 8,1
Amine Noua 4 LDLC Asvel France 1997 23 22,8 9,9 10,4
Sekou Doumbouya 4 Limoges France 2000 19 17,5 6,5 7,1
Killian Hayes 2 Cholet France 2001 26 19,9 6,9 8,1
Abdoulaye Ndoye 1 Cholet France 1998 26 26,2 6,4 8,8

On notera que les deux joueurs les plus âgés de ce cinq majeur, Amine Noua (1997, LDLC Asvel) et Abdoulaye Ndoye (1998, Cholet) sont ceux qui jouent le plus et également ceux qui apportent le plus en termes d’évaluation. Il est aussi intéressant de relever le fait que le classement des clubs n’influe pas sur les prestations de ces joueurs : les deux Villeurbannais figurent tout en haut de la Jeep Élite, le Limougeaud lutte pour se qualifier en play-offs, les deux Choletais pour éviter la relégation. Lorsque le talent est là, ces jeunes jouent…

Un autre phénomène est intéressant à noter : la Jeep Élite est un championnat plutôt « franco-français » en ce qui concerne les U21. En effet, seuls cinq joueurs de nationalité étrangère ont foulé au moins une fois le parquet (comme en Allemagne, mais il y en a zéro en Grèce, 6 en Italie, 1 en Lituanie ou en Turquie, 25 en Espagne) et deux ont un rôle (Khadim Sow, Sénégal, à LDLC Asvel et Samir Gbetkom, Cameroun, au Portel), contre 4 en Allemagne ou 9 en Espagne et 3 en Italie.

En conclusion

Alors, la Jeep Élite, un championnat qui « donne sa chance aux jeunes » ? La réponse est « oui ». Ils sont nombreux à entrer sur le parquet, nombreux à avoir un minimum de temps de jeu. Ensuite, les meilleurs ont un rôle important : nulle part ailleurs en Europe, les U21 du cinq majeur n’ont autant de temps de jeu (20,6 minutes, contre 19,5 en Israél, deuxième sur ce critère). Et ils figurent parmi les plus rentables : avec 7,38 pts et 8,50 d’éval en moyenne, ils ne sont devancés sur ces stats que par les U21 du cinq majeur lituanien (8,34 pts et 9,52 d’éval). Mais le temps de jeu (et par voie de conséquence le rendement statistique) n’est pas « cadeau ». Il faut à ces jeunes prouver qu’ils sont rentables, auquel cas ils jouent. En cas contraire, ils jouent… moins ! Ce qui se traduit par le faible nombre d’U21 jouant plus de 10 mn/match (9).

En bref, la Jeep Élite est capable de produire d’excellents prospects appelés à évoluer au plus haut niveau, mais c’est peut-être au niveau intermédiaire (autrement dit les joueurs de première division confirmés mais en-dessous du niveau international) que le manque risque de se faire sentir. La pyramide s’élève haut, mais sa base est plutôt réduite. Aux jeunes joueurs d’encore et toujours travailler pour progresser afin que les entraîneurs leur accordent leur confiance !

Photo: Sekou Doumbouya (Limoges CSP) et Mathis Dossou-Yovo (FIBA)

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Analyser la place des joueurs de 21 ans et moins en Jeep Élite par rapport à ce qui se passe par ailleurs dans les meilleurs championnats du continent n’est pas une sinécure. Selon les critères, on passe facilement du « fond de la classe » au « tableau d’honneur ». Avant d’effectuer le chemin inverse… et de recommencer !

Prenons pour commencer les chiffres liés au nombre de joueurs U21 évoluant en Jeep Élite : 60 ont foulé au moins une minute le parquet, 21 ont un temps de jeu intéressant (au moins 5 minutes en moyenne sur 9 matchs – nos stats sont arrêtées au soir de la 26e journée). En la matière, la Jeep Élite se place en première position pour le nombre total d’U21 ayant joué et en deuxième position (derrière l’Allemagne) en ce qui concerne les joueurs ayant un vrai rôle.

Satisfaisant, n’est-ce pas ? Oui, mais… Mais si l’on regarde d’autres critères, la situation est bien moins brillante. Déjà, là où 16 U21 jouent plus de 10 mn/match en Allemagne et 12 en Espagne, ils ne sont que 9 en France, moins qu’en Turquie (11) ou en Lituanie (12) et à peine plus qu’en Grèce (8). Du reste, le temps de jeu moyen de l’U21 évoluant en Jeep Élite est le 8e (sur 8…) des grands championnats retenus dans notre analyse : 11,07 minutes.

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