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La place des U21 en Europe: Euroleague, la crème de la crème ?

Les plus fortes équipes d’Europe font-elles jouer les meilleurs joueurs de 21 ans et moins dans la compétition la plus huppée ? Pas facile de répondre. Une chose est sûre, un nouveau phénomène a remplacé Luka Doncic !

Les plus fortes équipes d’Europe font-elles jouer les meilleurs joueurs de 21 ans et moins dans la compétition la plus huppée ? Pas facile de répondre. Une chose est sûre, un nouveau phénomène a remplacé Luka Doncic !

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La saison dernière, un jeune Slovène de 19 ans planait sur l’Euroleague, décrochant le titre de MVP et étant sacré dans la compétition avec le Real Madrid après avoir remporté l’Euro 2017 en compagnie de ses acolytes de sélection : Luka Doncic, parti depuis faire les beaux jours des Dallas Mavericks en NBA, pour qui il devrait, sauf scandale, être élu « rookie of the year ». Un extra-terrestre comme l’on n’en voit pas tous les jours, un phénomène pas prêt de se reproduire. Du moins c’est ce que l’on pouvait penser à l’entame de la saison.

Et puis… Et puis, en décembre dernier, après avoir tout écrasé l’espace de onze matchs en ligue Adriatique (27,9 minutes, 20,2 points, 24,6 d’évaluation) avec son club, le Mega Bemax, Goga Bitadze (Géorgie, 1999) est prêté au Buducnost Podgorica, club monténégrin participant à la même ligue Adriatique mais également à l’Euroleague. Une marche trop haute pour le jeune pivot de 2,12 m ? Pas vraiment. En treize rencontres, dans une équipe certes en difficulté dans la ligue (avant-dernière avec 6 victoires et 24 défaites), le jeune géant géorgien s’est fendu de 12,1 pts, 6,4 rebonds, 2,3 contres, 16,3 d’évaluation. Ce qui, s’il avait joué plus de matchs, l’aurait classé premier aux contres, quatrième aux rebonds et huitième à l’évaluation. À défaut, les coachs d’Euroleague l’ont logiquement nommé « Rising Star » (meilleur jeune) de la compétition. Un espoir de haut vol, donc, peut-être pas tout à fait aussi précoce que Doncic, mais déjà très impressionnant. Cela dit, les fans d’Euroleague ont probablement fini d’en profiter, Bitadze ayant inscrit son nom à la draft NBA, où il est attendu dans les « mock drafts » (les prévisions de drafts) aux alentours de la 20e place (seulement, pourrait-on dire…).

En deux saisons, l’Euroleague a donc vu passer deux jeunes joueurs d’un niveau incroyable pour leur âge – et même quelle que soit leur date de naissance. Est-ce à dire que cette compétition, qui rassemble le fin du fin du basket européen, propose aussi ce qu’il se fait de mieux en matière de jeunes joueurs de 21 ans et moins ?

La réponse à cette question n’est pas simple. Tout d’abord parce que certains des U21 qui ont évolué au moins une fois sur un parquet d’Euroleague n’ont jamais mis les pieds sur le terrain lors d’une rencontre de leur championnat « local » (en prenant en compte les ligues Adriatique et VTB) ! C’est ainsi le cas de Tarik Biberovic (Fener, 2001), d’Alexander Khomenko (CSKA Moscou, 1999), d’Aleksej Pokusevski (Olympiakos, 2001), de Fedor Zugic (Buducnost Podgorica, 2003 !), de Khalifa Diop et Jovan Kljajic (Gran Canaria, respectivement 2002 et 2001). De très jeunes joueurs (Zugic a 15 ans !) donc, à l’exception de Khomenko. A contrario, un joueur comme Onuralp Bitim (Anadolu Efes, 1999), qui figure dans le cinq majeur de notre étude sur la Turquie, n’a pas eu droit à une seule seconde en Euroleague.

Ensuite, il est intéressant de constater que quatre des membres du cinq majeur des U21 de l’Euroleague font également partie du cinq majeur de leur compétition locale : Santi Yusta (Real Madrid) en Espagne, Georgios Papagiannis (Panathinaikos) en Grèce, Yovel Zoosman (Maccabi Tel-Aviv) en Israël et Goga Bitadze en ligue Adriatique. Ce qui va plutôt dans le sens d’une concentration en Euroleague des meilleurs U21.

Mais une analyse plus globale montre que la situation n’est pas si claire. En effet, si 26 joueurs U21 sont entrés au moins une fois en jeu, seuls 10 d’entre-eux ont eu un peu de temps de jeu. Et encore avons-nous dû assouplir nos critères : nous avons retenu les joueurs ayant foulé le parquet au moins 5 minutes en moyenne sur seulement 5 matchs des 30 disputés au moment de la compilation de ces statistiques. Si nous avions pratiqué le schéma utilisé pour les autres championnats (1/3 des matchs disputés), seuls cinq joueurs auraient été retenus. Autant dire que les U21 jouent peu, en Euroleague. Et pour un rendement passable : en 10,6 minutes, ces dix joueurs cumulent 4,20 pts et 4,23 d’évaluation. Ce qui semble très correct. Mais, une fois ôtées les performances de Bitadze, qui est un peu l’arbre qui cache la forêt, les chiffres plongent : 9,2 minutes, 3,32 pts et 2,89 d’éval. Et ils ne sont que trois (toujours hormis Bitadze) à jouer plus de 10 mn/match : Papagiannis, Zoosman et Aleksander Balcerowski (Gran Canaria, 2000) mais sur seulement 6 matchs pour ce dernier (12,2 mn, 3,0 pts, 3,0 d’éval). N’atteint pas le sommet de l’Europe qui veut…

À défaut, l’Euroleague se montre très cosmopolite en matière d’U21. Ainsi, les 26 jeunes entrés en jeu représentent pas moins de 13 pays : Turquie (4 joueurs), Russie (3), Espagne (2), Grèce (2), Lituanie (5), Monténégro (2), Israël (2 dont un israélo-serbe), Suède, Bosnie, Serbie, Pologne, Sénégal et Géorgie.

Par ailleurs, 12 des 26 joueurs ayant fait au moins une apparition sont nés en 2000 ou après, dont cinq disposant d’un temps de jeu un tant soit peu conséquent : Tarik Biberovic (Fener, voir plus loin), Rokas Jokubaitis (Zalgiris Kaunas, 2000, 6,3 mn, 2,9 pts, 2,3 d’éval), Deni Avdija (Maccabi Tel-Aviv, 2001, 6,2 mn, 3,9 pts, 3,0 d’éval), Aleksander Balcerowski (Gran Canaria) et Mert Akay (Darussafaka, 2000, 11,0 mn, 3,0 pts, 1,3 d’éval).

Le cinq majeur

Derrière Bitadze, les coachs d’Euroleague ont nominé Yovel Zoosman et Georgios Papagiannis dans leur vote pour les meilleurs jeunes de la compétition. Ils figurent logiquement aussi dans notre cinq majeur, en compagnie de deux joueurs qui ne sont apparus qu’à cinq reprises sur le parquet mais y ont offert des prestations correctes, Santi Yusta et Tarik Biberovic.

Ensemble, ces cinq U21 totalisent en moyenne 12,8 mn/match pour 5,30 pts et 6,16 d’éval. Des chiffres apparemment très corrects pour une compétition aussi relevée. Mais qui doivent être nuancés : une fois retirés les 24,1 mn, 12,1 pts et 16,3 d’éval de Bitadze, on tombe à 9,9 mn, 3,6 pts et 3,6 d’éval pour les quatre autres, ce qui n’a plus tout à fait la même allure. Encore une fois, le pivot géorgien est l’arbre qui cache la forêt…

Poste Club Nat. An. M Min Pts Eval.
Santi Yusta 3 Real M. Espagne 1997 5 8,3 4 2,4
Tarik Biberovic 4 Fener Turquie 2001 5 5,5 3,2 2,8
Georgios Papagiannis 5 Pana Grèce 1997 23 11,4 4,2 5,6
Yovel Zoosman 3 Maccabi Israel 1998 30 14,5 3 3,7
Goga Bitadze 5 Buducnost Géorgie 1999 13 24,1 12,1 16,3

En conclusion

Pas facile de s’imposer en Euroleague lorsque l’on est un jeune joueur. Certes, quelques surdoués, Luka Doncic hier, Goga Bitadze aujourd’hui, arrivent à y prendre une place importante. Mais même des prospects NBA comme Georgios Papagiannis ou Yovel Zoosman ou de très bons joueurs de Liga ACB comme Santi Yusta peinent à voir le jour alors même qu’ils sont âgés de 20 ou 21 ans. Dans une compétition d’un tel niveau, les coachs font logiquement confiance à leurs joueurs confirmés, ne tentant que rarement des « expériences » avec leurs jeunes joueurs.

Pour ceux qui ont quand même la chance de pouvoir entrer sur le parquet, ce sera parfois l’occasion de montrer sa valeur et de se servir de l’Euroleague comme tremplin vers la NBA, pour d’autres un souvenir à conserver toute la vie.

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La saison dernière, un jeune Slovène de 19 ans planait sur l’Euroleague, décrochant le titre de MVP et étant sacré dans la compétition avec le Real Madrid après avoir remporté l’Euro 2017 en compagnie de ses acolytes de sélection : Luka Doncic, parti depuis faire les beaux jours des Dallas Mavericks en NBA, pour qui il devrait, sauf scandale, être élu « rookie of the year ». Un extra-terrestre comme l’on n’en voit pas tous les jours, un phénomène pas prêt de se reproduire. Du moins c’est ce que l’on pouvait penser à l’entame de la saison.

Et puis… Et puis, en décembre dernier, après avoir tout écrasé l’espace de onze matchs en ligue Adriatique (27,9 minutes, 20,2 points, 24,6 d’évaluation) avec son club, le Mega Bemax, Goga Bitadze (Géorgie, 1999) est prêté au Buducnost Podgorica, club monténégrin participant à la même ligue Adriatique mais également à l’Euroleague. Une marche trop haute pour le jeune pivot de 2,12 m ? Pas vraiment. En treize rencontres, dans une équipe certes en difficulté dans la ligue (avant-dernière avec 6 victoires et 24 défaites), le jeune géant géorgien s’est fendu de 12,1 pts, 6,4 rebonds, 2,3 contres, 16,3 d’évaluation. Ce qui, s’il avait joué plus de matchs, l’aurait classé premier aux contres, quatrième aux rebonds et huitième à l’évaluation. À défaut, les coachs d’Euroleague l’ont logiquement nommé « Rising Star » (meilleur jeune) de la compétition.

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