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Interview Nando De Colo: « On a une équipe capable de jouer dans les yeux des Américains »

A 32 ans, avec la retraite de Boris Diaw, Nando De Colo est devenu le doyen de l’équipe de France. Et le futur joueur du Fenerbahçe Istanbul est plus que jamais l’un de ses moteurs*.

A 32 ans, avec la retraite de Boris Diaw, Nando De Colo est devenu le doyen de l’équipe de France. Et le futur joueur du Fenerbahçe Istanbul est plus que jamais l’un de ses moteurs*.

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A quel niveau situez-vous cette Coupe du monde dans la hiérarchie des compétitions auxquelles vous participez sachant qu’elle est plus importante que les éditions précédentes ?

Quelque soit la compétition, quand on vient en équipe de France, on est motivé pour faire le meilleur résultat possible. On a su à chaque fois avoir l’équipe plus ou moins au complet, ça prouve à quel point on est concentré sur toutes les compétitions qui peuvent nous être proposées. On sait aussi que la Coupe du monde peut nous donner un accès direct aux JO. C’est le point important de cet été.

C’est l’objectif principal, aller directement aux Jeux Olympiques de Tokyo ?

Oui si on se dit que les équipes européennes vont faire un podium. Si elles sont en dessous de ça, on va essayer d’aller plus loin. Il faut d’abord bien se préparer. On sait qu’à chaque fois que l’on a fait des résultats, c’est qu’il y a eu une bonne préparation avant. C’est important de garder ça en mémoire et d’être tous dans la même direction.

A 32 ans, vous êtes le joueur le plus âgé de l’équipe, le plus ancien avec Nicolas Batum. Avez-vous un rôle d’accompagnement des plus jeunes ?

Je pense que c’est quelque chose qui se fait automatiquement. Evidemment, on a plus d’expérience, de sélections en équipe de France, donc il y a un rôle à ce niveau-là mais on a toujours eu cette facilité en équipe de France à ce que chacun soit à l’aise. C’est ce qui m’est arrivé tous les étés avec l’équipe de France. C’était bien encadré par les anciens. On est aussi sur des générations où les joueurs se connaissent entre eux par le passé et c’est important. C’est à nous évidemment de montrer la voie.

Il faut le faire sans Tony Parker et maintenant sans Boris Diaw ?

Ça fait maintenant trois ans que Tony, Flo (Pietrus) et Mike (Gelabale) sont partis. J’espère que la transition a été faite depuis ! On a un groupe qui a aussi beaucoup d’expérience et des jeunes qui nous accompagnent sur les entraînements. Ça va être intéressant de voir comment la prépa se passe, de connaître les responsabilités des uns et des autres. On sait que l’on a tous des rôles importants dans nos clubs et ça va être à nous de faire l’effort pour être au service de l’équipe.

Parlez-vous avec Nicolas Bartum du capitanat ?

Non. J’en n’ai pas discuté pour le moment avec Nico. On est arrivé à l’INSEP. Le programme c’était de se retrouver, de faire les tests médicaux et les conférences de presse. Ce sont souvent des décisions qui sont prises par le staff technique. Evidemment on est les plus âgées dans l’équipe mais c’est juste un nombre ! Si vous voyez mon assistant coach à Moscou, vous ne dites jamais qu’il a 52 ans (NDLR: Il s’agit de Darryl Middelton, un intérieur américain qui a fait une longue carrière en Europe principalement en Espagne où il a battu le record du plus vieux joueur de l’ACB: 44 ans, 8 mois et 6 jours) et il est encore capable de jouer. Ce n’est pas quelque chose sur lequel je me fixe. Tant qu’on est en forme, que l’on peut aider l’équipe, c’est le plus important. L’expérience est plus importante que l’âge.

« Pour être honnête, je ne connais pas personnellement Frank Ntilikina, je vais apprendre à le découvrir »

Certaines équipes enregistrent des forfaits importants, ce qui n’est pas le cas de l’équipe de France. Avez-vous des limites ?

Il ne faut pas se mettre des limites. Il faut juste se mettre des limites minimum mais on ne sait pas où on s’arrêtera. Ça va dépendre de ce que l’on a vraiment envie de faire collectivement et ça va être à chacun de prendre ses responsabilités en fonction de son rôle. C’est ensemble que l’on arrivera à passer les étapes les unes après les autres.

Plusieurs joueurs sont dans la force de l’âge, c’est le moment d’accrocher quelque chose ?

C’est vrai mais il y a aussi beaucoup de jeunes qui sont derrière nous qui veulent aller aussi accrocher les mêmes objectifs que les nôtres. Il ne faut pas juste se contenter de ceux qui sont au top de leur forme. C’est ensemble que l’on arrivera à faire quelque chose. C’est une équipe qui au fil des années essaie d’évoluer. On a su évoluer avec Tony, Boris et Flo et il va falloir continuer à évoluer derrière et j’espère que ça va continuer ainsi. C’est comme ça que l’équipe de France pourra rester au top. Mais avant de penser à la finale, aux Etats-Unis si on doit les croiser, c’est d’abord se concentrer sur notre équipe. Et il ne faut pas oublier non plus que ce championnat du monde peut être aussi un tremplin pour les JO qui viennent. Le plus important c’est essayer de créer un groupe qui sera présent sur 2019 et 2020 et évidemment essayer après d’aller chercher une ou deux médailles.

Si vous ne voulez pas croiser les Etats-Unis en quart-de-finale, il va falloir peut-être ne pas perdre un seul match auparavant ? Ce n’est pas un parcours très facile que vous avez ?

Non, mais en ayant tout le respect du monde pour eux, à l’heure d’aujourd’hui on a une équipe capable de jouer dans les yeux des Etats-Unis. Evidemment, si on peut les éviter, peut-être que ça sera une bonne chose mais pour aller chercher une médaille, il faudra forcément battre des gros dans tous les cas, que ce soit les Etats-Unis, la Serbie, l’Espagne, l’Australie, le Canada. Il y a d’autres équipes à part les Etats-Unis. Evidemment, on s’est vite focalisé sur eux parce que si on ne termine pas premier du deuxième groupe, on les joue directement mais en tous les cas, ce n’est pas la seule équipe dont il faut parler.

Parlez-vous entre vous des forfaits dans l’équipe américaine ? Suivez-vous ça au jour le jour ?

Personnellement, je ne fais pas trop attention à ce qui se passe au niveau des Américains. Je l’ai dit, le plus important c’est de se concentrer sur notre équipe et on est content que tous les joueurs aient répondu présent aujourd’hui.

Si vous dites que vous êtes capables de battre les Etats-Unis, c’est que vous avez une grosse confiance ?

J’ai confiance dans mes coéquipiers, je sais ce qu’ils valent, je sais que chacun a un rôle important dans son équipe. Ils jouent à haut niveau, ce n’est pas comme si on revenait dix ans en arrière quand on devait se qualifier pour les championnats d’Europe et que l’équipe était diminuée par beaucoup de forfaits. Là, on est tous présents et encore plus avec leurs forfaits, on peut se dire que l’on est capable de les jouer. Maintenant, on n’a pas encore commencé notre prépa, on n’a pas encore fait de matches, on ne sait pas encore comment on va réagir les uns envers les autres, ça fait deux ans que l’on n’a pas joué ensemble et encore, il y a deux ans, il n’y avait pas Rudy et Nico. Ce n’est pas facile avant même d’avoir commencé la prépa de se dire si on est capable de faire quelque chose ou non. Ce que l’on veut évidemment c’est aller le plus loin possible et je sais que sur le papier on en a les qualités. C’est à nous de tout mettre en œuvre.

Comment avez-vous suivi la phase de qualification alors que les joueurs d’Euroleague et aussi de NBA n’ont pas pu participer à tous les matches ?

On s’est qualifié, c’était ça l’objectif. On a vite vu sur les premiers matches que même si certains joueurs ne pouvaient pas être présents, que l’on avait un effectif qui était très compétitif. Ce qui arrivait à nous arrivait aussi aux autres nations. La chance que l’on a c’est que derrière nos quinze, seize joueurs qui sont habituellement avec nous l’été, on a aussi quinze autres joueurs qui sont capables de relever le niveau et de bien porter le maillot de l’équipe de France.

Et certains ont été appelés de nouveau cet été ?

La vie est faite d’opportunités et certains qui n’étaient pas forcément dans les premières listes ont prouvé qu’ils étaient capables d’apporter un plus à notre équipe et c’est pour cela qu’ils sont là aujourd’hui.

Vous avez un avis sur Frank Ntilikina ?

Je ne sais pas. Pour être honnête, je ne le connais pas personnellement, je vais apprendre à le découvrir. On a peut-être discuté deux ou trois fois durant l’année grâce aux réseaux sociaux. Je ne connais pas très bien le joueur. J’étais déjà parti quand il a commencé à jouer avec Strasbourg. Je ne suis pas trop non plus la NBA durant la saison, même si j’essaye de faire attention entre autres à ce que les Français peuvent faire. Ça va être intéressant de voir comment ce groupe évolue.

« Non, non, non, je ne souhaitais pas retourner en NBA… »

A propos de NBA, vous souhaitiez y retourner et finalement vous changez de club d’Euroleague en allant du CSKA Moscou à Fenerbahçe ?

Non, non, non, je ne souhaitais pas retourner en NBA. C’était juste une des possibilités. Etant donné que j’étais en fin de contrat, la seule certitude que j’avais c’était de partir de Moscou. Je pense que j’en avais fait le tour et que c’était le moment d’aller voir quelque chose d’autre. Evidemment, j’ai fait attention à tout ce qui s’est passé autour. J’avais quelques touches en NBA mais rien de bien concret et après le Fener et Madrid se sont mis en avant et voilà.

Vos droits appartenaient aux Toronto Raptors pour la NBA et en Espagne à Valence ?

Oui mais après ce sont des négociations internes qui se font.

Qu’est-ce qui prime maintenant dans votre carrière ?

J’ai envie de continuer à gagner. Ces cinq dernières années m’ont permis d’évoluer au meilleur niveau européen et c’est ce que je recherche, essayer de renouveler ce que j’ai pu produire à Moscou avec une autre équipe. Le Fener est l’une des trois, quatre équipes ces cinq dernières années qui restent à un niveau constant mais ils ont eu une saison très difficile l’année dernière. C’est un petit plus qui va me permettre d’arriver là-bas et de faire le maximum pour relever l’équipe.

Pour revenir à l’équipe de France, Vincent Collet dit que ce qui vous a manqué il y a deux ans à l’Euro, c’est ce qui constitue votre ADN, la défense. C’est ça aussi votre impression ? Et est-ce que l’apport de Nicolas Batum et Rudy Gobert va être fondamental là-dedans ?

Evidemment la défense fait toujours partie des grandes équipes mais c’est surtout une cohésion de groupe. Il y a deux ans on n’a peut-être pas eu de bons résultats défensivement parce qu’on était sur des systèmes défensifs différents. Même moi. Sur le terrain on ne savait pas tous ce que l’on devait faire. On avait des règles qui étaient établies mais on n’était pas tous sur la même longueur d’onde. Aujourd’hui, évidemment, avec Rudy dans la raquette ou même un Vincent (Poirier) qui sort d’une très grosse saison, ça change la donne. Autour on a des joueurs qui ont cette qualité-là. Mais ça ne dépend pas d’un ou deux joueurs, encore une fois, c’est la cohésion de l’équipe qui va faire la différence. Si on ne dépend que d’un ou deux joueurs, on aura des résultats mais ça se jouera toujours un peu à la chance. Si on est tous ensemble quoiqu’il arrive ça va faire la différence.

Y a-t-il une recette pour que chacun trouve son rôle dans une préparation aussi courte ?

C’est compliqué mais ça dépend surtout des attentes du coach. Et après c’est à nous de bien comprendre que l’on est en équipe de France, que l’on n’a pas neuf mois pour trouver sa place et que d’ici un mois, on fasse, entre guillemets, certains sacrifices par rapport à ce que l’on peut produire en club et essayer de voir ce dont l’équipe de France a besoin.

Etes-vous déjà allé en Chine ?

Oui, une fois avec le CSKA.

Avez-vous eu un aperçu du pays ?

Oui. Je ne suis pas fan ! On a eu un déplacement assez compliqué…

*L’interview a eu lieu juste avant que Nando De Colo et Axel Toupane apprennent que les examens médicaux effectués à l’INSEP ont révélé des lésions musculaires au mollet droit nécessitant par mesure de précaution une période de repos d’une dizaine de jours.

Photo: FIBA Europe

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A quel niveau situez-vous cette Coupe du monde dans la hiérarchie des compétitions auxquelles vous participez sachant qu’elle est plus importante que les éditions précédentes ?

Quelque soit la compétition, quand on vient en équipe de France, on est motivé pour faire le meilleur résultat possible. On a su à chaque fois avoir l’équipe plus ou moins au complet, ça prouve à quel point on est concentré sur toutes les compétitions qui peuvent nous être proposées. On sait aussi que la Coupe du monde peut nous donner un accès direct aux JO. C’est le point important de cet été.

C’est l’objectif principal, aller directement aux Jeux Olympiques de Tokyo ?

Oui si on se dit que les équipes européennes vont faire un podium. Si elles sont en dessous de ça, on va essayer d’aller plus loin. Il faut d’abord bien se préparer. On sait qu’à chaque fois que l’on a fait des résultats, c’est qu’il y a eu une bonne préparation avant. C’est important de garder ça en mémoire et d’être tous dans la même direction.

A 32 ans, vous êtes le joueur le plus âgé de l’équipe, le plus ancien avec Nicolas Batum. Avez-vous un rôle d’accompagnement des plus jeunes ?

Je pense que c’est quelque chose qui se fait automatiquement. Evidemment, on a plus d’expérience, de sélections en équipe de France, donc il y a un rôle à ce niveau-là mais on a toujours eu cette facilité en équipe de France à ce que chacun soit à l’aise. C’est ce qui m’est arrivé tous les étés avec l’équipe de France. C’était bien encadré par les anciens. On est aussi sur des générations où les joueurs se connaissent entre eux par le passé et c’est important. C’est à nous évidemment de montrer la voie.

Il faut le faire sans Tony Parker et maintenant sans Boris Diaw ?

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