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Matthieu Chauvet, coach de Charnay qui monte en LFB: « Il y a des matches qui vont compter double »

Elu Meilleur Entraîneur de Ligue Féminine en 2013 alors qu’il était en poste à Toulouse, Matthieu Chauvet est l’homme qui est à la base de la montée parmi l’élite de l’équipe de Charnay-lès-Mâcon, une commune de 7 300 habitants de la Saône-et-Loire. Interview.

Elu Meilleur Entraîneur de Ligue Féminine en 2013 alors qu’il était en poste à Toulouse, Matthieu Chauvet est l’homme qui est à la base de la montée parmi l’élite de l’équipe de Charnay-lès-Mâcon, une commune de 7 300 habitants de la Saône-et-Loire. Interview.

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Si on prend votre historique, c’est vraiment une montée progressive que le club a effectuée ?

Sur les dernières années, oui. Auparavant, il y a quand même eu une longue période au niveau du club sur de la NF1 et de la Ligue 2 avant de redescendre en NF1 lorsque justement j’ai repris les rênes de l’équipe. Après, c’est vrai que tout s’est enchaîné. C’est même un peu surréaliste pour une ville comme Charnay d’avoir pu enchaîner cette descente en NF1 et tout de suite derrière le titre de champion de France de NF1, une demi-finale de playoffs de Ligue 2 puis un titre de champion de France avec une accession en Ligue Féminine. Ce n’était pas dans les projets d’être en Ligue aussi tôt. L’année dernière on s’était vu avec les dirigeants pour voir à quel horizon on pouvait situer la montée en ligue. On était parti sur un dossier 2021. On a donc été plus vite que prévu. Quand il y a de la volonté, des choses qui fonctionnent… et puis modestement je connais très bien le basket féminin et je sais ce qui marche bien sur certaines visions et c’est aussi un atout.

1 200 spectateurs pour la finale, un écran géant pour le match à Toulouse, c’est une vraie passion qui existe autour de l’équipe ?

C’était archiplein et il a fallu transformer un peu la salle au niveau des places assises pour accueillir ces 1 200 personnes, ce n’était pas du tout prévu. A la base c’est une salle de 950 places et il a fallu demander des autorisations exceptionnelles. Oui, il y a eu un réel engouement, on est à un endroit où les gens aiment le basket. C’est comme partout, dès qu’il y a une équipe qui gagne, un style de jeu qui est plaisant, de l’échange entre ce qui se passe sur le terrain et ce qui se passe dans les tribunes, ça créé de l’engouement. C’est avant tout une belle récompense pour les acteurs du terrain, les joueuses, les dirigeants et moi-même de voir qu’avec tout le travail qui est fourni, le basket qui est présenté, les gens apprécient et viennent de plus en plus nombreux. Quand on discute avec les gens qui viennent au match, ils disent que le basket que l’on a proposé tout au long de la saison est ultra plaisant à regarder, ça les passionne.

Il y a une centaine de kilomètres entre Charnay et Chalon, y a-t-il une forme de concurrence, une partie du public qui va voir des matches des deux équipes ?

Il y a deux publics, Chalon c’est du basket masculin. Mais les dirigeants de Chalon sont venus et on a été aidé par le président (Dominique) Juillot pour avoir cet objectif de monter, il a fait partie de nos soutiens humains. La concurrence qu’il y a pu avoir pour nous c’est un peu Prissé-Macon qui est le village d’à côté et qui fait du basket masculin (NDLR: l’ESPM est en N2). On se partage parfois les spectateurs mais si on joue en décalage les gens vont voir aussi bien Prissé que Charnay.

Photo: Antoine Griezmann, Dominique Martin, Charnay.
« Antoine Griezmann est Mâconnais et il est toujours attaché à sa ville »

L’international de football Antoine Griezmann est venu au match 3 de la finale contre Toulouse. C’était la première fois ?

C’était la première fois et c’était un petit truc en plus pour l’ambiance de cette finale, pour que ce ne soit pas un jour comme les autres. C’est un Mâconnais et il est toujours attaché à sa ville. Il aime le basket et il est habituellement davantage habitué aux salles NBA. Ça a changé un petit peu pour lui ! Deux ou trois personnes ont œuvré pour le faire venir. Reviendra t-il ? Je ne sais pas.

Souvent une équipe qui monte est sur sa lancée positive et c’est souvent la deuxième année, celle de la confirmation qui est la plus délicate ?

Oui mais ça reste de la théorie. On peut surfer sur une forme d’euphorie mais c’est aussi dangereux car justement il ne faut pas se mettre dans la tête le fait que l’on va gagner autant de matches que la saison passée. J’espère qu’il sera le plus court possible mais un enchaînement de défaites risque d’affecter aussi bien les joueuses qu’à un moment donné le public et les dirigeants. Je suis d’accord sur le raisonnement mais si on profite un peu de cette euphorie, on risque d’être vite calmé. Notre premier match à l’Open c’est Montpelier. Ce qui m’intéresse c’est de voir comment on va réagir à ces nouvelles difficultés. Il va falloir travailler dur pour être au niveau.

Auparavant, il y avait une ou deux équipes de pointe et cette saison, il y en a quatre ou cinq ?

Oui, il y a un réel top 5, le championnat est très dense. J’ai connu la Ligue Féminine il y a quelques années à Toulouse et je l’ai revu l’an passé notamment à l’Open et sur les finales à Lyon, ce n’est plus du tout le même niveau de jeu. Il y a eu une progression notamment dans l’intensité physique, de jeu. Il va falloir en effet batailler contre pas mal d’équipes et pas seulement deux épouvantails. Et puis avec cette formule de playdowns, au cas où, il y a des matches qui vont compter double. L’exploit contre un gros c’est bien, ça fait plaisir sur le moment mais ça ne fait pas beaucoup plus avancer dans le championnat. C’est évident qu’il vaut mieux gagner contre des équipes qui seront à la lutte avec nous.

« Laétitia (Guapo) est une très bonne joueuse de 3×3 mais elle montrera qu’elle est aussi une très bonne joueuse de 5×5 »

Pour faire venir Pauline Lithard, vous avez prospecté dès le début de l’année ou attendu que les grosses cylindrées se servent ?

Dès que l’on a su que Mélanie Devaux que l’on souhaitait conserver partait pour raisons personnelles, la priorité a été de se mettre en quête d’une meneuse titulaire qui pouvait aussi bien jouer en Ligue qu’en Ligue 2. Ça s’est fait très tôt avec des premières discussions en janvier ou février. On n’a pas attendu que les gros disent, on garde, on ne garde pas. Je ne peux pas concevoir mon basket sans une très bonne meneuse.

Pour les étrangères, vous avez pris deux jeunes Américaines, une déjà expérimentée, Jade Johnson-Walker, et une qui sort de fac, Jordan Moore ?

C’est plus facile de cibler des joueuses qui n’ont pas une grosse expérience européenne, elles coûtent mois cher. Je regarde d’abord les profils et après on parle argent. Et même si ce sera une rookie dans le championnat, j’ai trouvé celui de Jordan Moore athlétique, très intéressant. On verra si elle s’adapte au championnat français. Jade Johnson-Walker a deux saisons en Grèce et a connu l’Eurocup, c’est intéressant aussi. Ce sont aussi deux joueuses qui collent totalement à notre budget donc ça tombe bien. On n’a pas les moyens dans l’immédiat de se payer des joueuses de l’équipe de France ou de WNBA. Le vécu, l’expérience c’est important mais c’est surtout l’alchimie entre les joueuses qui va être déterminante.

Laétitia Guapo est l’une des meilleures joueuses de 3×3 au monde, actuellement quatrième du ranking FIBA. C’est positif cette pratique pour le 5×5 ?

Elle m’a dit qu’elle se sent en pleine forme, qu’elle est encore un cran au-dessus. J’ai vu certains de ces matches, il y a beaucoup d’intensité physique. C’est un jeu très rapide, qui marche beaucoup à l’instinct. C’est une belle pratique complémentaire du 5×5 et ça ne peut qu’augmenter les qualités des joueuses. J’espère juste qu’elle ne sera pas trop fatiguée. Laétitia est une très bonne joueuse de 3×3 mais elle montrera qu’elle est aussi une très bonne joueuse de 5×5.

Photo d’ouverture: Dominique Martin (Charnay)

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Si on prend votre historique, c’est vraiment une montée progressive que le club a effectuée ?

Sur les dernières années, oui. Auparavant, il y a quand même eu une longue période au niveau du club sur de la NF1 et de la Ligue 2 avant de redescendre en NF1 lorsque justement j’ai repris les rênes de l’équipe. Après, c’est vrai que tout s’est enchaîné. C’est même un peu surréaliste pour une ville comme Charnay d’avoir pu enchaîner cette descente en NF1 et tout de suite derrière le titre de champion de France de NF1, une demi-finale de playoffs de Ligue 2 puis un titre de champion de France avec une accession en Ligue Féminine. Ce n’était pas dans les projets d’être en Ligue aussi tôt. L’année dernière on s’était vu avec les dirigeants pour voir à quel horizon on pouvait situer la montée en ligue. On était parti sur un dossier 2021. On a donc été plus vite que prévu. Quand il y a de la volonté, des choses qui fonctionnent… et puis modestement je connais très bien le basket féminin et je sais ce qui marche bien sur certaines visions et c’est aussi un atout.

1 200 spectateurs pour la finale, un écran géant pour le match à Toulouse, c’est une vraie passion qui existe autour de l’équipe ?

C’était archiplein et il a fallu transformer un peu la salle au niveau des places assises pour accueillir ces 1 200 personnes, ce n’était pas du tout prévu. A la base c’est une salle de 950 places et il a fallu demander des autorisations exceptionnelles. Oui, il y a eu un réel engouement, on est à un endroit où les gens aiment le basket. C’est comme partout, dès qu’il y a une équipe qui gagne, un style de jeu qui est plaisant, de l’échange entre ce qui se passe sur le terrain et ce qui se passe dans les tribunes, ça créé de l’engouement. C’est avant tout une belle récompense pour les acteurs du terrain, les joueuses, les dirigeants et moi-même

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