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France-Monténégro (80-72) : un match qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses

Au terme d’un match laborieux, l’équipe de France a remporté face au Monténégro le premier des trois matchs qu’elle va disputer à l’Astroballe de Villeurbanne en préparation à la coupe du Monde. Rien de bien rassurant n’est à ressortir de ce match, si ce n’est une belle réaction en fin de match. Et

Au terme d’un match laborieux, l’équipe de France a remporté face au Monténégro le premier des trois matchs qu’elle va disputer à l’Astroballe de Villeurbanne en préparation à la coupe du Monde. Rien de bien rassurant n’est à ressortir de ce match, si ce n’est une belle réaction en fin de match. Et Vincent Collet comme Nicolas Batum sont bien conscients du travail qui reste à abattre pour prétendre atteindre les objectifs fixés pour la compétition mondiale.

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C’est dans une chaleur étouffante et une Astroballe pleine à craquer et vibrante que l’équipe de France a disputé le premier des trois matchs de préparation planifiés à Villeurbanne, face au Monténégro coaché par le bien connu en ces lieux Zvezdan Mitrovic, l’entraîneur de LDLC Asvel.

En ouverture de la soirée, le Brésil a défait l’Argentine 89-82 au terme d’un match serré mais pas toujours très intense, faisant la différence en fin de partie alors que les Argentins vendangeaient sur la ligne des lancers francs (six lancers ratés dans les dernières minutes).

L’ambiance montait d’un cran avec l’entrée des Français et des Monténégrins sur le parquet. Mais l’équipe de Vincent Collet avait du mal à démarrer : une intensité défensive minimale, une attaque approximative, la France s’en remettait principalement à des exploits individuels (Evan Fournier dans un premier temps, Nando De Colo ensuite) pour répondre à une équipe monténégrine bien plus collective et appliquée. Le premier quart-temps se concluait cependant sur un score d’égalité, 19-19.

Le deuxième quart-temps ne se montrait pas plus rassurant pour les Bleus. Nando De Colo (4 points à ¼ aux tirs en 15 minutes) apparaissait frustré, Rudy Gobert (8 pts à 1/3 et 6/10 aux lancers francs, 6 rebonds, 2 contres) n’arrivait pas à conclure près du cercle, Élie Okobo (4 pts et 3 balles perdues en 9 mn) jouait un peu trop seul (il n’était pas le seul…), la défense prenait l’eau de toutes parts. Résultat, de 27-31 au bout de 5 minutes dans le quart-temps, le score passait à 27-38 deux minutes plus tard. À 1’20 de la fin du quart-temps, le score partiel était de 11-22, avant que Nicolas Batum (18 pts à 7/9, dont 4/4 à trois points, en 21’45) sonne la révolte par le biais de deux tirs à trois points. 36-43 à la mi-temps.

Photo : Diandra Tchatchouang et Nicolas Batum, FFBB

Si l’on pouvait espérer que le staff technique ait rectifié le tir à la mi-temps, les premiers moments du troisième quart-temps ne donnaient pas l’impression que c’était le cas, avant un passage plus maîtrisé, tant en défense qu’en attaque, qui permettait aux Bleus de revenir à un point. Mais la France retombait dans ses travers d’individualisme offensif et de laxisme défensif, autorisant notamment l’Américain naturalisé Derek Needham (ex-Monaco) à marquer tranquillement au milieu des cinq Français, à la grande colère de Vincent Collet. Le quart-temps se concluait sur un score de 51-59.

Nicolas Batum prenait alors les choses en main, démarrant le dernier acte par deux tirs à trois points, alors que toute l’équipe montait en intensité défensive et accélérait le rythme en attaque. Le Monténégro était débordé physiquement par un cinq articulé autour de Frank Ntilikina (3 pts à 1/5, 3 rbds, 2 pds), Evan Fournier et Axel Toupane (8 pts à ¾ en 13 mn), qui disputaient l’intégralité du quart-temps, avec Batum aligné en poste 4. Ntilikina dominait en défense, Toupane s’activait des deux côtés du terrain, Fournier était au four et au moulin (5 passes et 4 interceptions sur le match pour aller avec ses 17 points). En quelques minutes, les Français passaient un 23-6 définitif à un adversaire qui tirait la langue (74-65). La fin du match n’était plus qu’une formalité, avec un score final de 80-72.

Photo : Nicolas Batum, FFBB
« On se « suicide » un peu trop »

Pendant trois quart-temps, l’équipe de France a donc montré un visage préoccupant, entre attaque manquant de fluidité, se remettant trop souvent à des exploits individuels (pas toujours couronnés de succès qui plus est), et défense laxiste, notamment dans la peinture (34 points encaissés dans la raquette, 10 rebonds offensifs concédés). À l’inverse, les Bleus ont appliqué les consignes de Vincent Collet en matière d’interceptions (10 sur le match, pour 11 balles perdues) et de jeu rapide : 21 points marqués dans ce secteur. Et le dernier quart-temps a permis à l’équipe de montrer un tout autre visage, en jouant plus vite et plus collectivement en attaque tout en défendant enfin de manière cohérente. Avec comme résultat une bien meilleure adresse (5/8 à trois points sur ce quart-temps pour 5/16 pour les trois précédents) face à des Monténégrins devenus incapables de répliquer (6/16 dont 0/4 à trois points sur le dernier quart-temps).

En conférence d’après-match, Vincent Collet et Nicolas Batum sont revenus sur les errances des trente premières minutes et sur la réaction des dix dernières, ne manquant pas de souligner le travail qui restait à effectuer pour espérer réaliser une coupe de Monde répondant aux attentes.

Nicolas Batum : « Nous n’avons pas bien commencé en défense, nous sommes partis dans nos travers et faiblesses. On a essayé de trouver la solution individuellement plutôt que de bouger le ballon. En face, le Monténégro a bien joué le coup et fait l’écart. En deuxième mi-temps, nous avons été plus durs, plus intenses alors qu’en attaque, on a plus bougé le ballon. Axel (Toupane) a fait une très grosse entrée, Frank (Ntilikina) aussi. Au-delà de ça, il y a eu des erreurs, et même si l’on a gagné, on ne peut pas se satisfaire de ce que l’on a montré.

En défense, on veut trop en faire, on se « suicide » un peu trop. Il faut qu’on continue à bosser là-dessus, qu’on trouve des automatismes. Notre groupe n’a pas beaucoup joué ensemble ces trois dernières années, c’est pour cela qu’il faut qu’on travaille. Mais il faut mieux faire ces erreurs maintenant pour pouvoir les rectifier.

En outre, il ne faut pas négliger le Monténégro : ils ont de bons joueurs, ont mis de bons tirs, sont très bien coachés (sourire). Il faut leur donner du crédit, ils nous ont posé des problèmes.

Pour ma part, les tirs que j’ai mis au quatrième quart-temps, ce sont des tirs qui ont été amenés par le collectif, dans la logique de ce que l’on veut faire. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose de spécial. »

Photo : Frank Ntilikina et Axel Toupane, FFBB
« On a senti que les gars voulaient gagner ce match, et ça c’est positif. »

Vincent Collet : « Mon sentiment est forcément mitigé. Il y a la satisfaction d’avoir fait un effort important dans le dernier quart-temps pour aller chercher cette victoire, en haussant l’intensité défensive et en jouant de manière plus lucide qu’en première mi-temps. Mais, en début de match, on a fait des erreurs défensives et on a usé du jeu en première intention, le ballon ne bougeait pas suffisamment, on ne faisait pratiquement jamais défendre les Monténégrins, on ne les usait pas. Ils récupéraient la balle très vite, alors qu’on prenait des risques incessants, en plus pas couronnés de succès. Nous avons beaucoup mieux joué au début du troisième quart-temps, mais on est retombés dans nos travers. Ce n’est qu’à la fin de ces 10 minutes puis dans le dernier quart-temps qu’on s’est mis à être beaucoup plus justes, à gagner des ballons. Nous avons été dominés au rebond (NDLR : 25 contre 35 pour le Monténégro) mais nous ne perdons que 11 ballons et eux 17. À la fin, nous avons aussi retrouvé notre adresse, principalement parce que les tirs étaient mieux préparés, plus ouverts, alors qu’on se précipitait en première mi-temps.

Au quatrième quart-temps, l’activité d’Axel (Toupane) mais aussi le passage de Nicolas (Batum) en 4, qui donne de l’espace, de la justesse, tout cela permet qu’on se rapproche. Et Evan (Fournier) a été très bien dans cette fin de match. Autant en première mi-temps, il avait réussi quelques actions mais était un peu à côté de l’équipe, autant dans cette période il a joué beaucoup plus juste. Avec Axel, il a aussi été le symbole de l’effort défensif, il a volé des ballons, fait des aides. On a senti que les gars voulaient gagner ce match, et ça c’est positif.

Il faut que l’on arrive à amener un peu plus la balle à l’intérieur. Nos intérieurs ont dû beaucoup défendre car le jeu monténégrin tourne beaucoup autour de Vucevic et Dubljevic, qui sont tous les deux très bons, qui s’écartent, qui jouent dos au panier. Ils ont été beaucoup servis alors que nous, on ne sert pas assez nos intérieurs, même si ça ne sera sans doute jamais une option prioritaire. Quand on a une bonne position, il faut qu’on sache leur donner la balle, c’est un moyen de provoquer des fautes, d’impacter l’adversaire. Il faut trouver l’équilibre.

En attaque, on a cassé plusieurs fois les systèmes. À un moment, je prends un temps mort car sur les quatre possessions précédentes, il n’y a pas eu de système, juste une passe un tir. Ça, c’est interdit ! Si on fait ça, on n’a aucune chance d’être performants. On sait qu’on a perdu Thomas (Heurtel) et qu’on est très jeunes sur le poste de meneur, hormis Andrew (Albicy), il faut donc, pour compenser, que l’ensemble de l’équipe soit plus rigoureuse, plus disciplinée. C’est le seul moyen de mettre moins de pression sur nos meneurs de jeu. Demain (NDLR : ce soir), Théo Maledon et les autres qui n’ont pas joué seront sur le terrain. Louis Labeyrie, qui aurait dû jouer ce soir, et Amath M’Baye étaient absents car ils souffrent d’un syndrome intestinal, comme Adrien Moerman il y a quelques jours. Ce doit être le « syndrome du poste 4 » ! (rires) »

La boxscore est ICI.

Photo : Evan Fournier FFBB

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C’est dans une chaleur étouffante et une Astroballe pleine à craquer et vibrante que l’équipe de France a disputé le premier des trois matchs de préparation planifiés à Villeurbanne, face au Monténégro coaché par le bien connu en ces lieux Zvezdan Mitrovic (l’entraîneur de LDLC Asvel).

En ouverture de la soirée, le Brésil a défait l’Argentine 89-82 au terme d’un match serré mais pas toujours très intense, faisant la différence en fin de partie alors que les Argentins vendangeaient sur la ligne des lancers francs (six lancers ratés dans les dernières minutes).

L’ambiance montait d’un cran avec l’entrée des Français et des Monténégrins sur le parquet. Mais l’équipe de Vincent Collet avait du mal à démarrer : une intensité défensive minimale, une attaque approximative, la France s’en remettait principalement à des exploits individuels (Fournier dans un premier temps, De Colo ensuite) pour répondre à une équipe monténégrine bien plus collective et appliquée. Le premier quart-temps se concluait cependant sur un score d’égalité, 19-19.

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