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Charleville: Romuald Yernaux à propos d’Amel Bouderra: « elle a un basket champagne »

Amel Bouderra (1,63m, 30 ans), c’est la Little Big Woman des Flammes de Charleville-Mézières, entrée au club en NF1 en 2007 et qui lui est restée fidèle depuis. Elue meilleure française de Ligue féminine en 2016 et 2017, dans le 5 idéal en 2018, elle était la saison dernière la meilleure passeuse d’

Amel Bouderra (1,63m, 30 ans), c’est la Little Big Woman des Flammes de Charleville-Mézières, entrée au club en NF1 en 2007 et qui lui est restée fidèle depuis. Elue meilleure française de Ligue féminine en 2016 et 2017, dans le 5 idéal en 2018, elle était la saison dernière la meilleure passeuse d’Euroleague (6,9 passes). Avec 21 points à 8/13 aux tirs, 9 passes, 2 rebonds et 2 interceptions, elle a obtenu face à Tarbes la meilleure évaluation de la deuxième journée de LFB (26) et a été ainsi déclarée MVP par celle-ci.

Son coach Romuald Yernaux nous en dit davantage sur sa meneuse de jeu.

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Amel Bouderra est plus que jamais le trait d’union avec l’histoire du club ? C’est une aventure rare de passer de la troisième division à l’Euroleague ?

C’est assez exceptionnel. Si elle avait voulu connaître plus tôt l’Euroleague -je pense qu’elle a eu un ou deux passages dans sa carrière où c’était possible- elle aurait pu partir de Charleville pour aller sur des clubs plus huppés pour à la fois gagner des titres et jouer l’Euroleague. Elle a fait preuve de confiance et de fidélité et elle a construit son truc elle-même. Finalement, ça a plus de valeur même si elle n’a toujours pas de titres avec Charleville. Sa carrière, elle l’a méritée, elle n’est pas allée dans des endroits où les clubs se qualifiaient et la recrutaient. Je pense qu’elle est fière de ça aussi. On dit souvent que les joueurs ne sont pas des joueurs de club dans le sport de haut niveau et elle prouve que ce n’est pas forcément vrai et qu’il existe encore des gens qui ont un état d’esprit qui ne les oblige pas à partir à droite, à gauche, pour exister ou jouer la surenchère. Elle a encore de belles années devant elle d’ailleurs !

Ne l’a-t-elle pas un peu payé au niveau de l’équipe nationale (elle ne compte que 16 sélections) de ne pas s’être retrouvé en Euroleague à 25 ans ?

C’est une question à poser à un autre entraîneur ! Je ne peux pas répondre. Il y a des gens qui sont en équipe de France et qui ne sont pas en Euroleague. Si l’on veut rester dans le championnat de France, il n’y a pas de places pour tout le monde en Euroleague. L’équipe de France, c’est une sélection où il y a un phénomène de générations. Franchement, je ne peux pas répondre à cette question de savoir si le fait de ne pas être en Euroleague l’a pénalisée puisque l’année où elle est allée en Euroleague, elle n’est pas allée en équipe de France. C’est aussi une des rares joueuses françaises à avoir connu la troisième division, trois finales de Coupe de France, l’Eurocup, l’Euroleague, l’équipe de France, les JO (NDLR : de Rio en 2016 en remplacement de Céline Dumerc, blessée) et qui n’est jamais passée par l’INSEP. Dès le départ elle n’est pas reconnue dans sa génération comme un joueuse qui sort de l’INSEP. C’était déjà compliqué au départ. Elle a eu un parcours atypique, rien ne lui a été acquis, elle n’a jamais été annoncée comme la future grande meneuse de çi ou ça. Elle a acquis les choses par le travail, rien ne lui était prédestiné, elle n’était pas portée par un profil que l’on a voulu rendre exemplaire. C’est ça qui est gratifiant.

Elle a aussi un style de jeu atypique avec beaucoup de fantaisies ?

Elle est un peu fantasque. C’est l’une des dernières meneuses de petite taille qui n’hésite pas à aller un peu dans la raquette. C’est quelqu’un qui a par moments un basket un peu champagne même si elle a énormément évolué en meneuse un peu plus gestionnaire sur les dernières années. C’est une meneuse-scoreuse donc il y a un côté feux d’artifice dans sa façon de vivre le basket. C’est aussi ce qui lui a permis quelque part de s’identifier.

Elle symbolise votre club. Elle est appréciée en interne et par les supporters ?

Elle est là depuis treize ans et elle a aussi fait beaucoup d’actions humanitaires, elle est très engagée dans la vie du club. Ça dépasse le cadre de la joueuse professionnelle. Le club lui a aussi rendu. L’équipe est de moins en moins à l’effigie d’Amel mais vraiment d’un collectif dont fait partie Amel, Endy (Miyem), Kim (Mestdagh). C’est l’institution qui est la plus forte plus que le nom d’une joueuse.

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Amel Bouderra est plus que jamais le trait d’union avec l’histoire du club ? C’est une aventure rare de passer de la troisième division à l’Euroleague ?

C’est assez exceptionnel. Si elle avait voulu connaître plus tôt l’Euroleague -je pense qu’elle a eu un ou deux passages dans sa carrière où c’était possible- elle aurait pu partir de Charleville pour aller sur des clubs plus huppés pour à la fois gagner des titres et jouer l’Euroleague. Elle a fait preuve de confiance et de fidélité et elle a construit son truc elle-même. Finalement, ça a plus de valeur même si elle n’a toujours pas de titres avec Charleville. Sa carrière, elle l’a méritée, elle n’est pas allée dans des endroits où les clubs se qualifiaient et la recrutaient. Je pense qu’elle est fière de ça aussi.

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Photo: FIBA

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