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[REDIFF] Guide Jeep Élite 2019-20 – Nanterre : Reconstruire, encore et encore

Qu’il s’appelle JSF Nanterre ou, aujourd’hui, Nanterre 92, le club de la préfecture des Hauts-de-Seine mérite le qualificatif de « miracle permanent » : depuis sa montée en Pro A à l’issue de la campagne 2009-10 (titre de champion de Pro B à la clé), l’équipe menée par Pascal Donnadieu n’a connu qu’

Qu’il s’appelle JSF Nanterre ou, aujourd’hui, Nanterre 92, le club de la préfecture des Hauts-de-Seine mérite le qualificatif de « miracle permanent » : depuis sa montée en Pro A à l’issue de la campagne 2009-10 (titre de champion de Pro B à la clé), l’équipe menée par Pascal Donnadieu n’a connu qu’une seule saison négative (la première, avec 14 victoires et 16 défaites, 11e place finale) et une seule autre sans qualification pour les playoffs (2013-14, avec une 10eplace, 16 victoires-14 défaites). Le reste, ce sont des exercices terminés entre la 2e et la 8e place, un titre de champion en 2012-13 et, pour cette dernière saison, une 4e place de saison régulière (23 victoires-11 défaites) et une élimination en demi-finale en trois manches, vaincu par le futur champion, LDLC Asvel. Le tout, il faut le rappeler, avec le 11e budget et la 8e masse salariale !

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Cet impressionnant bilan, Nanterre le doit à la vista de la famille Donnadieu, avec le père Jean à la présidence du club, le frère Frédéric manager général et, bien sûr, Pascal aux commandes de l’équipe première. Parce qu’il en faut, du flair dans le recrutement et du talent dans la gestion des hommes pour arriver chaque année à bâtir une équipe qui va jouer les premiers rôles alors qu’elle a été vidée de sa substance plus tôt lors de l’intersaison. À la fin de l’exercice 2016-17, 8 joueurs étaient partis (pour autant d’arrivées), 3 seulement étaient restés. Cette année, c’est encore pire : ne reste que le seul Jean-Marc Pansa, tous les autres joueurs ont été voir ailleurs. Au grand dam de Pascal Donnadieu, qui aurait bien aimé en conserver au moins quelques-uns. Ne pouvant rivaliser économiquement avec les grosses écuries françaises, et encore moins européennes, Nanterre n’a pu que constater les dégâts. Et ainsi voir que Lahaou Konaté, auteur d’une saison de toute beauté (élu dans le Cinq majeur de la Jeep Élite et Meilleur défenseur 2018-19), était parti alors que, à l’heure où ces lignes sont écrites, le joueur n’a toujours pas de club.

Une nouvelle fois pillé, Nanterre a donc dû refonder un effectif du sol au plafond. Comme à l’habitude en piochant tout azimut, de la Pro B (pour Damien Bouquet) aux bons championnats européens (Allemagne, Italie) en passant par la Jeep Élite. À regarder la fiche d’identité des joueurs recrutés, il n’apparaît aucun pari. Sauf peut-être sur Youssou Ndoye. Non pas que la valeur du joueur soit en doute, il a suffisamment démontré son niveau ces dernières années à Bourg-en-Bresse. Mais sur son profil : avec ses 2,13m et son imposant physique, l’international sénégalais est un totem dans la raquette, le genre de joueurs que Pascal Donnadieu a très rarement eu dans ses effectifs (Julian Gamble, le profil probablement le plus proche avec ses 2,08m, ayant surtout brillé par son inconstance la saison passée). Youssou Ndoye apportera donc une menace offensive intérieure assez nouvelle dans le jeu nanterrien et composera avec Taylor Smith un duo de pivots de haute volée. Pour les épauler, l’habituel ensemble de snipers cher à Pascal Donnadieu sera bien évidemment de la partie, avec le meneur Kenny Chery, très bon à Boulazac, un Isaïa Cordinier qui semble en avoir fini avec ses problèmes de genoux et le retour d’une vieille connaissance, Spencer Butterfield. Sans oublier Dallas Moore et Devin Oliver, qui vont découvrir la Jeep Élite mais ne sont pas réputés manchots dans l’exercice.

Comme toujours, cela va donc artiller de loin à Nanterre. La différence par rapport à d’autres saisons, c’est que la salle Maurice-Thorez verra aussi des pivots aussi efficaces sous leur panneau qu’en attaque, permettant une meilleure alternance de jeu. Le seul bémol qu’on pourrait soulever, c’est la minceur de l’effectif : 9 joueurs professionnels, dont Jean-Marc Pansa qui n’a pas encore vraiment éclos et Damien Bouquet qui, même si ses qualités sont évidentes, doit encore prouver qu’il peut les exprimer à un niveau supérieur à celui qu’il connaît. Une fois cela dit, l’examen du roster donne surtout une impression d’équilibre. Avec la patte Pascal Donnadieu pour animer tout cela, nul doute que le « miracle permanent » va connaître un nouvel épisode.

Photo : Nanterre 92

Salle :  Maurice-Thorez (3 000 places)

Président : Jean Donnadieu (78 ans)

Départs : Dominic Waters (Ironi Nahariya, Israël), Jeremy Senglin (Andorre, Espagne), Corentin Carne (Antibes, Pro B), Nick Johnson (Turk Telekom, Turquie), Lahaou Konaté, Julian Gamble (Hunan, Chine), Demetrius Treadwell (Hapoël Tel-Aviv, Israël), Adas Juskevicius (Parma Basket Perm, Russie), Haukur Palsson (Unics Kazan, Russie), Hugo Invernizzi (CSP Limoges).

Arrivées :Damien Bouquet (Évreux, Pro B), Isaïa Cordinier (Antibes), Taylor Smith (Gravelines-Dunkerque), Devin Oliver (S.Oliver Würzburg, Allemagne), Kenny Chery (Boulazac), Spencer Butterfield (Reggio D’Emilie, Italie), Dallas Moore (Turin, Italie), Youssou Ndoye (Bourg-en-Bresse), Anthony da Silva (Bétis Séville, Espagne, prêt).

Photo : BBD – Linda Chasserieau

Kenny Chery – né le 24 janvier 1992 – 1,80m – Poste 1 – Canadien (Cotonou)

Le meneur québécois a été l’une des révélations de la saison passée en Jeep Élite. Passé professionnel en 2015, il a depuis franchi les échelons, progressant d’année en année. Après une campagne en Hongrie à l’Alba Fehervar, il a produit une saison moyenne à Séville (9,0 points, 1,7 passe, 7,2 d’évaluation) avant de hisser son niveau la suivante avec San Sébastian (13,6 points, 2,2 passes, 11,2 d’évaluation). Et de faire encore mieux, donc, l’an dernier avec Boulazac : 16,7 points (43,8 % aux tirs, 40,5 % à trois-points), 3,4 rebonds, 4,3 passes décisives, 16,5 d’évaluation. Autant dire que Pascal Donnadieu ne serait pas contre le fait qu’il continue à progresser au même rythme !

Dallas Moore – né le 27 octobre 1994 – 1,85m – Poste 1-2 – Américano-albanais (Bosman)

Attention, shooteur fou ! Rien que de normal sous les ordres de Pascal Donnadieu, effectivement. Le natif de St-Petersburgh (Floride) présente le profil-type du combo guard tel que les aime l’entraîneur de Nanterre : vif et n’hésitant pas à artiller. Ce qu’il faisait lors de ses années de fac à North Florida (23,9 points à 39,8 % à trois-points pour 7,4 tirs de loin par match sur sa dernière année, 2016-17) et en Europe, où il a débuté sa carrière professionnelle. À Pesaro, il marquait ainsi 18,7 points (46,1 % aux tirs dont 34,4 % à trois-points) pour 3,7 rebonds et 2,2 passes. En 2018-19, il a commencé l’année à l’Hapoel Tel Aviv, où il n’a fait que passer malgré des stats très correctes : 13,0 points (43,5 % à trois-points), 2,3 rebonds et 1,8 passe en championnat (6 matchs). Il s’est alors installé à Turin, avec Mam’ Jaiteh, où, malgré la mauvaise saison du club, il a tiré son épingle du jeu : 15,9 points (51,3 % aux tirs dont 40,0 % à trois-points), 2,3 rebonds et 3,2 passes. S’il épure un peu son jeu (2,1 balles perdues à Turin), il sera une menace importante sur les lignes extérieures, capable de jouer avec ou en remplacement de Kenny Chery et Spencer Butterfield.

Anthony Da Silva – né le 26 mai 2001 – 1,86m – Poste 1 – Français

Anthony n’est autre que le fils de Philippe Da Silva, l’un des adjoints de Pascal Donnadieu. Il arrive du Bétis Séville, où il a passé ces deux dernières saisons. Auparavant, il s’est formé à l’ALM Évreux, avant d’aller goûter au bon air andalou, où il a sévi dans l’équipe réserve de Séville (en Liga EBA, la NM2 espagnole) avec un certain bonheur : 12,0 points (45,2 % aux tirs dont 42,4 % à trois-points), 3,5 rebonds, 3,5 passes pour 12,5 d’évaluation, ce qui lui a valu d’entrer une fois en jeu avec l’équipe première en LEB Oro (l’équivalent de notre Pro B) pour 2 points, 1 rebond et 2 passe en 6 minutes. Prêté par le Bétis Séville, ce meneur de jeu passeur et créateur (à l’instar de son père) va se voir confier le rôle du 10e homme de l’effectif. À lui de montrer qu’il peut avoir un véritable rôle sur le terrain.

Photo : FIBA Europe Cup

Spencer Butterfield – né le 11 octobre 1992 – 1,91m – Poste 2 – Américain

Souriant et performant, Spencer Butterfield n’avait laissé que de bons souvenirs à Nanterre après son passage en 2016-17 (12,2 points à 45,5 % aux tirs dont 40,9 % à trois-points, 4,3 rebonds, 2,3 passes, 12,9 d’évaluation). Mais c’est tout de même une surprise de le voir de retour : en effet, après un bon début de campagne avec Reggio Emilia la saison dernière (15,8 points, 53,3 % à trois-points, 3,0 rebonds et 2,0 passes en 4 matchs), il était rentré aux États-Unis soigner une blessure au pied avant d’annoncer se reconvertir dans l’immobilier. Finalement, celui qui avait fait les beaux jours de la Juventus Utenos (Lituanie) et de l’Alba Berlin au cours des années passées a dû ressentir des fourmis dans les jambes et n’a pas hésité à revenir là où il avait remporté coupe de France et FIBA Europe Cup. S’il n’est pas trop rouillé, il ravira à nouveau le public de Maurice-Thorez.

Photo : Antibes Sharks

Isaïa Cordinier – né le 28 novembre 1996 – 1,91m – Poste 2/3 – Français

Pour Isaïa Cordinier, la saison 2018-19 a été celle de la rédemption, après une année blanche passée à soigner de récurrentes tendinites aux genoux. Le fils de l’ancien international de handball Stéphane Cordinier a commencé sa formation à Antibes avant de partir en Pro B, à Évreux puis Denain, gagner du temps de jeu et parfaire son expérience. Une initiative couronnée de succès : à l’intersaison 2016, après avoir décroché le titre de Meilleure progression de Pro B avec Denain, le natif de Créteil est drafté en 44e position par les Atlanta Hawks. De retour sur la Côte d’Azur dans son club formateur, Isaïa Cordinier réalise alors une bonne saison 2016-17 (6,5 points à 35,7 % aux tirs, 2,8 rebonds, 1,9 passe et 6,1 d’évaluation) mais ses premiers soucis de genoux freinent sa progression et il doit finalement s’arrêter de jouer pendant plus d’un an. De retour sur les parquets avec les Sharks d’Antibes la saison dernière, ses débuts ont été laborieux, mais il a fini la saison sur les chapeaux de roue, malgré la descente en Pro B d’Antibes : 13,9 points et 15,2 d’évaluation sur les dix derniers matchs. Manquant encore de régularité à trois points (33,3 % sur la saison, passant de 1/7 à 5/8 dans l’exercice selon les matchs), l’athlétique arrière-ailier compense par son agressivité offensive et son attaque du cercle. Un jeu complémentaire de celui des joueurs au loin que sont Dallas Moore ou Spencer Butterfield.

Photo : ALM Evreux

Damien Bouquet – né le 19 juin 1994 – 1,97m – Poste 2-3 – Français

En 2015, à la fin de son cursus Espoirs à Strasbourg, Damien Bouquet n’a pas hésité à descendre en Pro B parachever sa formation à un échelon conforme à son niveau. Bien lui en a pris : en quatre saisons (deux à Charleville-Mézières, deux autres à Évreux), il s’est montré en progression constante, devenant l’un des meilleurs joueurs français de la division. La saison passée, il valait ainsi 9,7 points (49,3 % aux tirs, 39,8 % à trois-points), 3,6 rebonds et, surtout, 6,1 passes pour 14,8 d’évaluation. Capable de tout (bien) faire sur un parquet, le natif de Beaune va maintenant devoir démontrer qu’il dispose du volume physique suffisant pour réaliser les mêmes prestations en Jeep Élite.

Devin Oliver – né le 2 juillet 1992 – 2,01m – Poste 4-3 – Américain

Pascal Donnadieu ayant toujours apprécié les postes 4 shooteurs, il n’est pas étonnant que, pour cette saison, son choix se soit porté du Devin Oliver. Le natif de Kalamazoo (Michigan) a effectivement montré sur le dernier exercice sa capacité à enquiller de loin. Il a commencé son année à Banvit (Turquie) où, en 10 matchs, il a produit 13,3 points (52,5 % aux tirs dont 48,5 % à trois-points), 7,6 rebonds et 1,9 passe pour 17,8 d’évaluation) avant de migrer à s.Oliver Würzburg (Allemagne), où son rendement a été à peine moindre : 11,6 points à 51,5 % (47,8 % à trois-points), 4,3 rebonds et 2,1 passes décisives pour 12,6 d’évaluation. Un joueur qui devrait cadrer avec la philosophie du club, passé en fin de saison 2015-16 à Rouen (alors en Pro A) pour 9,9 points à 44,8 % aux tirs dont 34,2 % à trois-points, 6,7 rebonds, 1,5 passe décisive et 13,5 d’évaluation.

Photo : BCM

Taylor Smith – né le 23 juillet 1991 – 1,98m – Poste 5-4 – Américain

La question reste posée : comment un si « petit » joueur (pour son poste) peut-il se révéler être un si formidable contreur ? Du haut de son 1,98m, le marsupilami texan a en effet réalisé dans cette catégorie statistique les performances suivantes lors de ses quatre dernières saisons (deux à Ravenne, Italie, deux à Gravelines-Dunkerque) : 2,4 ; 2,3 ; 2,1 ; 1,6. Double meilleur contreur de Jeep Élite, le joueur formé à Stephen F. Austin est donc un redoutable défenseur mais aussi un attaquant qui ne gâche rien : 10,6 points à 65,7 % aux tirs, pour aller avec ses 7,0 rebonds et 2,4 passes (18,0 d’évaluation) la saison passée. Et même si les chiffres restent médiocres, il s’est amélioré aux lancers francs : de 40,4 % en 2017-18 à 59,9 % l’an dernier. Avec Youssou Ndoye, il va former l’une des raquettes les plus difficiles à conquérir de la Jeep Élite !

Jean-Marc Pansa – né le 20 août 1997 – 2,08m – Poste 5-4 – Français

Mi-figue, mi-raisin, la saison 2018-19 de Jean-Marc Pansa a quand même permis à l’intérieur de montrer des progrès. De 2,8 points, 1,6 rebond et 3,5 d’évaluation (20 matchs à 7 minutes) la campagne précédente, il est passé à 3,9 points, 2,0 rebonds et 4,4 d’évaluation (26 matchs à 9,5 minutes). On est loin d’une explosion, mais l’éthique de travail du jeune Guyanais devrait lui permettre d’encore gravir des échelons, le contact avec Youssou Ndoye et Taylor Smith ne pouvant que lui être profitable sur les secteurs, comme la défense, où il est le plus perfectible.

Photo : Jacques Cormarèche

Youssou Ndoye – né le 15 juillet 1991 – 2,13m – Poste 5 – Sénégalais (Cotonou)

Quel parcours que celui de Youssou Ndoye ! Formé aux États-Unis à l’université de St-Bonaventure entre 2011 et 2015, il passe un an aux Austin Spurs en G-League sans crever l’écran (7,9 points à 57,1 % aux tirs, 7,0 rebonds, 1,1 contre) avant de rejoindre Bourg-en-Bresse, alors en Pro B. Là, en 2016-17, le natif de Dakar effectue une très belle première saison (14,1 points, 9,4 rebonds, 1,2 contre, 18,8 d’éval) conclue sur une montée en Jeep Élite. Où, toujours fidèle à son club bressan, il va continuer à progresser, au point de réaliser cette année des chiffres similaires à ceux produits en Pro B : 13,9 points à 60,4 % aux tirs, 8,8 rebonds (meilleur rebondeur de Jeep Élite), 1,4 contre, 18,9 d’évaluation (deuxième de Jeep Élite). Mobile pour sa taille et sa masse, adroit (plus de 73 % aux lancers francs), vertical, il a tout pour s’épanouir dans le jeu up tempo de Pascal Donnadieu. Et, lorsqu’il sera associé à Taylor Smith, on souhaite bien du courage aux audacieux qui voudront s’approcher du cercle nanterrien… Pour l’heure, Youssou Ndoye participe avec son équipe nationale à la Coupe du monde où, en 5 matchs, il génère 11,8 points (50,0 % aux tirs), 6,2 rebonds et 1,4 contre pour 13,4 d’évaluation, dans la droite lignée de ses performances françaises.

Photo : Nanterre 92

Coach :

Pascal Donnadieu – né le 29 mai 1964 – Français

Faut-il rappeler une nouvelle fois le parcours de Pascal Donnadieu, coach de Nanterre depuis 32 ans (!), passé des plus petits niveaux départementaux à la Jeep Élite, au titre de champion de France, à la coupe de France, à la victoire en FIBA Europe Cup, au titre de champion d’Europe en tant qu’assistant de Vincent Collet avec l’équipe de France ? A priori indissociable du club, dont son père est président. Et un adepte du beau jeu offensif, qu’il met en pratique année après année.

Assistants :

Franck Le Goff (48 ans) Philippe Da Silva (40 ans)

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Cet impressionnant bilan, Nanterre le doit à la vista de la famille Donnadieu, avec le père Jean à la présidence du club, le frère Frédéric manager général et, bien sûr, Pascal aux commandes de l’équipe première. Parce qu’il en faut, du flair dans le recrutement et du talent dans la gestion des hommes pour arriver chaque année à bâtir une équipe qui va jouer les premiers rôles alors qu’elle a été vidée de sa substance plus tôt lors de l’intersaison. À la fin de l’exercice 2016-17, 8 joueurs étaient partis (pour autant d’arrivées), 3 seulement étaient restés. Cette année, c’est encore pire : ne reste que le seul Jean-Marc Pansa, tous les autres joueurs ont été voir ailleurs. Au grand dam de Pascal Donnadieu, qui aurait bien aimé en conserver au moins quelques-uns. Ne pouvant rivaliser économiquement avec les grosses écuries françaises, et encore moins européennes, Nanterre n’a pu que constater les dégâts. Et ainsi voir que Lahaou Konaté, auteur d’une saison de toute beauté (élu dans le Cinq majeur de la Jeep Élite et Meilleur défenseur 2018-19), était parti alors que, à l’heure où ces lignes sont écrites, le joueur n’a toujours pas de club.

Une nouvelle fois pillé, Nanterre a donc dû refonder un effectif du sol au plafond. Comme à l’habitude en piochant tout azimut, de la Pro B (pour Damien Bouquet) aux bons championnats européens (Allemagne, Italie) en passant par la Jeep Élite. À regarder la fiche d’identité des joueurs recrutés, il n’apparaît aucun pari. Sauf peut-être sur Youssou Ndoye. Non pas que la valeur du joueur soit en doute, il a suffisamment démontré son niveau ces dernières années à Bourg-en-Bresse. Mais sur son profil : avec ses 2,13m et son imposant physique, l’international sénégalais est un totem dans la raquette, le genre de joueurs que Pascal Donnadieu a très rarement eu dans ses effectifs (Julian Gamble, le profil probablement le plus proche avec ses 2,08m, ayant surtout brillé par son inconstance la saison passée). Youssou Ndoye apportera donc une menace offensive intérieure assez nouvelle dans le jeu nanterrien et composera avec Taylor Smith un duo de pivots de haute volée. Pour les épauler, l’habituel ensemble de snipers cher à Pascal Donnadieu sera bien évidemment de la partie, avec le meneur Kenny Chery, très bon à Boulazac, un Isaïa Cordinier qui semble en avoir fini avec ses problèmes de genoux et le retour d’une vieille connaissance, Spencer Butterfield. Sans oublier Dallas Moore et Devin Oliver, qui vont découvrir la Jeep Élite mais ne sont pas réputés manchots dans l’exercice.

Comme toujours, cela va donc artiller de loin à Nanterre. La différence par rapport à d’autres saisons, c’est que la salle Maurice-Thorez verra aussi des pivots aussi efficaces sous leur panneau qu’en attaque, permettant une meilleure alternance de jeu. Le seul bémol qu’on pourrait soulever, c’est la minceur de l’effectif : 9 joueurs professionnels, dont Jean-Marc Pansa qui n’a pas encore vraiment éclos et Damien Bouquet qui, même si ses qualités sont évidentes, doit encore prouver qu’il peut les exprimer à un niveau supérieur à celui qu’il connaît. Une fois cela dit, l’examen du roster donne surtout une impression d’équilibre. Avec la patte Pascal Donnadieu pour animer tout cela, nul doute que le « miracle permanent » va connaître un nouvel épisode.

Salle :  Maurice-Thorez (3 000 places)

Président : Jean Donnadieu (78 ans)

Départs : Dominic Waters (Ironi Nahariya, Israël), Jeremy Senglin (Andorre, Espagne), Corentin Carne (Antibes, Pro B), Nick Johnson (Turk Telekom, Turquie), Lahaou Konaté, Julian Gamble (Hunan, Chine), Demetrius Treadwell (Hapoël Tel-Aviv, Israël), Adas Juskevicius (Parma Basket Perm, Russie), Haukur Palsson (Unics Kazan, Russie), Hugo Invernizzi (CSP Limoges).

Arrivées :Damien Bouquet (Évreux, Pro B), Isaïa Cordinier (Antibes), Taylor Smith (Gravelines-Dunkerque), Devin Oliver (S.Oliver Würzburg, Allemagne), Kenny Chery (Boulazac), Spencer Butterfield (Reggio D’Emilie, Italie), Dallas Moore (Turin, Italie), Youssou Ndoye (Bourg-en-Bresse), Anthony da Silva (Bétis Séville, Espagne, prêt).

Kenny Chery – né le 24 janvier 1992 – 1,80m – Poste 1 – Canadien (Cotonou)

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Photo d’ouverture : LNB – Claire Macel

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