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[REDIFF] Alain Béral (président de la LNB): « Pour l’Asvel, sur l’ensemble de la saison, on a déplacé 22 matches »

Avec l’engagement de l’Asvel en Euroleague, l’établissement du calendrier de la Jeep Elite pour la saison 2019-20 a été un casse-tête chinois. Le président de la Ligue Nationale de Basket, Alain Béral, nous en explique les ressorts.

Avec l’engagement de l’Asvel en Euroleague, l’établissement du calendrier de la Jeep Elite pour la saison 2019-20 a été un casse-tête chinois. Le président de la Ligue Nationale de Basket, Alain Béral, nous en explique les ressorts.

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Lorsque la Ligue établit le calendrier, en plus des dates disponibles en tant que telles, il doit exister de nombreux paramètres comme la disponibilité des salles des clubs ?

Ce qu’il faut comprendre c’est que ce n’est pas un boulot, c’est une mission et il faut avoir beaucoup d’abnégation. Djilali (NDLR : Méziane, le directeur des opérations sportives à la LNB) est un missionnaire. Il existe un programme informatique qui date d’il y a plusieurs années et qui permet d’intégrer le règlement sportif de la ligue et pour les coupes d’Europe, il y a telle et telle contraintes. Une fois que l’on a fait ça, on n’a rien fait. Ce qui sort c’est évidemment un truc standard mais qui est susceptible d’être réformé pour plusieurs raisons. Un, c’est le nouveau calendrier européen et notamment celui qui est maintenant la ligue concurrente, l’Euroleague. Elle se met là où elle veut pour nous emmerder ! Deux, la disponibilité des salles. Effectivement, on nous dit que l’on ne peut pas jouer à telle date car il y a un concert. Trois, ça se passe en début de saison et en cours de saison, ce sont les contraintes de la TV. Par exemple, ils veulent diffuser l’Asvel et Limoges le dimanche après-midi. Parfois ce n’est pas possible parce que la salle n’est pas dispo, que le lundi ou le mardi, ils sont en Euroleague à Tombouctou. Et là ça commence à fritter. C’est insupportable. Ça l’était déjà mais on y arrivait mais cette année c’est particulièrement insupportable car il fallait terminer la saison le 6 juin. On a négocié afin de pouvoir finir le 12. Il a tout fallu compresser. On ne pouvait pas commencer à jouer plus tôt puisqu’il y avait la Coupe du monde en Chine.

L’équipe de France est directement qualifiée pour les Jeux Olympiques mais des internationaux d’autres pays pourraient participer aux tournois pré-olympiques qui sont programmés du 23 au 28 juin ?

La règle au niveau mondial c’est de tout arrêter au 12 juin. J’ai posé la question ! Il y avait aussi la Coupe de France. Ça ne passe pas. Qu’est-ce qu’on fait ? Soit des clubs allaient perdre le premier match pour ne pas la jouer (NDLR : on remarque qu’en étant éliminée cette semaine par Strasbourg dès le tour préliminaire, l’Asvel s’est « libérée » une date pour la suite). La solution c’était d’accepter que les clubs qui sont en Europe rentrent beaucoup plus tard, que l’on consolide le rendez-vous que l’on s’est fixé à Trélazé et qui nous économise une journée et qui commence à devenir un évènement. OK a dit la fédé. Ensuite, on est allé voir la FIBA et on leur a demandé de supprimer une fenêtre. Ils ont tout d’abord dit non mais comme ils savaient que l’on était particulièrement acariâtres sur le sujet, ils ont continué à réfléchir. Pendant ce temps, on négociait avec les joueurs en leur disant, « il y a un gros problème, regardez le calendrier, ça ne passe pas. Il faut au moins pour cette année nous aider et accepter que la trêve conventionnelle soit réduite de huit à quatre jours et que les quatre autres jours soient négociés club par club là où il y a de la place ». Ils ont dit oui, on a écrit un papier, c’est passé au Comité Directeur, le président du syndicat (NDLR : Amara Sy) était là et il a dit qu’il était d’accord. Tout ça est dans les PV qui ont été approuvés par les mêmes. Et puis, au bout du compte, la FIBA nous a dit, « on vous a écouté, on a décidé de supprimer la fenêtre de novembre. » Seulement, dès que ça été publié, la BCL, qui a le même problème, a mis des matches ! Donc ça ne libère qu’une date. C’est arrivé début juillet tout ça et si on avait changé le calendrier, il fallait tout recommencer car en décalant des matches des salles n’auraient pas été disponibles. Evidemment, une fois que l’on a publié le calendrier, des gens qui étaient en attente pour d’autres évènements se voient offrir des dates. Si début juillet on dit aux responsables des salles, « ce n’est plus ça et ça », ils vont nous dire « nous, on a distribué, c’est fini ! » On a donc dit au syndicat des joueurs qu’on ne pouvait pas le faire. Ça ne libère qu’une date alors qu’on a besoin de trois. Quand nos amis de RMC vont nous dire qu’ils ont besoin d’une date pour décaler un match, on n’aura qu’une seule date pour le faire. On leur a dit qu’ils voulaient rétablir la fenêtre de janvier alors que ils savent très bien que l’Euroleague va jouer le 4 et donc que pour l’Asvel c’est mort. Il n’y a plus une seule date dans le calendrier qui est disponible. C’est là où ça a commencé à fritter quand on n’a dit « nous, on ne peut pas ! Recommencer le calendrier, c’est un mois de boulot et de toutes façons les salles sont distribuées. » On n’a pas bougé et on a dit aux clubs, « comme vous deviez négocier les quatre jours, si vous estimez que vous pouvez mettre cette journée du 4 janvier à la fin novembre, faites-le en vérifiant que les salles soient disponibles et s’il n’y a pas de problèmes avec les deux jours de repos obligatoires entre chaque match ». C’est ça qui est en cours. Nous, on ne voulait pas pour une deuxième raison sur laquelle on s’assoit pour une année c’est que la journée du 4 janvier c’est la dernière des matches allers et donc elle est hyper qualificative pour la Leaders Cup. Et cette journée du 4 janvier, la 17e journée, va être éparpillée comme un puzzle comme dans les Tontons Flingueurs (sourire) quelque part dans le championnat car tout le monde -ils s’en sont aperçus- ne peut pas jouer le 22 ou 26 novembre car la salle n’est pas forcément disponible à ce moment-là.

Le joueurs ont-ils compris la situation, l’acceptent-ils ?

Je suis sûr qu’ils l’ont compris. L’acceptent-ils ? On verra. On sait déjà que des clubs ne pourront pas le faire. L’Asvel ne pourra pas et forcément les équipes contre qui ils jouent aussi. Le 4 janvier, il y avait un Asvel-Monaco que l’on ne peut pas déplacer, il n’y a pas d’autres places.

« Ça veut dire que l’on est la variable d’ajustement de l’Euroleague et ça on ne le fera plus jamais. Elle fait tout ce qu’elle peut pour nous tuer. C’est fini »

Quand on consulte l’enchevêtrement des matches de Jeep Elite et d’Euroleague, c’est à peine possible pour l’Asvel sur le plan de la logistique de concilier les deux ?

On aménage les championnats de façon à rendre compatible les Coupes d’Europe. On peut par exemple demander à la BCL de décaler un match. Avec l’Euroleague c’est non. Le calendrier est là, point final. Pour l’Asvel, sur l’ensemble de la saison, on a déplacé 22 matches.

Là où les autres équipes joueront le samedi ou le dimanche, eux pourront jouer le vendredi ou le lundi ?

Oui, il y aura des situations un peu ubuesques. Par exemple, il y a un match de la 20e journée qui se jouera pour eux à la 10e. Ça veut dire que l’on est la variable d’ajustement de l’Euroleague et ça on ne le fera plus jamais. Elle fait tout ce qu’elle peut pour nous tuer. C’est fini.

La Ligue espagnole a planché pour réduire la longueur de son championnat à 18 clubs et a demandé à ceux-ci s’ils acceptaient de mettre fin à la règle stricto sensu des matches allers-retours. Les premiers du classement n’auraient pas joué contre les derniers ni contre les promus. Ça a été refusé.

Ça veut dire que c’est l’Euroleague qui dirige le basket européen ? Eh ! bien, non. Nous, on ne fera pas ça. On est ligue française, on est là pour le basket français, pas pour l’Euroleague. On est là aussi pour le basket européen, pour les championnats européens mais pas pour une ligue européenne. Ça veut dire qu’il y en a un qui décide et que l’on est obligé de s’adapter ? Que notre économie, nos droits TV n’existent plus ? Non !

Et pour la saison 2020-21, le fait d’avoir deux équipes en moins change beaucoup de choses ?

Quatre dates en plus et un calendrier normal ! C’est-à-dire qui commence à la mi-septembre et qui finit fin juin. Ça change tout pour nous.

Photo d’ouverture: David Lighty (Asvel, Infinity Nine Media)

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Lorsque la Ligue établit le calendrier, en plus des dates disponibles en tant que telles, il doit exister de nombreux paramètres comme la disponibilité des salles des clubs ?

Ce qu’il faut comprendre c’est que ce n’est pas un boulot, c’est une mission et il faut avoir beaucoup d’abnégation. Djilali (NDLR : Méziane, le directeur des opérations sportives à la LNB) est un missionnaire. Il existe un programme informatique qui date d’il y a plusieurs années et qui permet d’intégrer le règlement sportif de la ligue et pour les coupes d’Europe, il y a telle et telle contraintes. Une fois que l’on a fait ça, on n’a rien fait. Ce qui sort c’est évidemment un truc standard mais qui est susceptible d’être réformé pour plusieurs raisons. Un, c’est le nouveau calendrier européen et notamment celui qui est maintenant la ligue concurrente, l’Euroleague. Elle se met là où elle veut pour nous emmerder ! Deux, la disponibilité des salles. Effectivement, on nous dit que l’on ne peut pas jouer à telle date car il y a un concert. Trois, ça se passe en début de saison et en cours de saison, ce sont les contraintes de la TV.

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