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Rétro – Quand Ed Murphy, Delaney Rudd et Michael Young étaient élus Meilleurs Etrangers du XXe siècle

Il y a vingt-deux ans, nous avions réuni un collège d’experts afin de désigner les meilleurs joueurs français, meilleurs étrangers de France, meilleures joueuses françaises et meilleures équipes françaises du XXe siècle. Ce sont ces lauréats que nous souhaitons remettre en lumière deux décennies plu

Il y a vingt-deux ans, nous avions réuni un collège d’experts afin de désigner les meilleurs joueurs français, meilleurs étrangers de France, meilleures joueuses françaises et meilleures équipes françaises du XXe siècle. Ce sont ces lauréats que nous souhaitons remettre en lumière deux décennies plus tard avec les commentaires d’époque.

On notera -et c’est une évidence- que Tony Parker ou encore Boris Diaw, qui n’avaient alors que dix-huit ans, échappent à ce palmarès, mais aussi que la médaille d’argent olympique de Sydney n’est intervenue que quelques mois plus tard, au XXIe siècle, et que la carrière d’un Antoine Rigaudeau, 29 ans, ou d’un Laurent Sciarra, 27 ans, se situe à cheval sur deux millénaires.

Voici pour commencer les meilleurs étrangers du championnat de France.

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« Les yeux du XXe siècle vont se fermer dans quelques semaines. C’est l’heure des bilans, de célébrer ceux qui ont marqué les cent ans de sport écoulés.

Maxi-Basket a souhaité désigner les plus grands basketteurs français et étrangers, les basketteuses françaises et les exploits du siècle. Immense tâche que nous ne pouvions remplir, décemment, seul. Aussi, nous avons fait appel à un jury prestigieux d’une trentaine de membres qui ont dû établir leur top-10 dans chaque catégorie. Ce n’est jamais évident de comparer des champions et événements de générations différentes, mais ils l’on fait!

Le jury a élu Ed Murphy meilleur basketteur étranger de France du siècle. Cet Américain à l’allure ordinaire, fut le plus fantastique shooteur jamais vu dans notre pays. Et il a amené les lauriers dans ses bagages. Avec lui, Limoges a remporté deux coupes Korac. C’est la première fois qu’un club français gagnait une Coupe d’Europe dans un sport collectif. Limoges, qui place 3 joueurs (Murphy, Young, Collins) dans les sept premiers, démontre aussi la justesse de ses choix en matière de recrutement durant la période qui va du début des années 80 au milieu des années 90. Autres chiffres marquants: 4 meneurs figurent dans le top-10 (ils maîtrisent le jeu et font souvent le spectacle) et… un seul Blanc, Murphy justement, le numéro 1.

1

Ed Murphy

Limoges 1981-1985

181pts

Il était Blanc, maigrelet, moustachu, pas très grand (1.93m), venait de nulle part (Merrimack en Division II NCAA, les Pays-Bas, la Belgique) et il a révolutionné Limoges et tout le basket français. Son shoot à la renverse est le plus précis que l’on ait jamais vu ici. Ed-la-gâchette fut le top-joueur et le top-marqueur les quatre saisons qu’il passa dans notre pays. Et surtout, il propulsa le CSP sur les cimes européennes: 2 victoires en Coupe Korac. Sans lui, Limoges serait devenu un caïd, mais pas aussi vite.

2

Delaney Rudd

Racing Paris, Villeurbanne 1992-99

168pts

Pas un Américain n’a eu autant d’impact dans un club français que Mister D. à Villeurbanne. Ce meneur, un moment remplaçant de John Stockton aux Jazz, était en quelque sorte le fonds de jeu de l’ASVEL. Avec le président Marc Lefèbvre et le coach Greg Beugnot, il a sorti le club du trou pour le mener jusqu’au Final Four européen. Rudd  pouvait aussi bien scorer que rendre les autres meilleurs. Un véritable ordinateur. Un gagneur, qui a donné à Villeurbanne jusqu’à sa dernière goutte de sueur.

3

Michael Young

Limoges, Lyon 1992-1996

117pts

C’est l’un des symboles forts de l’épopée victorieuse de Limoges dans le championnat d’Europe 93. Dans une équipe où chaque geste était calculé, où une initiative personnelle était très mal vue par le coach Maljkovic, Young avait tous les droits. Il faut dire que cet ancien de Houston University, version Clyde Drexler, pouvait scorer n’importe quand, de n’importe où, n’importe comment, y compris en deux dixièmes de seconde avec deux mains dans le visage. Dommage que sa carrière française ait été brisée par une grave blessure au genou.

4

Henry Fields

Paris UC, Stade Français, Monaco, Antibes / 1962-1971

91 pts

Un pionnier. Fields venait faire son service militaire à Orléans et signa pour le club local, en Régionale. Nous étions en 1960. L’Américain ne pouvait deviner qu’il allait faire sa vie en France. Il devait ensuite rejoindre le PUC qui était sacré aussitôt champion de France. Pivot de 1.97m à la peau noire et à la solide détente, Fields n’était pas un scoreur, mais un gros rebondeur, bon passeur et solide contreur. Le Bill Russell de notre championnat. Il gagna un autre titre en 1970 avec Antibes.

5

David Rivers

Antibes 1993-95

90pts

Un jongleur génial, capable de slalomer à travers un bataillon de défenseur et de marquer sur une dernière pirouette. Ancien meneur remplaçant de Magic Johnson aux Lakers, Rivers a su modifier au fur et à mesure son jeu pour l’adapter aux exigences européennes. Antibes lui a servi de tremplin, sportif et financier. Rivers fut ensuite champion d’Europe avec Olympiakos Le Pirée, puis anima le jeu de Teamsystem Bologne et Tofas Bursa.

6

Rudy Bennett

Vichy, Antibes, Villeurbanne 1969-1976

81pts

Ce New-yorkais se retrouva à Vichy pour éviter de faire la Guerre du Vietnam ! Il forma avec Larry Roberston une paire de légende et ce club, jusque-là anonyme, fut le premier de l’histoire du basket français à parvenir en finale d’une Coupe d’Europe, la Coupe des coupes, en 1970. En demi-finale, la JAV réalisa un match d’anthologie au Stade de Marbre d’Athènes, face à l’AEK et plus de 60 000 spectateurs en folie. Bennett scora 21 points avec un poignet gauche fracturé protégé par une attelle !

Photo: Don Collins (CSP)

7

Don Collins

Limoges, La Rochelle 1987-1994

76pts

Son hygiène de vie aurait fait frémir un diététicien. Collins avoua même avoir été accro à la cocaïne. Sans doute que tout ses excès ont privé « le cobra » d’une vraie et bonne carrière en NBA. Limoges peut s’en réjouir. Collins lui a permis d’asseoir son emprise sur la France et de gagner la Coupe des Coupes en 88. L’Américain savait scorer, tout spécialement en contre-attaques, mais aussi s’éloigner des projecteurs pour défendre, intercepter, passer, prendre un rebond chaud.

8

L.C. Bowen

Tours 1971-1977

72pts

Jean-Michel Sénégal, DeWitt Menyard, Ray Reynolds et L.C. Bowen. Ce quatuor de feu emmena, en 1976, l’ASPO Tours au titre de champion de France et en finale de la Coupe des Coupes à Turin, face au Cinzano Milan. Bowen était avant tout un shooteur et un joueur de contre-attaques. Il termina deux fois premier au hit-parade des marqueurs et fut le chef de bande de l’équipe de Tours qui, le 20 mars 1976, passa 154 points à Joeuf. Un record d’un autre âge. L.C. empila 62 points à lui tout seul.

Photo: Robert Smith (Olympique d’Antibes)

9

Robert Smith

Monaco, Antibes 1985-1992

69pts

Une petite merveille de technique. Le basket dans le sang. Trop fort pour la CBA, trop petit (1.78m) et pas assez bon défenseur pour la NBA. Capable de marquer le panier à trois points qui tue et surtout, si on lui avait demandé, de faire jouer convenablement ensemble quatre grand-mères. Le petit Robert avait une spécialité: le lancer-franc. Il en transforma 99 sur 100 en une seule saison. Un record du monde.

10

Dan Rodriguez

Berck, Nice 1970-71

54pts

Ce Portoricain binoclard, à la coiffure afro, moustachu et au menton en galoche fut le premier meneur de jeu américain de notre championnat et le père spirituel, à Antibes, de Robert Smith et David Rivers. Rodriguez était un showman, capable de dribbles dans le dos ou de passes en aveugle. Il aimait la fantaisie, mais, avec Henry Fields, emmena aussi Antibes au titre national.

Ont également obtenu des voix

•          Ken Gardner (Berck, Nice) 48

•          Lloyd King (Le Mans) 46

•          François Nemeth (UA Marseille, Villeurbanne, Racing Paris) 42

•          Keith Jennings (Le Mans) 29

•          Art Kenney (Le Mans) 22

•          Floyd Allen (CRO Lyon, Le Mans) 20

•          Frank Jackson (Graffenstaden, SA Lyon, Le Mans, Caen) 14

•          Bob Purkhiser (Villeurbanne, Le Mans) 7

•          Cliff Pondexter (Tours) 5

•          Jerry McCullough (Gravelines) 4

•          ClarenceKea (Limoges) 4

•          Martin Feinberg (Paris UC) 3

•          Bob Riley (Caen) 1

Les membres du jury

•          Greg Beugnot (coach de l’ASVEL)

•          Claude Bergeaud (coach de Pau)

•          Jean-Claude Bois (membre du bureau directeur de la FFBB, ex-arbitre international)

•          Gérard Bosc (fondateur du Musée du basket, ex-DTN)

•          Thierry Bretagne (journaliste)

•          Roger Cornet (ex-journaliste)

•          David Cozette (journaliste)

•          Jean-Pierre De Vincenzi (DTN-Coach de l’équipe de France)

•          Didier Dobbels (coach du PSG)

•          Pascal Dorizon (arbitre international)

•          Jean-Pierre Dusseaulx (attaché de presse FFBB, ex-journaliste)

•          George Eddy (journaliste)

•          Jean-Jacques Eisenbach (président de Nancy)

•          Serge Galichet (ex-journaliste)

•          Jacques Huguet (président de la Commission médicale de la FIBA)

•          Francis Jordane (ex-coach de l’équipe de France)

•          Bernard Lejade (membre de la commission technique de la FIBA)

•          Didier Le Corre (journaliste)

•          Marc Lefèbvre (président de Villeurbanne)

•          Pascal Legendre (journaliste)

•          Yvan Mainini (président de la FFBB, ex-arbitre international)

•          Jacques Marchand (ex-journaliste)

•          Philippe Sudre (responsable du scouting à la FFBB)

•          Pierre Tessier (ex-journaliste)

•          Jean-Luc Thomas (journaliste)

Article paru dans Maxi-Basket en janvier 2000.

Demain: Interview Ed Murphy: « Merci du fond du coeur »

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« Les yeux du XXe siècle vont se fermer dans quelques semaines. C’est l’heure des bilans, de célébrer ceux qui ont marqué les cent ans de sport écoulés.

Maxi-Basket a souhaité désigner les plus grands basketteurs français et étrangers, les basketteuses françaises et les exploits du siècle. Immense tâche que nous ne pouvions remplir, décemment, seul. Aussi, nous avons fait appel à un jury prestigieux d’une trentaine de membres qui ont dû établir leur top-10 dans chaque catégorie. Ce n’est jamais évident de comparer des champions et événements de générations différentes, mais ils l’on fait!

Le jury a élu Ed Murphy meilleur basketteur étranger de France du siècle. Cet Américain à l’allure ordinaire, fut le plus fantastique shooteur jamais vu dans notre pays. Et il a amené les lauriers dans ses bagages. Avec lui, Limoges a remporté deux coupes Korac. C’est la première fois qu’un club français gagnait une Coupe d’Europe dans un sport collectif. Limoges, qui place 3 joueurs (Murphy, Young, Collins) dans les sept premiers, démontre aussi la justesse de ses choix en matière de recrutement durant la période qui va du début des années 80 au milieu des années 90. Autres chiffres marquants: 4 meneurs figurent dans le top-10 (ils maîtrisent le jeu et font souvent le spectacle) et… un seul Blanc, Murphy justement, le numéro 1.

1

Ed Murphy

Limoges 1981-1985

181pts

Il était Blanc, maigrelet, moustachu, pas très grand (1.93m), venait de nulle part (Merrimack en Division II NCAA, les Pays-Bas, la Belgique) et il a révolutionné Limoges et tout le basket français. Son shoot à la renverse est le plus précis que l’on ait jamais vu ici. Ed-la-gâchette fut le top-joueur et le top-marqueur les quatre saisons

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Photo : Ed Murphy (Limoges CSP, Maxi-Basket)

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