Aller au contenu

Le basket grec dans les cordes

Tout le monde en Grèce s’est accordé sur le fait qu’il fallait stopper définitivement la saison mais la décision demeure paralysée par le fait que l’Association des clubs (ESAKE) et l’Association des joueurs de basket-ball professionnels de Grèce (PSAK) ne parviennent pas à s’entendre sur le pourcen

Tout le monde en Grèce s’est accordé sur le fait qu’il fallait stopper définitivement la saison mais la décision demeure paralysée par le fait que l’Association des clubs (ESAKE) et l’Association des joueurs de basket-ball professionnels de Grèce (PSAK) ne parviennent pas à s’entendre sur le pourcentage des salaires que les joueurs toucheront. Un trouble supplémentaire pour une ligue pour le moins baroque et où les promesses de salaires et avantages en nature promis aux joueurs ne sont pas toujours tenues.

Comme le fait remarquer l’agence espagnol EFE, la Grèce est le troisième pays le plus touché par les plaintes déposées au BAT, le tribunal arbitral du basket-ball et celui-ci a statué 25 fois contre des équipes grecques les obligeant à payer plus de deux millions d’euros de dettes contractuelles. Actuellement, des équipes historiques telles que Panionios, l’AEK Athènes et l’Aris Salonique sont sanctionnées jusqu’à ce que leurs dettes soient payées.

Plusieurs joueurs américains se sont répandus sur les réseaux sociaux expliquant leurs mésaventures. Ce fut le cas de l’arrière Marcus Posley passé par Koroivos lors de la saison 2017-18 et qui n’a pas trouvé au guichet de l’aéroport le billet d’avion pour les Etats-Unis promis par le club.

« Je n’ai jamais pensé qu’ils me poignarderaient dans le dos comme ça après tout ce que j’ai fait pour le club. »

L’arrière Dewin Sweetney de Panionios a subi récemment le même type d’avatar que son compatriote.

« Une fois que Trump a annoncé la fermeture des frontières, j’ai essayé de contacter mon club pendant plusieurs jours afin qu’il puisse me procurer un billet d’avion. Personne n’a répondu et j’ai dû agir « , explique Sweetney, qui a quitté la Grèce sans aide à la mi-mars pour rejoindre sa famille. «Ils devaient de l’argent à tous les joueurs de l’équipe. J’ai joué dans plus de dix pays (NDLR: notamment en Suisse et Belgique) et le manque de professionnalisme que j’ai vécu ici est incroyable. Ce n’est qu’en Lettonie et au Mexique que j’ai vécu de telles situations. »

Le championnat grec fut dans les années 90 un Eldorado pour les joueurs américains, y compris provenant de NBA, mais les conséquences de la crise financière de 2008 et aussi une gestion épouvantable des clubs ont considérablement affaibli sa réputation. Même les deux clubs d’Euroleague, Panathinaikos et Olympiakos, ont dû revoir leur train de vie.

En 2009, l’Olympiakos signait avec l’ex-NBAer Josh Childress le contrat le plus important du moment en Europe, d’une valeur de 19 millions d’euros pour trois saisons. Dix ans plus tard, le budget total du club pour la saison est de « seulement » 16 millions d’euros quand bien même ses propriétaires, les frères Angelopoulos, sont richissimes.

La crise sanitaire actuelle va se transformer en crise économique qui va toucher toute l’Europe du basket-ball. Etant donné dans l’état où elle était déjà auparavant, la ligue grecque va se retrouver dans les cordes.

Photo: Dewin Sweetney (Panionios)

Commentaires

Fil d'actualité