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[REDIFF] Sexe, drogue et Bodiroga

Photo: FIBA Dejan Bodiroga, l’un des meilleurs joueurs européens de tous les temps, a eu droit dans son pays à une chanson hommage au titre choc : « « Seks, droga i Bodiroga ».

Photo: FIBA

Dejan Bodiroga, l’un des meilleurs joueurs européens de tous les temps, a eu droit dans son pays à une chanson hommage au titre choc : « « Seks, droga i Bodiroga ».

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Lorsqu’il s’agit de citer le meilleur joueur européen qui n’a jamais joué en NBA, le nom de Dejan Bodiroga est régulièrement en tête de liste. 51e choix de la draft en 1995 par les Sacramento Kings, le Serbe n’a pas quitté son continent, allant de Yougoslavie en Italie puis en Espagne et en Grèce. Surnommé « White Magic », il a été élu deux fois Sportif de l’Année de son pays, en 1998 et 2002 et obtenu des trophées de MVP et des inclusions dans les « 5 idéal » de quantité de tournois auxquels il a participé.

C’est Stefanel Trieste de l’entraîneur Bogdan Tanjevic qui fit le pari de l’embaucher comme joueur étranger alors qu’il n’avait pas encore 19 ans. Un record dans le championnat italien. Un jour Tanjevic lui demanda :

-Pourquoi ne tirez-vous jamais dans les cinq premières minutes même si vous êtes libre?

-Pour pouvoir lire l’ensemble du match, coéquipiers et adversaires, entraîneurs ».

« Il était un joueur incroyablement mature pour son âge », déclara Bogdan Tanjevic. « C’était un homme très généreux, toujours inquiet pour l’équipe. Il n’avait aucun égoïsme en lui… C’était un privilège de l’avoir dans mon équipe. »

Cousin au deuxième degré de la légende croate d’origine serbe Drazen Petrovic, Dejan Bodiroga possédait le sens de l’espace et du temps et une alliance rare de taille (2,05m) et de fondamentaux qui en faisait un playmaker totalement atypique capable aussi sur certaines séquences d’occuper le poste de pivot. Il a popularisé le « Shammgod », que les Espagnols ont appelé El Latigo, le fouet, qui est l’ancêtre du cross over. Le Serbe avait des changements soudain de direction et de rythme et possédait tout un arsenal de dribbles et de jeu de jambes pour briser les défenses. Il était lent, absolument pas explosif mais multipliait les feintes de tête qui avaient le don d’agacer ses défenseurs qui souvent exaspérés finissaient par faire faute. Probablement était-il le joueur parfait pour le jeu FIBA et trop limité athlétiquement pour avoir une réussite en NBA à la hauteur de ses qualités pures de basketteur.

Photo: Avec Zeljko Obradovic

MVP du championnat du monde en 1998

Son apogée avec l’équipe nationale, deux ans après une médaille d’argent aux JO d’Atlanta, il l’a connu au championnat du monde de 1998 en Grèce, à l’âge de 25 ans. En raison du lock-out, aucun joueur de NBA ne s’y rendit et l’équipe américaine eut recours à des joueurs évoluant en Europe et à deux universitaires. La Yougoslavie -en fait la Serbie et le Monténégro qui n’avait pas encore fait sécession- en profita pour obtenir une quatrième couronne mondiale battant la Russie en finale, 64-62. Dejan Bodiroga se vit attribuer le trophée de MVP.

Dejan Bodiroga est devenue une telle star dans son pays que sont apparus sur les murs des graffitis « Sex, Drugs and Bodiroga », au lieu de la version américaine habituelle « Sex, Drugs and Rock and Roll ». Conjointement est sorti une chanson intitulée « Seks, droga i Bodiroga » jouée par le groupe « Dirty Inspector of the Beach and the Chiefs » soit en serbo-croate «Prljavi Inspektor Blaža i Kljunovi».

Traduites en français, les paroles donnent à peu près ceci :

Pour notre bien, nous devons monter au ciel,

Allez, on n’a pas besoin de pain,

Nous avons notre propre dieu

Son nom est Bodiroga,

Sur terre, il fait peur à tout le monde.

C’est ce qui nous manque

Voilà ce dont nous avons besoin

Donnez-nous le jeu de Bodiroga, nous n’avons pas besoin de pain.

Sexe, Drogue, Bodiroga,

C’est le nom de mon dieu.

On n’imagine pas quelque chose de semblable pour Rudy Gobert, Evan Fournier et même Tony Parker !

Musicien plutôt que basketteur

Le leader du groupe Igor Blažević était à la fois musicien, écrivain, artiste, promoteur, animateur de radio, comédien, chef de parti politique, collectionneur de vinyles, chroniqueur, vendeur et possédait une fibre basket car il fut un joueur plein d’avenir. À 14 ans, Blažević, qui avait à peu près sa taille d’adulte, 2,01m, avait été remarqué par le célèbre entraîneur de l’OKK Belgrade, Goran Ristanović. Celui-ci avait affirmé qu’il possédait des dons pour le basket-ball, car le gars était grand et mince et il avait un fort potentiel qu’il n’avait pas encore mis à profit se contentant du basket de rue. Blažević lui a répondu très clairement:

«Coach Ristanovich, voulez-vous que je m’entraîne deux fois par jour, et que je n’ai pas le temps de jouer du rock and roll et de flirter avec les filles ? Pas question. Je veux profiter de la vie. «

C’est ainsi que Igor Blažević a fait carrière dans le rock and roll, en profitant de la formidable période de liberté née à Belgrade et dans la Yougoslavie suite à la mort du dictateur Tito et de la période post-communisme. Dans chaque rue de la capitale, on trouvait des groupes qui faisaient leur propre musique. Ce n’est toutefois qu’à trente ans et après un job dans l’informatique que Blažević s’est lancé à fond dans sa passion et créé le groupe Dirty Inspector.

«Je n’oublierai jamais ce jour. Je suis rentré à la maison et mon père lisait les nouvelles sur la politique. J’ai dit: « Salut, papa», et il m’a simplement regardé, a pris le journal et a continué à lire. C’était la fin du monde à ses yeux, car j’ai laissé un emploi fiable dans une agence gouvernementale, un bon salaire et tout ça pour faire quelque chose qu’il jugeait frivole. »

Dans le répertoire du groupe figure un morceau consacré à l’actrice américano-canadienne Pamela Anderson, célébrité mondiale grâce à la série Alerte à Malibu.

« Lorsque nous interprétons la chanson «Lepa si Pamela» lors de concerts, tout le public, quel que soit son âge, connaît le texte. Cette chanson, ainsi que des tubes tels que « Seks, droga, Bodiroga » et « Mnogo volim pivo » appartiennent à la deuxième étape la plus réussie de notre groupe, dans laquelle figure le plus grand mérite d’Arigo Saki. C’est lui et sa fantastique maîtrise de compositeur qui ont créé la musique et facilité l’écriture des textes de ces chansons », a commenté Blažević.

Dejan Bodiroga était un véritable Dieu pour Dirty Inspector, la presse et les sportifs yougoslaves. Un Dieu ? Profondément pieux, il se dit que l’intéressé a que très peu goûté à cette référence divine.

Photo: Un t-shirt à la gloire de sexe, drogue et Bodiroga !

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Lorsqu’il s’agit de citer le meilleur joueur européen qui n’a jamais joué en NBA, le nom de Dejan Bodiroga est régulièrement en tête de liste. 51e choix de la draft en 1995 par les Sacramento Kings, le Serbe n’a pas quitté son continent, allant de Yougoslavie en Italie puis en Espagne et en Grèce. Surnommé « White Magic », il a été élu deux fois Sportif de l’Année de son pays, en 1998 et 2002 et obtenu des trophées de MVP et des inclusions dans les « 5 idéal » de quantité de tournois auxquels il a participé.

C’est Stefanel Trieste de l’entraîneur Bogdan Tanjevic qui fit le pari de l’embaucher comme joueur étranger alors qu’il n’avait pas encore 19 ans. Un record dans le championnat italien. Un jour Tanjevic lui demanda :

-Pourquoi ne tirez-vous jamais dans les cinq premières minutes même si vous êtes libre?

-Pour pouvoir lire l’ensemble du match, coéquipiers et adversaires, entraîneurs ».

« Il était un joueur incroyablement mature pour son âge », déclara Bogdan Tanjevic. « C’était un homme très généreux, toujours inquiet pour l’équipe. Il n’avait aucun égoïsme en lui… C’était un privilège de l’avoir dans mon équipe. »

Cousin au deuxième degré de la légende croate d’origine serbe Drazen Petrovic, Dejan Bodiroga possédait le sens de l’espace et du temps et une alliance rare de taille (2,05m) et de fondamentaux qui en faisait un playmaker totalement atypique capable aussi sur certaines séquences d’occuper le poste de pivot. Il a popularisé le « Shammgod », que les Espagnols ont appelé El Latigo, le fouet, qui est l’ancêtre du cross over. Le Serbe avait des changements soudain de direction et de rythme et possédait tout un arsenal de dribbles et de jeu de jambes pour briser les défenses. Il était lent, absolument pas explosif mais multipliait les feintes de tête qui avaient le don d’agacer ses défenseurs qui souvent exaspéré finissait par faire faute. Probablement était-il le joueur parfait pour le jeu FIBA et trop limité athlétiquement pour avoir une réussite

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