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La place des U21 en Europe : Les cancres (en progrès) de la VTB League

Photo d’ouverture : Grigoriy Motovilov – Zenit St-Petersburg (photo : Zenit St-Petersburg) La VTB League, le championnat regroupant les meilleurs clubs russes et quelques autres venant de pays « satellite » de l’ex-URSS, n’a jamais été très ouverte aux U21 de ces pays. Ce qui fait qu’elle est toujou

Photo d’ouverture : Grigoriy Motovilov – Zenit St-Petersburg (photo : Zenit St-Petersburg)

La VTB League, le championnat regroupant les meilleurs clubs russes et quelques autres venant de pays « satellite » de l’ex-URSS, n’a jamais été très ouverte aux U21 de ces pays. Ce qui fait qu’elle est toujours à la traîne parmi les principaux championnats européens sur ce sujet, même si l’on peut constater quelques progrès.

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Créée en 2009, la VTB League a pour ambition d’offrir un haut niveau de compétition aux meilleurs clubs des pays de l’Est de l’Europe, en premier lieu la Russie. Neuf des treize clubs ayant participé cette saison à ce championnat sont issus de ce pays, accompagnés d’un club de chacun de ces pays : Pologne, Estonie, Kazakhstan, Biélorussie. Avec des équipes comme le CSKA Moscou, le Khimki Moscou, le Lokomotiv Kuban, l’Unics Kazan ou le Zenit St-Petersbourg se disputant le titre, la VTB League est extrêmement compétitive.

Ce qui explique sans doute la très faible part accordée aux jeunes joueurs de tous temps. L’an passé, 25 joueurs avaient pu entrer au moins une fois sur le terrain, 6 d’entre-eux ayant bénéficié d’au moins 5 mn/match sur 7 rencontres. Cette saison, ils ont été une fois de plus 25 à montrer le bout de leur nez et 8 à jouer un minimum de 8 parties (sur 19 disputées). Une petite hausse qui confirme une tendance : en 2014-15, seuls 3 U21 avaient eu du temps de jeu.

En revanche, l’examen du rendement de ces joueurs ne montre pas la même progression. Certes, en 2018-19, les U21 entrés en jeu généraient 1,6 point et 1,4 d’éval contre 1,8 point et 1,7 d’éval pour ceux de cette année. Mais, sur les U21 ayant du temps de jeu, on constate un regain d’efficacité après un creux assez impressionnant. En 2014-15, les trois U21 ayant du temps de jeu valaient 4,7 points et 5,7 d’éval en 13,7 mn. Et sans pour autant être devenus des cadors, dans l’ensemble : Artem Klimenko (1994, Unics Kazan) vaut aujourd’hui 3,7 pts et 5,0 éval en VTB League, Stanislav Ilnitskiy (1994, Lokomotiv Kuban) y produit 2,3 pts et 2,9 d’éval. Seul Andzejs Paseknics (Lettonie, 1995) a vraiment percé, évoluant aujourd’hui en NBA, aux Washington Wizards, pour 6,0 pts, 4,1 rbds en 24 matchs. De cette bonne production, on était passé la saison dernière à 3,5 points et 3,4 d’éval en 10,1 mn, des chiffres en progrès cette saison : 4,0 points et 4,1 d’éval en 11,1 mn.

Andrey Lopatin – CSKA Moscou (Photo : CSKA Moscou)

L’évolution positive de l’attention accordée aux U21 se traduit également dans le nombre de jeunes passant plus de 10 mn/match sur le terrain : ils n’étaient que 2 l’an dernier, ils sont désormais 6 (9e ligue étudiée). En revanche, si 2 joueurs de 2000 évoluaient régulièrement l’an passé, il n’y a plus qu’un seul 2001 à en faire de même cette saison.

Par ailleurs, on notera que les clubs de VTB ne font appel qu’à des « produits locaux », la seule exception étant représentée par l’Anglo-Américain Sacha Killeya-Jones (1998, Kalev/Cramo, 6,8 points et 7,5 d’éval en 13,2 mn), qui doit plus être considéré comme un joueur professionnel étranger que comme un jeune venu se former.

Plafond de verre

L’an passé, nous avions souligné qu’il existait une sorte de plafond de verre entre la VTB Youth, championnat réservé aux jeunes joueurs des meilleurs clubs russes (une sorte de championnat Espoirs à la sauce VTB), et la VTB League. Les trois joueurs qui sortaient du lot dans ce championnat de jeunes l’année dernière n’ont guère montré de progrès, par ailleurs. Alexandr Shcherbenev (2000) est parti du Lokomotiv Kuban pour le Spartak Primorye (SuperLeague 1, l’équivalent russe de la Pro B), où il génère 8,4 points et 9,7 d’éval en 15,9 mn. Pour sa part, Kirill Popov (1998) a quitté le même club pour le Runa Moscou, lui aussi en SuperLeague 1, où il produit 3,1 points et 3,5 d’éval en 9,4 mn. Quant à Konstantin Shevchuk, il évolue toujours au Zenit St-Petersburg, pour qui il est entré deux fois en jeu en VTB League pour 0 point et -1,0 d’éval en une demi-minute de moyenne. Et ses stats en VTB Youth sont en net retrait, passant de 17,6 points et 18,6 d’éval en 34,2 mn la saison passée à 9,2 points et 8,5 d’éval pour l’actuelle).

Alexander Chadov – Nizhniy Novgorod (Photo : BCL)

Et il n’est pas dit que ce plafond de verre ne persiste pas, au contraire. Sur les dix meilleurs joueurs (aux points et/ou à l’éval) de cette saison de VTB Youth, trois seulement ont eu l’occasion de s’exprimer avec les pros. Ilya Sorokin (2001, Nizhniy Novgorod) vaut 18,7 points et 20,3 d’éval en jeunes pour 1,7 point et 1,7 d’éval en 3,4 mn (sur 3 matchs) avec les pros ; Yegor Bestuzhev (1999, Avtodor) produit 17,3 points et 15,1 d’éval en Youth, 0,7 point et 0,6 d’éval en 4,4 mn (9 matchs) en VTB ; Kiriil Budin (2001, Parma Perm), enfin, vaut 13,8 points et 11,7 d’éval chez les « petits » et 0 point et 0 d’éval en 0,5 mn (1 match) chez les « grands ». Aucun bon joueur de VTB Youth ne dispose donc d’un vrai temps de jeu en VTB League…

Le cinq majeur

De manière assez logique, le cinq majeur U21 actuel produit plus que le précédent, suivant en cela l’évolution des stats des U21 responsabilisés en VTB League. De 3,7 points et autant d’éval en 10,2 mn, on est ainsi passé à 4,3 points et 4,8 d’éval en 11,3 mn. Ce qui ne fait pas pour autant de la ligue russe un ténor en Europe dans le domaine : son cinq majeur U21 se classe dernier de notre étude pour le temps de jeu et les points marqués et 10e (sur 11, devant la Grèce) pour l’éval.

Sander Raieste – Kalev/Cramo ( Photo : Euroleague)

Trois joueurs du cinq majeur de la saison passée sont de 1997, donc trop « vieux » pour encore faire partie de notre étude. Timofey Yakushin est passé du Khimki Moscou à Parma Perm, où il ne progresse pas : 2,0 points et 3,0 d’éval en 5,0 mn (un seul match joué). Toujours à Nizhniy Novgorod, Georgy Zhbanov plafonne lui aussi : 3,3 points et 2,8 d’éval en 8,5 mn contre 3,5 points et 3,1 d’éval en 10,5 mn la saison passée. Et Aleksandr Platunov (Parma Perm), qui a joué 23 parties la saison passée pour 2,7 pointes et 2,6 d’éval en 9,5 mn n’a eu droit qu’à deux entrées en jeu cette saison, pour 4,5 points et 5,5 d’éval en 12,3 mn. Rien de bien flamboyant, donc.

Les deux derniers membres du cinq majeur U21 de l’année passée se retrouvent dans l’actuel : Nikita Mikhailovskii (voir plus bas) et Andrey Lopatin (1998, CSKA Moscou). Lui aussi semble plafonner : il produisait 3,3 points et 3,4 d’éval en 7,4 mn (16 matchs) l’an passé, il est aujourd’hui à 3,5 points et 4,8 d’éval en 7,5 mn (pour seulement 8 matchs).

De manière globale, le cinq majeur U21 de la VTB League est faible : un seul joueur dépasse les 5 points de moyenne (Nikita Mikhailovskii) et deux les 5,0 d’éval, Nikita Mikhailovskii et Sander Raieste. Et il a quand même fallu aller chercher un joueur à 2,9 points et 2,8 d’éval, Grigoriy Motovilov (1998, Lokomotiv Kuban) pour compléter ce cinq majeur…

  Joueur Poste Club Nationalité Année naissance Matchs Minutes Points Evaluation
Grigoriy Motovilov 1 Lokomotiv Kuban Russie 1998 9 6,3 2,9 2,8
Nikita Mikhailovskii 3 Avtodor Russie 2000 18 18,4 6,4 6,1
Alexander Chadov 3 Nizhny Novgorod Russie 2001 10 10,3 4,7 4,9
Sander Raieste 3 Kalev Estonie 1999 19 14,0 3,8 5,3
Andrey Lopatin 4 CSKA Russie 1998 8 7,5 3,5 4,8
                 
    Moyenne   1999,20 12,80 11,30 4,26 4,78

Le MVP : Nikita Mikhailovskii

Nikita Mikhailovskii – Avtodor (Photo : FIBA Europe)

Né en 2000, l’arrière-ailier de grande taille (2,02m) a fait toutes ses classes à Avtodor. Nommé meilleur jeune de la VTB League l’an passé, il mérite à nouveau ce titre, avec des stats qu’aucun autre U21 de la ligue ne peut concurrencer et en légère hausse sur la saison passée, de 5,6 points et 5,9 d’éval en 15,1 mn à 6,4 points et 6,1 d’éval en 18,4 mn. L’avenir dira s’il arrive à passer un cap et à s’installer dans la rotation d’un grand club russe.

En conclusion

En VTB League, peu de jeunes joueurs ont l’occasion d’avoir du temps de jeu. Et ceux qui ont cette chance n’en profitent pas vraiment, avec des prestations figurant parmi les plus faibles de tous les grands championnats européens. Le basket russe semble donc ne toujours pas accorder grande importance à la formation même si, nous le verrons dans un prochain article, la SuperLeague 1 (sorte de Pro B russe) offre beaucoup plus d’occasions de s’exprimer aux jeunes joueurs – mais à un niveau bien inférieur. Les très faibles résultats des sélections de jeunes (4 ans de suite en dehors du groupe A de l’Euro U20, deux années sur quatre pour les U16 et une 4eplace des U18 en 2018 pour meilleur classement) confirment que la formation des jeunes n’est pas un souci en Russie. Pas de très bon augure pour l’avenir de la sélection nationale…

Prochain championnat étudié : la Ligue Adriatique 2

Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI

Pour l’article sur la BBL allemande , c’est ICI

Pour l’article sur l’EBL belge, c’est ICI

Pour l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI

Pour l’article sur la Jeep Élite française, c’est ICI

Pour l’article sur l’A1 League grecque, c’est ICI

Pour la Winner League israélienne, c’est ICI

Pour la Serie A1 italienne, c’est ICI

Pour la LKL lituanienne, c’est ICI

Pour la BSL turque, c’est ICI

Pour la Ligue Adriatique, c’est ICI

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Créée en 2009, la VTB League a pour ambition d’offrir un haut niveau de compétition aux meilleurs clubs des pays de l’Est de l’Europe, en premier lieu la Russie. Neuf des treize clubs ayant participé cette saison à ce championnat sont issus de ce pays, accompagnés d’un club de chacun de ces pays : Pologne, Estonie, Kazakhstan, Biélorussie. Avec des équipes comme le CSKA Moscou, le Khimki Moscou, le Lokomotiv Kuban, l’Unics Kazan ou le Zenit St-Petersburg se disputant le titre, la VTB League est extrêmement compétitive.

Ce qui explique sans doute la très faible part accordée aux jeunes joueurs de tous temps. L’an passé, 25 joueurs avaient pu entrer au moins une fois sur le terrain, 6 d’entre-eux ayant bénéficié d’au moins 5 mn/match sur 7 rencontres. Cette saison, ils ont été une fois de plus 25 à montrer le bout de leur nez et 8 à jouer un minimum de 8 parties (sur 19 disputées). Une petite hausse qui confirme une tendance : en 2014-15, seuls 3 U21 avaient eu du temps de jeu. En revanche, l’examen du rendement de ces joueurs ne montre pas la même progression.

Certes, en 2018-19, les U21 entrés en jeu généraient 1,6 point et 1,4 d’éval contre 1,8 point et 1,7 d’éval pour ceux de cette année.

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