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[REDIFF] Interview (1)- Hervé Beddeleem (Directeur Exécutif Gravelines-Dunkerque): « on va avoir une équipe compétitive »

Le 27 mai, le BCM Gravelines-Dunkerque a poussé un immense « ouf » de soulagement lorsque l’Assemblée Générale de la Ligue Nationale de Basket s’est prononcée pour aucune montée et descente. Avant-dernier au classement au moment de l’arrêt du championnat, jamais le club du Nord n’avait été aussi pro

Le 27 mai, le BCM Gravelines-Dunkerque a poussé un immense « ouf » de soulagement lorsque l’Assemblée Générale de la Ligue Nationale de Basket s’est prononcée pour aucune montée et descente. Avant-dernier au classement au moment de l’arrêt du championnat, jamais le club du Nord n’avait été aussi proche de quitter l’élite, lui qui en est le doyen après l’ASVEL et Cholet puisqu’il s’y est installé pour de bon en 1988.

On fait le point avec son emblématique Directeur Exécutif, Hervé Beddeleem, qui est arrivé au club en 1984 et qui en fut aussi auparavant son responsable du sponsoring et son président. Alors que la situation du coach Eric Bartecheky n’est pas encore éclaircie et que le recrutement est en cours avec une masse salariale impactée par la crise économique, mais déjà un joli transfert avec l’Américain Chris Horton de Cholet, Hervé Beddeleem a un leitmotiv : résilience !

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L’interview est en deux parties.

Pour vous, au BCM, ce fut une saison de stress avant même les jours qui ont précédé le verdict de l’Assemblée Générale, le 27 mai, et l’assurance de votre maintien en Jeep Elite ?

Quand vous ne gagnez pas contre des équipes de Pro B lors des matches amicaux, vous vous dites qu’il y a un problème dans l’équipe même si on n’était pas au complet. Certes ceci ou certes cela, mais on avait quand même une base de 5-6 joueurs qui permettait de rivaliser avec des Pro B. On avait perdu tous nos matches amicaux. Après, il y a eu une succession de blessures, d’aléas. On a vécu une année cauchemardesque.

Une fois que l’arrêt du championnat a été prononcé, avez-vous cru que vous alliez descendre ?

J’ai d’abord été serein. Vu la position de Tony Parker, qui a tout de suite dit « année blanche, pas de montées, pas de descentes » et quand on connait son poids dans le basket français, ça réconforte par rapport à la position qui était la nôtre. Il y avait aussi la position de la fédé qui a très vite tranché également (NDLR : pas de montées et de descentes dans les championnats sous sa gouvernance), celle aussi d’autres fédérations européennes en basket. En France, ça a traîné, ils ont voulu que ça passe par une Assemblée Générale et le biais d’un vote, et lorsqu’il y a eu les montées et descentes dans le foot, et l’interview de notre président Alain Béral, qui suggérait qu’il y ait des montées et des descentes, j’ai commencé à avoir vraiment peur. Ça pouvait faire partie des votes possibles qu’il y ait une voire deux descentes et donc on n’était pas du tout à l’abri.

Le président du BCM Christian Devos faisait partie d’une commission de la Ligue et il était au courant des tendances ?

Il a énormément bossé et je tiens à le souligner. Il a été dans toutes les commissions et les visioconférences. Il est resté confiant et il pensait même que le passage à vingt clubs aurait pu avoir lieu. Il a toujours dit « Hervé, ne t’inquiète pas. Soit on passe à vingt ou soit si on reste à dix-huit, les clubs voteront pour l’année blanche. » Moi, je disais qu’entre ce que les gens disent et le vote en numérique secret, les gens peuvent changer d’avis. La preuve, il y en a qui ont changé d’avis.

Le président de Blois, Paul Seignolle, a parlé de « copinage » et dans l’entourage du club, le mot « magouille » a été prononcé. Il y a juste eu des luttes d’influence en amont comme dans n’importe quelle élection ?

Le BCM, à travers notre président et moi-même, on a appelé les gens avant l’Assemblée Générale. Quand on est sur la sellette, c’est normal que l’on réagisse. Mais il n’y a pas eu de magouilles. Le vote s’est fait « en secret » et avec la présence d’un huissier.

La descente en Pro B aurait-elle été catastrophique pour le BCM ?

Oui ! Je ne vais pas me voiler la face, oui. Cela aurait été la double peine. C’est déjà compliqué financièrement tout en restant en Jeep Elite, alors si le 27 mai on nous avait appris que malheureusement le club descendait, c’était la double peine et financièrement cela aurait été très, très compliqué.

Photo: Avec Christian Devos, à gauche (BCM)
« On pilote à vue. On part sur une réduction du budget de 30 % et de la masse salariale de 20-25 % »

Savez-vous où vous en êtes aujourd’hui financièrement ? Le président du Portel, Yann Rivoal, dit que les clubs doivent présenter un budget devant la Commission de Contrôle de Gestion mais que c’est le flou en ce qui concerne les futurs recettes en raison de la crise économique liée à la crise sanitaire ?

On pilote à vue. On part sur une réduction du budget de 30 % et de la masse salariale de 20-25 %. Avec mon Directeur Commercial, Julien Bollengier, on est en contact permanent avec les partenaires mais il y en a qui ne peuvent pas nous répondre parce qu’ils ne connaissent pas leur avenir. Déjà, dans un premier temps, on essaye d’être payé de l’année en cours, on court derrière les règlements. C’est plus compliqué qu’on ne le pense. On a été prudent pour l’année prochaine mais est-ce que cette prudence sera suffisante, on ne sait pas. Néanmoins, on ne veut pas tomber dans le pessimisme en diminuant tout par la moitié et on va avoir une équipe compétitive avec le nouveau staff qui va être mis en place.

En revanche, les collectivités vont continuer à vous soutenir normalement ?

On aura même une aide substantielle de la part de la ville de Gravelines et de la Communauté Urbaine de Dunkerque. On n’aura pas plus au niveau contrat d’image mais au niveau subvention. On est ravi de leur soutien. On a aussi le soutien de la Région Hauts-de-France.

Combien représente le partenariat privé ?

L’an dernier c’était 2,6M€ sur 6M€ et on est bien placé en terme de partenariats privés par rapport aux autres clubs. Compte tenu de la petite taille de la ville et aussi de l’agglo qui n’est pas une mégapole, que nous sommes dos à la mer et à 20km de la Belgique, et malgré nos mauvais résultats, en terme de partenariats privés, tous les ans on a réussi à obtenir des chiffres d’affaire importants et ça aussi c’est une performance. On a quelques partenaires en Belgique mais ce ne sont pas des gros montants. On aurait pu espérer mieux.

Tout le monde est touché par cette baisse de 20-30% ?

Non. Pas Bourg-en-Bresse. Je pense que le département de l’Ain n’a pas dû être touché par le Covid-19. Le président Julien Desbottes disait encore hier que son budget allait être en hausse et qu’il allait augmenter son classement économique dans la hiérarchie du basket français. Bravo à eux ! Mais globalement, oui. Je vois Dijon, Strasbourg, Le Mans, même Monaco. Nous, on descend de 6 à 5M€ en budget. La masse salariale joueurs nette va descendre à 940 000 euros.

Photo: Eric Bartecheky (BCM)
« On va discuter avec Bartecheky, on va voir avec lui »

A quoi attribuer cette saison 2019-20 catastrophique sur le plan sportif ? Un mauvais recrutement, pas d’osmose, des blessures ?

Je voudrais ne pas revenir sur la et même les saisons écoulées. Je veux regarder devant. On est en train de travailler avec une nouvelle équipe qui m’a rejoint. On a fait notre examen de conscience avec mon président Christian Devos sur l’existence du BCM et nos maux. Je ne veux pas revenir aux problèmes de l’an dernier rencontrés avec Bartecheky ou avant avec Julien Mahé. Je me positionne sur l’avenir. Pour tout dire, je suis en pleine résilience. Je reste positif, optimiste pour aller de l’avant.

Est-ce réglé financièrement avec Eric Bartecheky qui a “pris du recul” à la mi-février pour trois mois en cédant sa place au Belge Serge Crevecoeur mais à qui il reste deux ans de contrat avec le BCM (1+1) ?

Comme il a voulu se mettre en retrait et que la saison finit officiellement au 30 juin, on a dit que l’on se rencontrerait début juillet avec Christian Devos, Romuald Coustre mon GM, et Eric Bartecheky.

Donc vous repartez avec Serge Crevecoeur ?

Non. Vous allez trop vite ! On va discuter avec Bartecheky, on va voir avec lui.

Vous avez recruté un directeur sportif, Olivier Bourgain. Quel va être le rôle de chacun entre le président Christian Devos, le general manager Romuald Coustre et vous-même ?

Christian préside le Conseil d’Administration. Il représente le BCM à l’UCPB (Union des Clubs Professionnels de Basket) et à la Ligue Nationale de Basket. Il est également l’interface avec la ville de Gravelines en plus de son poste d’adjoint au sport. Je dirige le club autant pour l’administratif que pour le commercial et indirectement le sportif mais je me suis structuré pour que le sportif revienne pleinement au directeur sportif, qui travaille directement avec le GM, Romuald Coustre. Les choix sportifs se font par le directeur sportif validé par Romuald et moi-même au niveau des finances. Maintenant, le club c’est quatre gros pôles avec un GM, chargé de l’administration, du juridique et des finances. Sportif avec Olivier Bourgain. Commercial, avec comme directeur Julien Bollengier. Et un pôle formation qui englobe le centre de formation et les espoirs. C’est un pôle qui va avoir un rôle important car on s’aperçoit avec le Covid et la baisse des budgets que les Joueurs Formés Localement issus des centres de formation auront un rôle prépondérant. D’où l’importance du sportif et de la nouvelle équipe qu’Olivier Bourgain mettra en place avec le futur coach et son assistant, un préparateur individuel, kiné et tout le staff médical.

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L’interview est en deux parties.

Pour vous, au BCM, ce fut une saison de stress avant même les jours qui ont précédé le verdict de l’Assemblée Générale, le 27 mai, et l’assurance de votre maintien en Jeep Elite ?

Quand vous ne gagnez pas contre des équipes de Pro B lors des matches amicaux, vous vous dites qu’il y a un problème dans l’équipe même si on n’était pas au complet. Certes ceci ou certes cela, mais on avait quand même une base de 5-6 joueurs qui permettait de rivaliser avec des Pro B. On avait perdu tous nos matches amicaux. Après, il y a eu une succession de blessures, d’aléas. On a vécu une année cauchemardesque.

Une fois que l’arrêt du championnat a été prononcé, avez-vous cru que vous alliez descendre ?

J’ai d’abord été serein. Vu la position de Tony Parker, qui a tout de suite dit « année blanche, pas de montées, pas de descentes » et quand on connait son poids dans le basket français, ça réconforte par rapport à la position qui était la nôtre. Il y avait aussi la position de la fédé qui a très vite tranchée également (NDLR : pas de montées et de descentes dans les championnats sous sa gouverne), celle aussi d’autres fédérations européennes en basket. En France, ça a traîné, ils ont voulu que ça passe par une Assemblée Générale et le biais d’un vote, et lorsqu’il y a eu les montées et descentes dans le foot, et l’interview de notre président Alain Béral, qui suggérait qu’il y ait des montées et des descentes, j’ai commencé à avoir vraiment peur. Ça pouvait faire partie des votes possibles qu’il y ait une voire deux descentes et donc on n’était pas du tout à l’abri.

Le président du BCM Christian Devos faisait partie d’une commission de la Ligue et il était au courant des tendances ?

Il a énormément bossé et je tiens à le souligner. Il a été dans toutes les commissions et les visioconférences. Il est resté confiant et il pensait même que le passage à vingt clubs aurait pu avoir lieu. Il a toujours dit « Hervé, ne t’inquiète pas. Soit on

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A suivre demain

Photo d’ouverture: BCM

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