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Le Top 10 des meilleurs Européens 2004 : Victor Wembanyama en tête de liste

Photo d’ouverture : Victor Wembanyama (Photo : FIBA) Avec la génération 2004, nous allons clore notre dossier sur les meilleurs jeunes joueurs européens en beauté, avec l’un des plus grands prospects du continent, et peut-être même du monde, Victor Wembanyama. Mais, vous allez pouvoir le découvrir,

Photo d’ouverture : Victor Wembanyama (Photo : FIBA)

Avec la génération 2004, nous allons clore notre dossier sur les meilleurs jeunes joueurs européens en beauté, avec l’un des plus grands prospects du continent, et peut-être même du monde, Victor Wembanyama. Mais, vous allez pouvoir le découvrir, il existe bien d’autres joueurs de la classe d’âge 2004 qui semblent promis à une belle carrière. Peut-être pas au même niveau que l’immense Français s’il tient toutes ses promesses, mais leur nom pourrait ne plus vous être inconnu dans quelques années.

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Si l’on vous dit « grand espoir du basket-ball né en 2004 », il est fort probable que vous pensiez instantanément à Victor Wembanyama, l’interminable Français (aujourd’hui à 2,20 m mais qui n’a pas fini sa croissance !) auteur de prestations hallucinantes lors des diverses compétitions auxquelles il a participé avec un à cinq ans d’avance. Une réaction logique, le cadet Nanterrien étant sous l’œil des projecteurs et scruté avec attention par tous les scouts du monde, scotchés qu’ils sont par ce prototype totalement inédit de basketteur, associant mobilité, technique et sens tactique à une taille rarement vue.

Mais, si Victor Wembanyama prend quelque peu toute la lumière dans cette classe d’âge, ce n’est pas pour autant qu’il faut négliger de s’intéresser aux autres joueurs nés en 2004, et donc âgés aujourd’hui de 15 ou 16 ans, qui se distinguent dans leurs championnats respectifs et dans les compétitions de jeunes en faisant preuve d’une belle précocité. Aucun n’a le profil physique du Français, notre sélection faisant la part belle aux meneurs et arrières (sept des dix joueurs présentés). Peu peuvent se prévaloir d’un talent approchant celui de l’immense Français, mais ils sont tous loin d’en être dépourvu. Et ils représentent ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans cette génération, tout du moins ceux sur lesquels il est possible de fonder les plus grands espoirs. S’ils atteignent tout le potentiel qu’on leur prête actuellement, la plupart atteindront au moins un niveau Euroleague voire, pour ceux qui combleront le mieux les attentes, la NBA, et pas pour y faire de la figuration.

Cela étant, on le sait, il y a un pas gigantesque à franchir entre potentiel et concrétiser au plus haut niveau. Si la marge de progression de la plupart de ces joueurs ne fait aucun doute, il est impossible de prévoir lesquels l’exploiteront pleinement et ceux qui passeront à côté, que ce soit par la faute de blessures, de limites mentales ou d’incapacité à dépasser un certain niveau. Qui deviendra une star, qui finira comme un joueur de divisions intermédiaires ? Nul ne le sait, mais il est plus que probable qu’au moins l’un des noms cités ici n’arrivera pas au plus haut niveau. Notre sélection n’est que le reflet d’une réalité, celle d’aujourd’hui. Mais cette réalité est amenée à se modifier, en liaison avec l’évolution de chacun de ces joueurs. La différence entre le « basket plaisir » tels que ces jeunes gens le pratiquent actuellement et le basket professionnel, avec tout ce que cela suppose de discipline, d’abnégation, de travail, est telle qu’il est probable que certains n’arriveront pas à franchir le palier.

En attendant de voir qui, dans les prochaines années, poursuivra sa progression et qui stagnera (nous scruterons bien évidemment l’évolution de tous ces joueurs au fil des années), voici la liste des dix prospects les plus prometteurs de 2004, comme toujours par ordre alphabétique et sans notion de hiérarchie.

Gediminas Alisas (1,94 m, arrière/ailier, Lituanie, Ezerunas Moletai)

Ses stats 2019-20 :

NKL (Lituanie, 2e division) : 2 matchs, 12,5 minutes, 2,5 points, 1,0 rebond, 1,5 passe, 1,5 d’évaluation

VKL (ligue de Vilnius, équipe : Snackbox.lt) : 7 matchs, 15,9 pts, 6,4 rbds, 1,7 pd, 18,3 d’éval

EYBL U17 (Sostines KM) : 9 matchs, 23,2 mn, 12,9 pts, 7,2 rbds, 1,6 pd, 17,0 d’éval

MKL (Lituanie, championnat U16, équipe : Champions Capital KM1) : 11 matchs, 15,8 pts, 9,8 rbds, 2,1 pds, 23,5 d’éval

MKL (Lituanie, championnat U17, équipe : Sostines KM1) : 16 matchs, 27,3 mn, 16,3 pts, 8,1 rbds, 2,8 pds, 21,1 d’éval

Tournoi TBF (Turquie, janvier 2000, Lituanie U16) : 6 matchs, 17,0 mn, 8,7 pts, 4,2 rbds, 1,5 pd, 11,3 d’éval

Gediminas Alisas – Ezerunas Moletai (Photo : NKL)

S’il n’a pas participé à l’Euro U16 de 2019, alors qu’il n’avait que 15 ans, Gediminas Alisas n’en fait pas moins partie des plus grands espoirs lituaniens de sa génération. Peut-être un peu moins performant que Paulius Murauskas (voir ci-après), le natif de Taurage (Lituanie) ne s’en distingue pas moins dans les diverses compétitions auxquelles il a pris part cette saison avec plusieurs équipes selon le championnat. Ainsi, dans l’intéressante EYBL (European Youth Basketball League, un championnat par classe d’âge qui regroupe des clubs d’un grand nombre de pays, notamment de l’Est de l’Europe, il a montré de belles promesses en U17, face à des joueurs âgés d’un ou deux ans de plus que lui. Il en a été de même dans le championnat lituanien U17, alors que ses premiers pas en NKL, la deuxième division du championnat lituanien professionnel, ont logiquement été plus timides. Plutôt bien bâti pour son âge (88 kg), athlétique, Gediminas Alisas se distingue par ses capacités de travail, la maturité de son jeu et un important QI basket. Polyvalent offensivement, il apporte également son écot en défense. Pour progresser, il va devoir vaincre sa timidité et surtout travailler son adresse à longue distance. S’il est remarquablement adroit à deux-points (entre 65 et 75 % de réussite de près), il est en revanche en grandes difficultés à trois-points, où il tourne entre 0 et 25 % selon les compétitions sur de faibles volumes de tirs (jamais plus de 2 par match). S’il garde son agressivité offensive tout en comblant ces lacunes et, bien sûr, en continuant à s’étoffer physiquement, il devrait figurer parmi les têtes d’affiche de la Lituanie dans les années à venir.

Nikola Djurisic (2,03 m, ailier, Serbie, Mega Bemax)

Ses stats 2019-20 :

Euro U16 2019 : 7 matchs, 16,5 mn, 4,7 pts, 3,0 rbds, 1,6 pd, 5,0 d’éval

ANGT Belgrade : 4 matchs, 26,1 mn, 7,3 pts, 5,5 rbds, 2,8 pds, 4,8 d’éval

ABA U19 : 5 matchs, 26,6 mn, 11,2 pts, 4,8 rbds, 3,6 pds, 12,0 d’éval

JLS U19 (Serbie) : 17 matchs, 26,4 mn, 10,8 pts, 4,4 rbds, 2,8 pds, 10,8 d’éval

KLS U17 (Serbie) : 9 matchs, 31,3 mn, 19,3 pts, 6,6 rbds, 3,8 pds, 22,0 d’éval

Nikola Djurisic – Mega Bemax (Photo : Euroleague)

Encore peu en vue à l’échelon international – il ne se montre pas dominant avec la Serbie U16 à l’Euro ou avec son club à l’ANGT –, Nikola Djurisic démontre malgré tout son talent à l’échelon « national » (si l’on considère l’ABA, la ligue Adriatique, qui oppose des clubs de la plupart des pays de l’ex-Yougoslavie, comme telle), où il réalise de belles prestations. Ce qui lui vaut d’être considéré par tous les experts serbes comme le meilleur espoir de cette génération. Puissant, rapide, athlétique, leader dans l’âme, doté de bons fondamentaux, l’ailier capable de basculer sur le poste 4 souffre plus en défense, la faute à un déplacement latéral à travailler. Il a progressé à la passe mais perd encore beaucoup de ballons, alors que son adresse est encore très fluctuante, notamment à trois-points : 40,9 % dans l’exercice en ABA U19 mais 15,0 % à l’Euro U16 par exemple. L’une des principales raisons de cette faille tient au physique encore très fluet du grand ailier : avec ses 87 kg, il a du mal à se stabiliser au contact. En se renforçant avec l’âge et en travaillant sur ses émotions, il a le potentiel pour aller haut.

Daryl Doualla (1,95 m, arrière, France, LDLC Asvel)

Ses stats 2019-20 :

Espoirs : 4 matchs, 16,5 mn, 6,0 pts, 2,5 rbds, 1,3 pd, 7,8 d’éval

ANGT Valence : 4 matchs, 29,5 mn, 20,0 pts, 4,0 rbds, 1,5 pd, 19,0 d’éval

Daryl Doualla – LDLC Asvel (Photo : Euroleague)

Victor Wembanyama n’est pas le seul Français à porter de nombreux espoirs dans cette classe d’âge, les deux Villeurbannais Kymany Houinsou (voir plus bas) et Daryl Doualla faisant également très bonne figure dans des compétitions où ils sont surclassés. Formé jusqu’en U15 à Marne-La-Vallée, le puissant arrière tourne ainsi à 16,9 points en U18 Élite tout en s’étant distingué à l’ANGT, face à des U18, avec ses 20,0 points par match avec une belle adresse : 54,5 % aux tirs dont 38,1 % à trois-points. Doté d’un gros physique et d’un mental de gagneur, il est très mature, rapide et explosif, agressif en défense. En revanche, un gros travail l’attend sur les aspects techniques et tactiques du jeu ainsi que sur son shoot, qui manque encore de régularité. Il est en avance sur son âge, mais les entraîneurs de l’équipe de France, notamment Bernard Faure, celui des U16, s’interrogent sur sa capacité à franchir un cap et à continuer à progresser. À lui de travailler pour montrer qu’il peut atteindre ces objectifs.

Urban Klavzar (1,85 m, meneur/arrière, Slovénie, Real Madrid 2)

Ses stats 2019-20 :

ANGT Munich : 4 matchs, 17,1 mn, 12,5 pts, 2,8 rbds, 0,5 pd, 12,3 d’éval

Euro U16 2019 : 7 matchs, 28,1 mn, 15,6 pts, 3,9 rbds, 2,4 pds, 10,4 d’éval

EBA (Espagne, 4e division) : 20 matchs, 20,9 mn, 9,9 pts, 1,1 rbd, 1,5 pd, 6,1 d’éval

Urban Klavzar – Real Madrid (Photo : Euroleague)

Parfois qualifié de « nouveau Luka Doncic », le natif de Ljubljana ne présente pas le même profil que la star NBA et n’aura probablement pas le même impact que le champion d’Europe dans les années à venir. Mais ce « combo guard » n’en reste pas moins un joueur très intéressant, doté d’une grosse marge de progression. Déjà puissant, intense et talentueux, il n’a pas attiré l’attention du Real Madrid pour rien. Doté de bons fondamentaux, jouant intelligemment, mature, actif en défense, il a également pour lui un shoot de très bon niveau et ce à toutes les distances (50,0 % à trois-points, à 11/22 à l’ANGT, par exemple). Mais, s’il perd peu de ballons (2,3 à l’Euro, 1,5 en EBA), il joue actuellement surtout comme un deuxième arrière, aux côtés d’un meneur, en prenant la majorité de ses shoots derrière l’arc. Et il réalise bien peu de passes décisives, ce qui pose problème pour un joueur que sa taille relativement limitée devrait orienter vers le poste de meneur dans l’univers professionnel. Son intelligence de jeu, s’il la met au service du collectif, pourra lui permettre d’effectuer cette évolution.

https://www.youtube.com/watch?v=nzEqV9SwtWw

Paulius Murauskas (2,03 m, ailier-fort, Lituanie, Zalgiris Kaunas 2)

Ses stats 2019-20 :

Tournoi TBF (Turquie, janvier 2000, Lituanie U16) : 6 matchs, 25,1 mn, 19,5 pts, 7,3 rbds, 2,5 pds, 22,3 d’éval

ANGT Kaunas : 4 matchs, 24,1 mn, 15,5 pts, 7,0 rbds, 1,3 pd, 18,5 d’éval

Euro U16 : 7 matchs, 24,3 mn, 12,3 pts, 7,7 rbds, 1,4 pd, 11,1 d’éval

NKL (Lituanie, 2e division) : 30 matchs, 19,3 mn, 6,7 pts, 4,1 rbds, 0,9 pd, 6,0 d’éval

Paulius Murauskas – Zalgiris Kaunas (Photo : Euroleague)

Considéré comme le plus grand espoir lituanien de sa génération, Paulius Murauskas est un ailier-fort qui se distingue par son physique déjà très abouti, sa confiance en lui, son instinct de scoreur et sa capacité à aller au contact. Capable de déjà donner de très bonnes minutes en 2e division lituanienne comme de dominer face à des U18 (comme lors de l’ANGT), le natif de Kaunas ne manque pas de talent offensif, même si sa mécanique de tir laisse quelque peu à désirer. Très rentable lorsqu’il rentre dans la raquette (65,4 % à deux-points à l’ANGT, 67,6 % lors du tournoi TBF), il est moins à l’aise lorsqu’il s’écarte (23,5 % à trois-points à l’ANGT, 31,2 % lors de l’Euro U16). Très technique, capable de driver aussi bien main gauche que main droite, très fort en transition, doté d’une bonne lecture de jeu, il a toutefois tendance, comme beaucoup de joueurs de son âge, à parfois en faire trop, ce qui entraîne pas mal de balles perdues (2,2 au tournoi TBF, 3,6 à l’Euro). En défense, il se montre plus à l’aise dans la raquette que loin du panier, encaissant bien les contacts. Mais il n’est pas toujours très concerné par le sujet, sauf lorsqu’il est opposé à des joueurs réputés (Victor Wembanyama ou Azulas Tubolis à l’ANGT, par exemple). Pour percer au plus haut niveau, il devra prouver qu’il n’est pas seulement en avance sur son physique, gagner en explosivité et améliorer son tir extérieur.

Juan Nunez Garcia (1,91 m, meneur, Espagne, Real Madrid 2)

Ses stats 2019-20 :

EBA (Espagne, 4e division) : 15 matchs, 22,4 mn, 8,7 pts, 2,4 rbd, 3,3 pds, 8,3 d’éval

Euro U16 : 7 matchs, 20,6 mn, 10,6 pts, 4,1 rbds, 3,7 pds, 10,9 d’éval

ANGT Munich : 4 matchs, 23,1 mn, 9,5 pts, 2,3 rbds, 5,0 pds, 15,0 d’éval

Juan Nunez Garcia – Real Madrid (Photo : Euroleague)

À 15 ans, être comparé à Sergio Rodriguez ne manque pas de classer son joueur. Arrivé au Real Madrid à 10 ans, Juan Nunez doit cette distinction à sa grande faculté à lire le jeu et à ses belles qualités techniques. Excellent passeur, meneur vocal et par le jeu, il est le leader de ses équipes, ce qu’il a démontré à l’ANGT (qu’il a fini MVP) ou à l’Euro U16 (dans le cinq majeur du tournoi). Autre signe de sa précocité et de son talent, seuls deux joueurs ont joué plus fréquemment en EBA (4e division espagnole) alors qu’ils n’avaient que 15 ans : Jaime Pradilla (pivot espagnol de 2001 qui assure déjà de très bonnes minutes en ACB avec Saragosse) et un certain Luka Doncic. Capable de trouver des partenaires démarqués aussi bien sur jeu placé qu’en transition, Juan Nunez pense avant tout collectif et se montre en permanence d’un calme olympien. Gaucher, il est parfois moins performant sur sa main faible. Un axe de travail, tout comme la défense sur l’homme, où il manque de vitesse latérale. En revanche, il excelle dans l’art de l’interception. Il doit aussi travailler sur son dribble, parfois trop haut et générant des balles perdues (2,8 à l’ANGT, 3,3 à l’Euro). Enfin, il doit améliorer et stabiliser son tir à trois-points, domaine dans lequel il manque cruellement de régularité : un excellent 46,9 % (14/30) en EBA mais un terrible 0/8 à l’ANGT et un très moyen 31,6 % (6/19) à l’Euro U16. S’il progresse dans tous ces domaines, il justifiera sans problème les prédictions d’ESPN, qui le voient comme un futur premier tour de draft NBA.

Davis Ozers (1,93 m, arrière, Lettonie, Ventspils 2)

Ses stats 2019-20 :

LBL 2 (Lettonie, 2e division) : 11 matchs, 11,2 mn, 6,7 pts, 2,4 rbds, 1,4 pd, 4,2 d’éval

LBL U19 : 1 matchs, 16,0 mn, 9 pts, 3 rbds, 0 pd, 2 d’éval

EYBL U20 : 5 matchs, 11,6 mn, 7,2 pts, 3,2 rbds, 1,4 pd, 6,8 d’éval

EYBL U16 (D2) : 5 matchs, 26,4 mn, 26,8 pts, 15,0 rbds, 4,0 pds, 29,0 d’éval

Baltic Sea Cup U16 (Lettonie U16) : 3 matchs, 17,3 mn, 7,3 pts, 7,0 rbds, 0,7 pd

Tournoi TBF (Turquie) : 6 matchs, 23,0 mn, 13,7 pts, 7,0 rbds, 2,5 pds, 12,8 d’éval

Davis Ozers – Ventspils (Photo : FIBA)

Voici un prospect qui tient autant du pari que de la certitude. Passé par l’Estudiantes Madrid en 2018-19, l’arrière letton se caractérise par une forte propension à se montrer capable de scorer de près (72,2 % à deux-points en EYBL U16, 59,5 % au tournoi TBF mais aussi par son inconstance à trois-points (14,3 % en EYBL U16 avec 0,8/5,6 mais 50,0 % en LBL U19) et aux lancers francs (75,0 % en EYBL U20 mais 33,3 % en LBL U19 ou 39,1 % en EYBL U16). Très fort rebondeur pour sa taille (on retiendra notamment ses 7,0 rebonds par match au tournoi TBF ou en Baltic Sea Cup), il est également capable de faire de nombreuses passes tout comme d’éparpiller des ballons (3,0 balles perdues en LBL U19, 3,7 au tournoi TBF). Autant dire que le joueur, encore assez fluet (82 kg), doit gagner en constance, stabiliser son tir et se renforcer physiquement pour envisager les plus hautes sphères. Mais quelque chose nous dit qu’il a les moyens d’y parvenir…

Emanuel Sharp (1,91 m, meneur, Israël/États-Unis, Blake High School)

Ses stats 2019-20 :

Euro U16 : 7 matchs, 30,4 mn, 25,0 pts, 6,0 rbds, 1,1 pd, 17,3 d’éval

High school : 31,9 pts, 4,0 rbds, 2,5 pds

Emanuel Sharp – Blake HS (Photo : Blake HS)

Gros scoreur, le fils du professionnel israélo-américain Derrick Sharp laisse d’énormes ardoises partout où il se produit, avec un pourcentage plus que décent vu le volume de shoots qu’il s’autorise de prendre : à l’Euro U16, à 19,3 shoots/match (!), il tournait ainsi à 53,2 % aux tirs. Remarquable, d’autant que ce n’est pas à trois-points qu’il a réussi sa meilleure performance : 25,9 % de réussite sur 8,3 tirs/match. Né à Tel-Aviv, le meneur se caractérise par une énorme confiance en soi, sa qualité de drive, sa capacité à se créer son propre shoot, sa vitesse et son intensité. À côté de cela, même s’il s’est amélioré sur ce plan, il reste encore très « bébé » physiquement, avec ses 95 kg pour 1,91 m. Il doit en outre travailler sur son jeu collectif, qui n’est pas forcément sa priorité à l’heure actuelle, tout en s’astreignant à faire un meilleur usage du ballon (3,0 balles perdues à l’Euro). Auteur de 25,1 points par match lors de sa première année à Blake HS, le meneur va poursuivre sa progression à Bishop McLaughlin High School, où son père a décroché le poste de coach de l’équipe. S’il y confirme ses qualités, Emanuel Sharp ne manquera pas d’offres de grandes universités NCAA, Florida, SMU ou Texas Tech lui faisant déjà les yeux doux. Ensuite, tout dépendra de son évolution, mais ESPN le voit déjà 56e choix de la draft 2022.

Matteo Visintin (1,91 m, meneur/arrière, Italie, Roseto Sharks)

Ses stats 2019-20 :

LegaDue Gold (Italie, 2e division) : 1 match, 5,0 mn, 0 pt, 1 rbd, 0 pd, -1 d’éval

Serie B (Italie, 3e division, Stella Azzura Roma) : 22 matchs, 31,7 mn, 14,7 pts, 5,0 rbds, 2,1 pds, 13,2 d’éval

ANGT : 2 matchs, 21,2 mn, 15,0 pts, 2,5 rbds, 1,0 pd, 14,0 d’éval

Matteo Visintin – Roseto Sharks (Photo : Euroleague)

Pour l’instant plus arrière que meneur, Matteo Visintin fait déjà preuve d’une étonnante maturité, par son agressivité offensive et sa capacité à se créer son propre shoot. Il est ainsi déjà capable de dominer en Serie B, la troisième division italienne, où il a frôlé le triple double contre Ruvo di Pulgia, avec 17 points, 9 rebonds et 9 interceptions ! Repéré très jeune pour ses aptitudes, le « combo guard » est physiquement déjà puissant, bien que fluet : 74 kg. Pour voir plus haut, il va donc falloir qu’il se renforce physiquement, gagne en explosivité et qu’il travaille sur sa main faible, qui porte actuellement bien ce nom. Il devra aussi mieux gérer la balle (2,5 balles perdues à l’ANGT, 3,6 en Serie B) et surtout progresser sur son tir à distance, pour le moment très irrégulier : s’il est capable de shooter de loin à 60,0 % à l’ANGT sur un faible volume de tirs (3/5), il se montre pour l’instant bien moins fiable sur la durée : 10/55, soit 18,2 % en Série B. Pour le natif de Trieste, qui a pour ambition de devenir l’un des meilleurs meneurs de jeu d’Euroleague, ce sera un cap essentiel à franchir dans l’idée d’atteindre ses objectifs.

Victor Wembanyama (2,20 m, ailier-fort/pivot, France, Nanterre 92)

Ses stats 2019-20 :

ANGT Kaunas : 4 matchs, 28,1 mn, 15,8 pts, 12,0 rbds, 0,8 pd, 30,0 d’éval

Espoirs : 13 matchs, 20,1 mn, 10,2 pts, 4,8 rbds, 0,9 pd, 13,8 d’éval

Eurocup : 2 matchs, 1,3 mn, 0 pt, 0 rbd, 0 pd, -1,0 d’éval

Euro U16 : 7 matchs, 23,6 mn, 9,0 pts, 9,6 rbds, 1,4 pds, 19,6 d’éval

Victor Wembanyama – Nanterre 92 (Photo : FIBA)

Que dire sur Victor Wembanyama qui ne l’a déjà été ? Voilà un joueur qui sort de l’ordinaire, à la fois par sa taille (2,20 m et il continue de grandir !) et par son talent. Comme le souligne Stanislas Hacquard (coach de l’équipe de France U15), « même s’il faisait 20 cm de moins, il serait un joueur exceptionnel ». Et le terme « d’exceptionnel » n’est en rien galvaudé, il suffit de regarder ses stats pour en avoir un aperçu : 19,6 d’éval à l’Euro U16 à 15 ans, 13,8 d’éval en Espoirs face à des joueurs de 18 à 21 ans, 30,0 d’éval à l’ANGT (avec 6,0 contres de moyenne pour couronner le tout) face à des U18 ! Mais les stats ne disent pas tout à son sujet. En plus d’être très performant au rebond et au contre, ce qui peut paraître logique vu sa taille, le gamin arrivé à Nanterre 92 à 10 ans est incroyable par sa dextérité, sa maîtrise technique, sa mobilité, sa vision du jeu, dignes d’un meneur. Remonter la balle tout terrain avec un dribble dans le dos avant de délivrer une passe à un coéquiper démarqué ne lui pose aucun problème, pas plus que de revenir en défense en même temps que les arrières adverses et les contrer. À l’heure actuelle, le principal problème de Victor Wembanyama tient à son physique. S’il n’y a aucun doute sur ses aptitudes athlétiques, il va falloir qu’il prenne pas mal de muscles pour exister dans le monde professionnel, lui qui est affiché entre 91 et 109 kg, le premier chiffre étant le plus probable. Pour 2,20 m, c’est très très léger. Et cela l’empêche à la fois de résister aux contacts en défense face à des intérieurs lourds tout comme de fiabiliser son shoot lorsqu’il est bousculé. En outre, comme le notent ses entraîneurs, le fait qu’il n’ait pas terminé sa croissance fait qu’il ne peut pas trop travailler sur le renforcement musculaire pour le moment. Mais tout cela n’est qu’une question de temps, qui lui permettra de prendre les kg qui lui manquent. Il pourra alors améliorer son tir à trois-points (28,0 % en Espoirs, 16,7 % à l’Euro U16, 20,0 % à l’ANGT). Quant au reste de son jeu, notamment dans la lecture de la défense collective, c’est l’expérience qui lui donnera la possibilité de gommer ses défauts, une expérience qu’il va acquérir en se confrontant rapidement à des adultes. Peut-être pas en Jeep Élite où son physique ne lui permettrait pas de jouer contre des pivots massifs sans risque pour sa santé mais à des échelons inférieurs, où il pourra exprimer son immense talent et s’aguerrir sans se mettre en danger. Attendu entre la 1e et la 3e position de la draft 2003, Victor Wembanyama impressionne en tout cas même les observateurs les plus avertis, que ce soit le coach de l’équipe de France U16, Bernard Faure (« je n’avais jamais vu un tel potentiel en 15 ans ! ») ou Stanislas Hacquard (« Au même âge, il est plus fort que Giannis Antetokounmpo ! »). Comme en plus le jeune homme a la tête sur les épaules et se montre assidu au travail, tous les espoirs lui sont permis…

Ils méritent aussi l’attention

Kymany Houinsou (1,91 m, meneur, France, LDLC Asvel)

Ses stats 2019-20 :

Espoirs : 17 matchs, 14,3 mn, 3,5 pts, 1,9 rbd, 1,8 pd, 4,1 d’éval

ANGT Valence : 4 matchs, 30,5 mn, 8,3 pts, 4,8 rbds, 4,5 pds, 10,8 d’éval

Euro U16 : 6 matchs, 10,1 mn, 2,0 rbds, 0,3 pd, 2,2 d’éval

U18 France : 7,5 pts

Kymany Houinsou – LDLC Asvel (Photo : FIBA)

Ilija Milijasevic (1,88 m, meneur, Serbie, Dynamic Belgrade)

Ses stats 2019-20 :

Euro U16 : 7 matchs, 22,1 mn, 7,4 pts, 1,4 rbd, 2,1 pds, 4,7 d’éva

KLS U17 (Serbie) : 17 matchs, 30,5 mn, 17,8 pts, 3,1 rbds, 2,9 pds, 15,2 d’éval

JLS U19 (Serbie) : 14 matchs, 21,8 mn, 8,6 pts, 1,7 rbd, 1,8 pd, 5,5 d’éval

KLS (Serbie, 1e division) : 1 match, 5,6 mn, 0 pt, 0 rbd, 0 pd, -3 d’éval

Henri Veesaar (2,05 m, ailier-fort/pivot, Estonie, Real Madrid 2)

Ses stats 2019-20 :

Euro U16 : 7 matchs, 20,8 mn, 7,6 pts, 6,7 rbds, 1,0 pd, 10,7 d’éval

Pour retrouver l’introduction de ce dossier, c’est ICI

Pour retrouver les 1998, c’est ICI

Pour retrouver les 1999, c’est ICI

Pour retrouver les 2000, c’est ICI

Pour retrouver les 2001, c’est ICI

Pour retrouver les 2002, c’est ICI

Pour retrouver les 2003, c’est ICI

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Si l’on vous dit « grand espoir du basket-ball né en 2004 », il est fort probable que vous pensiez instantanément à Victor Wembanyama, l’interminable Français (aujourd’hui à 2,20 m mais qui n’a pas fini sa croissance !) auteur de prestations hallucinantes lors des diverses compétitions auxquelles il a participé avec un à cinq ans d’avance. Une réaction logique, le cadet Nanterrien étant sous l’œil des projecteurs et scruté avec attention par tous les scouts du monde, scotchés qu’ils sont par ce prototype totalement inédit de basketteur, associant mobilité, technique et sens tactique à une taille rarement vue.

Mais, si Victor Wembanyama prend quelque peu toute la lumière dans cette classe d’âge, ce n’est pas pour autant qu’il faut négliger de s’intéresser aux autres joueurs nés en 2004, et donc âgés aujourd’hui de 15 ou 16 ans, qui se distinguent dans leurs championnats respectifs et dans les compétitions de jeunes en faisant preuve d’une belle précocité. Aucun n’a le profil physique du Français, notre sélection faisant la part belle aux meneurs et arrières (sept des dix joueurs présentés). Peu peuvent se prévaloir d’un talent approchant celui de l’immense Français, mais ils sont tous loin d’en être dépourvu. Et ils représentent ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans cette génération, tout du moins ceux sur lesquels il est possible de fonder les plus grands espoirs. S’ils atteignent tout le potentiel qu’on leur prête actuellement, la plupart atteindront au moins un niveau Euroleague voire, pour ceux qui combleront le mieux les attentes, la NBA, et pas pour y faire de la figuration.

Cela étant, on le sait, il y a un pas gigantesque à franchir entre potentiel et concrétiser au plus haut niveau. Si la marge de progression de la plupart de ces joueurs ne fait aucun doute, il est impossible de prévoir lesquels l’exploiteront pleinement et ceux qui passeront à côté, que ce soit par la faute de blessures, de limites mentales ou d’incapacité à dépasser un certain niveau. Qui deviendra une star, qui finira comme un joueur de divisions intermédiaires ? Nul ne le sait, mais il est plus que probable qu’au moins l’un des noms cités ici n’arrivera pas au plus haut niveau. Notre sélection n’est que le reflet d’une réalité, celle d’aujourd’hui. Mais cette réalité est amenée à se modifier, en liaison avec l’évolution de chacun de ces joueurs. La différence entre le « basket plaisir » tels que ces jeunes gens le pratiquent actuellement et le basket professionnel, avec tout ce que cela suppose de discipline, d’abnégation, de travail, est telle qu’il est probable que certains n’arriveront pas à franchir le palier.

En attendant de voir qui, dans les prochaines années, poursuivra sa progression et qui stagnera (nous scruterons bien évidemment l’évolution de tous ces joueurs au fil des années), voici la liste des dix prospects les plus prometteurs de 2004, comme toujours par ordre alphabétique et sans notion de hiérarchie.

Gediminas Alisas (1,94 m, arrière/ailier, Lituanie, Ezerunas Moletai)

Ses stats 2019-20 :

NKL (Lituanie, 2e division) : 2 matchs, 12,5 minutes, 2,5 points, 1,0 rebond, 1,5 passe, 1,5 d’évaluation

VKL (ligue de Vilnius, équipe : Snackbox.lt) : 7 matchs, 15,9 pts, 6,4 rbds, 1,7 pd, 18,3 d’éval

EYBL U17 (Sostines KM) : 9 matchs, 23,2 mn, 12,9 pts, 7,2 rbds, 1,6 pd, 17,0 d’éval

MKL (Lituanie, championnat U16, équipe : Champions Capital KM1) : 11 matchs, 15,8 pts, 9,8 rbds, 2,1 pds, 23,5 d’éval

MKL (Lituanie, championnat U17, équipe : Sostines KM1) : 16 matchs, 27,3 mn, 16,3 pts, 8,1 rbds, 2,8 pds, 21,1 d’éval

Tournoi TBF (Turquie, janvier 2000, Lituanie U16) : 6 matchs, 17,0 mn, 8,7 pts, 4,2 rbds, 1,5 pd, 11,3 d’éval

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