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Guide Jeep Élite 2020-21 : Et si Gravelines-Dunkerque regardait vers le haut, pour une fois ?

Photo d’ouverture : les supporters du BCM (Photo : BCM) Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe et de chaque joueur et coach de Jeep Élite. Aujourd’hui, le BCM Gravelines-Dunkerque. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

Photo d’ouverture : les supporters du BCM (Photo : BCM)

Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe et de chaque joueur et coach de Jeep Élite. Aujourd’hui, le BCM Gravelines-Dunkerque. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

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Du côté de Gravelines-Dunkerque, on a réussi un « exploit », celui de faire encore moins bien que les années précédentes alors que ces trois exercices antérieurs s’étaient conclus sur un bilan négatif entre victoires et défaites ! Pour cette dernière saison, le BCM peut pousser un « ouf » de soulagement et « remercier » le coronavirus, qui a entraîné l’arrêt de la saison et figé le classement, sans montées ni, surtout, descentes. Car, au moment où le pays, basket y compris, s’est arrêté, l’équipe du président Christian Devos et du directeur exécutif Hervé Beddelem était 17e, dans la « charrette des relégués », avec un bilan peu reluisant de 7 victoires pour 18 défaites. Et avec des statistiques qui font peur : 18e attaque sur 18 (75,8 points marqués), 16e au nombre de tirs tentés par match (60,2), 17e au rebond offensif (8,0), 16e aux interceptions (5,6), 18e au nombre de fautes provoquées (17,7), 17e à l’évaluation (84,5), 18e aux rebonds (38,5) et rebonds offensifs (12,0) concédés, de même qu’au nombre de balles perdues provoquées (10,8, le 17e pointant à12,1…). Bref, n’en jetez plus, le BCM a vécu une saison cauchemardesque.

Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé bien des choses différentes, coupant des joueurs (Trey Lewis), en recrutant d’autres qui avaient fait leurs preuves ailleurs, à Pau notamment (Vojdan Stojanovski et Ousmane Drame), changeant (plus ou moins, nous y reviendrons…) de coach en cours de saison, Serge Crevecoeur prenant la place d’Eric Bartecheky. Tout cela pour un résultat nul : le BCM ne s’est pas redressé, bien au contraire, continuant à empiler les défaites.

La faute à qui ? La faute à quoi ? En premier lieu à un recrutement raté, l’équipe de « papys » (7 joueurs de 30 ans et plus) ne montrant pas les qualités nécessaires à la réussite du collectif. Certes, le BCM présentait la 6e défense, n’encaissant que 81,2 points mais le chiffre est en trompe-l’œil. D’abord parce que lorsque l’on marque 5,4 points de moins (75,8/match) que l’on en encaisse, on perd. Ensuite parce que les chiffres de rebonds concédés, d’interceptions réalisées, de balles perdues provoquées montrent que la défense nordiste s’est montrée laxiste. Et comme le collectif ne s’est jamais vraiment trouvé – peu de fautes provoquées, tout aussi peu de passes décisives (17,4/match, 12e), peu de tirs tentés… –, rien ne pouvait aller vers le mieux, quand bien même l’équipe a plutôt assuré en termes d’adresse lointaine, avec 40,4 % à trois-points (3e de Jeep Élite) pour 24,9 tirs de derrière l’arc (6e).

Individuellement, peu de joueurs sont ressortis de ce marasme. En comptant large, on dénombre Benjamin Sene, Erik McCree et, dans une moindre mesure, Alain Koffi. Pour le reste, ce n’a guère été la joie, surtout pour Michael « Juice » Thompson, arrivé dans les bagages de coach Bartecheky et bien loin de ses prestations paloises des années précédentes.

Tout cela a coûté son poste à Eric Bartecheky au soir d’une énième défaite, le coach « prenant du recul » alors que son successeur, le Belge Serge Crevecoeur ne pouvait guère faire grand-chose sur les deux matchs qu’il a eu le temps de diriger avant l’arrêt de la saison. Mais, le BCM ne faisant jamais rien comme les autres, le « recul » d’Eric Bartecheky a conduit à une situation cocasse, du moins vue de l’extérieur : toujours titulaire de deux ans de contrat avec le club, le coach français conteste la titularisation du Belge pour la saison à venir et rien ne semble définitivement acté sur le sujet, quand bien même Hervé Beddelem annonce que Serge Crevecoeur sera bien l’entraîneur de l’équipe cette saison…

Parallèlement à cela, le BCM a continué à « renforcer » son côté « armée mexicaine » : outre le président Christian Devos, le dir’ex’ Hervé Beddelem et le manager général Romuald Coustre (sans oublier les deux coachs, bien sûr…), est venu s’ajouter à l’organigramme un directeur sportif bien connu du côté de Limoges – et ancien joueur de Gravelines-Dunkerque –, Olivier Bourgain.

Tout ce petit monde n’a sans doute pas été de trop pour tenter de composer une équipe qui se doit de réussir mieux que les précédentes. Tout d’abord, un grand coup de balai a été effectué : Michael Thompson, Erik McCree, Hamady Ndiaye, Alain Koffi, Bangaly Fofana et Jean-Michel Mipoka ont été priés d’aller monnayer leurs services ailleurs, alors que Benjamin Sene a pris la direction de Boulazac tandis que Louis Marnette, prêté pendant la saison à Souffelweyersheim afin de trouver du temps de jeu, est resté dans le club alsacien de Pro B. De fait, ne restent de l’exercice précédent que le Nord-Macédonien Vojdan Stojanovski et Pape Sy. Autrement dit, 5 des 7 trentenaires au club durant la saison 2019-20 sont partis, remplacés par des joueurs plus jeunes. Côté JFL, le BCM a fait revenir de prêt à Blois le prometteur Lucas Bourhis, auteur d’une bien bonne saison en Pro B, ainsi que deux autres joueurs s’étant illustrés dans la deuxième division française, Romuald Morency et Paul Rigot (ce dernier étant blessé pour le début de la saison et remplacé par Gaylor Curier). Pour les accompagner, Gravelines-Dunkerque a « fait son marché » un peu partout en Europe afin d’attirer des non-JFL au pedigree souvent moyen mais porteur de promesses : la Turquie pour Corey Davis, l’Allemagne pour Cameron Wells et Quincy Ford, Israël pour Itay Segev. Mais, surtout, Gravelines-Dunkerque a réussi LE gros coup de l’intersaison, peut-être même le moins compréhensible au vu de la dynamique des deux clubs et de l’absence de coupe d’Europe pour l’équipe nordiste, sous la forme de la signature de Chris Horton, rien d’autre que la meilleure évaluation de Jeep Élite sous les couleurs de Cholet. Comment le BCM a-t-il pu convaincre un joueur forcément demandé un peu partout au vu de ses prestations maugeoises ? Nul ne le sait, même l’argument financier paraissant peu tangible tant de nombreux clubs étrangers (en Espagne, en Turquie, en Russie ou ailleurs) pouvaient sans aucun doute proposer de bien meilleures conditions au prolifique pivot.

Quoi qu’il en soit, le BCM Gravelines-Dunkerque va donc se présenter sur la ligne de départ de cette nouvelle saison de Jeep Élite avec un effectif revu de fond en comble, ne fournissant pas forcément toutes les garanties, en n’ayant pas totalement dénoué l’imbroglio existant autour d’Eric Bartecheky et en laissant en suspens de nombreuses questions sur la capacité du club à rebondir après avoir connu tant d’aléas.

Une seule chose est sûre : le BCM peut difficilement faire pire que les saisons précédentes. Reste à voir s’il arrivera à faire plus que « un peu moins mal », voire s’il réussira à faire « nettement mieux ». Cela passera par une rapide adaptation des non-JFL aux spécificités du championnat de France (même si la question ne se pose pas pour Chris Horton…) et à la capacité des JFL arrivant de Pro B à se hisser au niveau supérieur. Avant le début de la saison, rien n’est sûr, ni dans un sens, ni dans l’autre.

Le Sportica – Photo : BCM – Julie Dumélié

Salle : Sportica (3 143 places)

Président : Christian Devos (69 ans)

Départs : Benjamin Sene (Boulazac), Michael Thompson (Astana, KAZ), Trey Lewis, Louis Marnette (Souffelweyersheim, Pro B), Jean-Michel Mipoka (Fos-sur-mer, Pro B), Erik McCree, Hamady Ndiaye (Boulazac, pigiste médical), Alain Koffi (Le Mans, pigiste médical), Bangaly Fofana, Darius Morris.

Prolongations : Serge Crevecoeur (entraîneur), Vojdan Stojanovski.

Arrivées : Lucas Bourhis (Blois, Pro B), Romuald Morency (Antibes, Pro B), Paul Rigot (Évreux, Pro B), Chris Horton (Cholet),  Corey Davis junior (Afyonkarahisar, TUR), Cameron Wells (Würzburg, ALL), Quincy Ford (Crailsheim, ALL), Itay Segev (Ironi Nahariya, ISR).

Cameron Wells – né le 23 septembre 1988 – 1,85 m – Poste 1 – Américain

Lors de la dernière saison, le natif de Houston a réussi ce qui est de loin son meilleur exercice avec le s.Oliver Würzburg, équipe ayant terminé 8e du championnat allemand : aux côtés de l’ancien Choletais et futur Quimpérois Junior Etou, il a produit 16,2 points (55,2 % aux tirs, 48,0 % à trois-points, 93,2 % aux lancers francs), 2,6 rebonds, 5,5 passes décisives, 2,6 balles perdues, le tout pour 17,5 d’éval. Formé à l’université de Citadel (17,3 pts, 5,1 rbds, 4,3 pds en 2010-11), il a ensuite principalement fréquenté le championnat allemand (six ans entre Tübingen, Giessen et Würzburg) ainsi que la Hollande (Zwolle) et l’Italie (Varèse). Il a également manqué l’intégralité de la saison 2013-14 suite à une blessure au genou. Le finaliste de la FIBA Europe Cup 2019 avec s.Oliver est décrit comme un pur meneur de jeu, rapide, déterminé, discipliné. Pas très créatif ni très vif en contre-attaque, il est surtout considéré comme un joueur de collectif, un bon relais du coach sur le terrain. Ce n’est donc pas lui qui devrait apporter de la fantaisie dans le jeu gravelinois, mais s’il arrive à en être le chef d’orchestre et à confirmer son adresse, il peut sans doute se révéler l’élément stabilisateur dont l’équipe aura forcément besoin.

Lucas Bourhis – né le 9 février 2000 – 1,77 m – Poste 1 – Français

Le Tourangeau n’est pas un inconnu en terre gravelinoise, lui qui en a fréquenté le centre de formation entre 2017 et 2019 (et qui a joué 10 matchs de Jeep Élite sous les couleurs du BCM) avant de partir, prêté, la saison passée s’aguerrir à l’étage inférieur avec Blois. Mission accomplie pour le jeune frère du regretté Jonathan : en 23 matchs à 17,0 minutes de moyenne, il a produit 5,3 points (41,6 % aux tirs, 47,4 % à trois-points), 1,3 rebond, 3,2 passes et 0,9 balle perdue pour 7,2 d’évaluation. Très apprécié par le staff blésois, le petit meneur va avoir l’occasion de montrer ses progrès en Jeep Élite dans un effectif où il devrait avoir des minutes.

Photo : BCM

Corey Davis Jr – né le 4 juin 1997 – 1,85 m – Poste 1/2 – Américain

Flop ou bonne pioche ? Il est trop tôt pour le dire, mais le profil de Corey Davis junior ne manque pas d’intriguer. Pas très grand (1,85 m), le natif de Ruston (Louisiane) a été signé pour ses capacités à évoluer sur les deux postes d’arrière. Mais ses précédentes prestations laissent à penser que ce n’est pas un grand organisateur (2,8 passes décisives pour sa dernière année de fac, 2,3 pds pour sa première année professionnelle, en Turquie) et sa relative petite taille risque de le handicaper sur le poste 2, quand bien même il se montrerait plutôt fiable à longue distance (37,5 % à trois-points en 2018-19 à l’université de Houston, 40,9 % dans le même exercice en 2019-20 avec Afyonkarahisar Belediye). Aux États-Unis, il a plutôt impressionné dans une fac renommée, terminant son année senior (2018-19) avec des stats intéressantes : 17,0 points (42,0 % aux tirs), 3,3 rebonds et 1,4 balle perdue en sus de ses 2,8 pds. Ses premiers pas professionnels ont été un peu plus mitigés : en 22 matchs de ligue turque et 29,6 mn par rencontre, il a scoré 10,9 points (à 43,8 % à deux-points et 40,9 %, donc, à trois-points) pour aller avec ses 2,4 rbds, 2,3 pds, 1,9 bp, le tout pour 9,4 d’éval. Rien de très flamboyant donc pour un joueur, non drafté, considéré comme un bon shooteur, athlétique, costaud, intense, mais un peu trop obsédé par le scoring et peu convaincant en tant que meneur de jeu.

Vojdan Stojanovski – né le 9 décembre 1987 – 1,94 m – Poste 2/3 – Macédonien (Bosman)

L’international macédonien aux 46 sélections (18,0 points de moyenne sur deux matchs lors des qualifications 2020 à l’Euro) avait impressionné lors de son « dépannage » à Pau-Lacq-Orthez la saison passée : en 5 rencontres (et 26,0 mn par match), il avait réalisé 13,2 points (41,3 % aux tirs dont 52,2 % à trois-points), 3,0 rebonds, 3,0 passes et 0,4 balle perdue pour un beau 15,0 d’évaluation. De quoi attirer l’attention d’un BCM aux abois, où il n’a pas réussi à reproduire les mêmes performances, dans un contexte bien moins favorable : 10,7 points (42,7 % aux tirs dont 28,1 % à trois-points), 4,5 rbds, 2,2 pds, 2,2 bps et 10,5 d’éval en 30,3 mn sur six matchs. Ce qui n’a pas empêché le BCM de le prolonger pour la nouvelle saison. Avant ses aventures françaises, le natif de Skopje (Macédoine du Nord), formé dans son pays, a fréquenté la Serbie, l’Ukraine, l’Allemagne (Alba Berlin et Bremerhaven), l’Espagne (Andorre et Séville) et la Turquie (Buyukcekmece). Avec l’Alba Berlin, il a même pu goûter à 11 reprises à l’Euroleague, pour 4,3 pts, 1,2 rbd, 1,2 pd. Présentant le profil typique du joueur « yougoslave » (adroit, bons fondamentaux, du vice, gros sens du collectif), Vojdan Stojanovski s’exprime surtout dans un jeu d’équipe huilé.

Photo : LNB

Pape Sy né le 5 avril 1988 – 1,98m – Poste 2/3 – Français

Formé à Cholet, le Breton (né à Loudéac, Côtes d’Armor) a tout connu ou presque depuis ses premiers pas professionnels, en 2007. Drafté en 53e position par les Atlanta Hawks en 2010, il a en effet eu la possibilité de disputer 7 rencontres sous leur maillot (2,3 points pour 3 matchs de saison régulière, 1,5 point en 4 matchs de play-offs) avant de revenir en France. Là, l’ancien triple All Star a alterné le bon et le moins bon, au fil de ses nombreuses blessures. Passé par Le Havre, Le Mans, Strasbourg et Cholet, il a également porté à plusieurs reprises le maillot du BCM, d’abord en 2011-12 puis entre 2014 et 2016 avant d’y revenir à l’intersaison 2019. Une nouvelle fois freiné par les blessures (15 matchs joués seulement), le puissant arrière-ailier a produit une petite saison, l’une de ses plus faibles statistiquement parlant depuis ses débuts en Pro A : 4,1 points (37,1 % aux tirs, 31,7 % à trois-points), 2,1 rebonds, 0,8 passe, 0,3 balle perdue, 4,7 d’évaluation en 19,1 mn. Il faut espérer qu’il revienne à 100 % de ses moyens pour offrir de meilleures prestations aux supporters du BCM.

Photo : BCM

Paul Rigot – né le 10 février 1995 – 2,01 m – Poste 3 – Français

Pourtant pas bien vieux (25 ans), le Manceau a déjà fait plusieurs fois l’ascenseur entre Pro B et Jeep Élite, du centre de formation de Limoges à Orchies (Pro B) puis une année à Monaco et deux autres à Antibes (alors en Jeep Élite) avant de redescendre la saison dernière en Pro B, à Évreux, afin de gagner temps de jeu et responsabilités. Et l’on peut dire que le résultat a été au-delà de toutes les espérances : en 32,2 minutes sur 23 matchs, l’ailier a produit 12,2 points (54,7 % aux tirs dont un somptueux 47,8 % à trois-points), 6,3 rebonds, 2,1 passes, 1,4 balle perdue, le tout pour 16,6 d’éval. Meilleur pourcentage de réussite à longue distance de Pro B, Paul Rigot a réalisé ce qui est de loin sa meilleure saison, et l’une des plus belles d’un JFL à cet étage (3e évaluation d’un JFL sur le championnat). Au point, bien sûr, d’éveiller l’intérêt de clubs de l’étage supérieur. À lui de confirmer qu’il peut réussir les mêmes performances en Jeep Élite, désormais.

Photo : ALM Evreux – Sabine de Leest

Gaylor Curier – né le 4 février 1992 – 1,97m – Poste 3 – Français

Paul Rigot out pendant un mois minimum, le BCM a fait appel en tant que pigiste médical à Gaylor Curier, l’ancien joueur d’Orléans, où son contrat n’a pas été reconduit. La saison passée, il a disputé 14 rencontres pour 5,4 points (44,6 % aux tirs dont 42,3 % à trois-points), 1,8 rb, 1,0 pd et 5,6 d’éval en 16,5 minutes. Avant cela, l’ailier formé à Rouen et Pau a connu les deux premières divisions avec Limoges (18 matchs de Jeep Élite en deux saisons, en début de carrière), Angers, Souffelweyersheim, Rouen et, donc, Orléans.

Photo : OLB

Romuald Morency – né le 26 juillet 1995 – 2,01 m – Poste 3/4 – Français

Après ses années de formation à Cholet, le jeune frère du boulazacois Jean-Frédéric a passé sa carrière en Pro B, entre Poitiers, Vichy-Clermont et, la saison passée, Antibes. Là, dans une équipe qui visait le haut du tableau mais a connu un démarrage difficile avant de redresser la barre, le natif de Sarcelles a littéralement explosé (au bon sens du terme). À côté de cadors tels Tim Blue ou Roko-Leni Ukic, il a produit 10,6 points (48,0 % aux tirs, 39,6 % à trois-points), 5,4 rebonds, 2,0 passes, 1,8 balle perdue pour 13,2 d’évaluation en 29,6 minutes. Une hausse impressionnante de son niveau, tant en matière d’adresse à trois-points (jamais au-dessus de 33 % auparavant) qu’en agressivité offensive : lui qui ne prenait jamais plus de 5,7 shoots par match sur une saison auparavant en a tenté 8,4 lors de ce dernier exercice, pour une réussite très appréciable. Capable d’alterner sur les postes 3 et 4, l’athlétique et longiligne jeune homme n’en a pas pour autant délaissé l’aspect défensif, son fonds de commerce de toujours, réalisant notamment 1,5 interception par match. Il a en tout cas suffisamment séduit le staff gravelinois pour que celui-ci le signe jusqu’en 2023.

Photo : Sharks Antibes – Laurent Kouby

Quincy Ford – né le 20 janvier 1993 – 2,03 m – Poste 4 – Américain

Formé à la fac de Northeastern, Quincy Ford présente le profil classique de l’Américain quelque peu passé sous les radars et mettant plusieurs années à pointer le bout de son nez dans des championnats de premier plan. Après une année senior en NCAA plutôt réussie (16,5 points (40,9 % aux tirs, 34,8 % à trois-points), 7,0 rebonds, 2,6 passes), il s’essaye à la G-League aux Salt Lake City Stars sans convaincre : 4,6 points, 4,4 rebonds et 1,5 passe pour 5,7 d’évaluation en 19 minutes. Il passe ensuite en Hongrie, à Szolnoki puis en Belgique, à Charleroi, produisant à chaque fois entre 11 et 13 points et 6 à 7 rebonds. Rien de fabuleux, mais de quoi quand même lui permettre de signer à Crailsheim, surprenant 3e de la dernière saison régulière de championnat allemand. Et, s’il a quitté l’équipe en mars, ne participant pas au tournoi final de la BBL, le natif de St-Petersburg (Floride) a quand même eu le temps de laisser son empreinte, le temps de 15 matchs : 26,0 mn, 10,5 pts (47,1 % à deux-points, 42,9 % à trois-points), 5,9 rbds, 1,8 pd, 2,2 bps, 13,7 d’éval. Rarement dans le cinq majeur (seulement deux fois), il a tout de même montré de solides capacités au poste d’ailier-fort. Bon rebondeur, il n’est en revanche pas un gros attaquant, prenant près de la moitié de ses tirs derrière l’arc. Capable de donner des minutes sur le poste d’ailier, il est principalement décrit comme un joueur sérieux et appliqué, disposant encore d’une bonne marge de progression.

Chris Horton né le 29 juin 1994 – 2,03m – Poste 4/5 – Américain

Bien peu auraient parié sur la signature au BCM Gravelines-Dunkerque de celui qui a tout simplement réalisé la meilleure évaluation de Jeep Élite la saison dernière avec Cholet : en 20 matchs à raison de 34,1 minutes de moyenne, l’intérieur a produit 17,2 points à 62,9 % aux tirs, 9,0 rebonds, 1,8 passe et 2,2 balles perdues pour 23,6 d’évaluation. Des stats remarquables, en grande partie responsables de la belle saison choletaise. Avant cela, le joueur sorti de l’université d’Austin Peay (18,8 points à 59,9 % aux tirs, 12,0 rebonds en 2015-16) a passé une saison en G-League aux Grands Rapids Drive avant, en 2017, de rejoindre l’Alba Fehervar (Hongrie) puis le Kymis (Grèce) en 2018-19, où il réalise une belle saison : 13,6 points, 9,1 rebonds, 1,7 interception et 1,6 contre par match. De quoi amener le natif de Decatur (Géorgie, l’État américain, pas le pays européen…) à signer à Cholet. Compensant sa relative petite taille par un gros dynamisme des deux côtés du terrain, fort rebondeur, attaquant sûr, Chris Horton s’est épanoui dans les Mauges aux côtés d’un meneur-distributeur aussi clairvoyant que Michael Stockton. Aux meneurs du BCM d’en faire de même afin que le bondissant intérieur réitère la même saison (un seul match en-dessous des 10 points et 10 d’éval, 49 points, 25 rebonds et 54 d’éval lors des deux rencontres face aux pivots estampillés Euroleague de LDLC Villeurbanne !).

Itay Segev – né le 15 juin 1995 – 2,04 m – Poste 5/4 – Israélien (Cotonou)

La « filière israélienne » de Jeep Élite a fonctionné à plein cet été, avec par exemple l’arrivée de Tomer Ginat à Boulogne-Levallois ou celle de Rafi Menco à Chalon-sur-Saône. Gravelines-Dunkerque a également exploité le filon en signant Itay Segev, un intérieur qui a fait ses premières armes au prestigieux Maccabi Tel-Aviv avant, en 2018-19, de passer au Maccabi Rishon Lezion puis, cette dernière saison, à l’Ironi Nahariya. Là, dans une équipe qui a terminé 11e sur 12 de la Winner League (11 victoires pour 17 défaites), le natif de Kfar Tavor a réalisé ce qui est de loin sa meilleure production en carrière : 8,8 points (63,0 % aux tirs, 0/1 à trois-points), 6,6 rebonds (dont 2,1 offensifs), 0,9 passe pour 13,7 d’évaluation. De belles prestations qui lui ont valu de rejoindre l’équipe nationale lors des fenêtres internationales qualificatives à l’Euro, avec 6,5 points et 6,0 rebonds de moyenne. Ne shootant quasiment jamais derrière l’arc, celui qui est décrit comme bon défenseur est également un joueur spectaculaire, vainqueur du concours de dunks du All-Star Game israélien en 2014. Comme pour d’autres ressortissants de son pays, on scrutera avec attention sa capacité à s’adapter à un contexte, à la fois sportif et personnel, forcément très différent de tout ce qu’il a connu jusqu’alors.

Photo : FIBA Europe

Coach

Serge Crevecoeur – né le 1 octobre 1970 – Belge

Pour sa deuxième expérience en France après un passage écourté à Pau-Lacq-Orthez (11 défaites en 18 matchs lors de la saison 2017-18), Serge Crevecoeur n’a guère eu le temps de montrer quoi que ce soit, la saison s’arrêtant après deux matchs conclus par une victoire et une défaite. Après avoir éclos dans son rôle d’entraîneur à Bruxelles, hissant le club de la capitable belge de la nationale 3 aux sommets de l’élite du pays, le Belge a donc connu une expérience malheureuse dans le Béarn, où il remplaçait un certain… Eric Bartecheky ! Retourné à Bruxelles, il n’y a pas connu le même succès que précédemment, laissant son club à la 9e place du championnat belge (sur 10) avec un bilan de 6 victoires et 10 défaites pour venir au BCM remplacer… Bartecheky Eric ! Prolongé deux nouvelles années à l’intersaison, il devrait être le coach principal de Gravelines-Dunkerque, même si Eric Bartecheky possède toujours un contrat avec le club.

Photo : BCM

Assistants

Sébastien Devos (41 ans) – Nicolas Perez (43 ans)

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Du côté de Gravelines-Dunkerque, on a réussi un « exploit », celui de faire encore moins bien que les années précédentes alors que ces trois exercices antérieurs s’étaient conclus sur un bilan négatif entre victoires et défaites ! Pour cette dernière saison, le BCM peut pousser un « ouf » de soulagement et « remercier » le coronavirus, qui a entraîné l’arrêt de la saison et figé le classement, sans montées ni, surtout, descentes. Car, au moment où le pays, basket y compris, s’est arrêté, l’équipe du président Christian Devos et du directeur exécutif Hervé Beddelem était 17e, dans la « charrette des relégués », avec un bilan peu reluisant de 7 victoires pour 18 défaites. Et avec des statistiques qui font peur : 18e attaque sur 18 (75,8 points marqués), 16e au nombre de tirs tentés par match (60,2), 17e au rebond offensif (8,0), 16e aux interceptions (5,6), 18e au nombre de fautes provoquées (17,7), 17e à l’évaluation (84,5), 18e aux rebonds (38,5) et rebonds offensifs (12,0) concédés, de même qu’au nombre de balles perdues provoquées (10,8, le 17e pointant à12,1…). Bref, n’en jetez plus, le BCM a vécu une saison cauchemardesque.

Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé bien des choses différentes, coupant des joueurs (Trey Lewis), en recrutant d’autres qui avaient fait leurs preuves ailleurs, à Pau notamment (Vojdan Stojanovski et Ousmane Drame), changeant (plus ou moins, nous y reviendrons…) de coach en cours de saison, Serge Crevecoeur prenant la place d’Eric Bartecheky. Tout cela pour un résultat nul : le BCM ne s’est pas redressé, bien au contraire, continuant à empiler les défaites.

La faute à qui ? La faute à quoi ? En premier lieu à un recrutement raté, l’équipe de « papys » (7 joueurs de 30 ans et plus) ne montrant pas les qualités nécessaires à la réussite du collectif. Certes, le BCM présentait la 6e défense, n’encaissant que 81,2 points mais le chiffre est en trompe-l’œil. D’abord parce que lorsque l’on marque 5,4 points de moins (75,8/match) que l’on en encaisse, on perd. Ensuite parce que les chiffres de rebonds concédés, d’interceptions réalisées, de balles perdues provoquées montrent que la défense nordiste s’est montrée laxiste. Et comme le collectif ne s’est jamais vraiment trouvé – peu de fautes provoquées, tout aussi peu de passes décisives (17,4/match, 12e), peu de tirs tentés… –, rien ne pouvait aller vers le mieux, quand bien même l’équipe a plutôt assuré en termes d’adresse lointaine, avec 40,4 % à trois-points (3e de Jeep Élite) pour 24,9 tirs de derrière l’arc (6e).

Individuellement, peu de joueurs sont ressortis de ce marasme. En comptant large, on dénombre Benjamin Sene, Erik McCree et, dans une moindre mesure, Alain Koffi. Pour le reste, ce n’a guère été la joie, surtout pour Michael « Juice » Thompson, arrivé dans les bagages de coach Bartecheky et bien loin de ses prestations mancelles et paloises des années précédentes.

Tout cela a coûté son poste à Eric Bartecheky au soir d’une énième défaite, le coach « prenant du recul » alors que son successeur, le Belge Serge Crevecoeur ne pouvait guère faire grand-chose sur les deux matchs qu’il a eu le temps de diriger avant l’arrêt de la saison. Mais, le BCM ne faisant jamais rien comme les autres, le « recul » d’Eric Bartecheky a conduit à une situation cocasse, du moins vue de l’extérieur : toujours titulaire de deux ans de contrat avec le club, le coach français conteste la titularisation du Belge pour la saison à venir et rien ne semble définitivement acté sur le sujet, quand bien même Hervé Beddelem annonce que Serge Crevecoeur sera bien l’entraîneur de l’équipe cette saison…

Parallèlement à cela, le BCM a continué à « renforcer » son côté « armée mexicaine » : outre le président Christian Devos, le dir’ex’ Hervé Beddelem et le manager général Romuald Coustre (sans oublier les deux coachs, bien sûr…), est venu s’ajouter à l’organigramme un directeur sportif bien connu du côté de Limoges – et ancien joueur de Gravelines-Dunkerque –, Olivier Bourgain.

Tout ce petit monde n’a sans doute pas été de trop pour tenter de composer une équipe qui se doit de réussir mieux que les précédentes. Tout d’abord, un grand coup de balai a été effectué : Michael Thompson, Erik McCree, Hamady Ndiaye, Alain Koffi, Bangaly Fofana et Jean-Michel Mipoka ont été priés d’aller monnayer leurs services ailleurs, alors que Benjamin Sene a pris la direction de Boulazac tandis que Louis Marnette, prêté pendant la saison à Souffelweyersheim afin de trouver du temps de jeu, est resté dans le club alsacien de Pro B. De fait, ne restent de l’exercice précédent que le Nord-Macédonien Vojdan Stojanovski et Pape Sy. Autrement dit, 5 des 7 trentenaires au club durant la saison 2019-20 sont partis, remplacés par des joueurs plus jeunes. Côté JFL, le BCM a fait revenir de prêt à Blois le prometteur Lucas Bourhis, auteur d’une bien bonne saison en Pro B, ainsi que deux autres joueurs s’étant illustrés dans la deuxième division française, Romuald Morency et Paul Rigot (ce dernier étant blessé pour le début de la saison et remplacé par Gaylor Curier). Pour les accompagner, Gravelines-Dunkerque a « fait son marché » un peu partout en Europe afin d’attirer des non-JFL au pedigree souvent moyen mais porteur de promesses : la Turquie pour Corey Davis, l’Allemagne pour Cameron Wells et Quincy Ford, Israël pour Itay Segev. Mais, surtout, Gravelines-Dunkerque a réussi LE gros coup de l’intersaison, peut-être même le moins compréhensible au vu de la dynamique des deux clubs et de l’absence de coupe d’Europe pour l’équipe nordiste, sous la forme de la signature de Chris Horton, rien d’autre que la meilleure évaluation de Jeep Élite sous les couleurs de Cholet. Comment le BCM a-t-il pu convaincre un joueur forcément demandé un peu partout au vu de ses prestations maugeoises ? Nul ne le sait, même l’argument financier paraissant peu tangible tant de nombreux clubs étrangers (en Espagne, en Turquie, en Russie ou ailleurs) pouvaient sans aucun doute proposer de bien meilleures conditions au prolifique pivot.

Quoi qu’il en soit, le BCM Gravelines-Dunkerque va donc se présenter sur la ligne de départ de cette nouvelle saison de Jeep Élite avec un effectif revu de fond en comble, ne fournissant pas forcément toutes les garanties, en n’ayant pas totalement dénoué l’imbroglio existant autour d’Eric Bartecheky et en laissant en suspens de nombreuses questions sur la capacité du club à rebondir après avoir connu tant d’aléas.

Une seule chose est sûre : le BCM peut difficilement faire pire que les saisons précédentes. Reste à voir s’il arrivera à faire plus que « un peu moins mal », voire s’il réussira à faire « nettement mieux ». Cela passera par une rapide adaptation des non-JFL aux spécificités du championnat de France (même si la question ne se pose pas pour Chris Horton…) et à la capacité des JFL arrivant de Pro B à se hisser au niveau supérieur. Avant le début de la saison, rien n’est sûr, ni dans un sens, ni dans l’autre.

Le Sportica – Photo : BCM – Julie Dumélié

Salle : Sportica (3 143 places)

Président : Christian Devos (69 ans)

Départs : Benjamin Sene (Boulazac), Michael Thompson (Astana, KAZ), Trey Lewis, Louis Marnette (Souffelweyersheim, Pro B), Jean-Michel Mipoka (Fos-sur-mer, Pro B), Erik McCree, Hamady Ndiaye (Boulazac, pigiste médical), Alain Koffi (Le Mans, pigiste médical), Bangaly Fofana, Darius Morris.

Prolongations : Serge Crevecoeur (entraîneur), Vojdan Stojanovski.

Arrivées : Lucas Bourhis (Blois, Pro B), Romuald Morency (Antibes, Pro B), Paul Rigot (Évreux, Pro B), Chris Horton (Cholet),  Corey Davis junior (Afyonkarahisar, TUR), Cameron Wells (Würzburg, ALL), Quincy Ford (Crailsheim, ALL), Itay Segev (Ironi Nahariya, ISR).

Cameron Wells – né le 23 septembre 1988 – 1,85 m – Poste 1 – Américain

Lors de la dernière saison, le natif de Houston a réussi ce qui est de loin son meilleur exercice avec le s.Oliver Würzburg, équipe ayant terminé 8e du championnat allemand : aux côtés de l’ancien Choletais et futur Quimpérois Junior Etou, il a produit 16,2 points (55,2 % aux tirs, 48,0 % à trois-points, 93,2 % aux lancers francs), 2,6 rebonds, 5,5 passes décisives, 2,6 balles perdues, le tout pour 17,5 d’éval.

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