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Guide Pro B 2020-21 : Poitiers veut retrouver le plaisir

Photo d’ouverture : PB86 Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Pro B. Aujourd’hui, le Poitiers Basket 86. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

Photo d’ouverture : PB86

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Calamiteux, il n’y a guère d’autre mot pour qualifier le dernier exercice du Poitiers Basket 86, bon dernier de la Pro B à l’arrêt du championnat avec un terrible bilan de 2 victoires pour 21 défaites. « Sauvé » par le gong, le club pictavien peut difficilement faire pire cette saison. Surtout, il s’est donné les moyens de faire mieux, beaucoup mieux. Avec comme première ambition de redonner le sourire à des supporters un peu trop habitués à la soupe à la grimace lors du dernier opus.

1 Le bilan de la saison passée

La catastrophe industrielle qu’a été la saison 2019-20 pour le PB86 peut se raconter de diverses manières, elle n’en reste pas moins désastreuse. Si l’on penche pour l’aspect « humain », on note que quatorze joueurs se sont vu confier régulièrement du temps de jeu, pour des performances pour le moins décevantes dans la grande majorité des cas (hormis JR Reynolds en début de saison, aucun joueur à plus de 10,2 points de moyenne), que le changement de coach – Ruddy Nelhomme (1 v.-12 d.) laissant sa place à Jérôme Navier (1 v.-9 d.) – n’a eu aucun impact, que les blessures se sont accumulées, que les étrangers n’ont pas apporté grand-chose, que les joueurs français, pourtant référencés pour certains (Mickaël Var, Kevin Mendy, Abdoulaye Mbaye, Bathiste Tchouaffé, etc.), n’ont que très partiellement répondu aux attentes.

Jim Seymour – Photo : PB86

Si l’on s’intéresse aux chiffres, ils sont éloquents : 18e attaque avec 70,3 points marqués, 16e défense avec 84,9 points encaissés, plus mauvais bilan de la Pro B à la réussite aux tirs (40,3 %), à la réussite à trois-points (31,5 %), aux passes décisives (14,6 par match), 17e au rebonds (32,9 par match), 15e au nombre de tirs tentés (60,8). Globalement, rien n’a fonctionné, le PB86 ne sauvant les apparences que sur les balles perdues : 13,0 par match, soit le 6e meilleur bilan en la matière du championnat.

Bref, rien ou presque à garder. Et Jérôme Navier, qui conserve la confiance des dirigeants pour la nouvelle saison, en fait le constat : « deux victoires seulement, ce n’est jamais agréable à vivre. On ne prend pas de plaisir et on n’en procure pas à toutes les personnes qui suivent le club. » Mais comment expliquer un tel naufrage ? « Ce sont les aléas de parcours sportifs que beaucoup de clubs peuvent connaître, un manque de feeling collectif, des problèmes de joueurs absents, aussi parfois la faute à pas de chance, il n’y a pas qu’une seule raison. Ensuite, lorsque cela commence à mal tourner, il n’est pas évident de redresser la barre. »

Dwayne Lautier-Ogunyele – Photo : PB86

Seul (tout) petit rayon de soleil dans cet univers fait de grisaille, l’explosion en fin de saison de Bathiste Tchouaffé : sur les 14 premières journées, le jeune arrière descendu en Pro B pour reprendre des couleurs après ses ternes années à Nanterre et Bourg-en-Bresse tournait à 4,8 pts pour 1,2 d’évaluation. Et là, un déclic : sur les 9 dernières journées, il est passé à 16,7 pts et 13,3 d’éval ! Comment expliquer un tel changement ? Jérôme Navier émet plusieurs hypothèses : « peut-être que le changement de coach lui a fait du bien (NDLR : Jérôme Navier a remplacé Ruddy Nelhomme après 13 journées), à moins qu’il ait été impacté par les mauvais résultats de l’équipe. Ou alors, quand il n’y a plus rien eu à perdre, il s’est lâché. » Toujours est-il qu’en l’espace de neuf rencontres, le Pictavien de naissance a pu démontrer qu’il avait bien le niveau, ce dont beaucoup commençaient à douter. Mais c’est bien là le seul point positif de la saison du PB86.

« Quand vous commencez à entrer dans une spirale négative, il est très difficile de l’enrayer. »Jérôme Navier, entraîneur principal

2 Le recrutement

Bien évidemment, après une saison de cet acabit, difficile de se dire que l’on va conserver une ossature de joueurs. Outre le départ à la retraite de l’emblématique Pierre-Yves Guillard après rien moins que 19 années au club, le PB86 n’a conservé que deux joueurs sous contrat, Kevin Mendy et Abdoulaye Mbaye ainsi que Jim Seymour et Clément Desmond, les deux jeunes formés au club.

Akeem Williams – Photo : PB86

À partir de cette base, Poitiers n’a guère eu l’occasion de faire des folies. Jérôme Navier souligne que « financièrement, notre masse salariale a été réduite de 10 % (NDLR : en fait, de 13 %, de 650 000 € en 2019-20 à 565 000 € cette saison, 14e masse salariale de Pro B pour un budget de 2,105 M€, 9e de la division). Nous sommes donc partis sur l’idée d’un groupe de 9 pros, tout en essayant de réaliser des coups financiers. La première réflexion a été de définir une hiérarchie clairement établie. Il ne s’agit pas d’offrir des passe-droit mais de faire en sorte que chacun connaisse son rôle, que personne ne se marche dessus. Cette option nous a permis de signer des joueurs qui ont fait des concessions financières, ce qui nous a permis de recruter un dixième pro. »

L’une des volontés de Jérôme Navier était aussi de faire venir des joueurs connaissant déjà la division et expérimentés. Ce qui est le cas, avec Sade Aded Hussein, l’intérieur de retour d’Angleterre, de Thomas Prost, revenu d’une saison en NM1 à Besançon, et de trois des quatre non-JFL. Akeem Williams (130 matchs de Pro B), Laurence Ekperigin (155 matchs) et Christopher McKnight (113 matchs) connaissent leur Pro B sur le bout des doigts. Pour l’entraîneur principal du PB86, il s’agit là d’un paramètre « intéressant, car les joueurs qui viennent d’un championnat étranger ont besoin d’un temps d’adaptation aux spécificités de la Pro B, en termes d’intensité et de physique. Avec ces joueurs, on gagne du temps. »

Laurence Ekperigin – Photo : PB86

Seule exception à cette règle, Dwayne Lautier-Ogunleye, explosif arrière en provenance de D2 italienne. Mais, s’il ne connaît pas le championnat français, le natif de Londres ne sera pas pour autant dépaysé : né d’un père nigérian et d’une mère française, il possède les passeports de ses parents ainsi que celui de son pays de naissance. Parfaitement francophone, il connaît bien le pays pour séjourner régulièrement dans la famille de sa mère. De quoi faciliter son adaptation.

« Dans notre recrutement, le maître-mot était l’expérience de la France afin de nous rassurer et d’un peu savoir à l’avance à quoi nous attendre, même si rien n’est gravé dans le marbre. On sait, théoriquement, quel peut être leur rendement, ce qu’ils peuvent produire en Pro B. »Jérôme Navier

3 Les objectifs

Nul ne sera surpris d’apprendre que le PB86 souhaite faire mieux cette saison que la précédente… Pourtant, ce n’est pas cet aspect que Jérôme Navier met en avant : « par rapport à la saison dernière, nous voulons retrouver un maximum de plaisir sur le terrain, nous les acteurs, afin d’en donner aux bénévoles, aux partenaires et au public. S’il y a du plaisir dans les tribunes, ça retranspirera sur le parquet. Et s’il y a du plaisir, c’est qu’il y a des résultats positifs. » Pour autant, l’équipe de la préfecture des Charentes-Maritimes ne va pas partir la fleur au fusil : « notre leitmotiv, c’est aussi l’humilité. Il faut que nous travaillons, que nous fassions le maximum par rapport à ce que nous sommes capables de faire. »

Pour arriver à redonner le sourire à ses supporters, le PB86 s’est attelé à forger une équipe où le collectif prime sur les individualités, tout en ayant recruté des joueurs qui ont tous une bonne raison d’avoir signé dans le Poitou : « Laurence Ekperigin a des attaches familiales ici, Akeem Williams a envie de montrer qu’il a le niveau de la Pro B après une saison en NM1, Thomas Prost est dans le même état d’esprit, Kevin Mendy veut laisser derrière lui la saison galère qu’il vient de vivre. Dans l’ensemble, cela donne une équipe bien équilibrée, avec de bons mecs, mais qui ont le caractère nécessaire pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. »

Chris McKnight – Photo : PB86

Reste que le début de saison du PB86 est chaotique, avec de nombreux matchs annulés ou reportés à cause de la pandémie, « même si nous n’avons pas de cas chez nous, » précise Jérôme Navier. L’équipe n’a ainsi pu disputer que deux rencontres de préparation avant de remporter son 64e de finale de Coupe de France contre Vendée Challans Basket (83-77) puis de perdre ses deux premiers matchs de Leaders Cup contre Quimper (68-85) et à Nantes (74-85), à chaque fois sans Chris McKnight (et le deuxième match contre Quimper a été reporté, la faute au SARS-CoV-2 bien sûr…). Rien d’affolant dans ces résultats, tant l’équipe manque encore de vécu et ne fait sans doute pas de la Leaders Cup une priorité. Il va toutefois falloir hausser le niveau de jeu pour que l’équipe soit compétitive à l’heure où les choses sérieuses commenceront en Pro B. Reste que ces deux matchs de Leaders Cup ont montré que Dwayne Lautier-Ogunyele tient ses promesses (22,5 pts à 61,9 % aux tirs dont 54,5 % à trois-points, 19,0 d’éval) mais aussi qu’Akeem Williams va devoir s’acclimater à ses coéquipiers (10,0 pts à 46,7 % aux tirs dont 40,0 % à trois-points, mais 1,5 passe pour… 7,5 balles perdues !).

« Nous avons fait de bons coups financiers. Beaucoup des joueurs qui ont signé sont en mode rachat, en reconquête individuelle. Et nous partons tous avec le même objectif : vivre la meilleure saison possible. »
Jérôme Navier – Photo : PB86

Les deux joueurs à suivre

Dwayne Lautier-Ogunyele, 1,92 m, 24 ans

Né à Londres, le franco-britannico-nigérian y a grandi, devenant un joueur prometteur de la ligue britannique, au points d’être sélectionné en équipe de Grande-Bretagne U18 et U20. En 2015, il part aux États-Unis pour la fac de Bradley, où il passe quatre saisons (8,7 pts à 42,5 % à deux-points et 38,5 % à trois-points, 5,5 rbds, 2,2 pds et 8,7 d’éval en 2018-19) avant de débuter sa carrière professionnelle à Bergame, en D2 italienne. Là, il démontre l’étendue de son talent, avec ses 14,9 pts (41,0 % à deux-points, 24,3 % à trois-points), 4,8 rbds et 3,1 pds pour 15,2 d’éval. Polyvalent (il peut jouer des postes 1 à 4 !), excellent défenseur, compétiteur dans l’âme et porté sur le collectif, il a séduit Jérôme Navier : « il a beaucoup d’intensité, il a eu beaucoup d’impact à Bergame. Je voulais un slasher capable de shooter de loin. C’est son profil, il est dans l’agressivité offensive, il provoque beaucoup de fautes, il prend beaucoup de rebonds. Il lui manque l’adresse à trois-points et la régularité, qu’il avait à la fac. Maintenant, il découvre le championnat, il va falloir voir. » Au vu de ses premières prestations en Leaders Cup (voir plus haut) et en Coupe de France (17 pts à 4/12 aux tirs dont 0/3 à trois-points), 5 rbds, 9 pds, 6 fautes provoquées, 19 d’éval), cette adaptation semble ne pas poser trop de problèmes. Il devrait figurer parmi les meilleurs marqueurs du championnat.

Kevin Mendy, 1,99 m, 28 ans

Pour avoir connu la saison cauchemar du PB86, nul doute que le natif de Meulan va avoir envie de redorer son lustre en même temps que celui de l’équipe. Formé au Mans, mais trop court pour la Jeep Élite, il est descendu en 2015 en Pro B, où il s’est imposé comme un rouage important des équipes pour qui il a joué : Boulogne-sur-Mer, Aix-Maurienne et Poitiers depuis 2018. Joueur de l’ombre complet dans tous les secteurs, il souffre d’une sérieuse lacune au niveau de l’adresse : 41,2 % aux tirs en 157 matchs de Pro B, 25,1 % à trois-points et 53,2 % aux lancers francs. Sauf sur ce dernier critère, il a démarré la saison sur de meilleures bases en Leaders Cup : sur deux matchs, 6,5 pts (45,5 % aux tirs, 66,7 % à trois-points, 25,0 % aux lancers francs…), 6,0 rbds, 2,5 pds, 12,5 d’éval. Nul doute qu’il aura à cœur d’emmener toute l’équipe avec lui sur la voie d’une meilleure saison que celle vécue l’an dernier…

Kevin Mendy – Photo : PB86

En conclusion

N’hésitons pas à le répéter, Poitiers ne peut pas faire pire que la saison dernière. Avec l’équipe constituée, mélange d’expérience et de jeunesse, le PB86 peut sans doute s’installer dans le milieu du tableau, pour peu que le collectif prenne. Avec ses joueurs qui connaissent bien la Pro B et animés d’un bon esprit d’équipe, le club ne devrait pas connaître de mauvaise surprise. Au contraire, Dwayne Lautier-Ogunyele pourrait bien être l’une des bonnes surprises de la saison.

Thomas Prost – Photo : PB86

Effectif 2020-21

Arrivées : Laurence Ekperigin (Maccabi Kyriat Motzkin, ISR D2), Sade Aded Hussein (Newcastle, GB), Dwayne Lautier-Ogunleye (Bergame, ITA D2), Christopher McKnight (Manama, Bahreïn), Thomas Prost (Besançon, NM1), Akeem Williams (La Charité, NM1)

Départs : Pierre-Yves Guillard (retraite), Carl Ona Embo, J.R. Reynolds, Bathiste Tchouaffé (Quimper), Manny Ubilla, Efe Uwadiae-Odigie, Mickaël Var (Boulogne-sur-Mer, NM1)

Meneurs : Thomas Prost, Akeem Williams (USA-GB, Bosman)

Extérieurs : Clément Desmonts, Dwayne Lautier-Ogunleye (FRA-GB-NIG, Bosman), Abdoulaye Mbaye, Kevin Mendy

Intérieurs : Laurence Ekperigin (USA-GB, Bosman), Sade Aded Hussein, Christopher McKnight (USA), Jim Seymour

Le cinq majeur probable

Williams – Lautier-Ogunleye – Mendy – McKnight – Ekperigin

Entraîneur :   Jérôme Navier Assistants : Antoine Brault, Andy Thornton-Jones

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Calamiteux, il n’y a guère d’autre mot pour qualifier le dernier exercice du Poitiers Basket 86, bon dernier de la Pro B à l’arrêt du championnat avec un terrible bilan de 2 victoires pour 21 défaites. « Sauvé » par le gong, le club pictavien peut difficilement faire pire cette saison. Surtout, il s’est donné les moyens de faire mieux, beaucoup mieux. Avec comme première ambition de redonner le sourire à des supporters un peu trop habitués à la soupe à la grimace sur le dernier opus.

1 Le bilan de la saison passée

La catastrophe industrielle qu’a été la saison 2019-20 pour le PB86 peut se raconter de diverses manières, elle n’en reste pas moins désastreuse. Si l’on penche pour l’aspect « humain », on note que quatorze joueurs se sont vu confier régulièrement du temps de jeu, pour des performances pour le moins décevantes dans la grande majorité des cas (hormis JR Reynolds en début de saison, aucun joueur à plus de 10,2 points de moyenne), que le changement de coach – Ruddy Nelhomme (1 v.-12 d.) laissant sa place à Jérôme Navier (1 v.-9 d.) – n’a eu aucun impact, que les blessures se sont accumulées, que les étrangers n’ont pas apporté grand-chose, que les joueurs français, pourtant référencés pour certains (Mickaël Var, Kevin Mendy, Abdoulaye Mbaye, Bathiste Tchouaffé, etc.), n’ont que très partiellement répondu aux attentes.

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