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Guide Pro B 2020-21 : Souffel’ a encore faim !

Photo d’ouverture : BCS – Myriam Vogel Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Pro B. Aujourd’hui, le Basket Club Souffelweyersheim. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

Photo d’ouverture : BCS – Myriam Vogel

Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Pro B. Aujourd’hui, le Basket Club Souffelweyersheim. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

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De retour en Pro B après trois saisons en NM1, le Basket Club de Souffelweyersheim a fait fort, très fort même, si l’on tient compte de son budget, le plus petit de la division – et de loin. Parce que terminer à la 8e place (12 victoires-11 défaites) devant des clubs disposant d’une masse salariale quasiment trois fois plus élevée n’est pas rien. Et, surtout, ne doit rien à la chance, mais plutôt à la qualité d’un collectif patiemment construit par le coach Stéphane Éberlin et axé sur la défense. Et l’air de l’Alsace doit être bon, puisque le BCS a réussi à conserver six joueurs de son effectif tout en réalisant des coups de recrutement qui pourraient bien s’avérer payants. L’examen du roster de Souffel’ peut laisser penser qu’il manque de noms « ronflants », mais quelque chose nous dit qu’il pourrait bien continuer à être l’un des poils à gratter du championnat, pour peu qu’il soit enfin épargné par les blessures.

1 Le bilan de la saison passée

Lorsque l’on revient de trois saisons au « purgatoire » de la NM1, qui plus est avec un tout petit budget, on fait généralement profil bas. Et, en début de saison dernière au BCS, c’était le cas. On y visait le maintien, mais guère plus. Même si la saison s’est arrêtée avant terme pour les raisons que tout le monde connaît, la surprise de voir Souffelweyersheim au 8e rang de la Pro B n’en est que plus grande. Et également réjouissante, car elle salue le travail d’un groupe qui a su se montrer plus fort que l’addition du niveau présumé de ses individualités. Pour en arriver à ce résultat, Souffel’ s’est principalement appuyé sur une grosse défense, marque de fabrique de Stéphane Éberlin. Si le BCS n’a marqué que 75,0 points par match (15e attaque de Pro B), il n’en a encaissé que 75,3, ce qui en fait la 6e défense de la division. Et ce avec un jeu tout en contrôle : l’équipe n’a peut-être réalisé que 16,8 passes par match (14e du championnat), mais elle n’en a perdu que 12,7 (4e). Et elle s’est montrée très solide sous les panneaux, prenant 38,4 rebonds par rencontre (4e) et, mieux encore, 12,0 offensifs (3e). En revanche, l’équipe a souffert d’un gros manque d’agressivité offensive, les chiffres sont à cet égard parlants : avec 17,1 fautes provoquées et 15,4 lancers francs tentés par match, le BCS coiffe le bonnet d’âne dans ces secteurs, et de loin. Le pire étant que, lorsqu’ils se rendaient sur la ligne des lancers, les joueurs alsaciens ne convertissaient même pas deux tentatives sur trois : 65,6 %, seul Lille a fait moins bien sur la saison.

Kentan Facey – Photo : BCS – Myriam Vogel

Si le collectif prime souvent au BCS, certaines performances individuelles sont à ressortir de cette belle saison. Kentan Facey a montré sa solidité sous les panneaux – et sa fragilité lorsqu’il s’en éloignait… – avec ses 10,4 points (51,3 % aux tirs dont 18,6 % à trois-points, 58,6 % aux lancers francs), 7,3 rebonds, 1,0 contre, 1,0 passe décisive, 13,8 d’évaluation. Côté JFL, Jason Bach a donné toute satisfaction avec ses 8,2 pts (44,6 % aux tirs dont 42,1 % à trois-points), 5,4 rbds, 1,6 pd et 11,5 d’éval tout comme Sylvain Sautier, auteur de 7,0 pts, 3,9 rbds, 8,8 d’éval. Mieux encore, la jeune classe alsacienne a fait étalage de ses progrès. Antony Labanca a prouvé ses talents de sniper (10,1 pts (35,5 % aux tirs dont 37,4 % à trois-points et 95,9 % aux lancers francs !), 2,7 rbds, 4,0 pds, 9,1 d’éval), Timothé Vergiat a montré ses progrès (8,4 pts (39,8 % aux tirs dont 39,6 % à trois-points), 1,0 rbd, 2,6 pds, 6,5 d’éval) et Louis Marnette, arrivé en cours de saison du centre de formation du BCM Gravelines-Dunkerque, n’a pas mis longtemps à s’adapter aux joutes de la Pro B : 7,2 pts (42,6 % aux tirs dont 40,4 % à trois-points), 1,1 rbd, 1,4 pd, 5,0 d’éval en 10 matchs.

Évidemment, Stéphane Éberlin est aux anges : « nous avons réalisé un excellent début de saison, au-delà de nos espérances. Et nous avons lutté jusqu’au bout pour une place en play-offs, ce qui est exceptionnel. Nous avons obtenu le meilleur classement du BCS en Pro B, alors que, comme chaque année, tout le monde nous avait promis la dernière place (NDLR : dont la rédaction de Basket Europe, hum…). »

« Dans notre basket, la défense est toujours plus performante que l’attaque. »Stéphane Éberlin, entraîneur principal

2 Le recrutement

Le BCS est un club bénéficiant de petits moyens, qui plus est impactés par la crise économique : son budget, de 892 000 €, 18e de Pro B (le 17e, Aix-Maurienne, est à 1,344 M€), est en baisse de 8 % alors que sa masse salariale, de 372 500 €, 18e de la division, baisse de 5 % (le 17e, Aix-Maurienne toujours, dispose de 510 000 €). Autant dire qu’il n’est pas vraiment évident de constituer un effectif, et encore plus de le conserver d’une année sur l’autre lorsque les joueurs ont brillé. Et c’est ainsi qu’Antony Labanca et Vincent Vent sont partis pour Nancy, l’un des ténors économiques du championnat.

Louis Marnette – Photo : BCS – Justine Vogel

Pour autant, Souffel’ a réussi à conserver un socle important de joueurs : Timothé Vergiat, Oumarou Sylla, Louis Marnette, Jason Bach, Sylvain Sautier et Kentan Facey sont toujours de la partie. « Nous voulions miser sur la stabilité, » explique Stéphane Éberlin. « Ensuite, il nous fallait recruter des joueurs U23 pour répondre à la réglementation. D’où la signature de Maxime Hmaé, de retour à Souffel’, là où il a été formé, après son passage au centre de formation de Strasbourg. » Hélas, le jeune ailier s’est rompu les ligaments croisés du genou lors de la préparation (après notre entretien avec Stéphane Éberlin), il est out pour la saison. Le BCS a également signé Gary Berchel, en provenance de Tours (NM1), « car il a beaucoup de potentiel, » souligne Stéphane Éberlin. « Sa saison en NM1 lui a été très bénéfique, il montre de belles choses en préparation. » Et il a continué sur sa lancée pendant la Leaders Cup (voir plus loin).

Ne restait alors plus qu’à recruter des joueurs étrangers sur les postes 2 et 4. À l’arrière, c’est l’américano-nigérian Michael Oguine qui a été signé, « un pari, car il n’a pas joué l’année dernière, recalé à la visite médicale dans le club de D2 turque qui devait le signer, » précise Stéphane Éberlin. « Mais il a réalisé de bonnes choses en fac NCAA et il a de grosses qualités des deux côtés du terrain. » En ce qui concerne le poste d’ailier-fort, l’heureux élu se nomme Dustin Thomas (25 ans, 2,03 m), « un vrai talent offensif, avec un volume de jeu que nous n’avions pas l’année dernière sur ce poste. Il est percutant, bon au rebond et à la passe. »

Dustin Thomas – Photo : BCS – Myriam Vogel

Avec ces recrues, Stéphane Éberlin pensait avoir bouclé son effectif. Mais Maxime Hmaé ne jouera pas cette saison et Oumarou Sylla est blessé pour un bon mois encore. Le BCS a donc fait appel à deux pigistes (signés pour un mois pour le moment), Thomas Pottier, un arrière-ailier de 21 ans issu du centre de formation de Châlons-Reims, et Yanik Blanc, meneur laissé libre par Saint-Quentin à l’issue de la saison dernière. Cerise sur le gâteau, Souffel’ s’est accordé avec la SIG Strasbourg pour le prêt du prometteur intérieur Essome Miyem, sous la forme d’une licence ASP (qui permet à son titulaire de jouer pour les deux clubs dans la saison).

« Nous voulions rééquilibrer l’équipe, avoir une meillure balance entre shooteurs et percussion. L’année passée, nous étions 18e aux lancers francs tentés ! »Stéphane Éberlin

3 Les objectifs

Séduisante sur le papier malgré les soucis de blessures, que peut donner l’équipe de Souffel’ new look ? Stéphane Éberlin se veut réaliste : « il est difficile de fixer des objectifs, on ne sait pas comment la saison va se dérouler. Après, je ne veux pas parler de maintien, c’est trop réducteur. Il faudra voir match après match, en se donnant les moyens de gagner chaque rencontre. » Un autre aboutissement tient au cœur de l’entraîneur de Souffel’ depuis 2006 : « nous voulons révéler des joueurs. Si certains partent en fin de saison pour un niveau supérieur, nous serons très contents. »

Oumarou Sylla – Photo : BCS – Myriam Vogel

En tout cas, la première phase de groupe de la Leaders Cup, terminée par le BCS sur un bilan équilibré de 2 v. et 2 d., montre que l’équipe 2020-21 semble avoir corrigé les défauts de sa devancière en termes d’agressivité offensive, cumulant 21,3 fautes provoquées et 23,3 lancers tentés. Et la plupart des joueurs valides (Jason Bach n’a pu jouer qu’un seul match, Oumarou Sylla deux) ont fait preuve d’un beau rendement. Michael Oguine a tout de la bonne pioche (20,0 pts (53,7 % aux tirs dont 27,8 % à trois-points), 4,5 rbds, 1,8 pd, 19,5 d’éval), Dustin Thomas également (11,5 pts (44,1 % aux tirs dont 50,0 % à trois-points), 6,8 rbds, 3,0 pds, 14,3 d’éval) alors que si Kentan Facey est encore en période de remise en route (8,3 pts (45,5 % aux tirs), 8,0 rbds, 1,0 pd, 13,5 d’éval), Sylvain Sautier semble parti pour une belle saison : 7,5 pts (59,1 % aux tirs dont 16,7 % à trois-points), 5,0 rbds, 1,0 ctr, 2,3 pds, 9,5 d’éval. Quant aux jeunes, ils semblent déjà au point, entre un Gary Berchel percutant (9,5 pts (61,5 % aux tirs dont 42,9 % à trois-points mais 50,0 % aux lancers francs), 2,3 rbds, 0,8 ctr, 1,0 pd, 9,5 d’éval) et un Louis Marnette maladroit mais complet (9,3 pts (32,3 % aux tirs dont 27,3 % à trois-points, 3,0 rbds, 2,5 pds, 8,5 d’éval). Et, nous avons gardé le meilleur pour la fin, Timothé Vergiat a réalisé une Leaders Cup de toute beauté : 15,5 pts (40,5 % aux tirs dont 43,8 % à trois-points), 3,8 rbds, 5,8 pds, 18,0 d’éval. Encourageant !

« Nous sommes un petit poucet, mais nous avons de l’ambition. »

Stéphane Éberlin – Photo : BCS – Myriam Vogel

Les deux joueurs à suivre

Timothé Vergiat, 1,90 m, 22 ans

Passé par le centre de formation de Hyères-Toulon avant de faire ses premières armes professionnelles à Boulogne-sur-Mer en NM1, le Roannais joue pour Souffelweyersheim depuis la saison dernière, où il a montré qu’il avait toute sa place. Et il semble avoir pris une nouvelle dimension depuis l’intersaison, comme le soulignent ses performances en Leaders Cup et notamment son match à Gries-Oberhoffen : 20 pts (6/11 aux tirs dont 2/5 à trois-points), 5 rbds, 10 pds, 1 bp, 27 d’éval ! Stéphane Éberlin croît suffisamment en lui pour lui avoir confié le poste de meneur titulaire : « il va avoir un rôle très important. C’est un joueur à gros potentiel, qui va s’installer en Pro B, peut-être même en Jeep Élite. » S’il continue à progresser à ce rythme, il est clair qu’on devrait rapidement le voir à l’étage supérieur.

Thimoté Vergiat – Photo : BCS – Myriam Vogel

Michael Oguine, 1,88 m, 24 ans

À la base, le petit arrière américano-nigérian tient du pari. Passé par une fac NCAA de bon niveau (Montana, 12,9 pts, 5,4 rbds et 1,9 pd en 2018-19), le Californien aurait dû faire ses débuts professionnels la saison passée, en D2 turque. Mais un problème sanguin détecté lors de la visite médicale d’embauche l’a amené à vivre une saison blanche. « Il fait partie des joueurs qui viennent à Souffel’ pour passer un cap, » explique Stéphane Éberlin. Et si l’on se fie à son rendement en Leaders Cup, il va le passer sans problème, preuve en sont ses performances face à Nancy (25 pts (9/16 aux tirs dont 3/7 à trois-points), 8 rbds, 3 pds, 30 d’éval) ou à Gries-Oberhoffen (31 pts (10/16 aux tirs dont 2/5 à trois-points), 3 rbds, 1 pd, 7 fautes provoquées, 29 d’éval). Le plus impressionnant est que, il y a quelques semaines, Stéphane Éberlin précisait que « il sera à 100 % physiquement dans un mois ou deux (NDLR : donc d’ici un mois à l’heure où ces lignes sont écrites). » Autant dire que, s’il confirme en saison régulière ses belles prestations, le bondissant jeune homme sera l’une des attractions de la Pro B.

Michael Oguine – Photo : BCS – Myriam Vogel

En conclusion

Tout n’est pas encore parfait dans l’organisation du jeu alsacien et il faut souhaiter au BCS d’en avoir fini avec les blessures. Si la scoumoune laisse tranquille les hommes de Stéphane Éberlin et si ses jeunes confirment les promesses qu’ils ont laissé entrevoir en préparation et lors de la Leaders Cup, Souffel’ a les moyens de vivre une belle saison, qui pourrait l’amener en play-offs si toutes les planètes sont alignées.

Effectif 2020-21

Arrivées : Gary Berchel (Tours, NM1), Yanik Blanc (Saint-Quentin, pigiste), Maxime Hmaé (Strasbourg, Espoirs), Michael Oguine (sans club), Essome Miyem (Strasbourg, Jeep Élite, licence AS), Thomas Pottier (Châlons-Reims, Espoirs, pigiste), Dustin Thomas (Ura Basket, FIN)

Départs : Joe Burton (Kotka, FIN), Mouhamed Diagne (Kaysersberg, NM1), Antony Labanca (Nancy), Frank Tchoubaye (Pont-de-Chéruy, NM1), Vincent Vent (Nancy)

Meneurs : Yanik Blanc, Oumarou Sylla, Timothé Vergiat

Extérieurs : Jason Bach, Maxime Hmaé (out pour la saison), Louis Marnette, Michael Oguine (USA-NIG), Thomas Pottier

Intérieurs : Gary Berchel,  Kentan Facey (JAM), Essomé Miyem, Sylvain Sautier, Dustin Thomas (USA)

Le cinq majeur probable

Vergiat – Oguine – Bach – Thomas – Facey

Entraîneur :  Stéphane Éberlin  Assistant : Daniel Pereira

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De retour en Pro B après trois saisons en NM1, le Basket Club de Souffelweyersheim a fait fort, très fort même, si l’on tient compte de son budget, le plus petit de la division – et de loin. Parce que terminer à la 8e place (12 victoires-11 défaites) devant des clubs disposant d’une masse salariale quasiment trois fois plus élevée n’est pas rien. Et, surtout, ne doit rien à la chance, mais plutôt à la qualité d’un collectif patiemment construit par le coach Stéphane Éberlin et axé sur la défense. Et l’air de l’Alsace doit être bon, puisque le BCS a réussi à conserver six joueurs de son effectif tout en réalisant des coups de recrutement qui pourraient bien s’avérer payants. L’examen du roster de Souffel’ peut laisser penser qu’il manque de noms « ronflants », mais quelque chose nous dit qu’il pourrait bien continuer à être l’un des poils à gratter du championnat, pour peu qu’il soit enfin épargné par les blessures.

1 Le bilan de la saison passée

Lorsque l’on revient de trois saisons au « purgatoire » de la NM1, qui plus est avec un tout petit budget, on fait généralement profil bas. Et, en début de saison dernière au BCS, c’était le cas. On y visait le maintien, mais guère plus. Même si la saison s’est arrêtée avant terme pour les raisons que tout le monde connaît, la surprise de voir Souffelweyersheim au 8e rang de la Pro B n’en est que plus grande. Et également réjouissante, car elle salue le travail d’un groupe qui a su se montrer plus fort que l’addition du niveau présumé de ses individualités. Pour en arriver à ce résultat, Souffel’ s’est principalement appuyé sur une grosse défense, marque de fabrique de Stéphane Éberlin. Si le BCS n’a marqué que 75,0 points par match (15e attaque de Pro B), il n’en a encaissé que 75,3, ce qui en fait la 6e défense de la division.

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