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Ronen Ginzburg, coach de la République Tchèque: « travailler uniquement en équipe nationale est un peu ennuyeux pour moi »

Le coach israélien Ronen « Neno » Ginzburg n’est peut-être pas le plus connu en Europe mais il peut se vanter d’être celui de l’équipe nationale tchèque depuis sept ans, et de l’avoir emmené à la Coupe du Monde en Chine après 40 ans de disette. Elle y a pris une remarquable 6e place. Il a aussi… Con

Le coach israélien Ronen « Neno » Ginzburg n’est peut-être pas le plus connu en Europe mais il peut se vanter d’être celui de l’équipe nationale tchèque depuis sept ans, et de l’avoir emmené à la Coupe du Monde en Chine après 40 ans de disette. Elle y a pris une remarquable 6e place. Il a aussi pris en mains un temps la meilleure équipe du pays, le CEZ Nymburk, mais aujourd’hui il n’a pas de club et il commence à se languir comme il l’a confié à Sport.

« Lorsque nous avons signé un contrat avec l’équipe nationale tchèque il y a trois ou quatre ans, j’avais une clause selon laquelle je ne pouvais entraîner aucun club. J’ai été d’accord avec cela, mais après un certain temps, j’ai dit qu’en fait j’aimerais entraîner une équipe. Je leur ai demandé la permission et je l’ai obtenue. Puis tout a changé: on m’a de nouveau interdit de le faire, puis j’ai fait à nouveau une demande, et j’ai été à nouveau autorisé. C’était à l’été 2019. Aussi, j’aimerais vraiment être entraîneur en club car travailler uniquement en équipe nationale est un peu ennuyeux pour moi. Maintenant, j’ai la permission de le faire et j’en suis heureux. Il y a des périodes dans une carrière où il convient d’entraîner uniquement l’équipe nationale, mais ces périodes sont de courte durée. Je voudrais entraîner 24 heures sur 24. Travailler uniquement avec l’équipe nationale est un peu décourageant, il peut être difficile de vous mettre en forme. C’est pourquoi, lorsque j’entraîne l’équipe nationale, je joue beaucoup de matches amicaux; pas pour les joueurs, mais avant tout pour moi ! »

Une réflexion qui pourrait faire réfléchir Vincent Collet qui a choisi -pour l’instant- de se consacrer entièrement à l’équipe de France et au travail fédéral.

La République Tchèque sera co-organisatrice de l’Euro 2022, aussi elle n’a pas à se soucier de la qualification. Donc sa 4e place (1 victoire pour 3 défaites) dans le groupe de la Belgique, du Danemark et de Lituanie, n’a pas de conséquences. Cela n’empêche pas Ronen Ginzburg de pester contre certains « privilèges »:

« Vous savez, cette «bulle» n’a pas eu de signification décisive pour notre équipe. Nous avons testé la jeunesse et joué même pas avec la deuxième, mais la troisième équipe. Nous n’avions pas Vesely, nous n’avions pas Satoranski, et il n’y avait pas d’autres joueurs importants. Ils n’étaient pas là parce qu’on nous a dit : ce n’est pas possible. Et maintenant, nous voyons qu’il est possible que les joueurs rejoignent l’équipe nationale polonaise, l’équipe nationale serbe deux jours avant les matches. Cela semble étrange. Si cette «bulle» était importante pour nous, nous commencerions à nous poser des questions, mais ce n’est pas grave, c’est juste bizarre. Je n’aimerais pas pleurer à ce sujet. Cela nous permet simplement de savoir que nous pouvons faire quelque chose de différent dans la prochaine bulle. »

Le coach de la République Tchèque n’apprécie pas le fait que les joueurs d’Euroleague n’ait pas la permission de rejoindre leur équipe nationale :

« Il me paraît très mauvais que les joueurs des clubs de l’Euroleague ne puissent pas participer. Cette situation n’est pas très bonne pour le développement du basketball. Par exemple, Jan Vesely me dit toujours: « Coach, si je peux venir, je viendrai toujours». Mais il n’est pas autorisé. »

Ronen Ginzburg estime par ailleurs que la (bonne) méthode vis à vis des joueurs a changé depuis quelques années:

« Travailler avec des stars est plus facile que de travailler avec des joueurs moyens. Si nous parlons de l’équipe nationale, alors je n’essaye pas d’être un entraîneur-dictateur. L’époque où ce type de management a réussi remonte à 5 à 10 ans. Les joueurs ont changé, ils ont grandi dans un environnement différent. Auparavant, il suffisait de comprendre le basket-ball, comme l’a dit Rick Pitino, le succès dépendait à 90% de cela et à 10% de la façon dont vous vous entendiez avec les joueurs. Aujourd’hui, la situation a changé. La connaissance est toujours importante, mais sans les joueurs, rien n’est accompli. J’essaie donc de construire de bonnes relations avec eux et de les respecter, mais je ne renie pas mes principes ni sur le terrain ni à l’extérieur. Avec tout le respect que je dois aux entraîneurs, vous devez parfois demander aux basketteurs ce qu’ils en pensent. Quand j’étais joueur, je voyais parfois mieux qu’un entraîneur. Il y a plusieurs années, j’étais au séminaire d’entraîneurs de Zeljko Obradovic, et il a dit: « Écoutez vos joueurs, car parfois ils savent mieux que vous. » Ce n’est pas que vous écoutiez et fassiez ce qu’ils disent, mais il y a des moments où je veux vraiment entendre une opinion différente. Les joueurs peuvent toujours venir me voir et me dire ce qu’ils en pensent. »

Photo: FIBA

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