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Le point sur la Jeep Élite par club : Strasbourg va devoir se rattraper

En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et alors que la saison a doucement redémarré dimanche dernier, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancien co

En cette période de quasi-interruption de la Jeep Élite pour cause de confinement, et alors que la saison a doucement redémarré dimanche dernier, Basket Europe vous propose de faire un premier bilan de la saison, en examinant un club après l’autre, avec l’avis d’expert de Christophe Denis, ancien coach de Jeep Élite aujourd’hui consultant pour la chaîne L’Équipe. Aujourd’hui, pour finir ce tour d’horizon, Strasbourg.

Photo d’ouverture : FIBA – BCL

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Lorsqu’on est la SIG, 4e budget et 6e masse salariale de Jeep Élite, on est en droit de s’attendre à un début de saison un peu plus rutilant qu’un bilan négatif après 7 matchs, « couronné » par une défaite à domicile face au Portel, équipe aux moyens bien plus modestes (17e budget, 18e et dernière masse salariale) et destinée a priori à se battre pour son maintien. Si la SIG a été relativement épargnée par le coronavirus et les blessures, elle paye sans doute le fait que l’effectif de l’équipe a été renouvelé à 100 % à l’intersaison (hormis Esseomé Miyem et Jayson Tchicamboud, « promus » du centre de formation) et que le recrutement n’a pas été totalement pertinent. Toujours est-il que Strasbourg n’est pas dans une situation satisfaisante. Et qu’il faut espérer que l’équipe a profité de ce mois « off » pour créer des automatismes et optimiser son collectif.

Où en sont-ils ?

En championnat : 3 victoires-4 défaites

Strasbourg est la seule équipe de Jeep Élite à avoir disputé 7 rencontres des 8 premières journées, la seule avec Boulogne-Levallois à avoir joué 7 matchs (les Mets ayant disputé des matchs avancés des 10e et 17e journée). Il n’y a malheureusement pas là de quoi pavoiser, étant donné le bilan négatif de la SIG. Plus encore, c’est l’impression laissée qui chiffonne l’observateur : pour une équipe visant le haut de tableau, battre Chalon-sur-Saône, Orléans et Boulazac constitue le « minimum syndical ». Mais perdre lourdement au Mans (-18), un peu moins sévèrement face à Limoges (-8) et à Nanterre (-9) n’a rien de très rassurant. Et que dire d’une défaite à domicile de 11 points (83-94) contre Le Portel ? Sans faire injure au club nordiste, les Alsaciens sont supposés lui être bien supérieur, mais lorsque seul Yannis Morin (et dans une moindre mesure Brandon Jefferson) est au niveau, le petit dévore le « gros ». Bref, il n’y a pas de quoi être fier, pour le moment.

Léopold Cavalière – Photo : SIG – P. Gigon

En BCL : 1 victoire-1 défaite

Après avoir battu Riga en Lettonie (75-77) grâce à un duo DeAndre Lansdowne-Bonzie Colson efficace (41 points à eux deux), Strasbourg s’est incliné de deux points (81-83) à domicile face au Rytas Vilnius, la faute à un démarrage catastrophique (16-26 à la fin du 1er quart-temps). Et les efforts conjugués (54 points) de Brandon Jefferson et Bonzie Colson, encore lui, n’auront pas suffi à remonter au score. Une défaite dommageable dans un groupe serré, où toutes les équipes présentent un bilan d’une victoire et d’une défaite.

Brandon Jefferson – Photo : SIG – P. Gigon

Dans l’effectif

Épargné par le coronavirus (Lassi Tuovi a souffert de symptômes mais a finalement été testé négatif alors qu’un seul cas de joueur positif a été détecté fin novembre), Strasbourg a en revanche connu son lot de blessures. Léo Cavalière a inauguré l’infirmerie fin août avec une fracture de fatigue au pied qui l’a rendu indisponible jusqu’au 11 octobre. Son remplaçant médical, Axel Toupane, n’a eu l’occasion de jouer qu’un seul match avant de lui aussi se blesser et de passer le reste de son contrat de pigiste à l’infirmerie. La préparation a également vu Jaromir Bohacik se blesser mais être rétabli pour le début de la saison officielle. Pour sa part, Yannis Morin s’est blessé à la cheville le 12 novembre et s’est vu prescrire trois semaines d’arrêt.

Jean-Baptiste Maille – Photo : SIG – P. Gigon
Quels sont les joueurs en vue ?

La révélation : Bonzie Colson

On savait Bonzie Colson (1,96 m, 24 ans) fort (il avait été très bon l’année dernière avec Darussafaka), il s’est montré impressionnant pour ses premières sorties strasbourgeoises. Pas un match sous les 14 points, une seule sortie à moins de 10 d’évaluation, trois matchs à 29 d’éval ou plus, le tout pour une moyenne de 19,0 pts (56,8 % aux tirs dont 33,3 % à trois-points), 6,3 rbds,, 2,7 passes, 21,9 d’éval. Très fort. Et il présente des stats tout aussi impeccables en BCL : 19,0 pts (53,6 % aux tirs, 36,4 % à trois-points), 7,0 rbds, 18,5 d’éval. De loin le meilleur joueur de la SIG à l’heure actuelle.

Bonzie Colson – Photo : SIG – P. Gigon

Les satisfactions

Produisant des stats encore meilleures que celles de l’an passé avec Orléans, Brandon Jefferson (1,75 m, 28 ans) brille, mais seulement par intermittence : capable de planter 28 points contre Orléans à 9/13, il a aussi été coupable d’un 1/10 au shoot (et 5 pts) à Chalon-sur-Saône. Et il ne génère que 3,7 pds (avec trois rencontres à 1 seule pd). Ses 17,4 pts (50,0 % à trois-points sur 7,4 tentatives !), 3,1 rbds, 3,7 pds et 16,9 d’éval sont donc intéressants mais on espère un peu plus de régularité du petit meneur. De son côté, Ishmail Wainright (1,96 m, 26 ans), s’est installé comme l’un des cadres de l’équipe. L’ailier au passeport ougandais (il a réalisé un match à 51 d’évaluation avec l’équipe nationale d’Ouganda pendant les fenêtres qualificatives à l’AfroBasket !) produit 12,0 pts (44,9 % aux tirs), 3,9 rbds et 11,9 d’éval en championnat, souffrant lui aussi d’un certain manque de régularité. Enfin, Yannis Morin (2,08 m, 27 ans) confirme en bonne partie les progrès affichés la saison passée à Châlons-Reims, compilant 10,0 pts à 47,4 %, 6,4 rbds, 1,3 contre, 1,3 pd et 13,4 d’éval. Comme ses coéquipiers, lui manque la régularité permettant d’éviter des « écarts » entre ses 3 d’éval face à Limoges (4 pts à 2/7, 4 rbds) et ses 29 face au Portel (22 pts à 8/11, 15 rbds).

Ishmail Wainright – Photo : SIG – P. Gigon
Quels sont les joueurs en difficulté ?

La déception : Jaromir Bohacik

Difficile de jeter la pierre au joueur tchèque (1,97 m, 28 ans), arrière-ailier peu athlétique mais intelligent, qui a besoin d’un collectif huilé pour s’exprimer. Pile ce qui lui manque pour le moment à Strasbourg, d’où des stats indignes de son statut d’international tchèque : 3,6 pts (22,0 % aux tirs dont 21,1 % à trois-points), 1,7 rbd, autant de passes, 1,4 d’éval. Le tout en un peu plus de 18 minutes par match. On espère pour lui et pour son club que la période de trêve va lui avoir permis de mieux s’inscrire dans le collectif alsacien…

Jaromir Bohacik – Photo : SIG – P. Gigon

On en attend plus

Au sortir d’une très belle saison champenoise aux côtés de Yannis Morin, Jean-Baptiste Maille (1,90 m, 26 ans) a moins bien géré le passage en Alsace. Ses 4,6 pts (38,4 % aux tirs, 33,7 % à trois-points), 2,6 rbds et 4,7 pds pour 7,7 d’éval en 22 min ne sont pas honteux, loin s’en faut, mais tout Strasbourg aimerait le voir peser un peu plus sur le jeu collectif de la SIG. Pour sa part, Léo Cavalière (2,03 m, 24 ans) ne démérite pas mais a payé son manque de préparation, lui qui est resté immobilisé plus d’un mois à cause de sa fracture de fatigue au pied. Une fois le rythme revenu, il montrera certainement plus le visage de ses deux derniers matchs joués (12 et 11 d’éval) que de ses deux premières sorties (5 et 3 d’éval). Côté non-JFL, le Nigérian Ebuka Izundu (2,08 m, 24 ans) reste une énigme : alors qu’on pensait que son profil de jumper athlétique et mobile serait plus adapté à la Jeep Élite qu’à la ligue espagnole où il jouait (peu) l’an dernier, il semble perdu au point de produire des stats encore moindres qu’à Séville, avec ses 3,9 pts (64,7 % aux tirs), 2,0 rbds et 4,7 d’éval. Enfin, DeAndre Lansdowne (1,89 m, 31 ans) ne pèse guère en Jeep Élite, la faute à une adresse fuyante : 7,4 pts (37,5 % aux tirs dont 22,2 % à trois-points, 50,0 % aux lancers francs), 2,4 rbds, 6,1 d’éval. Il se montre en revanche bien plus à son aise en BCL. En deux matchs de cette coupe d’Europe, il compile 17,5 pts (52,0 % aux tirs, 66,7 % à trois-points) 1,0 rbd, 1,5 pd et 15,0 d’éval. C’est ce DeAndre Lansdowne que la SIG espère voir sur les parquets de Jeep Élite !

Yannis Morin – Photo : SIG – P. Gigon
Le chiffre : 66,6

C’est le nombre de tirs pris par match par la SIG, personne n’en tente plus en Jeep Élite. Le souci, c’est l’adresse : 45,1 % de réussite globale (12e du championnat) et 36,4 % à trois-points (9e), ce n’est pas suffisant. Par ailleurs, si Strasbourg donne pour le moment l’impression d’une équipe manquant de cohésion et de jeu collectif, ses stats en ces domaines ne sont pas si mauvaises : avec 18,0 passes décisives et 13,1 balles perdues par match, la SIG se classe 6e dans ces deux secteurs.

DeAndre Lansdowne – Photo : SIG – P. Gigon
L’œil de Christophe Denis

« La SIG reste sur une période particulière, avec un changement de coach au cours de la saison passée et une équipe renouvelée à 100 %. Maintenant, tout le monde doit faire ses preuves. Le club s’est donné les moyens de progresser, de faire ce qui se fait de mieux en France, mais l’équipe subit la pression. Pour l’instant, il y a de gros joueurs mais en aucun cas un collectif. Ça donne l’impression qu’ils sont déjà en crise, qu’ils manquent de sérénité. À ce niveau, j’ai trouvé les déclarations de Lassi Tuovi très dures – il faut se laisser le temps de faire du beau jeu et de gagner, on ne peut pas avoir ça tout de suite. Au niveau des joueurs, Yannis Morin est plus un 4-5 qu’un pur pivot et l’équipe souffre dans la raquette. Brandon Jefferson est un formidable joueur mais pas vraiment un meneur-organisateur. Quant à Jaromir Bohacik, c’est un joueur de bout de chaîne, efficace dans un collectif. Là, il est dans une équipe où les Américains squattent la balle, il a du mal. Il y a beaucoup d’attentes autour de la SIG mais ils ont besoin de temps pour atteindre leurs objectifs. Lassi Tuovi est un très bon coach, qui ne se cache jamais. Malgré les difficultés, il devrait amener la SIG à batailler pour les playoffs. »

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Lorsqu’on est la SIG, 4e budget et 6e masse salariale de Jeep Élite, on est en droit de s’attendre à un début de saison un peu plus rutilant qu’un bilan négatif après 7 matchs, « couronné » par une défaite à domicile face au Portel, équipe aux moyens bien plus modestes (17e budget, 18e et dernière masse salariale) et destinée a priori à se battre pour son maintien. Si la SIG a été relativement épargnée par le coronavirus et les blessures, elle paye sans doute le fait que l’effectif de l’équipe a été renouvelé à 100 % à l’intersaison (hormis Esseomé Miyem et Jayson Tchicamboud, « promus » du centre de formation) et que le recrutement n’a pas été totalement pertinent. Toujours est-il que Strasbourg n’est pas dans une situation satisfaisante. Et qu’il faut espérer que l’équipe a profité de ce mois « off » pour créer des automatismes et optimiser son collectif.

Où en sont-ils ?

En championnat : 3 victoires-4 défaites

Strasbourg est la seule équipe de Jeep Élite à avoir disputé 7 rencontres des 8 premières journées, la seule avec Boulogne-Levallois à avoir joué 7 matchs (les Mets ayant disputé des matchs avancés des 10e et 17e journée). Il n’y a malheureusement pas là de quoi pavoiser, étant donné le bilan négatif de la SIG. Plus encore, c’est l’impression laissée qui chiffonne l’observateur : pour une équipe visant le haut de tableau, battre Chalon-sur-Saône, Orléans et Boulazac constitue le « minimum syndical ». Mais perdre lourdement au Mans (-18), un peu moins sévèrement face à Limoges (-8) et à Nanterre (-9) n’a rien de très rassurant. Et que dire d’une défaite à domicile de 11 points (83-94) contre Le Portel ? Sans faire injure au club nordiste, les Alsaciens sont supposés lui être bien supérieur, mais lorsque seul Yannis Morin (et dans une moindre mesure Brandon Jefferson) est au niveau, le petit dévore le « gros ». Bref, il n’y a pas de quoi être fier, pour le moment.

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