La commission européenne soutient la FIFA contre la Super League… Pression sur l’EuroLeague

Mathieu Rey
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La fédération internationale de football et ses fédérations membres ont frappé fort le 21 janvier contre la création d’une Super League de football fermée regroupant les plus gros clubs. Et la commission européenne a soutenu clairement cette démarche. Par ricochet, l’EuroLeague de basket est-elle en danger ?

« Il n’existe pas de cadre où quelques-uns perturbent la nature plurielle et universelle du football européen », a déclaré récemment Mararitis Schinas, vice-président de la commission européenne. Pour faire suite à un communiqué de la FIFA qui prend fermement position sur le projet de Super League d’une poignée des plus riches clubs du continent qui rêvent d’une ligue fermée. La fédération a annoncé être prête à suspendre les joueurs de ces clubs des plus grandes compétitions internationales. Aucun joueur du PSG ou du Barca à la coupe du monde ni à l’Euro ! « Le mode de vie européen n’est pas compatible avec un football européen réservé aux riches et aux puissants. »

La commission européenne a choisi son camp. « Nous devons protéger le modèle européen du sport, qui repose sur un équilibre entre les clubs et les compétitions nationales », poursuit Schinas. « Pour assurer le développement de la discipline de façon ouverte et non-discriminatoire. » Un modèle pyramidal, ouvert avec des montées et des descentes et des compétitions européennes où les meilleurs de chaque ligue nationale gagnent sur le terrain le droit de jouer à l’échelon supérieur.

En quoi cela concerne le basket européen ?

Si on applique à la lettre les préceptes énoncés par la commission, alors le projet de l’Euroleague, qui est en train d’étendre sa compétition tout en la fermant – annonce de licence A à venir en mars pour l’ASVEL et Berlin ? – n’est pas plus légitime que celui de la Super League. Evidemment, les enjeux du football sont tels que ce sport est prioritaire, mais l’exemple du basket montre les ravages d’une compétition européenne reine qui se coupe de se base depuis une décennie.

Partout en Europe, les ligues nationales pestent contre l’Euroleague, ses pratiques, son calendrier, son appétit vorace à jouer le week-end pour bénéficier des meilleurs créneaux télévisuels. Alain Béral a pris position à des nombreuses reprises contre Jordi Bertomeu et en septembre 2020, c’est l’union des ligues professionnelles de basket européennes (ULEB) dans son ensemble qui a porté contre ECA auprès de la commission européenne. Même son de cloche auprès des fédérations. Le président Jean-Pierre Siutat pointe clairement depuis dix-huit mois les dangers que fait peser l’Euroleague sur tout l’écosystème. Une entité qui ne pense qu’à ses intérêts, dirigés par une dizaine de clubs qui creusent chaque année des dizaines de millions de dollars de déficits, comblés par des mécènes.

La Bulgare Mariya Gabriel, commissaire européen à l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse, a d’ailleurs rencontré récemment Aleksander Ceferin, président de l’UEFA mais aussi le secrétaire général de la FIBA Andreas Zagklis à ce sujet. « Le modèle européen du sport est important pour le futur d’une Europe unie. Le rôle du basket dans le modèle européen du sport est une partie unique de l’héritage européen, et promeut l’autonomie, l’ouverture et la solidarité. »

Après la Super League, Bruxelles va-t-elle prendre position contre l’EuroLeague ?

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5 Responses
  1. ECA

    Quelle objectivité journalistique. Euroleague bashing as usual.
    Reparlons du modèle du sport européen une fois le covid passé quand plus aucun état n’aura de fonds pour subventionner le sport. Je dis respect aux grands clubs européens qui essaient de structurer leurs disciplines face à l’amateurisme des fédérations etatiques.

    1. OscarAbine

      Bonjour monsieur ECA, dont effectivement, on peut imaginer que le mot « objectivité » est un qualificatif usuel…
      Juste un petit mot, pour vous rappeler que les fédréations « étatiques », que vous qualifiez « d’amateuristes », ça fait juste une centaine d’années, les unes comme les autres, qu’elles régissent et développent les sports dont elles s’occupent. Du bas en haut de l’échelle. Des plus gamins aux meilleurs professionnels.
      Heureusement qu’elles sont là. Parce que je ne sais pas à quoi ressemblera le sport lorsque l’ECA sera seule en place, bien assise sur une branche qu’elle aura sciée toute seule. Je vous laisse deviner pourquoi…

      Oh, sinon : « as usual » ? Ne serait-ce pas que la structure de l’Euroleague le mérite, ce « bashing » ? Ou plutôt ces critiques ?
      Et cessons ces bêtises : les fédérations ont remonté leurs sports après les deux guerres mondiales. Alors, le covid…
      Qu’aurait fait ECA, après l’une ou l’autre de ces guerres mondiales ?

  2. JC87

    Si le principe d’une ligue fermée peut se discuter même si c’est à l’opposé du modèle européen, le fonctionnement de l’ECA est totalement indéfendable. Il n’y a dans cette ligue contrairement à la NBA dont elle prétend s’inspirer aucun « salary cap », aucun moyen de rééquilibrer les équipes comme la « draft » et bien entendu aucun contrôle de gestion digne de ce nom pour empêcher les déficit abyssaux (notamment des clubs espagnols) qui empêche les clubs vertueux de lutter à armes égales avec les tricheurs. En fait comme le dit l’article tout est fait pour que ce soit toujours les mêmes qui gagne et la directions de l’ECA ne fera bien entendu rien pour changer ça puisqu’ils sont juste à la botte des « grand » clubs en question qui ne sont grands que par leur déficit.

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