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Féminines : les U20 ont la part belle en LFB

Photo d’ouverture : Iliana Rupert – Bourges (Photo : Bourges – Anne Perrinet) 44 jeunes filles de 20 ans et moins ont cette saison foulé les parquets de la LFB, la première division du basket professionnel féminin. Et elles sont 62 en Ligue 2, la deuxième division professionnelle. Un très important

Photo d’ouverture : Iliana Rupert – Bourges (Photo : Bourges – Anne Perrinet)

44 jeunes filles de 20 ans et moins ont cette saison foulé les parquets de la LFB, la première division du basket professionnel féminin. Et elles sont 62 en Ligue 2, la deuxième division professionnelle. Un très important contingent qui garantit le renouvellement de l’élite du basket français au féminin. Quelles sont les raisons d’une telle confiance accordée à ces jeunes filles ? Trois experts du basket féminin – le sélectionneur de l’équipe de France des moins de 20 ans, Jérôme Fournier, et deux coachs habitués à faire jouer leurs jeunes pousses, Aurélie Bonnan (Nantes-Rezé) et François Gomez (Tarbes) –, nous donnent un éclairage sur le sujet.

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Elles ont 20 ans ou moins, mais elles jouent déjà en LFB (Ligue Féminine de Basket), l’élite du basket féminin français : elles sont 44* à pouvoir se targuer de cet honneur, dont 21 qui disposent d’un réel rôle – autrement dit être entré en jeu sur au moins la moitié des matchs disputés (sauf blessure) et avoir joué au moins 7 minutes par match. Comparé aux chiffres de la Jeep Élite masculine (54 U21 entrés en jeu cette saison dont 20 avec de vraies responsabilités), ce contingent pourrait paraître « maigre ». Mais ce serait oublier que si l’élite masculine compte 18 équipes, elles ne sont que 12 en LFB, impliquant donc réellement dans leurs prestations près de deux jeunes filles par équipe.

Mieux, la Ligue 2 (l’équivalent féminin de la Pro B masculine) est un excellent terrain de jeu pour ces jeunes. Déjà parce que c’est à ce niveau qu’évolue, et avec quelques résultats (2 victoires pour 14 défaites cette saison), le Pôle France (et ses 17 joueuses entrées au moins une fois sur le parquet) et ses très jeunes espoirs nées entre 2003 et 2005 à une exception près, nous y reviendrons dans un autre article. Ensuite parce que, même en ne comptant pas ces cadettes représentant ce qui se fait de mieux en France dans ces classes d’âge, il y a 45 jeunes filles de moins de 20 ans à s’ébrouer sur les parquets dans les 11 autres équipes de la division. Et elles sont 31 à jouer plus de 7 minutes par match, dont 25 plus de 10 minutes.

Culture club

Comment expliquer cette profusion de jeunes filles alors même qu’il ne s’agit pas de compenser un éventuel exode des meilleures joueuses françaises vers d’autres championnats (à l’heure actuelle, seule Sandrine Gruda, parmi les internationales françaises, évolue hors de France) ? Pour François Gomez, le coach de Tarbes et ancien entraîneur au Pôle France, la première explication tient « à l’intérêt pour la formation qui fait partie de la culture des clubs. Il y a aussi un aspect économique : former une joueuse susceptible de prendre des responsabilités est une opération qui a un rapport qualité-prix intéressant. » Sélectionneur de l’équipe de France féminine U20, Jérôme Fournier rappelle que « le mérite de la bonne formation de ces jeunes filles revient à la Fédération et aux clubs professionnels avec leurs centres de formation. Les deux entités forment un écosystème très complémentaire, qui permet d’accompagner les jeunes filles jusqu’au plus haut niveau. »

Kendra Chery – Basket Landes (Photo : FFBB)

Aurélie Bonnan, coach de Nantes-Rezé, renchérit sur l’aspect économique : « un club disposant d’un budget peu important comme Nantes-Rezé porte forcément de l’intérêt au développement de jeunes joueuses. Mais il faut pouvoir leur donner du temps de jeu pour les attirer. » Du reste, lorsqu’elles ne sont pas blessées comme Hatoumata Diakité (18 ans, 1,91 m, 17,9 mn, 2,3 points, 5,3 rebonds et 5,8 d’évaluation en 9 matchs joués), les cinq jeunes filles nées entre 2001 et 2002 couvées par Nantes-Rezé n’évoluent qu’avec l’effectif professionnel, et pas seulement pour des raisons sanitaires. « Nous avons choisi de ne pas les faire jouer en Espoirs, où le championnat est de toutes façons arrêté, et de les intégrer au groupe professionnel. Avec les pros, elles apprennent beaucoup car tout va plus vite, tout est plus dur. Parallèlement, l’écart de niveau entre les Espoirs et les pros est moins important chez les filles que chez les garçons. »

Une question de maturité ?

L’une des idées répandues consiste par ailleurs à dire que les jeunes filles sont mûres plus jeunes que les garçons. Une réalité ? Pour François Gomez, c’est le cas : « une jeune fille comme Marie Pardon (1,78 m, 20 ans, 30 mn/match, 7,0 pts, 5,0 passes, 4,4 d’éval) est en Master 2. Et il y a pas mal de jeunes filles engagées dans des formations simultanées, basket et études, car elles pensent à leur avenir extra-basket. Même si les salaires ont augmenté en LFB (ils dépassaient rarement les 90 000 € par an il y a quelques saisons, alors qu’elles sont une trentaine à gagner entre 100 et 150 000 € aujourd’hui, elles ont conscience qu’il faut également préparer leur vie d’après la compétition. » Jérôme Fournier module cet avis en rappelant que « si les jeunes joueuses on un rapport au jeu plus mâture, elles ne sont finalement pas si mûres que ça, car parfois trop cocoonées… »

Marie Pardon (ici sous le maillot de l’Asvel) – Tarbes (Photo : LFB)

Ce rapport au jeu, Jérôme Fournier le détaille en soulignant l’évolution du basket féminin : « il se ‘masculinise’, avec plus de un-contre-un, plus d’agressivité, plus de spontanéité, de créativité, alors qu’on était auparavant sur un basket très discipliné, un peu stéréotypé. Cette évolution est liée au fait que les joueuses sont de plus en plus athlétiques, certaines jeunes filles arrivent même à dunker ! Par ailleurs, il y a une évolution très notable sur le plan psychologique, les jeunes filles ont de plus en plus confiance en leurs capacités. Et elles sont devenues très exigeantes sur le plan pédagogique tout en étant plus autonomes. Pour le coach, cela implique de mettre beaucoup de sens dans ce qu’il fait, il devient plus un accompagnateur qu’un éducateur. Il faut essayer de faire en sorte que tout le monde travaille dans un sens commun tout en accompagnant les projets individuels, faire prendre conscience aux filles qu’elles ont besoin des autres, de la notion d’intelligence collective. En fait, je suis devenu un facilitateur d’émergence ! »

Être pro, la finalité

Pour émerger, encore faut-il que les jeunes filles soient aptes à évoluer au plus haut niveau. Pour les meilleures d’entre-elles, la question se pose peu. Et le trajet est tout tracé : Pôle France, équipes de France de jeunes, centre de formation d’un club professionnel. « Plus de 90 % des filles à très haut niveau sont passées par les pôles Espoir puis le Pôle France avant de rejoindre des clubs professionnels, » souligne Jérôme Fournier. Qui ajoute : « toute l’organisation travaille dans le même sens, amener les filles qui passent par les équipes de France de jeunes vers la sélection adulte. Avec les U20, nous sommes la porte d’entrée vers l’équipe de France senior. Mais les meilleures jeunes, comme Marine Fauthoux ou Iliana Rupert, passent directement des U18 aux adultes et c’est une bonne nouvelle pour l’équipe de France ! »

Toutes les jeunes filles évoluant actuellement en LFB ou en Ligue 2 ne seront bien évidemment pas internationales, chez les jeunes comme chez les adultes. Mais elles peuvent devenir professionnelles, c’est la finalité de leur présence dans les effectifs des clubs. Cela étant, tout le monde n’aura pas cette chance, comme l’explique Aurélie Bonnan : « des cinq jeunes joueuses que nous avons à Nantes-Rezé, toutes ne feront pas carrière en LFB, certaines iront en Ligue 2. Nous les accompagnons dans ce sens, en formant autant des femmes que des joueuses. » Une réalité à prendre en compte, d’autant que ces jeunes doivent faire leurs preuves : « on construit une équipe autour de joueuses confirmées, pas des plus jeunes, » explique François Gomez. « Pour ces jeunes filles, il faut donc émerger au plus vite, surtout sur les postes extérieurs, car on sait que les intérieures émergent un peu plus lentement. »

Sixtine Macquet – Charnay (Photo : FFBB)

Par ailleurs, évoluer au niveau professionnel implique d’apprendre à avoir un comportement pro en permanence : « il faut être pro tout le temps, sur et en dehors du terrain, au niveau mental, diététique, etc., » précise François Gomez. Aurélie Bonnan complète ce propos en expliquant que ces jeunes filles doivent « apprendre les règles de vie du groupe professionnel et tous ses à-côtés, notamment les notions d’argent. Être pro, ce n’est pas que dans le jeu. »

La Ligue 2, terroir de qualité

Si les meilleures jeunes filles, ou considérées comme telles, sévissent principalement dans les équipes de LFB, le fort contingent présent en Ligue 2 ne doit pas être négligé. Déjà parce que, comme nous l’avons vu précédemment, les très jeunes filles du Pôle France y apprennent le métier. Mais aussi et surtout parce que les clubs de la division permettent à 25 jeunes filles nées entre 2000 et 2003 de jouer 10 minutes ou plus par match (outre trois nées en 2004 qui jouent peu, soit en nombre de minutes (Lisa Cluzeau, Mondeville, 6,1 mn sur 6 matchs), soit en quantité d’apparitions (Maelys De Freitas, Toulouse, 15,3 mn mais un seul match joué)). Et elles y sont performantes : elles sont 11 à inscrire plus de 5 points par match et autant à présenter une évaluation supérieure à 5. Pour Aurélie Bonnan, « la Ligue 2 est un passage forcément intéressant. Une jeune a besoin de jouer pour apprendre à gérer le stress des matchs. Cela fait que la Ligue 2 est un très bon tremplin. » Un propos auquel François Gomez acquiesce en ajoutant que « la Ligue 2 est un très bon terrain de jeu pour la formation, un très bon tremplin pour la LFB. » Ainsi, les joueuses un peu « courtes » pour les centres de formation de LFB peuvent s’aguerrir et se montrer en Ligue 2 et, pour celles qui sortiront du lot, atteindre le niveau supérieur.

Un avenir encourageant

À voir cette foule de jeunes filles progresser sur les terrains de la Ligue féminine, on ne peut qu’être optimiste pour l’avenir de l’équipe de France ainsi que pour celui du championnat français. Sur ce dernier aspect, François Gomez rappelle ainsi que « les joueuses françaises expatriées reviennent au pays car, si elles y gagnent peut-être un peu moins d’argent, elles y bénéficient de la garantie d’être payé et de la protection socaile, le tout dans un championnat de très bon niveau. » Et le même ajoute que « les équipes de France de jeunes sont très bonnes depuis vingt ans. Au ranking, la France figure toujours dan les 3-4 premières nations chez les femmes. Nous sommes une grosse nation de basket féminin. » De quoi conforter une vision souriante que partage également Jérôme Fournier : « je suis optimiste et positif, la situation évolue dans le bon sens. Beaucoup de clubs font confiance à de jeunes joueuses. J’aimerais qu’il y en ait encore plus, mais elles sont déjà nombreuses et la formation est de qualité. »

Demain, nous nous intéresserons à certaines individualités de ces U20 féminines.

* Les statistiques proposées dans cet article ont été relevées le 18 février, avant la dernière journée de championnat.

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Elles ont 20 ans ou moins, mais elles jouent déjà en LFB (Ligue Féminine de Basket), l’élite du basket féminin français : elles sont 44* à pouvoir se targuer de cet honneur, dont 21 qui disposent d’un réel rôle – autrement dit être entré en jeu sur au moins la moitié des matchs disputés (sauf blessure) et avoir joué au moins 7 minutes par match. Comparé aux chiffres de la Jeep Élite masculine (54 U21 entrés en jeu cette saison dont 20 avec de vraies responsabilités), ce contingent pourrait paraître « maigre ». Mais ce serait oublier que si l’élite masculine compte 18 équipes, elles ne sont que 12 en LFB, impliquant donc réellement dans leurs prestations près de deux jeunes filles par équipe.

Mieux, la Ligue 2 (l’équivalent féminin de la Pro B masculine) est un excellent terrain de jeu pour ces jeunes. Déjà parce que c’est à ce niveau qu’évolue, et avec quelques résultats (2 victoires pour 14 défaites cette saison), le Pôle France (et ses 17 joueuses entrées au moins une fois sur le parquet) et ses très jeunes espoirs nées entre 2003 et 2005 à une exception près, nous y reviendrons dans un autre article. Ensuite parce que, même en ne comptant pas ces cadettes représentant ce qui se fait de mieux en France dans ces classes d’âge, il y a 45 jeunes filles de moins de 20 ans à s’ébrouer sur les parquets dans les 11 autres équipes de la division. Et elles sont 31 à jouer plus de 7 minutes par match, dont 25 plus de 10 minutes.

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