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[REDIFF] Portrait – Hugo Besson (Saint-Quentin), décollage immédiat

Prêté par l’Élan Chalon à Saint-Quentin, l’ambitieux Hugo Besson s’épanouit pleinement en Pro B. Meilleur scoreur du championnat à la mi-saison à seulement 19 ans, l’arrière confirme tout son potentiel dans une équipe qui étonne par sa régularité (2e du championnat). Il perpétue la dynastie des Bess

Prêté par l’Élan Chalon à Saint-Quentin, l’ambitieux Hugo Besson s’épanouit pleinement en Pro B. Meilleur scoreur du championnat à la mi-saison à seulement 19 ans, l’arrière confirme tout son potentiel dans une équipe qui étonne par sa régularité (2e du championnat). Il perpétue la dynastie des Besson.

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« Saint-Quentin était prévu avant-dernier et aujourd’hui, on est au sommet du championnat. » Inutile de discuter des heures avec Hugo Besson pour comprendre son état d’esprit. Arrivé à Saint-Quentin avec l’étiquette du rookie, le jeune homme de 19 ans est devenu leader dans l’Aisne, gagnant le respect de ses coéquipiers dès la première journée de championnat en inscrivant 18 points à 6/6 à 3-points dans le seul dernier quart-temps à Fos-sur-Mer. Au point d’être – déjà – meilleur scoreur de Pro B à la mi-saison. En 12 matchs, il tourne à 17,5 points de moyenne à 46,2 % (dont 33,7 % à 3-points), 4,7 rebonds et 2,7 passes décisives, 0,8 interception, 4,3 fautes provoquées et 2,7 balles perdues pour 15,8 d’évaluation en 29,7 minutes. Il a même totalement pris feu en mars dernier avec deux sorties de – très – haut niveau coup sur coup à Saint-Chamond (24 points à 8/11 aux tirs, 4/6 à 3-points, 10 rebonds pour 28 d’évaluation en 21 minutes) et contre Blois (28 points à 10/12 aux tirs, 5/7 à 3-points, 7 rebonds, 4 passes décisives, 1 interception pour 36 d’évaluation en 30 minutes). Prometteur.

C’est surtout un pari gagnant pour son coach, Julien Mahé, car Hugo Besson est non seulement un scoreur capable de driver, mais il est aussi très régulier et s’adapte parfaitement à ses coéquipiers. Malgré des défenses qui le ciblent de plus en plus, il n’est jamais descendu sous la barre des 10 points cette saison en championnat, ni même l’an dernier quand il est repassé par la case Espoirs, après avoir débuté chez les pros à l’Élan Chalon où il est d’ailleurs sous contrat jusqu’en 2023. Pour trouver la trace d’un Français marquant autant que lui en Pro B dans sa vingtième année, il faut remonter à la saison 2012-2013 où Mam Jaiteh tournait à 16,2 points de moyenne avec Boulogne-sur-Mer. Au-delà de ses prestations offensives individuelles, le natif d’Angers a plus que jamais progressé en défense. « Cette année, j’ai compris qu’il fallait défendre pour pouvoir jouer en pro. Je savais que j’étais capable d’en marquer 25, mais si mon adversaire en marque 30, je perds. Ça va aussi avec mon développement physique », confie l’intéressé.

La Pro B ? « Une très bonne opportunité »

Physiquement, justement, Hugo Besson a beaucoup travaillé. Jugé trop frêle dans sa jeunesse, l’arrière s’est étoffé (1,94 m, 87 kilos contre 65 à son entrée au centre de formation de Chalon en août 2017). Il est responsabilisé près de 30 minutes par match cette saison au deuxième échelon national. Julien Mahé accepte ses erreurs et lui apporte une rigueur dont il avait besoin. « Saint-Quentin est une bonne opportunité. Je n’y suis pas allé en me disant « Je suis puni, il faut que j’aille faire mes classes en Pro B ». Au contraire, je savais que c’était le bon endroit pour m’épanouir. La Pro B, c’est un championnat beaucoup plus élevé que je pensais. Il y a un niveau très homogène et surtout, très très physique », détaille-t-il. S’attendait-il à briller ici dès ses premières minutes ? « J’ai toujours su de quoi j’étais capable. Après, bien sûr, il fallait que je le montre aux gens. Forcément, une jeune de 19 ans qui n’a presque pas d’expérience professionnelle, ça peut étonner. Mais au fond de moi, je savais que j’allais avoir l’occasion de me montrer. »

L’été dernier, Hugo Besson (Chalon) a été prêté à Saint-Quentin en Pro B.

Son père Jean-Paul, coach des espoirs de Boulogne-Levallois, n’est pas étonné de sa progression. « Pour moi, c’était juste une question de temps. À Saint-Quentin, il a pris de la maturité dans le caractère et il s’est éclaté tout de suite. Il marque, il prend des rebonds, il fait des passes, il met de l’intensité… Et puis quand les 3-points tombent dedans, c’est un peu le bonus. Ce qui me plait le plus, c’est qu’il est très régulier. » Et l’ancien pensionnaire du championnat de France sait de quoi il parle : il a vu son fils grandir depuis Bandol, où Hugo a fait ses classes avant de jouer à Toulon (ASPTT puis HTV), Roanne puis le centre de formation d’Antibes et enfin celui de Chalon-sur-Saône. C’est en Saône-et-Loire que le jeune homme a pris son envol dans le championnat Espoirs lors de la saison 2018-2019 (19,1 points à 46,7 %, 5,7 rebonds, 4,1 passes décisives en 29,7 minutes), avant d’intégrer le groupe pro la saison suivante (12 apparitions). Une expérience enrichissante. « Avec Philippe Hervé, ça s’est vraiment bien passé, il m’a fait confiance et j’ai progressé. Malheureusement, il s’est fait couper et le club n’avait plus de résultats collectifs. Il y a eu un nouveau coach, le pression des résultats, je n’ai plus du tout joué… Du coup, je suis retourné en Espoirs pour garder le goût de la compétition », détaille le fan de Derrick Rose. Un an plus tard, il est tout en haut de l’affiche.

Le basket chez les Besson, une affaire de famille

Pourtant, il est jusqu’à maintenant passé relativement en-dessous des radars. Barré par les autres prospects de la génération 2001 sur les lignes arrières (Théo Malédon, Killian Hayes, Matthieu Gauzin, Malcolm Cazalon, Timothé Crusol ou Tom Digbeu notamment), Hugo Besson n’a jamais porté le maillot de l’équipe de France jeune en compétition officielle. « J’ai grandi un peu plus tard que les autres. En équipe de France jeune, on privilégie des gars qui sont déjà prêts, c’est normal. Ce n’est pas une fin en soi, il y a plein de joueurs qui ont fait une grande carrière sans faire l’équipe de France. A l’heure actuelle, ça ne me traumatise pas. » Un discours d’une grande maturité pour un joueur posé qui ne se fixe aucune limite. « Le basket, je le prends vraiment comme un amusement. Je ne vais pas être le gars qui va se mettre la pression. Je ne suis pas je m’en foutiste, mais il n’y a pas grand-chose qui m’atteint, c’est peut-être un défaut mais c’est aussi une qualité, je pense. Je joue mon jeu, et si ça ne se passe pas bien, je relativise, ce n’est que du basket. C’est ce qui fait que ça se passe bien sur le terrain. » Il faut dire que, dans une famille comme la sienne, l’arrière de Saint-Quentin a appris à relativiser.

De gauche à droite : Jade, Jean-Paul, Hugo et Stéphanie, un quatuor qui se soutient au quotidien. (c) DR

Chez les Besson, le basket est une affaire de famille. De père en fils, on a exercé le métier de joueur et d’entraîneur. Son père, Jean-Paul, aujourd’hui coach des espoirs de Boulogne-Levallois, a joué à Vichy, Angers et Roanne en Pro A et Pro B. Son grand-père, Paul, a été capitaine de la JA Vichy lors de la grande épopée en finale de la Coupe des Coupes en 1970 et entraîneur de l’équipe de France féminine, vice-championne d’Europe en 1993. Son oncle, Jean-Philippe, assistant-coach de Jean-Louis Borg à la JAV puis coach principal, est aujourd’hui responsable du centre de formation à Fos-sur-Mer. Ses arrière-grands-parents ont également été dirigeants à Vichy… « Le basket, c’est vraiment de famille, poursuit Hugo. Tous les week-ends, on était dans une salle. On regardait du basket toute la journée, forcément, j’étais attiré par ça. »

« C’est important de ne pas avoir que le basket dans la vie »

Pour autant, le Varois n’a jamais été forcé de s’intéresser au ballon orange. Dans ses jeunes années, il a également fait du foot… et rêvait d’être pêcheur ! « Hugo fait partie d’un monde de basketteurs mais c’est une passion, on ne l’a pas poussé à ça, indique son père. La seule chose qu’on a essayé de lui inculquer, c’est que, s’il faisait du basket, il fasse les choses bien. » Un message qui semble être passé chez l’intéressé, qui garde toutefois du recul par rapport à sa famille de basketteurs. « En dehors du terrain, je ne me prends pas la tête par rapport à mon père qui est tout le temps basket, c’est vraiment un grand passionné. Moi, je sors de l’entraînement, je ne vais pas regarder de basket, je vais me changer les idées, c’est là-dessus qu’on est vraiment différents. Aujourd’hui, il a vraiment un regard extérieur, il me donne son ressenti mais on ne fait pas de debrief à la fin de chaque match. C’est important de ne pas avoir que le basket dans la vie ». Jean-Paul Besson reprend : « Moi je suis là pour l’aider, mais je ne veux pas être le père de « fils de » qui analyse tout. Je veux l’accompagner, lui donner quelques conseils, mais seulement quand il a envie. Ma priorité, c’est qu’il s’éclate sur un terrain, je veux rester dans mon rôle de père. »

Hugo et sa soeur Jade ont une relation « très fusionnelle » (c) DR

Hugo peut également compter sur sa mère, Stéphanie – qui travaille désormais dans le projet Boulogne-Metropolitans – et sa grande soeur, Jade, de deux ans son aînée. « Ma femme et ma fille sont là pour nous supporter, dans tous les sens du terme (rires), ajoute Jean-Paul Besson. Toutes les deux ont un rôle hyper important dans notre stabilité. Hugo et Jade s’entendent super bien, ils ont une relation très fusionnelle. Ma fille apporte beaucoup de caractère et amène cette mentalité à son frère, qui est peut-être un peu plus posé. Ils sont très complémentaires. Elle permet aussi à son frère de sortir un peu du basket, d’avoir d’autres centres d’intérêt. »

Un avenir à l’étranger ?

Ce supplément de caractère, Hugo Besson semble en tout cas l’avoir cette saison sur le terrain, même s’il lui reste encore beaucoup à apprendre. « Il peut encore s’améliorer dans la lecture du jeu. Il a déjà fait d’énormes progrès défensifs, c’est indéniable, mais il a encore à apprendre. Il perd quelques balles (NDLR : 2,7 de moyenne) par manque de dureté par moments mais ça va s’améliorer au fur et à mesure des années. Il n’a que 19 ans ! »

En 2014, Hugo Besson (gauche) et Zoé Wadoux (droite) ont remporté le challenge benjamin(s) organisé par la FFBB.

À l’avenir, lui souhaite déjà se donner les moyens de faire une belle fin de saison avec Saint-Quentin puis à moyen terme, évoluer au plus haut niveau possible. « Ce qui se passe cette saison doit me servir de tremplin pour aller voir au niveau européen, niveau NBA, partir en Australie… Je suis vraiment ouvert à tout, et le plus tôt possible. Le basket est un métier grâce auquel tu peux voyager, donc autant en profiter. Si ça te permet de progresser niveau basket, de t’enrichir culturellement, c’est une bonne opportunité. » Pour ce travailleur qui met toutes les chances de son côté, le rendez-vous est pris.

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« Saint-Quentin était prévu avant-dernier et aujourd’hui, on est au sommet du championnat. » Inutile de discuter des heures avec Hugo Besson pour comprendre son état d’esprit. Arrivé à Saint-Quentin avec l’étiquette du rookie, le jeune homme de 19 ans (1,94 m) est devenu leader dans l’Aisne, gagnant le respect de ses coéquipiers dès la première journée de championnat en inscrivant 18 points à 6/6 à 3-points dans le seul dernier quart-temps à Fos-sur-Mer. Au point d’être – déjà – meilleur scoreur de Pro B à la mi-saison. En 12 matchs, il tourne à 17,5 points de moyenne à 46,2 % (dont 33,7 % à 3-points), 4,7 rebonds et 2,7 passes décisives, 0,8 interception, 4,3 fautes provoquées et 2,7 balles perdues pour 15,8 d’évaluation en 29,7 minutes. Il a même totalement pris feu en mars dernier avec deux sorties de – très – haut niveau coup sur coup à Saint-Chamond (24 points à 8/11 aux tirs, 4/6 à 3-points, 10 rebonds pour 28 d’évaluation en 21 minutes) et contre Blois (28 points à 10/12 aux tirs, 5/7 à 3-points, 7 rebonds, 4 passes décisives, 1 interception pour 36 d’évaluation en 30 minutes). Prometteur.

C’est surtout un pari gagnant pour son coach, Julien Mahé, car Hugo Besson est non seulement un scoreur capable de driver, mais il est aussi très régulier et s’adapte parfaitement à ses coéquipiers. Malgré des défenses qui le ciblent de plus en plus, il n’est jamais descendu sous la barre des 10 points cette saison en championnat, ni même l’an dernier quand

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Photos d’ouverture : Jean-Paul, Hugo et Paul Besson

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