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Stephen Brun sur la saison de l’ASVEL en Euroleague : « T.J. Parker, un bilan forcément positif »

Malgré l’un des plus petits budgets de la compétition, l’ASVEL termine à une honorable 14e place de l’Euroleague version 2020-2021. C’est mieux que lors de la saison précédente. Consultant pour RMC Sport, Stephen Brun dresse le bilan de la saison villeurbannaise, de son coach rookie T.J. Parker et d

Malgré l’un des plus petits budgets de la compétition, l’ASVEL termine à une honorable 14e place de l’Euroleague version 2020-2021. C’est mieux que lors de la saison précédente. Consultant pour RMC Sport, Stephen Brun dresse le bilan de la saison villeurbannaise, de son coach rookie T.J. Parker et de l’avenir éclairci du club avec l’obtention prochaine de la licence A lui permettant de jouer la plus grande des compétitions européennes pendant 10 ans.

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L’ASVEL termine cette saison d’Euroleague avec 13 victoires et 21 défaites au 14e rang de la compétition. Quel bilan dressez-vous ?
Le bilan est plutôt correct par rapport aux attentes, à la concurrence, à la progression en termes de chiffres par rapport à la saison dernière. Il faut aussi prendre en compte que c’était une équipe neuve, avec un coach rookie. Quand on voit que derrière il y a l’ALBA, le Panathinaïkos, l’Etoile Rouge et le Khimki, on s’aperçoit que ce sont des équipes qui ont bien plus d’expérience que les Villeurbannais dans cette compétition. Donc la saison est correcte mais elle laisse quelques regrets sur la fin, il y avait peut-être moyen d’aller chercher la 11e ou la 12e place.

On a même cru que l’ASVEL, au bilan quasi équilibré après 25 journées, aurait pu rester jusqu’au bout dans la course aux playoffs. Qu’est-ce qu’il a finalement manqué cette saison ?
Un petit peu de régularité. Il y a eu beaucoup de différence de niveau sur certaines rencontres, trop à mes yeux. Les Villeurbannais étaient capables de monter très haut et aussi de descendre très bas. Il a manqué un peu de lucidité et d’expérience sur les fins de rencontres, il y a un paquet de matchs qui se perdent de peu : l’ALBA Berlin, l’Olympiakos à domicile où on va en prolongation alors qu’on oublie de faire faute sur Sloukas, en fin de saison également. En fin de match, certains garçons ont laissé beaucoup de gomme et n’avaient plus suffisamment de lucidité pour faire les bons choix. Voilà, les regrets sont là. On a espéré un miracle après la série de 6 victoires consécutives mais on s’est aperçu que c’était quand même compliqué d’enchaîner physiquement, surtout quand il y avait deux matchs par semaine, les organismes étaient touchés. Et puis en face, il y avait des belles équipes de basket aussi.

L’ASVEL paie peut-être son mauvais début de saison…
Villeurbanne a débuté avec 3 victoires sur les 12 premiers matchs. C’est déjà une belle balle dans le pied en vue de l’objectif, s’il était vraiment existant, de top 8. Ce départ a été compliqué car équipe renouvelée quasiment entièrement à l’intersaison, nouveau coach, nouveau staff, donc il fallait apprendre à vivre et jouer ensemble. Le fait qu’il n’y ait pas de Jeep Elite, ça a parfois été un avantage sur l’aspect fraîcheur mais ça a aussi été un inconvénient sur le début de saison parce que tu n’as pas de match dans les pattes, tu ne peux pas régler ton collectif, tu ne peux pas reprendre confiance sur des matchs face à des équipes françaises quand t’es dans le dur en Euroleague. Il y a eu le Covid aussi, et quelques blessures. Après, on s’aperçoit que quand l’équipe a appris à se connaître, elle était capable de produire du bon basket. Donc ça a été une saison compliquée pour l’ASVEL, mais ça a été compliqué pour tout le monde, avec des conditions étranges et pas de public dans les salles, hormis ce dernier road trip en Russie et en Israël avec quelques spectateurs. J’espère que les Villeurbannais en ont bien profité parce qu’il va y avoir un retour à la réalité.

Photo: TJ Parker (Euroleague)
« Il a progressé dans sa communication aussi, notamment en conférence de presse où il était parfois un peu maladroit en début de saison, en réaction à chaud »

Quel bilan tirer de la première saison europeénne de T.J. Parker en tant que coach principal ?
Quand vous débutez dans la plus grande compétition européenne, que vous jouez des monstres avec quasiment aucun match de ce niveau-là dans votre bagage, gagner 13 matchs, gagner deux fois le Barça, à Tel Aviv, battre Vitoria, être positif face aux clubs espagnols… La saison est forcément positive pour T.J. Parker. A l’image de son équipe, il a eu besoin d’un temps d’adaptation sur les attitudes sur le banc de touche. Ce n’est pas le même T.J. Parker sur le banc en début de saison que sur la fin. Il a pris de l’expérience, il a appris à dialoguer un peu mieux avec les arbitres. Il a progressé dans sa communication aussi, notamment en conférence de presse où il était parfois un peu maladroit en début de saison, en réaction à chaud. Je l’ai trouvé un peu plus réfléchi par la suite, sûrement bien conseillé par Freddy Fauthoux qui était là aussi pour le guider là-dessus. Tactiquement, j’ai trouvé qu’il a proposé des choses, il y a eu des améliorations en attaque au fur et à mesure de la saison. Il a fait des choix forts, notamment de replacer Norris Cole sur le poste 2 plutôt que de continuer avec lui sur le poste 1. J’ai vu des choix défensifs… Il a tenté des choses, et ça on ne peut pas lui enlever. Quand vous jouez des équipes surarmées, il faut jouer des coups. Ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas mais il a tenté. Alors, oui, on peut avoir des regrets sur quelques fins de matchs et des choix mais la vie de coach, c’est faire des choix. Quand il y a défaite, ça lui retombe dessus. Et quand il y a victoire, on a tendance à féliciter les joueurs mais ce n’est pas tout à fait vrai, certaines victoires sont à mettre au crédit de T.J. Parker et au crédit de toute l’équipe.

A-t-il rempli son contrat sur la scène européenne ?
J’ai trouvé T.J. Parker en progrès, très satisfaisant pour une première saison d’Euroleague. Très honnêtement, j’ai été parfois surpris en bien par ses choix, parfois surpris en moins bien aussi. T.J. était mon coéquipier à Nancy et j’ai eu cette occasion privilégiée de discuter avec lui avant les rencontres, je ne me suis pas caché pour lui dire que je ne comprenais pas parfois certaines choses qu’il avait faites sur le terrain, et il était capable de m’expliquer, avec ses arguments. Il faut respecter un coach qui a des convictions et qui argumente ses choix, qu’ils finissent bien ou pas bien, mais au moins il avait quelque chose à me répondre. Donc, franchement, très très bonne saison pour T.J. Parker. Maintenant, le couperet et le vrai jugement pour lui, il n’est pas forcément en Euroleague, j’ai envie de dire. Il est plutôt en Jeep Elite et sur la Coupe de France. S’il n’y a pas de titre au bout, on pourra peut-être revoir le jugement.

Cette année, on a vu à chaque temps-mort T.J. Parker parler 10 à 20 secondes avec ses assistants, notamment avec Fred Fauthoux, avant de s’adresser à ses joueurs. Pour vous, est-que le duo fonctionne bien ?
Cette façon de faire pendant les temps-morts se voit de plus en plus fréquemment, pas qu’en NBA et en Europe, parce que les coachs estiment aujourd’hui devoir faire un petit débrief de 10 secondes pour savoir sur quoi il faut insister sur le temps-mort. Je crois que c’est important parce que les assistants Freddy Fauthoux, Bryan George ou Morgan Belnou ont peut-être vu des choses que le coach principal n’a pas vu dans le feu de l’action. Et puis, avec l’adrénaline du match, je ne suis pas sûr que les joueurs soient capables d’emmagasiner une minute pleine d’informations. Donc, je pense que 35/40 secondes sont suffisantes pour faire passer le message. Maintenant, concernant le duo Fauthoux-Parker, on a tous été très surpris de sa mise en place au début de saison parce que c’est toujours surprenant d’avoir un coach qui a quelques références sur le banc de touche redevenir assistant. Mais Freddy avait sûrement envie de vivre une aventure Euroleague, et je crois que c’est clairement un binôme. Freddy a servi un petit peu de chaperon, sans que cela soit péjoratif pour T.J., mais il lui a partagé son expérience. Je crois que T.J. a aussi une énorme confiance en Freddy, et à l’inverse Freddy a de l’estime pour T.J. Parker. Je parle pour lui mais je suis persuadé qu’il pense qu’il a fait du bon travail, qu’il a des bonnes idées et que c’est un bosseur. Ils ont vécu une belle saison d’Euroleague à deux, le binôme a très bien fonctionné et le quatuor aussi, parce que je pense que Bryan George et Morgan Belnou ont leur part de responsabilité dans ces résultats-là.

T.J. Parker a-t-il assez fait confiance aux jeunes joueurs de l’effectif en Euroleague ?
Déjà, je pense qu’il a poursuivi le projet Matthew Strazel qu’avait mis en place Zvezdan Mitrovic. Je crois qu’il a été parfaitement impliqué dans le groupe, il a fait quelques bons matchs, en gagnant en régularité par rapport à la saison dernière. C’est un gamin qui insuffle de l’énergie défensivement en mettant de la pression tout terrain, qui a très mal débuté en terme d’adresse, ça a été cata, et ensuite ça a été bien mieux. Concernant Kevarrius Hayes, il est arrivé en tant que troisième intérieur, c’est un garçon qui est très jeune dans le basket européen, c’est sa deuxième année seulement en Europe après son passage à Cantu. On l’a vu faire des bons passages parce que c’est un gamin qui a des qualités. Après, il passe clairement derrière Moustapha Fall, qui fait une saison fantastique, et Ismael Bako qui a été la belle surprise de cette saison d’Euroleague s’il faut faire le conseil de classe. Donc il est en apprentissage, on l’a vu souffrir face à des garçons comme Michael Eric (CKSA Moscou) notamment, mais je suis persuadé qu’un Kevarrius Hayes peut avoir la même trajectoire qu’un Ismael Bako, on ne peut pas taper sur un gamin de 23 ans qui dès sa deuxième saison joue le deuxième plus grand championnat au monde. Forcément, il a eu des carences et quelques lacunes. Et oui, il a passé plus longtemps à encourager ses coéquipiers que sur le terrain mais je suis persuadé qu’il aura sa chance en Jeep Elite.

Photo: Moustapha Fall (Euroleague)
« Moustapha Fall a marché sur l’Euroleague lors de ses 10/12 premières rencontres. Parce que c’était un rookie aussi, personne ne le connaissait dans cette compétition »

Quels joueurs vous ont le plus fait plaisir cette saison ?
Je vais commencer par David Lighty, forcément. Sur l’ensemble de la saison, c’est celui qui a été le plus régulier, le plus constant des deux côtés du terrain. Le leader charismatique, il a été énorme tout simplement, à l’image de ce qu’il est depuis qu’il est sur le territoire français. Et irréprochable dans l’attitude. Il y a aussi Ismael Bako, la révélation de la saison. Il a été très bon en relais de Mouss Fall, surtout quand Mouss a marqué un peu le pas en deuxième partie de saison. On l’a vu en progrès sur les finitions, il a cette qualité d’être très efficace sur la ligne des lancers francs. Aussi, Moustapha Fall a marché sur l’Euroleague lors de ses 10/12 premières rencontres. Parce que c’était un rookie aussi, personne ne le connaissait dans cette compétition. Il a surpris les équipes avant qu’elles s’adaptent en venant doubler systématiquement, en le ciblant sur la défense du pick and roll. Après, il a eu cette blessure à la hanche et il a été très ciblé mais globalement, ça reste une très belle saison pour un rookie qui a fait une pointe à 42 d’évaluation contre l’ALBA Berlin. Ça marque les esprits. William Howard également a été énorme en deuxième partie de saison. Lui aussi gêné les pépins physiques, qui a découvert une nouvelle compétition, de nouveaux partenaires. Il a montré qu’il était capable de faire autre chose que d’envoyer des tirs à 9 mètres, même s’il le fait très bien. On l’a vu monter au dunk, prendre des rebonds, faire des passes décisives. Lui aussi va être très demandé à l’intersaison. Enfin, j’ai trouvé Antoine Diot bon, qui a fait une belle saison par rapport à la saison dernière où il pouvait être triste au bout du banc, parfois benché par Zvezdan Mitrovic qui ne le considérait pas au niveau. Collectivement, l’ASVEL jouait bien quand il était à la baguette et il a été fantastique à 3-points (NDLR : il finit la saison à 52,5 %). Ça fait plaisir de le voir comme ça.

Lesquels ont manqué de régularité ?
Si on regarde la saison dans son intégralité, à l’image de l’ASVEL en fait, Guerschon Yabusele a été capable de monter très haut mais a manqué un peu de régularité sur certains matchs, où il a parfois complètement disparu. Il a fait une belle saison mais ça nous a rendu fou de voir des matchs où il finit à 1 ou 2 rebonds alors que son gabarit lui permet de faire beaucoup plus de choses. Il mériterait de passer un peu plus de temps dans la raquette, ce qu’il a mieux fait par la suite. Son tir à 3-points devrait être une arme supplémentaire mais il ne devrait pas commencer par ça, il est capable de venir driver, jouer dos au cercle, provoquer des fautes et ensuite de shooter. Autrement, Norris Cole est un joueur frustrant parce que c’est un garçon qui prend beaucoup de responsabilités sur des attaques parfois pas construites mais il a aussi été pris pour ça, pour débloquer des situations. Si l’ASVEL a gagné 13 matchs cette saison en Euroleague, c’est aussi grâce à la maîtrise de Norris Cole dans le money-time. Alors, oui, parfois c’est frustrant de voir un garçon ne pas faire une passe et prendre des tirs mais c’est son jeu et il faut l’accepter. Globalement, sa saison reste correcte malgré quelques passages en travers. Derrick Walton fait également une belle fin de saison mais il a été blessé longtemps, on n’en a pas vu assez.

Y’a-t-il des joueurs qui ont été en deçà des espérances ?
Il y a des garçons qui ont souffert cette saison, notamment Paul Lacombe. Entre les blessures, le Covid, le fait que Norris Cole soit décalé sur le poste 2, on a essayé de le faire jouer sur le poste 1 mais ce n’est pas son poste de prédilection… C’est un joueur atypique, toujours en mouvement, il est plus dans la percussion et dans le drive et le shoot n’est pas sa qualité première, ce qui peut être rédhibitoire en Euroleague quand les défenses viennent fermer. J’espère qu’il pourra se refaire la cerise et s’éclater en fin de saison en Jeep Elite. Mais quid de la suite pour Paul Lacombe ? Il faut qu’il devienne plus consistant sur le shoot extérieur pour exister en Euroleague. Sinon, Charles Kahudi fait aussi une petite saison. Il pâtit de l’émergence de William Howard à son poste. Il a dû pallier les absences de Guerschon Yabusele et Amine Noua, il a été trimballé sur le poste 3 et 4. C’est une saison un peu descendante pour lui, je crois qu’il n’a pas dépassé les 10 points une seule fois sur la deuxième partie de saison. Parfois je l’ai trouvé un peu bougon, capitaine Kahudi, même si son application n’est pas à remettre en cause dans son intensité défensive.

Photo: Ismael Bako (Euroleague)
« C’est la vie des petits budgets dans ces compétitions mais je suis persuadé que Villeurbanne attirera d’autres joueurs, français ou étrangers, pour se rapprocher petit-à-petit d’une qualification aux playoffs »

L’ASVEL fait partie des plus petits budgets de la compétition. Moustapha Fall, Guerschon Yabusele, William Howard ou David Lighty, même s’il est officiellement encore sous contrat, auront des propositions cet été… L’an dernier, Tonye Jekiri et Livio Jean-Charles sont partis. Etes-vous inquiet que l’ASVEL doive perpétuellement se renouveler pour construire son effectif d’une année sur l’autre afin d’être compétitif ?
C’est le problème des « petites » équipes qui font briller leurs joueurs en Euroleague, le Zalgiris Kaunas est un très bon exemple. Ils font émerger des garçons au très haut niveau et les voient briller chez des prétendants au titre. Donc c’est le lot des petites équipes qui donnent l’opportunité à des joueurs d’avoir des minutes dans la compétition et donc de se montrer, de faire des gros matchs, et s’exposer à des offres financières par la suite. Maintenant, chaque individu mène sa carrière comme il le souhaite. Bien sûr que c’est kiffant d’être contacté et d’aller jouer au Barça, au CSKA ou au Real Madrid, d’être champion d’Europe, mais les responsabilités sont moindres, vous devez faire face à la concurrence, aux états d’âme. C’est aussi pourquoi on a pu avoir des Français comme Moustapha Fall ou Guerschon Yabusele, tu leur vends le projet Euroleague dans un club français, dans ton pays, où tu peux avoir des minutes et tu vas pouvoir te montrer. Ça sert aussi un petit peu de passerelle. Mais bon, les gens ont vu que l’ASVEL n’était pas larguée dans cette compétition, qu’elle a battu des grandes équipes donc ça peut donner des envies à d’autres joueurs Français de rejoindre ce projet-là. Maintenant, Tony Parker a tout de suite fait signer des contrats pluri-annuels à plusieurs de ses joueurs, Norris Cole, Charles Kahudi, Antoine Diot sont liés plusieurs saisons. Et puis, si des joueurs sont sous contrat et que d’autres équipes veulent les prendre, ça permet aussi de récupérer un peu d’argent comme ça a été le cas avec Livio Jean-Charles mais je suis persuadé que ce qu’a fait Villeurbanne depuis deux ans a permis d’attirer la curiosité d’autres joueurs français. On a vu Adrien Moerman dire qu’il voudrait bien faire un passage à l’ASVEL notamment. Après, ce problème-là vaut pour toutes les équipes, regardez l’équipe de Chalon-sur-Saône championne de France, elle pète en l’air car ils n’ont pas les moyens de les garder. C’est la vie des petits budgets dans ces compétitions mais je suis persuadé que Villeurbanne attirera d’autres joueurs, français ou étrangers, pour se rapprocher petit-à-petit d’une qualification aux playoffs.

D’autant plus que l’ASVEL va obtenir sa licence A, qui garantira sa présence pendant 10 ans en Euroleague. Qu’est-ce que ça peut changer dès la saison prochaine ou à court terme pour l’ASVEL ?
Déjà, en termes de contrat, ça peut permettre de vendre un projet à un garçon en disant « l’Euroleague ici, c’est chaque année », où il n’y a pas de suspens et d’obligation de gagner un trophée pour se qualifier. Là les garçons qui signeront à l’ASVEL sauront qu’ils joueront la plus grande compétition européenne chaque année. Maintenant, en dehors du sportif, ça permet d’être décisionnaire, Villeurbanne va devenir un membre du board à part entière, ils auront leur voix pour éventuellement agrandir ou diminuer le nombre d’équipes dans la compétition. Ça permet aussi d’avoir une manne financière supplémentaire en termes de droits TV.

L’an dernier : 10 victoires – 18 défaites. Cette saison : 13 victoires – 21 défaites. Est-ce raisonnable de viser un bilan positif voire mieux pour l’ASVEL dès la saison prochaine ?
Tout dépendra de la construction de l’effectif. Je me rends compte que la qualification se joue cette année à 19 victoires, Vitoria ne va pas faire les playoffs malgré ses 18 victoires. Le Zalgiris est 11e à 17-17. Elle est compliquée cette saison d’Euroleague parce que les fortes équipes restent très fortes, et d’autres équipes se structurent comme le Bayern Munich et font les playoffs, le Zenit peut aussi se qualifier dans le top 8. Aujourd’hui, toutes les équipes sont capables d’attirer de gros joueurs. On voit pas mal de joueurs référencés en NBA, et pas forcément sur la jante, privilégier l’Euroleague à un spot en bout de banc en NBA. L’objectif pour l’ASVEL, c’est surtout de progresser chaque année, être en progression permanente, ne pas faire le yo-yo. On s’aperçoit que le Khimki Moscou est la risée de l’Europe cette saison avec un budget de 25 millions d’euros. Il ne faut pas que des choses comme ça se produisent du côté de l’ASVEL, même si ça peut arriver, en étant l’un des plus petits budgets, ce serait la réalité économique de la chose. Mais connaissant la façon de travailler de Tony Parker, de François Lamy, de Gaëtan Muller, de Nicolas Batum… Ce sont des garçons qui ont toujours de bonnes idées. Je sais que le recrutement et la perspective de la saison prochaine a déjà bien commencé. Il faut aller faire des coups, on ne peut pas se mettre sur le même marché que le Barça, que l’Anadolu Efes, donc il faut regarder des garçons qui brillent dans des clubs un peu moins référencés. Et toujours des Français, parce qu’il faut rappeler l’ASVEL est l’équipe qui a fait jouer le plus ses joueurs locaux, et ça aussi c’est une belle satisfaction. S’il y a 14 victoires la saison prochaine, ça resterait une progression. Mais ça reste une compétition très compliquée, très homogène avec beaucoup d’équipes fortes.

Si le Zenit gagne ses deux matchs et que Monaco se qualifie pour la finale de l’Eurocup, on devrait avoir une deuxième équipe française en Euroleague la saison prochaine. Le basket français est-il en train de reprendre de l’épaisseur sur le plan européen ?
C’était déjà le cas la saison dernière avec Dijon, Monaco, l’ASVEL… Qu’il y ait trois clubs encore en lice cette saison, c’est très bien. Qu’il y ait deux clubs en Euroleague l’an prochain, ce serait merveilleux. Mais oui, le rêve serait de commenter la saison prochaine à la fois à l’Astroballe et à Gaston-Médecin, s’ils ont une dérogation. Ça ferait un paquet de temps que c’est pas arrivé, je n’ai pas une encyclopédie pour remonter si loin mais ça ne date pas d’hier. Et puis Strasbourg, c’est déjà un formidable exploit d’arriver au Final 8 après avoir été à 0-3 en top 16. C’est bien, maintenant, ça ne veut pas dire que je ne suis pas inquiet avec ce que la LNB va nous pondre comme nouveau modèle de Jeep Elite, mais ce n’est pas le sujet. En tout cas, d’avoir Monaco et Strasbourg encore en lice à ce moment de la saison, c’est déjà une bonne nouvelle.

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L’ASVEL termine cette saison d’Euroleague avec 13 victoires et 21 défaites au 14e rang de la compétition. Quel bilan dressez-vous ?
Le bilan est plutôt correct par rapport aux attentes, à la concurrence, à la progression en termes de chiffres par rapport à la saison dernière. Il faut aussi prendre en compte que c’était une équipe neuve, avec un coach rookie. Quand on voit que derrière il y a l’ALBA, le Panathinaïkos, l’Etoile Rouge et le Khimki, on s’aperçoit que ce sont des équipes qui ont bien plus d’expérience que les Villeurbannais dans cette compétition. Donc la saison est correcte mais elle laisse quelques regrets sur la fin, il y avait peut-être moyen d’aller chercher la 11e ou la 12e place.

On a même cru que l’ASVEL, au bilan quasi équilibré après 25 journées, aurait pu rester jusqu’au bout dans la course aux playoffs. Qu’est-ce qu’il a finalement manqué cette saison ?
Un petit peu de régularité. Il y a eu beaucoup de différence de niveau sur certaines rencontres, trop à mes yeux. Les Villeurbannais étaient capables de monter très haut et aussi de descendre très bas. Il a manqué un peu de lucidité et d’expérience sur les fins de rencontres, il y a un paquet de matchs qui se perdent de peu : l’ALBA Berlin, l’Olympiakos à domicile où on va en prolongation alors qu’on oublie de faire faute sur Sloukas, en fin de saison également. En fin de match, certains garçons ont laissé beaucoup de gomme et n’avaient plus suffisamment de lucidité pour faire les bons choix. Voilà, les regrets sont là. On a espéré un miracle après la série de 6 victoires consécutives mais on s’est aperçu que c’était quand même compliqué d’enchaîner physiquement, surtout quand il y avait deux matchs par semaine, les organismes étaient touchés. Et puis en face, il y avait des belles équipes de basket aussi.

L’ASVEL paie peut-être son mauvais début de saison…
Villeurbanne a débuté avec 3 victoires sur les 12 premiers matchs. C’est déjà une belle balle dans le pied en vue de l’objectif, s’il était vraiment existant, de top 8. Ce départ a été compliqué car équipe renouvelée quasiment entièrement à l’intersaison, nouveau coach, nouveau staff, donc il fallait apprendre à vivre et jouer ensemble. Le fait qu’il n’y ait pas de Jeep Elite, ça a parfois été un avantage sur l’aspect fraîcheur mais ça a aussi été un inconvénient sur le début de saison parce que tu n’as pas de match dans les pattes, tu ne peux pas régler ton collectif, tu ne peux pas reprendre confiance sur des matchs face à des équipes françaises quand t’es dans le dur en Euroleague. Il y a eu le Covid aussi, et quelques blessures. Après, on s’aperçoit que quand l’équipe a appris à se connaître, elle était capable de produire

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Photo : Stephen Brun (RMC Sport)

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