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[REDIFF] En direct avec… Isabelle Yacoubou (Bourges): « Après ma carrière, je me vois encore dans le sport »

Du haut de son mètre 90 et ses 35 ans, Isabelle Yacoubou continue d’avoir une part active dans les performances de Bourges (10,9 points, 5,4 rebonds en 17′) après avoir été un temps éloignée des parquets en raison de problèmes de thyroïde. Vice-championne olympique en 2012 et multiple médaillée inte

Tango Bourges – Anne Perrinet

Du haut de son mètre 90 et ses 35 ans, Isabelle Yacoubou continue d’avoir une part active dans les performances de Bourges (10,9 points, 5,4 rebonds en 17′) après avoir été un temps éloignée des parquets en raison de problèmes de thyroïde. Vice-championne olympique en 2012 et multiple médaillée internationale avec l’équipe de France, capitaine des Bleues en 2016 lors des JO, elle est l’invitée de notre rubrique En Direct.

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Quel souvenir gardez-vous de votre premier match professionnel ?

Je ne me rappelle plus du tout contre qui c’était mais c’était avec Tarbes. Je dirais que mon premier match était lors de l’open LFB de la saison 2005-2006. J’étais très jeune, je venais du Bénin et c’était déjà un premier rêve pour moi d’évoluer en tant que joueuse professionnelle. J’en garde un très bon souvenir.

Quelle joueuse vous a rendu meilleure ?

Quand je suis arrivée à Tarbes, Polina Tzekova m’a pris sous aile comme si j’étais sa fille. Elle m’a transmis les ficelles du métier. Dans la suite de ma carrière, j’ai joué avec beaucoup de joueuses qui elles m’ont rendue meilleure comme Maya Moore, Ann Wauters ou Becky Hammon.

Avez-vous un modèle ?

Je n’ai pas forcément eu de modèle, je n’ai pas trop eu ce fonctionnement-là. Je n’ai pas grandi avec une référence et je n’avais aucune culture basket. Mais Polina Tzekova m’a quand même beaucoup apporté, elle m’a toujours poussée à aller plus loin. C’est une grande dame, c’est l’une des premières joueuses européennes à aller en WNBA (NDLR: 32 matches en 1999).

Qui est le meilleur coach actuel de votre championnat ? Lequel vous a le plus marqué ?

Pour moi c’est une question très difficile. J’ai une relation particulière avec François Gomez (Tarbes), c’est mon coach de cœur, c’est mon « papa ». Je l’appelle le magicien car tout le monde annonçait que Tarbes serait relégué, etc. Il a réussi à re-mobiliser son équipe et à se qualifier pour les playoffs. Pour moi, c’est le meilleur et c’est celui qui m’a le plus marquée parce que j’ai été lancée par Pascal Pisan et ensuite François Gomez est arrivé pour me donner confiance, me permettre de produire ce qu’on attendait de moi et m’aider à me hisser au niveau où je suis aujourd’hui.

Quel a été votre adversaire la plus coriace ?

J’hésite entre Brittney Griner (UMMC Ekaterinbourg) et Sylvia Fowles. Mais je vais choisir Sylvia car nous avons le même âge et ell a été très performante en même temps que moi. Je l’ai jouée quand elle n’était pas encore au top et elle était déjà très très solide.

Photo : FIBA
« Je rêvais de jouer dans un gros club et finalement j’en ai fait trois ! »

Qui est la meilleure joueuse actuelle de LFB ?

C’est très difficile à dire. Le championnat regorge de jeunes talents comme Marine Johannes (ASVEL) qui est pour moi une des joueuses les plus spectaculaires. Au niveau du talent pur, je dirai que Alexia Chartereau (Bourges) ou Iliana Rupert (Bourges), c’est encore au-dessus car ce qu’elles démontrent à leur âge est tout simplement extraordinaire.

Quel a été la joueuse qui vous a le plus marqué ?

Maya Moore m’a beaucoup marquée. Elle avait une capacité et une endurance à l’effort totalement incroyable. J’étais impressionnée, je n’ai jamais vu quelqu’un travailler autant. Elle ne se reposait jamais et en faisait toujours plus, que ce soit sur le terrain ou en salle de musculation, où elle était toujours la première arrivée et la dernière à partir.

Quel est le club dans lequel vous rêvez de jouer ? Et au contraire, un club où vous ne voudriez pas aller ?

Je rêvais de jouer dans un gros club et finalement j’en ai fait trois ! Je suis allée à Fenerbahçe, au Spartak Moscou et à Ros Casares Valence où j’ai gagné l’Euroleague, je pense donc que j’ai plus que vécu mon rêve. Sinon, je n’ai pas de club où je ne souhaiterais pas aller, je ne suis pas quelqu’un ayant des préjugés, j’y vais à l’instinct ! Partout où je suis passée, j’ai eu la chance de tomber sur des gens avec qui ça s’est très bien passé.

Quelle est la salle proposant la meilleure ambiance ?

La salle la plus chaude est sans aucun doute celle du CB Avenida Salamanque (Espagne) ! Le public est très chaud et très sanguin. J’ai aussi une petite hésitation avec l’ambiance des matchs entre Fenerbahçe et Galatasaray en Turquie. Mais je vais choisir l’Espagne car les supporters restaient sportifs à la fin du match en venant nous féliciter et prendre des photos alors qu’en Turquie, ils ne font pas la différence entre la joueuse et la personne.

Et la ville où vous avez préféré jouer ?

C’est un gros dilemme encore car partout où je suis passé, j’ai retenu du positif. Mais Istanbul (Turquie) reste une ville qui offre tout pour un athlète, c’est une ville cosmopolite avec un cadre de vie magnifique. J’ai aussi beaucoup aimé Valence mais la vie était différente et à l’espagnole. Même Schio (Italie) qui est une très petite ville, m’a offert des expériences qui étaient au-delà du basket et que je n’aurais jamais pu faire si je n’avais pas été basketteuse professionnelle.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Les Jeux Olympiques de 2012 et notre médaille d’argent. C’est l’aboutissement de toute une carrière, je ne pourrais pas faire mieux aujourd’hui. Quand j’ai commencé, je n’espérais pas un jour intégrer l’équipe de France et avoir l’occasion de porter ce maillot 147 fois. J’ai eu la chance de marquer l’histoire avec la génération des Braqueuses et de décrocher une première médaille olympique, qui avait le goût de l’or quand on retire les USA.

À l’inverse, quel est votre moins bon souvenir ?

C’était avec l’Équipe de France en 2013, lorsque nous avons reçu l’Eurobasket. Nous perdons en finale face à l’Espagne (NDLR : 70-69), nous décrochons une médaille d’argent et cette année-là, Emmeline Ndongue et Edwige Lawson-Wade ont arrêté leur carrière internationale. C’est un mauvais souvenir car ça m’a fait mal de ne pas pouvoir leur offrir un titre pour qu’elles aient un départ digne de ce nom.

Avez-vous un match référence ?

Je ne pense pas avoir de match référence. Je dirai plutôt qu’il y’a des bons matchs avec des contextes différents, des finales ou de simples matchs de championnats qui resteront gravés dans le marbre mais un match référence non, il y en a plein.

Et un match dont vous avez honte ?

Oui, il y en a un ! C’était avec Fenerbahçe, nous jouions contre l’Université d’Istanbul. En termes de statistiques, je n’étais pas trop mal. J’ai joué 25 minutes, j’ai mis 12 points et pris 6 ou 7 rebonds. Seulement dans ce match-là, il y a une séquence où je loupe un layup toute seule après un pick-and-roll. Il y a un contact, je tombe au sol et je mets du temps à me relever, je suis seule dans la partie adverse et une de mes coéquipières récupère la balle et je loupe encore une fois alors que j’étais toute seule en contre-attaque. Ensuite, je prends mon rebond et je manque encore mon tir. Je n’ai jamais fait un match comme ça, ça ne m’étais jamais arrivé. Je n’ai pas voulu rejouer après ça et personnellement je me suis sentie un peu mal.

« Je suis née pour faire du sport, je l’ai su très tôt à l’école »

Si vous pouviez voler le move d’un joueur, lequel serait-ce ?

Si je pouvais, je volerais la feinte de shoot suivie d’un reverse que faisait Tim Duncan. Ça aurait été cool de le faire en fille ! (rires)

Pourquoi avoir choisi le 4 comme numéro de maillot ?

Le numéro 4 me parle beaucoup. C’est un chiffre que j’aime particulièrement, nous sommes quatre frères et sœurs dans ma famille, nous sommes aussi quatre à la maison aujourd’hui avec mon compagnon et mes deux enfants. Donc je ne sais pas, je n’ai pas de raison particulière mais au début j’ai performé avec le 14 et quand je suis arrivée en équipe de France, j’ai pris le 4 et depuis ça s’est toujours bien passé.

Avec quelles joueuses avez-vous le plus d’affinités ?

C’est compliqué car chaque année, j’ai basé mes expériences sur de l’humain. À Tarbes, j’étais proche de Tanisha Wright et je suis encore en contact avec elle. Du côté de Schio, il y avait Laura Macchi et Raffaella Masciadri. En Russie, c’était Sonja Petrovic. Partout où je suis allée, j’ai été proche d’une personne et je ne peux pas dire qu’il y a qu’une seule personne avec qui j’ai des affinités.

Quels sont vos sujets de conversation dans les vestiaires ou entre les entraînements ?

On parle de tout et de rien. Nous sommes des personnes normales après tout, on parle des courses, du dernier achat, de Tiktok car on est une équipe jeune, etc. On est des filles après tout (rires) !

Avec qui monteriez-vous votre cinq de légende ?

Je prendrais Edwige Lawson-Wade, Diana Taurasi, Candace Parker, Sylvia Fowles et Liz Cambage (Southside Flyers, Australie).

Que feriez-vous si vous ne jouiez pas au basket ? Où vous voyez-vous après le basket ?

Si je ne jouais pas au basket, j’aurais quand même été dans le sport. Je suis née pour faire du sport, je l’ai su très tôt à l’école, tous les sports m’allaient. Après ma carrière, je me vois encore dans le sport. J’ai une très grande sensibilité envers le basket, c’est pour moi plus qu’une passion, c’est mon identité et la manière dont je m’exprime, donc je resterai dans le secteur, j’ai quelques projets.

Photo d’ouverture : Isabelle Yacoubou (Tango Bourges Basket – Anne Perrinet)

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Quel souvenir gardez-vous de votre premier match professionnel ?

Je ne me rappelle plus du tout contre qui c’était mais c’était avec Tarbes. Je dirai que mon premier match était lors de l’open LFB de la saison 2005-2006. J’étais très jeune, je venais du Bénin et c’était déjà un premier rêve pour moi d’évoluer en tant que joueuse professionnelle. J’en garde un très bon souvenir.

Quelle joueuse vous a rendu meilleure ?

Quand je suis arrivée à Tarbes, Polina Tzekova m’a pris sous aile comme si j’étais sa fille. Elle m’a transmis les ficelles du métier. Dans la suite de ma carrière, j’ai joué avec beaucoup de joueuses qui elles m’ont rendue meilleure comme Maya Moore, Ann Wauters ou Becky

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