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Sarunas Marciulionis et la finale de l’EuroBasket 87 : « Certains Grecs nous ont offert de l’argent, bien sûr que personne ne l’a accepté »

Šarūnas Marčiulionis, 56 ans, est une légende du basket lituanien. Il a donné une interview au magazine espagnol Skyhook dans lequel il confirme une rumeur: des Grecs ont voulu soudoyer les joueurs Soviétiques avant la finale de l’EuroBasket 1987, qui s’est tenue à Athènes.

Šarūnas Marčiulionis, 56 ans, est une légende du basket lituanien. Il a donné une interview au magazine espagnol Skyhook dans lequel il confirme une rumeur: des Grecs ont voulu soudoyer les joueurs Soviétiques avant la finale de l’EuroBasket 1987, qui s’est tenue à Athènes.

« Oui c’est vrai. Certains Grecs nous ont offert de l’argent, bien sûr que personne ne l’a accepté, mais leur proposition à elle seule a jeté le doute dans notre équipe. Le vrai problème fut entre nous, en raison de notre mauvaise communication. Si le coach avait organisé une réunion et demandé ce que nous pensions d’une telle offre, nous aurions écrasé les Grecs, j’en suis sûr. Au lieu de cela, nous étions confus et perdus. »

La Grèce a remporté la finale, 103-101, et le titre de champion d’Europe a permis au basket de décoller dans le pays.

« C’est la seule fois que j’ai rencontré ça au basket et maintenant je peux plaisanter sur le fait que nous avons contribué au développement du basketball grec et qu’ils n’ont rien eu à payer pour cela ! Cependant, les Grecs ont amélioré leur réputation en scandant « Lituanie, Lituanie » après la finale perdu en 1995 (NDLR: défaite de la Lituanie face à la Yougoslavie, 96-90, Šarūnas Marčiulionis fut élu MVP du tournoi). Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de sentiment similaire. »

Le Lituanien raconte par ailleurs comment il s’est retrouvé aux Golden State Warriors, en 1989.

« Le comité des sports soviétique voulait que Alexander Volkov et-moi-même soyons vendus aux Hawks parce que le propriétaire du club, Ted Turner, avait de bonnes relations avec le gouvernement soviétique. Mais je n’ai pas aimé l’idée de ma vente, puis j’ai rencontré le fils de Don Nelson, qui m’a parlé directement. Il est même venu plusieurs fois en Lituanie, il a été têtu, et il m’a finalement convaincu. Maintenant, je peux dire que lorsque Volkov est allé à Atlanta, il n’y avait pas de ballon pour lui parce que Wilkins l’avait déjà pris. Je pense qu’un scénario similaire m’aurait attendu. »

A propos de son adaptation au jeu NBA, le Lituanien confie :

« En fait, cette adaptation a pris deux ans. Dans un premier temps, les arbitres n’ont pas fait confiance aux Européens, leur sifflant des fautes non conventionnelles. Il y avait une opinion comme quoi les joueurs européens ne peuvent pas jouer en NBA car ils prenaient la place des étudiants américains. Mon équipe a été patiente, même si Nelson a ri et s’est moqué de moi pendant l’entraînement. Les autres joueurs n’ont pas aimé. Heureusement, je parlais mal anglais et je ne comprenais rien parce que si j’avais compris, je serais rentré chez moi en voiture. Maintenant, je comprends le comportement de Nelson, c’était comme un cirque pour le public et il a donc essayé de tirer le maximum de moi. »

Il explique aussi pourquoi à son avis les Européens ont eu du mal à s’adapter à la NBA à cette époque :

« J’ai commencé à communiquer davantage avec Dražen Petrovic en NBA, car en Europe, il était un peu arrogant. À Portland, il s’est plaint de ne pas pouvoir jouer sans le ballon, il a eu du mal à être un simple remplaçant, et plus tard, l’équipe des Nets lui a fait confiance et il a compris le rythme d’un match NBA, c’est dommage comment tout ça s’est terminé (NDLR: Petrovic s’est tué dans un accident de voiture à l’âge de 28 ans). J’ai déjà mentionné que Volkov a eu du mal avec Wilkins. Zarko Paspalj a également été malchanceux à San Antonio, mais Vlade Divac a rejoint l’impressionnante équipe des Lakers, où il avait un groupe de stars autour de lui que le Serbe a souvent nourri avec des passes fantastiques. Cela dépend parfois de la façon dont l’équipe a besoin de vous et comment vous pouvez vous y adapter. Mon rôle aux Warriors était très spécifique: fournir de l’énergie depuis le banc. »

Photo: LKL

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