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Andrei Vatutine, président du CSKA Moscou : « Il est clair que l’Euroleague veut devenir similaire à la NBA »

Andrei Vatutine est un personnage qui compte dans le basket-ball européen puisqu’il est le président du puissant CSKA Moscou. Il a donné une longue interview à MatchTV dans lequel il confirme la vision de l’Euroleague, à savoir devenir une ligue fermée avec donc toujours les mêmes clubs en compétiti

Andrei Vatutine est un personnage qui compte dans le basket-ball européen puisqu’il est le président du puissant CSKA Moscou. Il a donné une longue interview à MatchTV dans lequel il confirme la vision de l’Euroleague, à savoir devenir une ligue fermée avec donc toujours les mêmes clubs en compétition. Vatutine a bien conscience qu’une pareille décision révolutionnaire briserait le lien avec les ligues nationales et ne se fera pas sans heurts, et qu’il y a parfois un fossé entre les désirs et la réalité.

« Cette perspective est en discussion. Mais l’interprétation doit être élargie. Selon la direction de l’Euroleague et un certain nombre de clubs de premier plan, l’option principale est la non-participation aux championnats nationaux. La saison régulière accueillera très probablement plus de matches et il n’y aura plus de place pour jouer dans le championnat national, du moins jusqu’aux playoffs. Le sujet est vaste et complexe. La participation du CSKA, du Real Madrid ou de Fenerbahce à leurs championnats est une impulsion de développement pour les autres, leur chance de battre un grand club, des recettes aux guichets. Pour cette raison, il ne sera pas très agréable de quitter les compétitions nationales, même s’il est plus rentable de remplir complètement quatre Megasports (NDLR: la salle du CSKA) avec le Real Madrid et Barcelone que d’accepter des adversaires d’un niveau différent. Trois scénarios sont discutés depuis de nombreuses années. Le premier est le retrait des participants de l’Euroleague à leurs championnats. Cela n’est pas de bon augure pour des problèmes juridiques, car le CSKA est délégué en Europe non pas sur la base des résultats du championnat, mais sous une licence de club à long terme. La deuxième option est de rejoindre la ligue nationale uniquement pendant les playoffs, ce qui n’est guère positif pour les autres participants. La troisième option consiste à avoir deux équipes, une européenne et une nationale, mais cela nécessitera une augmentation du budget. Tout est discuté, mais il n’y a pas de solution universelle. L’augmentation du nombre de matches mettra encore plus de pression sur les joueurs, ce qui les empêchera de jouer pour l’équipe nationale. En Russie, d’une manière ou d’une autre cela se traduira par un conflit avec la fédération, le ministère des Sports, le ROC, des critiques commenceront à poindre en raison l’effondrement du basket-ball national. Il est clair que l’Euroleague veut devenir similaire à la NBA. Mais là-bas, il y a deux pays (NDLR: Etats-Unis et Canada) juridiquement similaires, et voici 11 États avec des lois différentes. Les incohérences et les conflits sont garantis. Peut-être qu’un jour il y aura une solution, mais il est difficile d’imaginer laquelle. »

Le président du CSKA donne par ailleurs des informations sur les revenus liés aux victoires en Euroleague :

« Un peu plus de 30 000 euros pour une victoire en saison régulière, 70 000 en playoffs et environ un million pour une victoire au Final Four, c’était le cas avant la pandémie. Lorsque nous avons gagné à Vitoria en 2019, nous avons dépensé plus en bonus aux joueurs et entraîneurs prévus dans les contrats que nous n’en avons reçu au total de la part de l’Euroleague. Il est difficile de voir cela comme une source de revenus, en particulier pendant la pandémie de COVID, lorsque les revenus provenant des affluences dans les salles ont chuté. Plus précisément, c’est impossible. Une compétition fermée changerait la situation dans le bon sens. Les bénéfices des matches à domicile, ainsi que l’augmentation des revenus de l’Euroleague elle-même, lui permettraient de distribuer davantage et aux clubs de gagner plus. Mais nous continuons à nous contenter de ce que nous avons. Et nous sommes enclins à croire que les opportunités de marché n’ont pas été pleinement réalisées par l’Euroleague. »

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