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Nom : Parker – Prénom : TJ – Profession : coach champion de France

À la fin de la finale remportée par ses troupes face à un valeureux Dijon, on l’a vu s’isoler au bout du banc, submergé par l’émotion. À cet instant, on peut penser que TJ Parker s’est enfin senti libéré d’un poids qui pesait sur ses épaules depuis qu’il avait été nommé au poste d’entraîneur princip

À la fin de la finale remportée par ses troupes face à un valeureux Dijon, on l’a vu s’isoler au bout du banc, submergé par l’émotion. À cet instant, on peut penser que TJ Parker s’est enfin senti libéré d’un poids qui pesait sur ses épaules depuis qu’il avait été nommé au poste d’entraîneur principal de LDLC Asvel par son propre frère, Tony Parker.

Ce samedi, Lyon-Villeurbanne a décroché son vingtième titre de champion de France. Dans des circonstances quelque peu hors normes, au terme d’une saison chamboulée par la pandémie, avec un calendrier chaotique, amenant l’Asvel à disputer le Final 4 de la Jeep Élite sans cinq de ses joueurs majeurs. Et en étant coaché par un entraîneur décrié avant même d’avoir fait ses premiers pas en tant qu’entraîneur en chef, « coupable » d’être le frère du patron, Tony Parker.

Alors, pendant tout ou partie de la saison, Terrence Junior Parker, plus connu comme TJ Parker, a pris sur lui, montrant en toutes circonstances un visage concentré sur son travail et imperméable à tout ce qu’il pouvait lire ou entendre à son sujet. Pour ne pas donner prise à ce méprisable procédé consistant à condamner une personne avant même qu’elle ait montré, ou non, ce qu’elle savait faire.

Alors, hier, sur les coups de 15 heures, lorsqu’il est devenu évident que Dijon ne reviendrait pas, que l’Asvel allait être championne de France, pendant que les joueurs sur le banc se regroupaient, TJ Parker s’est écarté, le temps d’enfin libérer ce trop-plein d’émotions qu’il a dû garder en lui pendant tous ces mois.

Un coaching gagnant

Parce que Villeurbanne a gagné, mais pas seulement. L’on pourrait soulever l’objection qu’il est « normal » que l’Asvel gagne, vu son budget. Mais si cela était suffisant, Monaco aurait joué la finale aux dépens de la JDA Dijon…

Et, qu’on le veuille ou non, TJ Parker et son staff (Freddy Fauthoux, Bryan George, Morgan Belnou, Jo Gomis…) – parce qu’il n’était évidemment pas seul –, ont fait de l’excellent travail.

Au fil de la saison, l’équipe a connu plusieurs « recompositions », avec des départs (Allerik Freeman, Rihards Lomasz), des arrivées (Thomas Heurtel, Derrick Walton), des blessures, des contaminations et, pour finir la saison, des départs en sélection de joueurs tels que Thomas Heurtel, Moustapha Fall et Guerschon Yabusele. Malgré ces absences, auxquelles se sont ajoutées celles de Charles Kahudi et William Howard blessés, l’équipe a continué sur ce Final 4 à proposer un fonds de jeu très cohérent, aussi bien dans son intensité défensive que dans sa fluidité offensive. Le staff technique ne peut être étranger à cette capacité de l’équipe à conserver ses principes et son niveau quels que soient les joueurs présents.

Pas plus que TJ Parker et ses acolytes sont étrangers à cette capacité que les joueurs ont eue de hisser leur niveau à la hauteur de l’événement (finale de coupe de France, Final 4…). Et il ont aussi contribué à ce que ceux qui étaient en cours de saison plutôt des remplaçants (Antoine Diot, Paul Lacombe, Amine Noua, Ismaël Bako…) se subliment une fois plus responsabilisés.

Pendant les deux matchs de ce Final 4, confronté à des entraîneurs réputés (Lassi Tuovi et Laurent Legname), TJ Parker a aussi montré qu’il n’avait rien à leur envier en matière de stratégie : à chaque fois que son opposant proposait un nouveau dispositif (mise en place ou abandon d’une trappe ligne de fond, zone press, etc.), on l’a vu trouver très rapidement la parade. Et, tout au long de ces deux rencontres, arriver à garder son effectif concentré et stable émotionnellement, focalisé uniquement sur le résultat.

Alors oui, l’effectif de l’Asvel de cette saison (au complet) n’avait pas d’équivalent en France. Oui aussi, l’expérience de l’Euroleague constitue un avantage considérable, pour tout ce qu’elle apporte en matière d’intensité, de dureté, de rapidité d’exécution.

Mais il fallait un bon coach pour mettre tout ce potentiel en musique. Et TJ Parker a démontré qu’il l’était. Quel que soit son nom de famille. Quel que soit son lien de parenté avec le président du club.

Photo : TJ Parker et Norris Cole (LNB / IS / Hervé Bellanger)

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