Frédéric Weis, 44 ans, est le consultant basket d’Eurosport pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Pendant la quinzaine, le vice-champion olympique à Sydney en 2000 apporte son éclairage sur l’équipe de France sur Basket Europe. Quatrième épisode : la superbe réaction des Bleues face au Nigéria (87-62), trois jours après la déconvenue en ouverture contre le Japon. Une victoire référence qui permet à l’équipe de France de continuer de rêver des quarts de finale.
Il fallait se ressaisir, montrer qu’on était là… On la fait avec la manière. On voulait tous une réaction des Bleues après cette défaite « surprise » contre le Japon – même si ce n’est pas la première fois que ça arrive contre cet adversaire – et on l’a eu. C’était un match qu’il fallait gagner de beaucoup, on a gagné de beaucoup, c’est l’essentiel.
Valérie Garnier a réussi à remobiliser ses troupes. Après la défaite contre le Japon, je l’avais trouvée un peu en dedans, c’est vrai. Mais quand on voit la réaction de son équipe… Je ne sais pas si c’est elle ou si ce sont les joueuses, mais, sur le terrain, les Bleues ont fait preuve d’envie et de caractère. Et cette réaction, elle fait plaisir à voir. J’ai beaucoup aimé le discours d’Endy Miyem après le match et ces mots : « On avait besoin de réagir ». On voit que toute l’équipe était impliquée et soulagée.
Dans tous les cas, on a vu un match maîtrisé de bout en bout. Cinq Françaises terminent à 13 points et plus : Sandrine Gruda, Gabby Williams, Marine Johannès, Alix Duchet, Endy Miyem. C’est dire la densité qu’il y a dans cette équipe de France. On est un vrai danger de tous les côtés. Nos adversaires ne peuvent pas se focaliser sur une seule joueuse.
Surtout, la défense des Bleues a été très efficace. Ce n’était pas forcément évident face à une très belle équipe du Nigéria, très physique. Elles étaient difficiles à manoeuvrer. Elles ont manqué d’adresse comme face à Team USA. Elles n’étaient pas dedans. Mais pourquoi ? Parce que nous, on y était ! Il y avait un vrai bloc, une entité complète, une vraie équipe et pas seulement des individualités. Physiquement, on a imposé notre rythme, on a tout le temps été dans la percussion… en mode rouleau compresseur. C’est ce qu’on attend de cette équipe de France.
Individuellement, on a retrouvé Marine Johannès. On l’avait un peu perdu contre le Japon, elle n’était pas bien. Aujourd’hui, elle s’est remise en confiance, elle a rentré des gros shoots…
Photo : Montage Basket Europe (FIBA / DR)