Aller au contenu

L’oeil olympique de Fred Weis – « On a pris une leçon de basket »

Frédéric Weis est le consultant basket d’Eurosport pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Pendant la quinzaine, le vice-champion olympique en 2000 à Sydney apporte son éclairage sur l’équipe de France sur Basket Europe. Dix jours après la défaite inaugurale face au Japon, les Bleues ont récidivé et aban

Frédéric Weis est le consultant basket d’Eurosport pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Pendant la quinzaine, le vice-champion olympique en 2000 à Sydney apporte son éclairage sur l’équipe de France sur Basket Europe. Dix jours après la défaite inaugurale face au Japon, les Bleues ont récidivé et abandonné leur rêve de finale face aux Nippones (71-87). Les filles de Valérie Garnier auront une autre revanche à prendre contre la Serbie, qui les ont battu en finale de l’EuroBasket il y a quelques semaines, pour décrocher la médaille de bronze à Tokyo.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Le rêve prend fin. Notre rêve d’aller défier les Américaines en finale s’effondre. Ce cauchemar que nous vivons, on le doit en grande partie à Rui Machida. Elle est petite par la taille, mais grande par le talent. Aujourd’hui, elle nous a fait la misère. Elle a imposé son rythme autant offensivement que défensivement, elle termine +32 de +/-. Surtout, elle a trouvé ses partenaires dans toutes les positions avec 18 passes décisives ! Quand on switchait en défense, soit elle attaquait, soit elle trouvait la joueuse démarquée. Ce qu’elle a fait, c’est exceptionnel. Elle a toujours été impeccable, notre défense n’a jamais trouvé la solution.

C’est l’équipe qui nous a posé le plus de problèmes de par leur adresse, la mobilité qu’elles avaient, cette faculté à marquer en contre-attaque… Et même prendre des rebonds ! Elles sont petites, mais qu’est-ce qu’elles sont réactives. Nous, on était statiques, passives. On a vu plusieurs actions où nous étions en difficulté défensivement, notamment face à Rui Machida, où Alix Duchet ne lève pas suffisamment les bras, où l’aide défensive ne vient jamais. On a pris une leçon de basket, c’est tout.

Ça fait toujours de la peine de perdre d’autant mais je ne sais pas si on peut s’en vouloir. Sur le papier, on pensait que c’était faisable, que la défaite inaugurale n’était qu’une erreur de parcours. Mais au final, les Japonaises ont battu une formidable équipe de Belgique, elles nous battent deux fois, elles méritent d’aller en finale. Ça sera une belle finale. Les Japonaises apportent un vent de fraicheur sur le basket féminin et sur cette compétition avec leur jeu atypique et leur adresse folle à 3-points. Ce sont des machines.

Il y a des matches où on peut avoir des regrets mais je crois que celui-là, on ne peut même pas en avoir. Elles étaient juste mieux préparées. Collectivement, elles étaient incroyables en attaque mais aussi en défense. Dès qu’on a passé le premier rideau, il y en avait un deuxième, et un troisième. Elles se sont sacrifiées défensivement en faisant des efforts incroyables.

On s’est dit que les Japonaises finiraient par payer leurs efforts car les Françaises ont quand même tenté de les bouger mais elles n’ont pas flanché. Il faut se rappeler que les Bleues ont joué deux compétitions successives, elles finissaient un EuroBasket il y a encore quelques semaines en dépensant énormément d’énergie jusqu’en finale. On en a manqué aujourd’hui. Concrètement, on les a senti un peu fatiguées.

Valérie Garnier ne pouvait pas faire grand-chose, son équipe n’était peut-être pas adaptée. Il nous a peut-être manqué une extérieure de plus pour pouvoir jouer un peu plus small ball. Dans tous les cas, elle n’a pas pu faire grand-chose dans la bataille tactique avec le coach du Japon – Tom Hovasse – qui a merveilleusement bien fait jouer son équipe.

Sandrine Gruda était très déçue parce qu’elle a fait son match malgré tout avec ses 18 points. Sur ce match, il nous a manqué nos leaders. On n’a pas trop vu Gabby Williams ni Marine Johannès. Gros point positif, on a quand même vu le futur sous nos yeux avec des belles prestations de nos jeunes Marine Fauthoux, qui a fait un très bon travail des deux côtés du terrain, mais aussi Iliana Rupert. Dans les années à venir, leur relation sera la colonne vertébrale de l’équipe de France. C’est de très bon augure pour la suite même si la déception reste grande.

Maintenant, personne ne va cracher sur une belle médaille de bronze qui se présente à nous. En face, on retrouvera une très belle équipe serbe qui nous a battu aux Jeux Olympiques à Rio dans le match pour la 3e place et en finale de l’EuroBasket il y a très peu de temps… On a une revanche à prendre face à ces joueuses qu’on connait bien, surtout celles qui jouent ou ont joué dans le championnat de France. Je pense notamment à Ana Dabovic, mais aussi à sa coach, Marina Maljkovic, la fille du plus grand coach du basket français, Boza, le coach qui a mené Limoges au titre européen en 1993. On connait très bien ses principes de base : jouer dur, courir, défendre fort et jouer rapidement en attaque.

Malgré tout, ce serait magnifique que les filles nous ramènent une médaille. Ce n’était peut-être pas la couleur qu’elles souhaitaient mais ce serait quand même formidable pour le basket français de revenir avec deux médailles, après celle déjà assurée par les garçons.

.

[armelse]

Le rêve prend fin. Notre rêve d’aller défier les Américaines en finale s’effondre. Ce cauchemar que nous vivons, on le doit en grande partie à Rui Machida. Elle est petite par la taille, mais grande par le talent. Aujourd’hui, elle nous a fait la misère. Elle a imposé son rythme autant offensivement que défensivement, elle termine +32 de +/-. Surtout, elle a trouvé ses partenaires dans toutes les positions avec 18 passes décisives ! Quand on switchait en défense, soit elle attaquait, soit elle trouvait la joueuse démarquée. Ce qu’elle a fait, c’est exceptionnel. Elle a toujours été impeccable, notre défense n’a jamais trouvé la solution.

C’est l’équipe qui nous a posé le plus de problèmes de par leur adresse, la mobilité qu’elles avaient, cette faculté à marquer en contre-attaque… Et même prendre des rebonds ! Elles sont petites, mais qu’est-ce qu’elles sont réactives. Nous, on était statiques, passives. On a vu plusieurs actions où nous étions en difficulté défensivement, notamment face à Rui Machida, où Alix Duchet ne lève pas suffisamment les bras, où l’aide défensive ne vient jamais. On a pris une leçon de basket, c’est tout.

Ça fait toujours de la peine de perdre d’autant mais je ne sais pas si on peut s’en vouloir. Sur le papier, on pensait que c’était faisable, que la défaite inaugurale n’était qu’une erreur de parcours. Mais au final, les Japonaises ont battu une formidable équipe de Belgique, elles nous battent deux fois, elles méritent d’aller en finale…

[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

L’oeil olympique de Fred Weis – France-Slovénie

Photo : Montage Basket Europe (FIBA / DR)

Commentaires

Fil d'actualité